Version classiqueVersion mobile

Atlas de la peste à Madagascar

 | 
Suzanne Chanteau

Surveillance et lutte contre la peste à Madagascar

Résistance des puces aux insecticides

Texte intégral

1874 : synthèse du DDT
1939 : découverte de ses propriétés insecticides
1949 : utilisation pour la lutte préventive à Antananarivo.

1Xenopsylla cheopis représente environ 95 % des puces collectées à l’intérieur des maisons. Elle est donc la principale cible de la lutte antivectorielle.

2Depuis 1996, des études in vitro de la sensibilité des puces collectées dans différents foyers de peste (urbains et ruraux) face aux insecticides disponibles sur le marché local ont été réalisées. Ces études ont été effectuées selon la méthode standard OMS d’exposition des puces à des papiers imprégnés d’insecticides. En milieu urbain, X. cheopis est résistante aux pyréthrinoïdes et au DDT, mais elle présente une bonne sensibilité aux carbamates. Par contre, en milieu rural, cette espèce est sensible aux pyréthrinoïdes et aux carbamates mais elle reste résistante au DDT (Ratovonjato et Duchemin, 2001).

3Le DDT a été introduit à Madagascar en 1947. C’est le premier insecticide chimique utilisé pour lutter contre les vecteurs de la peste. Son utilisation massive et systématique a entraîné une baisse significative des cas de peste bubonique. L’apparition de la résistance de X. cheopis à cet insecticide dans les années 1960 a conduit le service de lutte à changer régulièrement de familles d’insecticides à Madagascar (Coulanges et Randrianantoanina, 1985).

4Une résistance au produit insecticide utilisé est généralement observée après dix à quinze ans d’utilisation, d’où la nécessité d’une surveillance régulière de la sensibilité des puces et la recherche de nouvelles méthodes de lutte plus adaptée au contexte malgache (Ratovonjato et al., 2000 a et 2000 b).

Image

Fig. 46 - Sensibilité de Xenopsylla cheopis aux insecticides de 1996 à 2000.

Image

Fig. 47 - Historique de la résistance de Xenopsylla cheopis aux insecticides à Madagascar.

Image

Avant chaque saison de transmission, un stock d’insecticide est prépositionné au niveau du district sanitaire.

Image

Boîte d’appâtage de Kartman.

Lutte combinée contre les rats et leurs puces : les boîtes de Kartman
La méthode des boîtes de Kartman, qui combine un insecticide d’action rapide et un rodenticide d’action différée (anticoagulant), a été étudiée de 1998 en 2000 en milieux semi-urbain et rural. Cette étude avait pour cadre, d’une part, la participation de la communauté à la prophylaxie des cas primaires de peste et, d’autre part, la gestion des produits insecticides toxiques pour l’environnement. Les résultats ont montré que cette méthode, jamais utilisée pour lutter contre la peste à Madagascar, est efficace. Toutefois, en cas d’épidémie déclarée, la méthode de pulvérisation insecticide à proximité des cas observés reste le seul moyen rapide et efficace de lutte antivectorielle pour limiter l’extension des cas.
Image
Les boîtes de Kartman se posent le long des voies de passage des rats.
Image
Le lendemain matin, on comptabilise la quantité consommée de raticide, les traces de pattes et les crottes sur la poudre insecticide.
Image
Après passage du rat à travers la boîte de Kartman, la poudre insecticide fixée sur ses pattes et son abdomen est ramenée dans le terrier. Le toilettage naturel par l’animal permettra de répandre l’insecticide dans son nid.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search