Naja nigricollis. Kissidougou (Guinée).

Dendroaspis jamesoni (Traill, 1843)

Dimensions

1Longueur habituelle des adultes entre 140 et 220 cm, maximum 255 cm.

Répartition et habitat

2Du Togo au Kenya et à l’Angola et la Zambie. Forêt dense et mosaïques forêt-savane.

Description

3La tête est allongée. Le cou est bien marqué. Le corps et la queue sont longs et fins. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe habituellement 3 préoculaires et 3 ou 4 postoculaires. Les supralabiales sont au nombre de 8, la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 2+2, 2+3 ou 2+4. Les dorsales sont lisses et disposées sur 15 ou 17 rangs obliques au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 210 à 236 (202 à 227 pour la sous-espèce kaimosae d’Afrique de l’Est et du rift albertin). L’anale est divisée. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 94 à 122.

4La coloration dorsale dominante est verte. Elle vire progressivement à l’ocre-jaune, parfois au vert clair, sur les flancs et vers la queue. Les écailles dorsales sont souvent bordées de noir, ou parfois en majorité noirâtres, notamment au niveau de la queue où chaque écaille présente une épaisse bordure noire donnant un aspect de quadrillage. La queue est noire chez kaimosae. La face ventrale est le plus souvent ocre-jaune, parfois vert-jaune ou vert clair.

Histoire naturelle

5Le mamba vert de Jameson est un serpent arboricole très vif qui est actif pendant la journée. Il est abondant presque partout dans son aire de répartition. Il chasse dans les arbres et au sol. Il se nourrit d’oiseaux et de petits mammifères, les jeunes consomment aussi des agames et parfois des crapauds. Bien que non agressif, c’est un serpent très dangereux dont le venin neurotoxique est souvent mortel en cas de morsure non rapidement traitée par un antivenin.

Dendroaspis jamesoni. Ndop (Cameroun).

Dendroaspis jamesoni. Environs de Kinshasa (Congo-Kinshasa).

Dendroaspis polylepis Günther, 1864

Dimensions

6Longueur habituelle entre 190 et 300 cm, maximum 425 cm.

Répartition et habitat

7Vaste répartition en savane du Sénégal à l’Érythrée et à l’Afrique du Sud. En Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale : savanes et forêts claires soudano-sahéliennes et guinéo-congolaises.

Description

8La tête est allongée. Le cou est bien marqué. Le corps et la queue sont longs et fins. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe habituellement 3 préoculaires et 3 ou 4 postoculaires. Les supralabiales sont au nombre de 8, la quatrième bordant l’œil. La formule temporale habituelle est 2+3 ou 2+4. Les dorsales sont lisses et disposées sur 21 à 25 rangs obliques (habituellement 23). Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 236 à 281 (249 à 259 chez les mâles et 257 à 267 chez les femelles en Afrique de l’Ouest). L’anale est divisée. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 105 à 131 (119 à 131 en Afrique de l’Ouest).

9La coloration dorsale est gris clair ou brunâtre, avec quelques petites mouchetures noires sur une partie des flancs. Elle n’est jamais noire comme le suggère le nom commun de ce serpent. La coloration ventrale est blanchâtre.

Histoire naturelle

10Le mamba noir est le plus redoutable serpent africain. Il est extrêmement rapide et parfois agressif sans provocation préalable. Autant à l’aise dans les arbres qu’au sol où il se déplace avec la tête et le cou dressés, il est diurne et se nourrit surtout de petits mammifères ainsi que d’oiseaux et d’autres serpents. Son venin est très neurotoxique et sa morsure est habituellement rapidement mortelle en l’absence d’un traitement antivenimeux.

Dendroaspis polylepis. Tsavo (Kenya).

Dendroaspis polylepis. Environs de Sangaredi (Guinée).

Dendroaspis viridis (Hallowell, 1844)

Dimensions

11Longueur habituelle des adultes entre 140 et 210 cm, maximum 239 cm.

Répartition et habitat

12De la Gambie au Nigeria. Forêt claire et forêt dense guinéenne, mosaïques forêt-savane.

Description

13La tête est allongée. Le cou est bien marqué. Le corps et la queue sont longs et fins. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 2 ou 3 préoculaires et 3 ou 4 postoculaires. Les supralabiales sont au nombre de 8, la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 2+2, 2+3 ou 2+4. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs obliques au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 211 à 219 chez les mâles et de 215 à 225 chez les femelles. L’anale est divisée. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 111 à 125, sans différence nette entre les sexes.

14La coloration dorsale dominante est verte et vire progressivement à l’ocre-jaune vers la queue. La partie arrière des écailles dorsales est discrètement bordée de noir, ce qui dessine de grands chevrons peu marqués sur le dos de l’animal. Au niveau de la queue, chaque écaille possède une épaisse bordure noire, l’ensemble donnant l’aspect d’un quadrillage noir sur fond jaune. La face ventrale est vert clair ou jaunâtre.

Histoire naturelle

15Le mamba vert est un serpent arboricole, extrêmement rapide, qui est actif pendant la journée. Il chasse dans les arbres mais aussi au sol. Il se nourrit principalement de rongeurs et occasionnellement d’oiseaux et de chauves-souris. Menacé, il cherche à s’enfuir et ne mordra que s’il est acculé. Son venin est fortement neurotoxique et potentiellement mortel. Il existe un antivenin et l’évolution sous traitement est souvent favorable.

Dendroaspis viridis. Kindia (Guinée).

Dendroaspis viridis. Kissidougou (Guinée).

Elapsoidea boulengeri Boettger, 1895

Dimensions

16Longueur habituelle entre 40 et 70 cm, maximum 77 cm.

Répartition et habitat

17Est du Congo-Kinshasa, Tanzanie, Zambie, Malawi, Mozambique, Zimbabwe, nord du Botswana et de l’Afrique du Sud. Savane.

Description

18La tête est petite et à peine distincte du cou. Le museau est arrondi. La queue est très courte, de 6 % à 9 % de la longueur de l’animal. L’œil est de taille moyenne et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième, la quatrième et la cinquième bordant l’œil, parfois seulement la troisième et la quatrième. La formule temporale est 1+2. 3 infralabiales sont en contact avec les mentonnières antérieures. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs légèrement obliques. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 140 à 163 chez les mâles et de 138 à 158 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 18 à 27 chez les mâles et de 14 à 22 chez les femelles.

19La coloration dorsale des juvéniles est caractérisée par 8 à 17 anneaux blancs, plus étroits latéralement que dorsalement, leur largeur entre un quart et la moitié de l’espace sombre qui les sépare. Les adultes sont uniformément noirâtres ou présentent des lignes transversales claires. La coloration ventrale est noirâtre sauf chez des spécimens du Zimbabwe chez qui elle est blanchâtre.

Histoire naturelle

20Ce serpent fouisseur se déplace lentement au sol quand il sort des terriers et autres cavités où il se tient la plupart du temps. Il se nourrit de serpents, de lézards et d’amphisbènes, ainsi que de rongeurs et d’amphibiens. Il ne cherche pas à mordre quand il est manipulé doucement, mais sa morsure, qui est venimeuse, est douloureuse tout en étant habituellement sans gravité. Il n’existe pas d’antivenin.

Elapsoidea boulengeri. Zimbabwe.

Elapsoidea boulengeri. Juvénile. Afrique du Sud.

Elapsoidea guentheri Bocage, 1866

Dimensions

21Longueur habituelle entre 30 et 55 cm, maximum 63 cm.

Répartition et habitat

22Depuis les régions côtières du Congo-Brazzaville et du Congo-Kinshasa jusqu’à l’Angola, la Zambie et le Zimbabwe.

Description

23La tête est petite et à peine distincte du cou. Le museau est arrondi. La queue est très courte, moins de 10 % de la longueur de l’animal. L’œil est de taille moyenne et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 6 ou 7, la deuxième et la troisième, ou la troisième et la quatrième, bordant l’œil. La formule temporale est 1+2. 4 infralabiales sont en contact avec les mentonnières antérieures. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs légèrement obliques. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 135 à 157 chez les mâles et de 131 à 148 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 19 à 26 chez les mâles et de 15 à 19 chez les femelles.

24La coloration dorsale des juvéniles est caractérisée par 14 à 24 anneaux clairs sur le corps et 2 à 4 sur la queue, leur largeur habituellement très supérieure à l’espace noirâtre qui les sépare. Chez les adultes, les anneaux clairs noircissent, seul le rang d’écailles qui les borde restant clair et formant d’étroites lignes transversales claires parfois indistinctes. La coloration ventrale est claire.

Histoire naturelle

25Il s’agit d’une espèce terricole de savane du sud du bloc forestier congolais. Elle est nocturne et se nourrit de petits serpents, de scincidés, d’amphibiens et d’arthropodes. Elle ne cherche pas à mordre quand elle est manipulée et aucun cas de morsure n’est connu. Son venin est peu toxique pour l’homme. Il n’existe pas d’antivenin.

Elapsoidea guentheri. Luango-Nzambi (Congo-Kinshasa).

Elapsoidea guentheri. Luango-Nzambi (Congo-Kinshasa).

Elapsoidea laticincta (Werner, 1919)

Dimensions

26Longueur habituelle entre 25 et 50 cm, maximum 56 cm.

Répartition et habitat

27Du nord du Cameroun au Soudan et à l’Ouganda. Savanes et mosaïque forêt-savane d’Afrique centrale jusqu’en bordure de la grande forêt congolaise.

Description

28La tête est petite et à peine distincte du cou. La queue est très courte, moins de 10 % de la longueur totale de l’animal. L’œil est de taille moyenne et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil, la cinquième la plus grande. La formule temporale est 1+2. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs légèrement obliques. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 139 à 151 chez les mâles et de 140 à 150 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 21 à 26 chez les mâles et de 13 à 17 chez les femelles.

29La coloration dorsale des juvéniles est noirâtre avec 8 à 17 anneaux clairs souvent en partie réticulés sur le corps et 1 ou 2 sur la queue, leur largeur à mi-corps est inférieure à l’espace noirâtre qui les sépare. Avec l’âge, les anneaux clairs noircissent, seul le rang d’écailles qui les borde restant clair. La coloration devient alors noirâtre avec des paires de lignes transversales blanchâtres. La coloration ventrale est claire.

Histoire naturelle

30Il s’agit d’une espèce terricole proche de E. semiannulata moebiusi dont elle pourrait être synonyme. Pendant la journée, elle se cache dans des trous et sort la nuit, en particulier après la pluie. Elle se nourrit de reptiles et d’amphaibiens. C’est une espèce qui ne cherche pas à mordre quand elle est manipulée mais peut gonfler son corps pour tenter d’intimider. Sa morsure est considérée comme sans gravité. Il n’existe pas d’antivenin.

Elapsoidea laticincta. Baïbokoum (Tchad).

Elapsoidea laticincta. Baïbokoum (Tchad).

Elapsoidea loveridgei Parker, 1949

Dimensions

31Longueur habituelle entre 30 et 55 cm, maximum 65 cm.

Répartition et habitat

32Nord-est du Congo-Kinshasa (sous-espèces multicinctum dans l’Ituri et le Nord-Kivu et colleti au Sud-Kivu), Rwanda et Burundi (colleti), Ouganda, Soudan du Sud, Éthiopie, Kenya et Tanzanie (loveridgei) en savane.

Description

33La tête est petite et à peine distincte du cou. Le museau est arrondi. La queue est très courte. L’œil est de taille moyenne et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2. 3 infralabiales sont en contact avec les mentonnières antérieures. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs légèrement obliques. Le nombre de ventrales varie de 150 à 170 chez les mâles et de 150 à 171 chez les femelles, valeurs les plus grandes chez colleti. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 20 à 30 chez les mâles et de 17 à 26 chez les femelles, valeurs les plus grandes chez loveridgei.

34La coloration dorsale des juvéniles est caractérisée par 17 à 24 (colleti et loveridgei) ou 23 à 35 (multicinctum) anneaux parfois vivement contrastés de blanc et de rouge ou rose, le reste du corps étant noirâtre ou brun foncé. Les adultes conservent des paires d’anneaux blanchâtres ou au contraire rouges ou roses et ne sont qu’exceptionnellement entièrement noirs.

Histoire naturelle

35C’est un serpent fouisseur observé parfois sur le sol de jour après une forte pluie mais qui est essentiellement nocturne. Il se nourrit de serpents, lézards et amphisbènes, ainsi que de rongeurs, amphibiens et parfois d’invertébrés. Il ne cherche pas à mordre quand il est manipulé sauf s’il est molesté. Sa morsure est douloureuse, mais sans gravité.

Elapsoidea loveridgei. Environs d’Arusha (Tanzanie).

Elapsoidea loveridgei. Tsavo (Kenya).

Elapsoidea semiannulata Bocage, 1882

Dimensions

36Longueur habituelle entre 25 et 60 cm, maximum 67 cm.

Répartition et habitat

37Du Sénégal au Congo-Kinshasa pour la sous-espèce E. s. moebiusi. Angola pour la sous-espèce nominative. Savane.

Description

38La tête est petite et à peine distincte du cou. La queue est très courte. L’œil est de taille moyenne et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil, la sixième la plus grande. 3 infralabiales, rarement 4, sont en contact avec les mentonnières antérieures. La formule temporale est 1+2. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs légèrement obliques. Le nombre de ventrales varie de 137 à 167 chez les mâles et de 136 à 161 chez les femelles, valeurs les plus faibles chez la sous-espèce nominative. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, parfois plusieurs sont simples. Leur nombre varie de 20 à 28 chez les mâles et de 13 à 21 chez les femelles.

39Les juvéniles présentent de 10 à 21 anneaux clairs sur le corps et de 1 à 3 sur la queue, alternant avec des anneaux noirs plus larges. Les anneaux clairs foncent avec l’âge en leur centre, seule une étroite ligne claire persistant de chaque côté. Ces lignes claires tendent à disparaître avec l’âge, certains spécimens parmi les plus âgés sont entièrement noirâtres. La coloration ventrale est toujours blanchâtre.

Histoire naturelle

40Caché le jour dans des cavités dans le sol ou sous des débris végétaux, ce serpent sort la nuit, surtout après une pluie, pour se nourrir d’autres serpents, de lézards, d’amphisbènes et de crapauds. Il se déplace lentement et ne cherche pas à mordre lorsqu’il est capturé. Son venin est peu actif et les rares cas de morsure connus ont guéri sans symptômes marqués. Il n’existe pas d’antivenin.

Elapsoidea semiannulata moebiusi. Juvénile. Baïbokoum (Tchad).

Elapsoidea semiannulata moebiusi. Dielmo (Sénégal).

Elapsoidea trapei Mané, 1999

Dimensions

41Longueur habituelle entre 25 et 60 cm, maximum 68 cm.

Répartition et habitat

42Sénégal, sud de la Mauritanie et nord de la Guinée. Savane et forêt claire soudanienne et soudano-sahélienne.

Description

43La tête est petite et à peine distincte du cou. La queue est très courte, moins de 10 % de la longueur totale de l’animal. L’œil est de taille moyenne et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 6, la deuxième et la troisième bordant l’œil, la cinquième la plus grande. La formule temporale est 1+2. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs légèrement obliques. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 160 à 170 chez les mâles et de 155 à 165 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 22 à 27 chez les mâles et de 18 à 22 chez les femelles.

44Il existe de 17 à 25 grands anneaux clairs sur le corps et de 1 à 3 sur la queue, alternant avec des anneaux noirs plus larges. Les anneaux clairs foncent avec l’âge en leur centre, seule une étroite ligne claire persistant de chaque côté. Ces lignes claires tendent à disparaître à leur tour avec l’âge, près de la moitié des spécimens les plus âgés étant entièrement noirs. La face ventrale est toujours gris-noir.

Histoire naturelle

45Cette espèce terricole est cachée sous des pierres ou dans des terriers pendant la journée et n’est active que la nuit, surtout en saison des pluies. Elle n’est pas agressive et se laisse manipuler sans chercher à mordre. Son régime alimentaire est à base de scolopendres. Elle consomme aussi d’autres serpents et des lézards. Elle est probablement sans danger grave pour l’homme bien qu’elle soit équipée d’un appareil venimeux. Il n’existe pas d’antivenin contre cette espèce.

Elapsoidea trapei. Bandafassi (Sénégal).

Elapsoidea trapei. Sabodala (Sénégal).

Naja anchietae Bocage, 1879

Dimensions

46Longueur habituelle des adultes entre 130 et 180 cm, maximum 240 cm.

Répartition et habitat

47Angola, Congo-Kinshasa (sud du Katanga), Zambie, Namibie, Botswana et Zimbabwe. Savanes sèches et semi-désert.

Description

48La tête est courte avec un museau point en vue dorsale. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 ou 2 préoculaires, 2 postoculaires et de 1 à 3 sous-oculaires, avec au total de 5 à 7 écailles autour de l’œil. Les supralabiales sont généralement au nombre de 7 et aucune ne touche l’œil (sauf très rarement la troisième). La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 17 rangs obliques au milieu du corps (rarement 15 ou 19) et 15 ou 17 rangs au niveau du cou. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 171 à 193 chez les mâles et de 177 à 200 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées. Leur nombre varie de 51 à 65 chez les mâles et de 49 à 66 chez les femelles.

49La coloration dorsale est jaunâtre chez les juvéniles et vire progressivement au brun clair puis au brun foncé chez les adultes. Certains spécimens présentent une demi-douzaine de larges bandes jaunes transversales alternant avec des bandes brun foncé. La face ventrale est jaunâtre avec des taches brunes. Il existe une large bande brune après la gorge jusqu’aux environs de la vingtième ventrale.

Histoire naturelle

50Ce grand cobra non cracheur est terricole et actif de jour et de nuit. Il se nourrit de crapauds, d’oiseaux, de rongeurs et d’autres serpents. Menacé, s’il ne peut fuir, il fait face en déployant sa coiffe et cherche à mordre. Son venin, très neurotoxique, occasionne une paralysie respiratoire avec un grand risque de décès en l’absence de ventilation artificielle et d’antivenin.

Naja anchietae. Caprivi (Namibie).

Naja anchietae. Botswana.

Naja annulata Buchholz et Peters, 1876

Dimensions

51Longueur habituelle entre 100 et 190 cm, maximum environ 280 cm.

Répartition et habitat

52Du sud-est du Nigeria au nord de l’Angola et au lac Tanganyika. Rivières, lacs et marais du bloc forestier congolais.

Description

53La tête est large et courte. Le cou est peu marqué. Le corps est épais. La queue est moyenne. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, parfois 8, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2. Les dorsales sont lisses et disposées sur 21 à 25 rangs droits au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 199 à 226. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 70 à 77.

54La coloration est jaunâtre avec une vingtaine d’anneaux noirs autour du corps entre le cou et le début de la queue, les premiers simples, les suivants plus ou moins dédoublés. La queue est noire. Les spécimens de la sous-espèce N. a. stormsi du lac Tanganyika n’ont que 2 ou 3 anneaux noirs sur le cou et l’avant du corps.

Histoire naturelle

55Ce cobra aquatique (autrefois Boulengerina annulata) est associé aux grands et aux petits cours d’eau, aux lacs et aux marais. Il nage parfaitement et peut plonger jusqu’à 25 m de profondeur. Il se nourrit de poissons. Il est actif aussi bien de jour que de nuit. Il se tient souvent sur des rochers au bord de l’eau ou sur un banc de sable. Les pêcheurs le capturent souvent dans leurs nasses et leurs filets. Menacé, il se dresse et ouvre sa coiffe comme les autres najas. Son venin est neurotoxique et potentiellement mortel. Il n’existe pas d’antivenin.

Naja annulata. Kinsuka (Congo-Kinshasa).

Naja annulata. Kinsuka (Congo-Kinshasa).

Naja christyi (Boulenger, 1904)

Dimensions

56Longueur habituelle entre 110 et 190 cm, maximum environ 250 cm.

Répartition et habitat

57Connu du fleuve Congo et de plusieurs affluents près de Brazzaville et de Kinshasa jusqu’à l’océan Atlantique. Serait aussi présent dans le Kouilou, petit fleuve côtier près de Pointe-Noire, et au Cabinda. Milieux aquatiques, cours et berges des fleuves.

Description

58La tête est large et courte. Le cou est peu marqué. Le corps est épais. La queue est moyenne. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7 à 9, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale habituelle est 2+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 17 rangs droits au milieu du corps. Le rang vertébral est parfois partiellement élargi. Le nombre de ventrales varie de 207 à 221. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 67 à 72.

59La coloration générale est brunâtre ou noirâtre avec de 3 à 6 barres transversales jaunâtres, étroites et irrégulières, au niveau de l’avant du corps et du cou. Certains spécimens ont également des lignes noires sur le cou. La tête est partiellement jaunâtre et les supralabiales parfois bordées de noir. La face ventrale est brun clair ou en partie noirâtre.

Histoire naturelle

60Ce grand cobra aquatique (autrefois Boulengerina christyi) est rare et mal connu. Il semble avoir une distribution restreinte en Afrique centrale où les rares signalements concernent surtout le cours inférieur du fleuve Congo. Il est occasionnellement trouvé dans les nasses et filets des pêcheurs et parfois observé sur les rives du fleuve. Il se nourrit de poissons. Son venin est très neurotoxique et probablement potentiellement mortel bien que le seul cas de morsure connu n’ait occasionné que des symptômes bénins.

Naja christyi. Kinsuka (Congo-Kinshasa).

Naja christyi. Kinsuka (Congo-Kinshasa).

Naja guineensis Broadley, Trape, Chirio, Ineich et Wüster, 2018

Dimensions

61Longueur habituelle des adultes entre 150 et 200 cm, maximum environ 260 cm.

Répartition et habitat

62Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone, Côte d’Ivoire, Ghana et Togo. Forêt dense, forêts dégradées et forêts côtières guinéennes

Description

63La tête est courte. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 17 ou 19 rangs obliques au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 203 à 218 chez les mâles et de 203 à 220 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 61 à 69 chez les mâles et de 60 à 70 chez les femelles.

64La coloration dorsale est entièrement noire. Le dessus de la tête est noir. Les côtés de la tête sont blanchâtres sauf le rebord des dernières supralabiales qui est noir. L’extrémité antérieure de la face ventrale est blanchâtre avec habituellement 1 ou 2 bandes noires qui sont larges d’une ou plusieurs écailles. Toute la partie centrale et postérieure du dessous du corps ainsi que le dessous de la queue sont gris foncé ou noirs.

Histoire naturelle

65Ce grand cobra forestier non cracheur est proche de N. melanoleuca et de N. savannula avec qui il était jusqu’à récemment confondu. Il est actif de jour et parfois de nuit. Il est terricole mais grimpe très bien aux arbres et nage parfaitement. Il y a peu de données sur ses proies mais il est très probablement généraliste. Menacé, il se dresse et aplatit son cou en forme de coiffe. Son venin, qui est neurotoxique, ne peut être projeté à distance. Sa morsure est potentiellement mortelle.

Naja guineensis. Kpalimé (Togo).

Naja guineensis. Kpalimé (Togo).

Naja haje (Linnæus, 1758)

Dimensions

66Longueur habituelle des adultes entre 140 et 220 cm, maximum environ 260 cm.

Répartition et habitat

67Afrique du Nord, du Maroc à l’Égypte, et Afrique tropicale, du sud-est de la Mauritanie à la Somalie et à la Tanzanie. Marges du Sahara et savane.

Description

68La tête est courte. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire, 2 postoculaires et de 1 à 3 sous-oculaires. Les supralabiales sont au nombre de 7 et aucune ne touche l’œil sauf parfois la troisième. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 21 rangs obliques au milieu du corps (rarement 19) et 21 ou 23 rangs au niveau du cou. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 191 à 216 chez les mâles et de 202 à 222 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, parfois certaines sont simples. Leur nombre varie de 53 à 67 chez les mâles et de 53 à 68 chez les femelles.

69La coloration est très variable et change avec l’âge. Les juvéniles sont habituellement jaunâtres avec le dessus de la tête, le cou et l’avant du corps noirs. La coloration dorsale devient progressivement brun foncé avec l’âge mais des parties ou taches jaunes persistent habituellement, en particulier sur les flancs. Au Maroc, les spécimens adultes sont noirs ou noir-rougeâtre (sous-espèce legionis).

Histoire naturelle

70Le cobra d’Égypte est non cracheur. Il est actif de jour et de nuit. Terricole, il se nourrit d’amphibiens, rongeurs, reptiles, petits mammifères et œufs d’oiseaux. Menacé, il se dresse et aplatit son cou en forme de coiffe. Son venin est neurotoxique et sa morsure souvent mortelle. Il existe un antivenin.

Naja haje. Tahoua (Niger).

Naja haje legionis. Spécimen juvénile. Vallée du Drâa (Maroc).

Naja katiensis Angel, 1922

Dimensions

71Longueur habituelle entre 50 et 90 cm, maximum 107 cm.

Répartition et habitat

72Du Sénégal au Cameroun. Savane et forêts claires en zone soudanienne.

Description

73La tête est courte. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 2 préoculaires et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 6, la troisième bordant l’œil. Il existe 2 ou 3 temporales antérieures et 4 ou 5 temporales postérieures. La cinquième infralabiale est grande et entre en contact avec les gulaires. Les dorsales sont lisses et disposées sur 23 ou 25 rangs obliques au milieu du corps, rarement 27. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 160 à 173 chez les mâles et de 164 à 186 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 46 à 59 chez les mâles et de 42 à 54 chez les femelles.

74La coloration dorsale est uniformément brunâtre, souvent brun-rouge. La face ventrale est claire, jaunâtre ou beige, avec vers le niveau du cou 2 bandes transverses brun-noir ou brun-rouge.

Histoire naturelle

75Ce petit cobra cracheur est très commun en zone soudanienne d’Afrique de l’Ouest mais ne pénètre pas en Afrique centrale. C’est un serpent terricole qui est actif surtout le jour mais aussi parfois la nuit. Il se nourrit principalement d’amphibiens. Menacé, il se dresse, ouvre sa coiffe et peut cracher son venin à distance. La gravité de sa morsure est mal connue. Un cas survenu au Mali a évolué favorablement. Le venin est neurotoxique et potentiellement mortel, mais aucun décès n’a été formellement attribué à ce naja jusqu’à présent. Il existe un antivenin.

Naja katiensis. Toubakouta (Sénégal).

Naja katiensis. Toubakouta (Sénégal).

Naja melanoleuca Hallowell, 1857

Dimensions

76Longueur habituelle des adultes entre 140 et 250 cm, maximum 267 cm.

Répartition et habitat

77Du sud du Bénin au Congo-Kinshasa et au nord de l’Angola. Forêt dense et galeries forestières attenantes.

Description

78La tête est courte. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 19 rangs obliques, très rarement 17 ou 21. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 206 à 230 chez les mâles et de 209 à 232 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 58 à 74 chez les mâles et de 57 à 72 chez les femelles.

79La coloration dorsale est entièrement noire sauf chez les juvéniles qui sont parfois mouchetés de blanc et certains adultes qui ont 1 ou 2 ocelles jaunes sur la nuque et l’avant du dos. Les côtés de la tête sont jaunâtres sauf le rebord des dernières supralabiales qui est noir. La partie antérieure de la face ventrale est jaunâtre avec le plus souvent 4 ou 5 bandes noires. Le reste de la face ventrale est noirâtre.

Histoire naturelle

80Ce grand cobra non cracheur vit au sol en forêt, dans les plantations et pénètre en ville à la faveur des jardins et des cours d’eau. Il est actif de jour et de nuit. Sa nourriture est très variée et comprend des oiseaux, reptiles, amphibiens, mammifères et poissons. Il n’est pas agressif et les accidents semblent peu fréquents. Menacé, il fait face en se dressant et en aplatissant son cou en forme de coiffe. Son venin neurotoxique ne peut être projeté à distance, mais sa morsure est potentiellement mortelle. Il existe un antivenin.

Naja melanoleuca. Environs de Yaoundé (Cameroun).

Naja melanoleuca. Dolisie (Congo-Brazzaville).

Naja mossambica Peters, 1854

Dimensions

81Longueur habituelle entre 80 et 130 cm, maximum 180 cm.

Répartition et habitat

82De l’extrême sud du Congo-Kinshasa, l’Angola et la Tanzanie jusqu’à l’Afrique du Sud. Savanes relativement sèches, mais souvent près de l’eau.

Description

83La tête est courte. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 2 grandes préoculaires et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 6, la troisième bordant l’œil. Il existe 2 ou 3 temporales antérieures et 3 à 5 temporales postérieures. Les temporales et nuchales sont petites, de 10 à 15 bordent les pariétales. Les dorsales sont lisses et disposées sur 23 ou 25 rangs obliques au milieu du corps, rarement 27. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 177 à 200 chez les mâles et de 184 à 205 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 54 à 71 chez les mâles et de 52 à 67 chez les femelles.

84La coloration dorsale est de différentes teintes de brun, gris ou olivâtre, avec souvent une fine bordure noire aux écailles. La face ventrale est jaunâtre ou rose saumon, avec au niveau du cou une série de bandes ou taches noires irrégulières.

Histoire naturelle

85Ce petit cobra cracheur est en limite de distribution dans les régions couvertes par ce livre, mais il est très commun plus au sud en Afrique australe. Il se nourrit d’une grande diversité de proies : amphibiens, reptiles, oiseaux et petits mammifères. Son venin est surtout cytotoxique, entraînant de graves lésions locales pouvant nécessiter des greffes. L’action neurotoxique du venin est faible et les décès relativement rares compte tenu de la fréquence des morsures. Il existe un antivenin.

Naja mossambica. Environs de Lindi (Tanzanie).

Naja mossambica. Environs de Kilwa (Tanzanie).

Naja multifasciata Werner, 1902

Dimensions

86Longueur habituelle des adultes entre 30 et 60 cm, maximum 76 cm.

Répartition et habitat

87Cameroun, République centrafricaine, Guinée équatoriale, Gabon, Congo-Brazzaville et Congo-Kinshasa. Forêt dense.

Description

88La tête est distincte du corps avec un cou marqué. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe habituellement 1 préoculaire et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 6 ou 7 (6 chez anomala Sternfeld 1917), la troisième et la quatrième bordant l’œil. Les infralabiales sont au nombre de 7 ou 8. La formule temporale habituelle est 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 15 rangs obliques, parfois 17. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 153 à 175. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 30 à 39.

89La coloration dorsale est très particulière, chaque écaille ayant la partie antérieure blanchâtre ou jaunâtre et la partie postérieure noire, mais les plus grands spécimens ont parfois le dos uniformément sombre. Le dessus de la tête est noir avec un collier clair. Les côtés de la tête sont en majeure partie clairs. La face ventrale est jaune clair.

Histoire naturelle

90Ce petit cobra non cracheur de forêt dense (anciennement Paranaja multifasciata) a un mode de vie semi-fouisseur. On le trouve dans la litière des feuilles, les contreforts des grands arbres et sous les bois morts. Dans son aire de répartition, il est rarement observé et semble surtout associé aux bas-fonds humides. Son régime alimentaire dans la nature n’est pas connu, mais un spécimen du Kivu gardé en captivité acceptait uniquement des rongeurs. Son venin est probablement neurotoxique comme celui des autres najas. Il est sans doute dangereux de le manipuler malgré sa petite taille mais la gravité potentielle de sa morsure n’est pas connue. Il n’existe pas d’antivenin.

Naja multifasciata. Tshopo (Congo-Kinshasa).

Naja multifasciata. Tshopo (Congo-Kinshasa).

Naja nana Collet et Trape, 2020

Dimensions

91Longueur habituelle entre 70 et 95 cm, maximum 111 cm.

Répartition et habitat

92Connu seulement du lac Maï-Ndombé (anciennement nommé lac Léopold-II) au Congo-Kinshasa.

Description

93La tête est large et courte. Le cou est peu marqué. Le corps est épais. La queue est moyenne. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 2 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2. Les dorsales sont lisses et disposées sur 17 ou 19 rangs droits chez les mâles et 19 ou 21 rangs droits chez les femelles. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 186 à 202 chez les mâles et de 192 à 209 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 65 à 74 chez les mâles et de 64 à 79 chez les femelles.

94La coloration dorsale est noire avec de petits points blancs ou jaunâtres plus ou moins nombreux selon les spécimens, parfois présents sur presque toutes les écailles chez certains mais presque totalement absents chez d’autres. La face ventrale est blanche avec le bord postérieur des ventrales plus ou moins bordé de noir. Le dessous de la queue est noir.

Histoire naturelle

95Ce petit cobra aquatique non cracheur n’est actuellement connu que du lac Maï-Ndombé. Quand il est hors de l’eau, il se tient dans les rochers sur les rives ou sur les branches des arbres et arbustes qui bordent le lac. Il se nourrit de poissons. Les pêcheurs le capturent souvent dans leurs filets. Menacé, il se dresse et ouvre sa coiffe comme les autres najas. Son venin semble peu actif. Il est considéré comme non dangereux par les pêcheurs mais des symptômes locaux d’envenimation sont parfois observés en cas de morsure. Il n’existe pas d’antivenin contre cette espèce.

Naja nana. Lac Maï-Ndombé (Congo-Kinshasa).

Naja nana. Lac Maï-Ndombé (Congo-Kinshasa).

Complexe Naja nigricollis Reinhardt, 1843 (1^re partie)

Dimensions

96Longueur habituelle des adultes entre 130 et 180 cm, maximum 240 cm. Les juvéniles de 30 à 60 cm sont fréquents.

Répartition et habitat

97Au moins 7 populations morphologiquement distinctes, dont 3 au nord et 4 au sud de l’équateur (voir chapitre suivant pour celles du sud de l’équateur), du Sénégal à l’Éthiopie, l’Angola et la Zambie. Tous types de savanes et de forêts secondaires, absent en forêt dense.

Description

98La tête est courte. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe habituellement 2 préoculaires et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaires. Les supralabiales sont au nombre de 6, la troisième bordant l’œil. La formule temporale est 2+3, 2+4 ou 2+5. Les dorsales sont lisses et disposées sur 21 rangs obliques au milieu du corps, rarement 19 ou 23. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 189 à 208 chez les mâles et de 195 à 216 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 59 à 72 chez les mâles et de 55 à 63 chez les femelles.

99Le dos est noir (savanes d’Afrique de l’Ouest) ou en majeure partie gris foncé (du Tchad à l’Ituri), ou encore gris foncé avec des ponctuations rougeâtres (régions périforestières d’Afrique de l’Ouest). Les juvéniles sont noirs (savanes d’Afrique de l’Ouest) ou gris foncé avec un collier noir. La face ventrale présente des barres noires et blanchâtres, jaunâtres ou rosâtres.

Histoire naturelle

100Ce grand cobra cracheur est surtout actif la nuit. Il se nourrit d’amphibiens, de reptiles et de rongeurs. Il pénètre aussi dans les cours des maisons à la recherche de volailles et d’œufs. Menacé, il se dresse et aplatit son cou en forme de coiffe. Il crache son venin jusqu’à 3 m de distance en visant les yeux. Sa morsure est potentiellement mortelle par action neurotoxique et nécrosante du venin.

Naja nigricollis. Environs de Nzérékoré (Guinée).

Naja nigricollis. Fianga (Tchad).

Complexe Naja nigricollis Reinhardt, 1843 (2^e partie)

Naja nigricollis crawshayi Günther, 1893
Naja n. occidentalis Bocage, 1895
Naja n. atriceps Laurent, 1955

Dimensions

101Longueur habituelle des adultes entre 130 et 180 cm, maximum environ 240 cm.

Répartition et habitat

102Trois taxons de statut incertain : crawshayi (ensemble du Congo-Kinshasa au sud de l’équateur, Tanzanie, Zambie, Congo-Brazzaville, Gabon et Angola), atriceps (Kivu, Rwanda, Burundi, Ouganda et nord-ouest de la Tanzanie), et occidentalis (Angola). Savanes au sud et à l’est du bloc forestier congolais.

Description

103La tête est courte. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe habituellement 2 préoculaires et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaires. Les supralabiales sont au nombre de 6 ou 7, la troisième bordant l’œil. La formule temporale habituelle est 2+4 ou 2+5. Les dorsales sont lisses et disposées sur 17 à 21 rangs obliques au milieu du corps, habituellement 17 ou 19. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 176 à 187 chez crawshayi, de 186 à 201 chez occidentalis et de 191 à 206 chez atriceps. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 47 à 64 chez crawshayi, de 56 à 67 chez occidentalis et de 53 à 66 chez atriceps.

104Tête et dos noirs (atriceps et parfois occidentalis et crawshayi) ou gris-brun avec un collier noir (crawshayi et occidentalis).

Histoire naturelle

105Les rares études génétiques disponibles n’ont pas encore permis de clarifier le statut des populations du sud et de l’est du bloc forestier congolais. N. n. crawshawi, qui présente une différence génétique de près de 2 % pour le gène 16S avec les populations du nord de l’équateur, est traité comme une espèce à part entière par Broadley et Cotterill (2004). En Angola et dans l’ouest du Congo-Kinshasa, les spécimens à dos noir et ceux à dos plus clair et collier noir sont parfois sympatriques.

Naja nigricollis crawshayi. Kashobwe (Congo-Kinshasa).

Naja nigricollis crawshayi Kinsuka (Congo-Kinshasa).

Naja nubiae Wüster et Broadley, 2003

Dimensions

106Longueur habituelle entre 50 et 120 cm, maximum 151 cm.

Répartition et habitat

107De l’Aïr au Niger jusqu’à la vallée du Nil en Égypte, l’Érythrée et l’Afrique de l’Est. Oasis sahariennes et régions sahéliennes limitrophes.

Description

108La tête est courte. Le cou peut s’élargir en forme de coiffe. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 ou 2 préoculaires et 3 postoculaires, rarement 2 seulement. Il n’y a pas de sous-oculaires. Les supralabiales sont au nombre de 6 à 8, habituellement 7, la troisième ou la troisième et la quatrième bordant l’œil, rarement la quatrième seulement ou aucune. La formule temporale habituelle est 2+4 ou 2+5, rarement 3+4 ou 3+5. Les dorsales sont lisses et disposées sur 23 à 27 rangs obliques au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 207 à 221 chez les mâles et de 209 à 226 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 56 à 69 chez les mâles et de 61 à 69 chez les femelles.

109La coloration dorsale est beige ou brunâtre. La face ventrale est claire. Il existe 1 tache sombre plus ou moins marquée sur la nuque et 2 bandes transversales noirâtres à l’avant du corps qui se prolongent sur la face ventrale juste après le cou. Le dessus de la tête est de même couleur que le corps, le côté et le dessous sont clairs. Sous l’œil, il existe 1 étroite tache noire en forme de larme.

Histoire naturelle

110Ce cobra cracheur des zones arides est resté longtemps confondu avec N. nigricollis dont il est proche. Dans son aire de répartition, qui est fragmentée, les localités d’où il est connu sont toutes relativement humides avec une végétation parfois localement importante. Dans l’Ennedi au Tchad, ce cobra est connu pour occasionner la mort de dromadaires et parfois d’humains.

Naja nubiae. Louxor (Égypte).

Naja nubiae. Louxor (Égypte).

Naja obscura Saleh et Trape sp. nov.

Dimensions

111Espèce nouvellement décrite à partir de deux spécimens de Marsa Matrouh, environ 150 cm.

Répartition et habitat

112Zone côtière de l’Égypte, de l’ouest du delta du Nil (El-Amriya) à El-Hammam et El-Dabaa. Milieux arides à pluie hivernale et végétation éparse, champs de céréales, vergers, cultures irriguées, plantations de bananiers.

Description

113La tête est courte. Le cou peut s’élargir en forme de coiffe. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. 1 préoculaire et 3 postoculaires. Pas de sous-oculaires. Supralabiales au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil, la sixième la plus grande entrant en contact avec les postoculaires et la temporale antérieure. Formule temporale 1+2 ou 1+3. Dorsales lisses sur 23 rangs obliques au milieu du corps. De 200 à 210 ventrales. Anale simple. Sous-caudales divisées, environ une soixantaine.

114La coloration dorsale est noirâtre. La face ventrale est noirâtre avec la gorge à peine éclaircie. Le dessus et les côtés de la tête sont entièrement noirâtres.

Histoire naturelle

115Ce cobra non cracheur est bien connu de certains vendeurs de reptiles du Matrouh et d’Abu Rawash en Égypte qui l’ont toujours considéré comme une espèce distincte et non comme une phase mélanique de N. haje. Son écaillure céphalique particulière (pas de sous-oculaire, 1 seule temporale antérieure, sixième supralabiale en contact avec les postoculaires) permet de le distinguer facilement de N. haje ainsi que de N. nubiae, les 2 autres espèces de cobras présentes en Égypte. Dans le genre Naja, seules les espèces du groupe N. melanoleuca ainsi que N. nivea d’Afrique australe présentent un arrangement similaire, mais leurs patrons de coloration sont bien différents et leur nombre de dorsales est habituellement très inférieur. Sa morsure est probablement potentiellement mortelle.

Naja obscura. Holotype IRD TR.4659. Environs de Marsa Matrouh (Égypte).

Naja obscura. Holotype IRD TR.4659. Environs de Marsa Matrouh (Égypte).

Naja savannula Broadley, Trape, Chirio et Wüster, 2018

Dimensions

116Longueur habituelle des adultes entre 140 et 200 cm, maximum 223 cm.

Répartition et habitat

117Du Sénégal au Tchad. Savanes soudanienne et guinéenne à proximité de milieux aquatiques permanents ou temporaires.

Description

118La tête est courte. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 19 rangs obliques. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 206 à 226 chez les mâles et de 212 à 233 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 67 à 77 chez les mâles et de 63 à 76 chez les femelles.

119Le dos est noir avec habituellement de 4 à 6 larges bandes transverses jaunâtres plus ou moins bien marquées sur la partie antérieure du corps. Le dessus de la tête est jaunâtre ou noirâtre. Les côtés de la tête et la gorge sont jaunâtres ou blanchâtres sauf le rebord des 4 dernières supralabiales qui est noir. La partie antérieure de la face ventrale est blanchâtre ou jaunâtre avec habituellement de 4 à 6 bandes noires. La majeure partie du reste de la face ventrale est gris foncé ou noir.

Histoire naturelle

120Ce grand cobra non cracheur de savane est rencontré à proximité de rivières ou d’autres collections d’eau permanentes ou semi-permanentes. Il est actif de jour et de nuit, chassant sur le sol ou dans les arbres et arbustes. Sa nourriture comprend des oiseaux, reptiles, amphibiens, mammifères et poissons. Menacé, il fait face en se dressant et en aplatissant son cou en forme de coiffe. Il ne peut projeter à distance son venin. Sa morsure est potentiellement mortelle. Il existe un antivenin.

Naja savannula. Kindia (Guinée).

Naja savannula. Kindia (Guinée).

Naja senegalensis Trape, Chirio et Wüster, 2009

Dimensions

121Longueur habituelle des adultes entre 140 et 200 cm, maximum 231 cm.

Répartition et habitat

122Sénégal, Gambie, Mali, Guinée, Côte d’Ivoire, Ghana, Bénin, Niger et Nigeria. Savane soudano-sahélienne.

Description

123La tête est courte. L’œil est petit avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire, 2 postoculaires et de 1 à 3 sous-oculaires, avec au total de 5 à 7 écailles autour de l’œil. Les supralabiales sont généralement au nombre de 7 et aucune ne touche l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 21 rangs obliques au milieu du corps (rarement 23) et 25 ou 27 rangs au niveau du cou. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 205 à 219 chez les mâles et de 219 à 225 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, parfois une ou plusieurs sont simples. Leur nombre varie de 59 à 66 chez les mâles et de 56 à 64 chez les femelles.

124Le dos des adultes est brun foncé avec une tache blanche peu visible sur la nuque et parfois des écailles dorsales disséminées à rebord clair. Les juvéniles ont la tête et le début du corps noirâtres, la marque blanche de la nuque bien visible, le reste du corps et la queue beiges à gris clair. Le ventre est clair avec des barres noires à l’avant du corps.

Histoire naturelle

125Le cobra du Sénégal était jusqu’à récemment confondu avec le cobra d’Égypte. C’est un grand serpent terricole qui est actif le jour et pénètre parfois dans les cases la nuit à la recherche de volailles. Il se nourrit aussi d’amphibiens, de petits mammifères et de reptiles. Menacé, il se dresse et aplatit son cou en forme de coiffe. Il ne peut pas cracher son venin. Sa morsure est mortelle, son venin étant fortement neurotoxique. L’efficacité des antivenins actuels pour cette espèce n’est pas connue.

Naja senegalensis. Bayakh (Sénégal).

Naja senegalensis. Bayakh (Sénégal).

Naja subfulva Laurent, 1955

Dimensions

126Longueur habituelle des adultes entre 140 et 190 cm, maximum environ 220 cm.

Répartition et habitat

127Du sud-est du Nigeria et du lac Tchad à l’Afrique centrale, orientale et australe. Milieux aquatiques et savanes humides autour du bloc forestier congolais.

Description

128La tête est courte. L’œil est de taille moyenne avec une pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 préoculaire et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 19 rangs obliques au milieu du corps, rarement 17 ou 21. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 184 à 217 chez les mâles et de 198 à 221 chez les femelles. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 58 à 72 chez les mâles et de 55 à 70 chez les femelles.

129Le dos des adultes est brunâtre, surtout vers l’avant du corps, ou noirâtre chez les juvéniles. La face ventrale est jaunâtre avec 1 ou 2 barres sombres vers le cou et devient progressivement plus foncée vers l’arrière. Le côté de la tête est jaunâtre avec les supralabiales bordées de noir.

Histoire naturelle

130Ce cobra non cracheur occupe les savanes d’Afrique centrale autour du bloc forestier congolais où il est remplacé par N. melanoleuca. On l’observe se déplaçant dans l’eau et sur le sol ou perché dans un arbre, surtout dans les forêts-galeries. Il est actif de jour mais aussi la nuit et se nourrit d’une grande variété de proies : poissons, amphibiens, reptiles, œufs d’oiseaux et petits mammifères. Menacé, il se dresse et aplatit son cou en forme de coiffe. Son venin est neurotoxique et sa morsure potentiellement mortelle. Il existe un antivenin.

Naja subfulva. Bamenda (Cameroun).

Naja subfulva. Bamenda (Cameroun).

Pseudohaje goldii (Boulenger, 1895)

Dimensions

131Longueur habituelle des adultes entre 150 et 220 cm, maximum 257 cm.

Répartition et habitat

132Côte d’Ivoire, Ghana, Nigeria, Cameroun, République centrafricaine, Guinée équatoriale, Gabon, Congo-Brazzaville, Congo-Kinshasa, Angola, Ouganda et Kenya. Blocs forestiers guinéen et congolais et îlots forestiers proches.

Description

133La tête est courte. L’œil est grand avec une pupille ronde. La loréale est habituellement absente. Il existe 1 préoculaire et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 15 rangs droits au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 185 à 205 sans dimorphisme sexuel net. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 76 à 96.

134La coloration dorsale est entièrement noire. Les côtés de la tête sont jaunâtres avec les supralabiales bordées de noir. La face ventrale est jaunâtre avec les écailles bordées de noir.

Histoire naturelle

135Ce serpent de grande taille est rare en Afrique occidentale où moins d’une dizaine de spécimens ont été observés à l’ouest du Nigeria. Il est en revanche commun dans le sud-est du Nigeria et dans les forêts d’Afrique centrale, notamment à proximité de l’eau. Il se nourrit surtout de grenouilles et de crapauds. Des poissons sont aussi consommés et parfois de jeunes tortues aquatiques et des rongeurs. Il est arboricole mais descend souvent au sol et semble surtout actif de jour. Menacé, il gonfle légèrement son cou et balance sa tête à la façon d’un métronome. Il peut alors chercher à mordre. Son venin est très neurotoxique, potentiellement mortel, et il existe un cas documenté de décès après une morsure. Il n’existe pas d’antivenin mais on peut utiliser celui disponible contre les morsures de najas.

Pseudohaje goldii. Kakamega (Kenya).

Pseudohaje goldii. Kakamega (Kenya).

Pseudohaje nigra Günther, 1858

Dimensions

136Longueur habituelle des adultes entre 130 et 190 cm, maximum 220 cm.

Répartition et habitat

137Guinée, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo et Nigeria. Bloc forestier guinéen et forêts-galeries attenantes en zone de savane.

Description

138La tête est courte. L’œil est grand avec une pupille ronde difficile à distinguer. La loréale est absente ou présente. Il existe 1 préoculaire (rarement 2) et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 1+2 ou 1+3. Les dorsales sont lisses et disposées sur 13 rangs droits au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 179 à 193 sans dimorphisme sexuel net. L’anale est simple. Les sous-caudales sont divisées, leur nombre varie de 74 à 82.

139La coloration dorsale est noirâtre ou brun foncé et tend vers le jaune au niveau du premier rang d’écailles dorsales en bordure des ventrales. Les supralabiales sont jaunâtres finement bordées de noir. La face ventrale est jaunâtre avec une ligne noire sur le rebord postérieur de chaque écaille.

Histoire naturelle

140Ce grand serpent forestier est arboricole mais descend aussi volontiers au sol. Il est actif de jour et probablement de nuit. Il se nourrit de crapauds et de grenouilles, en particulier de Sclerophrys maculatus qui est le crapaud le plus commun en forêt secondaire et dans les plantations. Il n’existe pas de cas documenté de morsure ni de données sur la toxicité de son venin qui est probablement très neurotoxique à l’instar de celui de P. goldii. Il n’existe pas d’antivenin contre ce serpent potentiellement mortel, mais on peut utiliser un antivenin polyvalent disponible contre les morsures de cobras.

Pseudohaje nigra. Nzébéla (Guinée).

Pseudohaje nigra. Nzébéla (Guinée).

Walterinnesia aegyptia Lataste, 1887

Dimensions

141Longueur habituelle entre 80 et 110 cm, maximum 132 cm.

Répartition et habitat

142Nord de l’Égypte à l’est du Nil, Israël, ouest de la Jordanie et nord-ouest de l’Arabie. Milieux semi-désertiques.

Description

143La tête est peu distincte du cou. Le museau est plat et large. L’œil est petit et la pupille ronde. La loréale est absente. Il existe 1 ou 2 préoculaires et 3 postoculaires. Il n’y a pas de sous-oculaire. Les supralabiales sont au nombre de 7, la troisième et la quatrième bordant l’œil. La formule temporale est 2+3. Les dorsales sont lisses à l’avant du corps et deviennent progressivement carénées vers l’arrière du corps. Elles sont disposées sur 23 rangs droits au milieu du corps. Le rang vertébral n’est pas élargi. Le nombre de ventrales varie de 178 à 210. L’anale est divisée. Les sous-caudales sont divisées à l’exception des premières d’entre elles (jusqu’aux cinq premières chez les femelles et jusqu’aux vingt-deux premières chez les mâles), leur nombre varie de 39 à 53.

144La coloration du dessus de la tête, du corps et de la queue est entièrement noire ou brun foncé. Le museau et les côtés de la tête et du cou sont souvent un peu plus clairs. La face ventrale est brunâtre, jaunâtre ou grisâtre.

Histoire naturelle

145C’est un serpent fouisseur dont l’activité au sol est essentiellement nocturne. Il fréquente les lits d’oueds, les milieux à végétation clairsemée et les oasis. Il se nourrit principalement de crapauds, mais consomme aussi des lézards et des petits serpents, ainsi que des rongeurs et des oiseaux. Il se défend et mord s’il est menacé. Son venin est neurotoxique ainsi qu’hémotoxique et sa morsure peut être grave. Un cas mortel est connu chez un enfant mais tous les autres cas documentés ont présenté une évolution favorable. Un antivenin est disponible.

Walterinnesia aegyptia. Désert du Néguev (Israël).

Walterinnesia aegyptia. Désert du Néguev (Israël).