Relief

1Dans le domaine géographique couvert par cet ouvrage, c’est au Maroc, au Cameroun, au Tchad et au Congo-Kinshasa que les reliefs les plus imposants sont observés : le Toubkal dans l’Atlas atteint 4 168 m, le mont Cameroun 4 090 m, l’Emi Koussi au Tibesti 3 415 m et le Ruwenzori au Kivu 5 109 m. Les quinze pays qui constituent l’Afrique de l’Ouest – Mauritanie, Mali, Niger, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Burkina Faso, Ghana, Togo, Bénin et Nigeria – totalisent 6 140 000 km². Malgré cette étendue considérable, l’altitude est généralement inférieure à 500 m et les principaux reliefs ne sont jamais très élevés. À l’exception du Chappal Waddi, qui culmine à 2 418 m dans l’Adamaoua à la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, et des monts Bagzane, qui s’élèvent à 2 020 m dans l’Aïr au Niger, aucun sommet n’atteint 2 000 m. Les principaux reliefs dépassant 1 500 m sont situés en Sierra Leone où le mont Loma atteint 1 945 m, en Guinée où le Fouta-Djalon culmine à 1 538 m, à la frontière entre la Guinée et la Côte d’Ivoire où le mont Nimba s’élève à 1 752 m et au Nigeria où le plateau de Jos est dominé par le Shere, qui culmine à 1 781 m. À la frontière entre le Nigeria et le Cameroun, les monts Sonkwala et Mambila atteignent respectivement 1 890 m et 1 821 m.

Carte du relief : Afrique occidentale, centrale et Afrique du Nord.

10°55’S, 28°32’E (Congo-Kinshasa).

04°29’S, 15°16’E (Congo-Kinshasa).

04°13’S, 11°30’E (Congo-Brazzaville).

03°18’S, 15°28’E (Congo-Brazzaville).

01°44’S, 29°17’E (Rwanda).

00°04’S, 11°41’E (Gabon).

00°19’N, 11°37’E (Gabon).

02°56’N, 13°51’E (Cameroun).

2En Afrique centrale, le Cameroun présente dans l’Adamaoua de vastes zones où l’altitude est supérieure à 1 000 m et, outre le mont Cameroun qui dépasse 4 000 m, plusieurs sommets volcaniques culminent à plus de 2 500 m. Au Congo-Brazzaville, l’altitude la plus élevée est de 1 020 m au mont Nabenba ; elle est de 1 070 m au Gabon au mont Bengoué, de 1 410 m en République centrafricaine au mont Ngaoui dans l’Adamaoua. Au Congo-Kinshasa, l’altitude n’atteint pas 800 m dans toute la partie occidentale et centrale du pays, tandis que la chaîne des volcans du Kivu dans l’est du pays dépasse souvent 3 000 m. Au Tchad, en dehors du Tibesti, les seuls reliefs imposants sont observés dans l’Ennedi (1 450 m au Basso) et dans le Guéra (1 506 m au mont Guedi). En Afrique du Nord, les sommets les plus élevés sont observés au Maroc, tandis qu’en Algérie le Tahat au Hoggar culmine à 2 908 m.

Climat

3En Afrique occidentale et dans une grande partie de l’Afrique centrale, le climat est caractérisé par l’alternance entre une saison des pluies et une saison sèche très marquées due au mouvement de la zone de convergence intertropicale. Cette zone de basse pression oscille du sud au nord selon une périodicité annuelle, en suivant la position du soleil avec un décalage d’un à deux mois. Quand le soleil se rapproche du tropique du Cancer, le front intertropical remonte vers le nord apportant des entrées maritimes chaudes et humides en provenance du golfe de Guinée : c’est la saison des pluies. Quand le soleil se rapproche du tropique du Capricorne, le front intertropical descend vers le sud et l’Afrique occidentale est alors progressivement soumise à l’influence de l’Harmattan, vent saharien chaud et sec : c’est la saison sèche. D’une manière générale, l’importance des précipitations augmente du sud au nord avec la durée de la saison des pluies. Près du golfe de Guinée, la saison sèche est courte, de décembre à mars, et la pluviométrie annuelle moyenne est supérieure à 1 500 mm, atteignant même 3 000 mm sur la côte du Liberia et 10 000 mm au pied du mont Cameroun. En zone équatoriale, la pluviométrie annuelle moyenne est le plus souvent proche de 2 000 mm. Une seconde saison sèche intervient de juillet à septembre, mais elle est surtout marquée au sud de l’équateur, en particulier dans les deux Congo, où les pluies deviennent progressivement continues d’octobre à mai. Plus on remonte vers le nord, plus les pluies sont concentrées sur une courte période de l’année et plus leur quantité diminue, de 1 200 mm à 1 500 mm répartis d’avril à octobre en zone de savane humide limitrophe des blocs forestiers guinéen et congolais, de 800 mm à 1 100 mm de mai à octobre au cœur de la savane soudanienne et moins de 500 mm de juillet à septembre au Sahel. Entre 8°S et 13°S au Katanga et en Angola, la saison des pluies est inversée, de novembre à avril.

4La bordure méridionale du Sahara, habituellement définie par l’isohyète 200 mm, ne reçoit des pluies que pendant les seuls mois d’août et septembre. Au cœur du Sahara, la pluviométrie est inférieure à 20 ou 50 mm, à l’exception des plus hauts massifs comme le Hoggar et le Tibesti. Elle n’atteint pas 5 mm dans les zones les plus arides comme l’Ounianga au Tchad et de vastes régions du Sud algérien, de la Libye et de l’Égypte. Dans la partie centrale et septentrionale du Sahara, c’est entre l’automne et le printemps que surviennent sporadiquement les rares précipitations. Sur les côtes du Sahara atlantique, l’absence quasi totale de pluies est en partie compensée par une rosée nocturne importante. La limite nord du Sahara est classiquement définie par l’isohyète 100 mm. Du fait de l’existence des montagnes de l’Atlas, souvent bien arrosées, la transition est rapide entre le domaine saharien et le domaine méditerranéen.

5D’une façon générale, l’amplitude des variations saisonnières de température augmente avec la latitude. En zone forestière et dans les savanes côtières du golfe de Guinée, les températures maximales et minimales mensuelles moyennes varient peu au cours de l’année et restent respectivement proches de 32 °C et de 20 °C. En zone soudano-sahélienne, les températures maximales mensuelles moyennes sont généralement supérieures à 40 °C de mars à mai et comprises entre 30 °C et 35 °C le reste de l’année. Dans ces régions, les températures minimales mensuelles moyennes peuvent atteindre 25 °C entre mai et août mais sont souvent inférieures à 15 °C de décembre à février. Les différences sont encore plus marquées en zone saharienne où la température minimale est souvent inférieure à 5 °C et parfois négative la nuit de décembre à février, tandis que la température maximale moyenne dépasse 45 °C pendant l’été. L’effet de l’altitude sur les températures n’est guère perceptible en zone tropicale que sur les trois reliefs les plus vastes et peuplés de la région, le Fouta-Djalon en Guinée, le plateau de Jos au Nigeria et l’Adamaoua au Cameroun. De Nouadhibou à Dakar, le long d’une bande côtière d’une vingtaine de kilomètres de large, les températures sont fortement tempérées de février à mai par la présence d’alizés maritimes : il existe souvent plus de 15 °C d’écart l’après-midi entre la zone côtière et l’intérieur des terres.

6Dans les régions côtières d’Afrique du Nord, le climat est méditerranéen avec un été chaud et un hiver frais (moyenne des maximas de janvier comprise entre 11 °C et 16 °C et moyenne des minimas entre 3 °C et 9 °C dans la plupart des régions). La pluviométrie annuelle moyenne est le plus souvent comprise entre 300 et 800 mm mais atteint jusqu’à 1 000 mm dans le nord-est de l’Algérie et le nord-ouest de la Tunisie et dépasse parfois localement 1 200 mm. Les pluies sont rares en été et surviennent surtout d’octobre à mai. En hiver, de nombreux sommets dont l’altitude dépasse 1 400 m restent enneigés plusieurs mois.

Pluviométrie annuelle moyenne lors de la période 1970-2020.

05°03’N, 01°32’W (Ghana).

05°12’N, 04°57’W (Côte d’Ivoire).

05°35’N, 08°32’W (Liberia).

05°36’N, 09°30’W (Liberia).

06°13’N, 05°01’W (Côte d’Ivoire).

06°13’N, 05°00’W (Côte d’Ivoire).

06°58’N, 00°31’E (Togo).

06°58’N, 02°10’E (Bénin).

07°06’N, 05°06’E (Nigeria).

07°28’N, 08°49’W (Guinée).

07°33’N, 08°29’W (Liberia).

07°44’N, 15°41’E (Tchad).

07°51’N, 02°47’W (Ghana).

08°05’N, 00°38’E (Togo).

08°23’N, 09°18’W (Guinée).

08°48’N, 03°46’W (Côte d’Ivoire).

Hydrographie

7L’Afrique occidentale comporte trois bassins hydrographiques majeurs, ceux du Niger (2 262 000 km²), de la Volta (407 900 km²) et du Sénégal (289 000 km²) et plus d’une vingtaine de bassins côtiers de moindre dimension. En Afrique centrale, le fleuve Congo possède le plus grand débit au monde après l’Amazone (40 000 m³/s en moyenne et jusqu’à 80 000 m³/s en période de crue), de nombreux affluents majeurs dont l’Oubangui, la Sangha et le Kasaï, et son bassin couvre 3 680 000 km². Au Tchad, deux fleuves majeurs, le Chari et le Logone, confluent à N’Djamena avant de se jeter dans le lac Tchad. En saison des pluies, ces deux fleuves et leurs affluents débordent massivement dans l’immense plaine d’inondation qui couvre une grande partie du sud du pays. Au Cameroun et au Gabon, la Sanaga et l’Ogooué sont respectivement les deux principaux fleuves côtiers. Dans le nord du Sahara, la Saoura dont les eaux viennent du Haut Atlas se perd dans les sables du Grand Erg occidental. En Afrique du Nord, peu de fleuves côtiers coulent toute l’année.

8Le fleuve Niger naît dans le Fouta-Djalon à seulement 270 km de l’océan Atlantique, mais parcourt 4 030 km avant de rejoindre le golfe de Guinée après avoir traversé toutes les grandes zones biogéographiques de l’Afrique occidentale. Le Niger coule d’abord vers le nord, présente un immense delta intérieur dans le centre du Mali, atteint les sables du Sahara, oriente ensuite son cours vers l’est, le sud-est puis le sud et développe de nouveau un vaste delta dans la grande forêt du sud du Nigeria avant d’atteindre l’océan.

9Le fleuve Sénégal naît aussi dans le Fouta-Djalon d’où proviennent ses trois composants majeurs, le Bakoye, le Bafing et la Falémé. Son bassin s’étend en Guinée, au Mali, au Sénégal et en Mauritanie. Le bassin de la Volta couvre la majeure partie du Burkina Faso et du Ghana et intéresse aussi une partie du Togo, du Bénin et de la Côte d’Ivoire.

10Du fait de la persistance de la sécheresse depuis le début des années 1970, qui a occasionné une diminution de la pluviométrie moyenne de 15 % à 40 % selon les régions, il s’est produit une descente générale vers le sud des isohyètes. En zone soudano-sahélienne, ceci a fortement affecté la disponibilité en eaux de surface : l’étendue des lacs, mares et marais permanents, comme le lac Tchad ou la mare d’Oursi, a considérablement régressé, l’importance et la durée de mise en eau des mares temporaires ont diminué et de nombreux cours d’eau saisonniers ne coulent plus qu’épisodiquement. Dans le cas du Burkina Faso, la création de milliers de petits barrages pour lutter contre les conséquences de la sécheresse a, au contraire, permis d’augmenter le nombre de collections d’eaux permanentes.

11En Afrique centrale, le fleuve Congo, dont les rapides en période de crue sont certainement les plus spectaculaires au monde, a creusé des canyons immergés qui atteignent jusqu’à 220 m de profondeur. D’immenses forêts inondées bordent ses rives ainsi que celles de ses affluents dans la grande cuvette congolaise. Elles sont très favorables aux serpents aquatiques tandis que des radeaux de végétation charriés par le fleuve transportent occasionnellement sur de longues distances des espèces non aquatiques.

12Au Sahara, les gueltas, sources et autres points d’eau permanents ou temporaires sont rares et localisés, mais ils présentent un grand intérêt faunistique car ils offrent toujours un exceptionnel concentré de biodiversité. Certains abritent encore des poissons dont plus d’une vingtaine d’espèces ont été recensées au Sahara, plusieurs espèces d’amphibiens s’y reproduisent et des serpents sont souvent observés à proximité.

09°00’N, 03°40’W (Côte d’Ivoire).

09°01’N, 01°31’E (Bénin).

09°15’N, 01°13’E (Togo).

09°47’N, 08°59’E (Nigeria).

10°06’N, 12°50’W (Guinée).

11°45’N, 21°07’E (Tchad).

11°50’N, 04°52’W (Burkina Faso).

11°58’N, 18°04’E (Tchad).

13En Afrique du Nord, les fleuves côtiers et les petits cours d’eau divers prenant leur source dans l’Atlas sont nombreux. Presque tous sont saisonniers et ne coulent souvent que quelques mois ou semaines par an, voire seulement à l’occasion de grosses pluies. Le long de leur cours, il subsiste néanmoins toute l’année des collections d’eau volontiers encombrées de végétation. Celles-ci sont souvent naturelles, mais aussi fréquemment artificielles suite à la construction de barrages et d’aménagements divers. Les couleuvres aquatiques y sont souvent nombreuses. En Égypte, le Nil permet à diverses espèces de serpents méditerranéens et tropicaux de pénétrer en zone désertique.

Végétation

14En Afrique du Nord, les plaines côtières et la majeure partie des montagnes de l’Atlas ont une végétation méditerranéenne typique, avec parfois localement un étage montagnard qui n’est observé qu’au Maroc.

15Dès le rebord sud de l’Atlas saharien, du fait de l’importance du gradient pluviométrique nord-sud et de la rareté des reliefs importants, la végétation naturelle de l’Afrique occidentale et centrale et des régions sahariennes est très régulièrement distribuée en plusieurs grandes bandes parallèles est-ouest étagées en latitude selon l’importance de la pluviométrie.

Les grandes zones de végétation de l’Afrique occidentale, centrale et d’Afrique du Nord.

12°19’N, 00°58’W (Burkina Faso).

13°34’N, 10°02’W (Mali).

13°37’N, 16°27’W (Sénégal).

14°02’N, 21°07’E (Tchad).

14°33’N, 11°20’W (Mali).

15°13’N, 01°49’W (Mali).

15°59’N, 00°08’W (Mali).

16°38’N, 12°37’W (Mauritanie).

16Au nord, le désert absolu occupe l’essentiel des régions où la pluviométrie est inférieure à 50 mm. Là où elle existe, la végétation est très discontinue, limitée le plus souvent à quelques plantes pérennes éparses quand la nature du sol le permet. Les oasis sont rares, hors quelques vallées fossiles issues des principaux reliefs (Hoggar, Tassili et Tibesti) et de dépressions où les eaux souterraines sont proches et alimentent même parfois des lacs permanents, malgré une évaporation extrême comme dans l’Ounianga au Tchad et dans plusieurs régions de Libye. Partout les pluies sporadiques permettent certaines années le développement d’une végétation éphémère.

17Dans les régions du sud du Sahara où la pluviométrie est comprise entre 50 mm et 200 mm, la végétation dominante dans les vastes zones sableuses est une steppe herbeuse semi-désertique. La densité des arbustes et buissons, qui est largement déterminée par les conditions locales, est habituellement très faible, à l’exception notable des lits des oueds. Les arbustes ne dépassent pas 5 m de hauteur et ont souvent moins de 2 m. Les principaux reliefs – Adrar mauritanien, Tagant, Adrar des Ifoghas, Aïr, Ennedi – restituent ou conservent une partie des précipitations reçues sous forme de petites sources, ou gueltas, autour desquelles la végétation est souvent dense. Outre les palmiers plantés par l’homme, on peut y trouver de grands tamaris et acacias.

18Les régions où la pluviométrie est comprise entre 200 mm et 500 mm correspondent au cœur de la zone sahélienne. Les sols sont le plus souvent sablonneux et la végétation type est une formation herbeuse boisée, souvent à Acacia raddiana. Cet arbre buissonnant peut atteindre 8 m de haut dans la partie méridionale de son aire de répartition, mais ne dépasse guère 4 m ailleurs. C’est à cette espèce qu’appartenait l’arbre du Ténéré, le seul arbre au monde indiqué sur les cartes routières. La densité des arbres et arbustes est très variable, principalement en fonction des apports d’eau, de la nature du sol et de plus en plus de l’intervention de l’homme. La graminée dominante est Cenchrus biflorus, plus connue et redoutée sous le nom de « cram-cram ». On considère volontiers que là où le cram-cram s’arrête, vers le nord commence le Sahara, vers le sud commence la savane soudanienne.

19C’est dans les régions où la pluviométrie actuelle moyenne est comprise entre 500 mm et 1 200 mm que s’étendent la savane et les forêts claires soudaniennes ou soudano-guinéennes. Plus ou moins transformées depuis longtemps par l’action de l’homme et soumises chaque année aux feux de brousse, elles ont subi ces cinquante dernières années le double assaut de la sécheresse et d’une déforestation massive consécutive à l’explosion démographique de ces régions à forte potentialité agricole. Rares sont les espaces protégés qui correspondent encore à la description classique de la savane arborée ou de la forêt claire soudanienne aux grands arbres à cimes plus ou moins jointives. Les paysages dominants dans les zones cultivées évoquent de grands parcs arborés, les seuls arbres épargnés étant ceux considérés comme utiles, essentiellement ceux présentant une importance économique. Dans les zones moins densément peuplées, où les jachères sont plus longues, c’est la forêt claire ou la savane buissonnante à différents stades de régénération qui prédomine. Les forêts classées, souvent mal protégées, et les parcs nationaux constituent les seules reliques de la belle végétation naturelle de ces régions.

20Le domaine guinéen ou congolais correspond classiquement à un paysage forestier, avec trois grandes divisions selon l’importance de la pluviométrie et la durée de la saison des pluies : la grande forêt dense ombrophile sempervirente, la forêt mésophile et la mosaïque forêt-savane.

21La grande forêt dense ombrophile sempervirente est caractérisée par la présence d’arbres géants au tronc droit ne se ramifiant que près du sommet et atteignant jusqu’à 60 m de haut (Lophira alata, azobé), par diverses espèces à structure originale (contreforts, racines-palettes, racines-échasses), par l’abondance de lianes et d’épiphytes, par l’épaisseur de la litière de feuilles et d’humus et par la rareté des herbes en surface. Ce type de formation est observé dans le grand bloc forestier congolais, qui est encore souvent bien préservé, dans le sud du Nigeria, en prolongement du bloc forestier congolais, puis retrouvé à l’ouest du couloir de savane du « Dahomey Gap » dans le sud-ouest du Ghana, le sud de la Côte d’Ivoire, la majeure partie du Liberia et le sud-est de la Guinée et de la Sierra Leone. Quelques lambeaux de forêt relique sur les reliefs les plus arrosés des monts Togo (Togo et Ghana) sont également de ce type. La pluviométrie annuelle moyenne dans ces régions est toujours supérieure à 1 500 mm et la saison sèche habituellement très courte ou absente.

16°44’N, 22°14’E (Tchad).

16°51’N, 21°51’E (Tchad).

17°09’N, 12°11’W (Mauritanie).

18°03’N, 01°40’E (Mali).

18°24’N, 08°34’W (Mauritanie).

18°54’N, 20°54’E (Tchad).

19°01’N, 01°50’W (Mali).

19°02’N, 20°29’E (Tchad).

22En Afrique centrale, cette grande forêt couvre encore la majeure partie du sud du Cameroun et du sud-ouest de la République centrafricaine, la quasi-totalité du Gabon à l’exception des quelques zones de savane du sud du pays, toute la moitié nord du Congo-Brazzaville ainsi que les massifs du Mayombe et du Chaillu, et l’essentiel de la grande cuvette congolaise au Congo-Kinshasa. En Afrique occidentale, près de 90 % de cette grande forêt a aujourd’hui été défrichée pour être remplacée par des plantations diverses (cacaoyers, hévéas, palmiers à huile, bananiers…). La plupart des fragments de forêt à peu près préservés sont de dimensions réduites (de quelques dizaines à quelques centaines d’hectares), et c’est seulement dans le sud-ouest de la Côte d’Ivoire (forêt de Taï) et dans le sud-est du Liberia que subsistent encore de belles étendues de forêt dense. En Guinée maritime et au nord de la Sierra Leone, malgré une pluviométrie moyenne comprise entre 2 et 3 m, la trop longue durée de la saison sèche (quatre à cinq mois) n’a pas permis le développement de la forêt ombrophile.

23La forêt mésophile ou semi-décidue et la mosaïque forêt-savane sont observées dans des régions où la saison sèche dure habituellement de trois à cinq mois. La pluviométrie annuelle est généralement comprise entre 1 200 et 1 500 mm, mais peut dépasser 2 m en zone côtière de Guinée. Ces régions constituent une large bande s’étendant d’ouest en est de la Guinée-Bissau à la République centrafricaine, entre le domaine soudanien au nord et la forêt ombrophile au sud. La forêt mésophile ou semi-décidue est caractérisée par la présence d’un certain nombre d’essences qui perdent leurs feuilles en saison sèche, chaque essence ayant un rythme spécifique. Les arbres ne dépassent pas 25 m et leur espacement permet le développement d’un tapis herbacé. La mosaïque forêt-savane est caractérisée par la présence de lambeaux de forêt mésophile et de larges mailles de savane boisée séparées le long des cours d’eau par des forêts-galeries à Ceiba pentandra, Chlorophora excelsa (iroko), Cola cordifolia, ainsi que des palmiers à huile qui remontent très haut vers le nord. Dans la majeure partie de ces régions, la forêt mésophile et la savane boisée ont été partiellement ou en totalité défrichées pour les cultures. En fin de saison des pluies, la strate herbacée est haute de 1,5 m et se présente de façon dense et continue. Elle est brûlée en saison sèche par les villageois.

24Au sud de l’équateur, on retrouve de vastes zones de savane au Congo-Brazzaville, sur les plateaux Batéké, dans la plaine du Niari et le long du littoral atlantique. Ces savanes se prolongent dans le sud du Gabon et couvrent au Congo-Kinshasa la majeure partie de la moitié sud du pays, en particulier au Katanga où la faune ophidienne s’enrichit de nombreuses espèces du sud du continent. En Angola, quelques belles forêts existent dans les régions les plus au nord, mais la savane couvre la plus grande partie du pays.

25Les mangroves sont bien représentées le long d’une grande partie du littoral africain. Elles s’avèrent pauvres en espèces végétales : leur trame ligneuse (palétuviers) est constituée par Rhizophora racemosa et Avicennia africana. Les plus vastes sont rencontrées au Nigeria, mais de belles mangroves sont également présentes au Cameroun, au Gabon, au Sénégal, en Gambie, en Guinée-Bissau, en Guinée et le long des lagunes de Côte d’Ivoire.

26Les flores et végétations montagnardes sont très peu représentées en Afrique occidentale du fait de l’absence de relief élevé. Au Cameroun, au Congo-Kinshasa et au Rwanda, dans la chaîne des volcans, il existe en revanche une flore et une faune endémiques.

27Au nord du Sahara, on retrouve au Maghreb un étagement de la végétation. La steppe à Stipa tenacissima (alfa) ou à Lygeum spartum (sparte) occupe tout l’étage semi-aride depuis l’est du Maroc jusqu’à la Tunisie. L’alfa, qui est particulièrement abondant entre les isohyètes 200 et 400 mm et qui est très résistant à des températures négatives, forme de grosses touffes riches en cellulose qui sont exploitées par l’industrie papetière depuis le xix^e siècle, notamment dans le Sud oranais. Les peuplements peuvent être purs ou bien mélangés à des composées arbustives naines, Artemisia herba-alba (armoise) et A. campestris, qui forment également de grands peuplements. L’abondance relative de Stipa tenacissima, Artemisia herba-alba et Lygeum spartum varie d’un endroit à l’autre en fonction de la nature du sol et du relief, mais l’une de ces trois plantes est presque partout dominante dans l’étage semi-aride et leur association fréquente. La chaîne des Atlas constitue une barrière pour les espèces méditerranéennes qui occupent d’une part les plaines et les vallées s’ouvrant sur le littoral de la Méditerranée, d’autre part les plaines atlantiques du Maroc et les reliefs de faible ou moyenne altitude qui s’étendent non loin du littoral depuis le Rif au Maroc jusqu’au nord-est de la Tunisie. La plus grande partie de cette région était autrefois couverte de forêts, aujourd’hui remplacées par des cultures. Seules quelques reliques subsistent de nos jours, formant parfois de magnifiques forêts, avec pour espèces dominantes des chênes, dont surtout le chêne vert Quercus ilex, le chêne-liège Q. suber et le chêne kermès Q. coccifera, et des conifères représentés par une dizaine d’espèces dont notamment le pin d’Alep Pinus halepensis, le pin maritime Pinus pinaster, le genévrier de Phénicie Juniperus phoenicea, le genévrier thurifère J. thurifera, le thuya de Berbérie Tetraclinis articulata et plus localement le cèdre de l’Atlas Cedrus atlantica présent surtout au Maroc. Un étage montagnard, au-dessus de 2 500 à 2 900 m, n’est observé qu’au Maroc.

19°09’N, 08°56’E (Niger).

20°32’N, 12°48’W (Mauritanie).

20°55’N, 18°05’E (Tchad).

20°57’N, 16°34’E (Tchad).

21°17’N, 27°53’E (Tchad).

23°00’N, 12°00’W (Mauritanie).

27°17’N, 28°11’E (Égypte).

28°20’N, 28°41’E (Égypte).

29°28’N, 01°28’W (Algérie).

31°12’N, 07°51’W (Maroc).

32°44’N, 00°08’W (Algérie).

34°05’N, 02°03’W (Maroc).

35°55’N, 05°52’E (Algérie).

36°07’N, 08°38’E (Tunisie).

36°45’N, 05°06’E (Algérie).

28°20’N, 28°41’E (Tunisie).

28En Libye, on retrouve en Cyrénaïque quelques reliques de forêt méditerranéenne, avec Quercus ilex, Q. coccifera, Pinus halepensis et Juniperus phoenicea. En Égypte, la vallée du Nil est entièrement cultivée tandis que les zones côtières n’ont qu’une végétation éparse, et l’intérieur du pays est totalement désertique à l’exception de quelques oasis situées dans des dépressions.

Les hauts-reliefs volcaniques de l’ouest du Cameroun ont contribué à l’évolution séparée de diverses espèces de serpents en Afrique occidentale d’une part, en Afrique centrale d’autre part. Ici la région du mont Oku.

La faune herpétologique du mont Nimba (Guinée/Côte d’Ivoire/Liberia) est l’une des mieux étudiées d’Afrique. Plus de 60 espèces de serpents ont été recensées dans les forêts et savanes qui couvrent les flancs de cette montagne haute de 1 752 m.

En zone saharienne, c’est à proximité de gueltas et de palmeraies que la plus grande diversité en espèces de serpents peut souvent être observée. Ici, la guelta d’El Berbera dans l’Adrar de Mauritanie.