1Parmi ses fonctions, cette plateforme permettrait de renforcer la prise en compte des médecines traditionnelles dans l’offre de soins. Cela se ferait par le biais d’une coopération accrue entre le ministère de la Santé – spécifiquement le programme national de promotion de la médecine traditionnelle, structure en charge de certaines questions liées à la biodiversité –, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et le ministère des Eaux et Forêts, ainsi que les institutions académiques et les praticiens de médecine traditionnelle en vue de formuler des politiques nationales concernant la médecine traditionnelle et de définir des initiatives et programme phare en ce domaine.

2Une initiative intéressante serait d’adopter une liste nationale des plantes médicinales présentant un intérêt thérapeutique et/ou économique1. Cette liste pourrait être structurée en deux groupes, à l’image des pharmacopées d’autres pays, tels que la France :

• liste « A », indiquant les plantes utilisées traditionnellement ;
• liste « B », les plantes utilisées traditionnellement en l’état ou sous forme de préparation dont les effets indésirables potentiels sont supérieurs au bénéfice thérapeutique attendu2.

3Cette plateforme devrait en particulier mettre l’accent sur la recherche opérationnelle en médecine traditionnelle et les différents aspects de la recherche sur les plantes médicinales : identification et classification des plantes ; phytochimie ; pharmacologie et essais cliniques en vue d’applications thérapeutiques ; étude des aspects psychosociaux et culturels et des modes de comportement ; développement du personnel et formation technique des équipes de santé et, surtout, élaboration de méthodes pédagogiques efficaces ; rôle de la médecine traditionnelle dans les domaines de la recherche médicale relatifs aux maladies classées prioritaires ; validation des thérapeutiques et pratiques de la médecine traditionnelle populaire ; promotion des activités de recherche sur l’intégration des différents systèmes médicaux.

4Le collège des experts recommande également l’installation d’une clinique de naturothérapie au centre hospitalier universitaire (CHU) de Cocody. La proximité de ce CHU avec l’unité de formation et de recherche (UFR) des sciences médicales, l’UFR Sciences pharmaceutiques et biologiques, l’UFR Biosciences favorisera la collaboration entre la recherche et les praticiens de la médecine traditionnelle qui animeront cette clinique.