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1. L’espace littoral et maritime

p. 31-34


Texte intégral

1Haïti bénéficie d’un linéaire côtier de 1 770 km (Badio, 20181) et d’une plateforme insulaire (équivalant au plateau continental des pays non insulaires) d’environ 6 600 km (Saffache, 2006) pour une zone exclusive économique (ZEE) d’une superficie de 103 818 km2 (Flanders Marine Institute, 20182). Il convient de souligner que 13 934 km2 entourant l’îlot Navassa (d’une superficie de 5 km2 et situé à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest d’Hispaniola) sont revendiqués par l’État haïtien. Le degré d’insularité, également qualifié d’indice d’isolement océanique (Doumenge, 1984), correspond au rapport entre la superficie de la ZEE et la surface terrestre. Pour Haïti, il est de 3,74. Si Navassa était rattaché au territoire haïtien, le ratio ZEE/terre passerait à 4,23. À l’échelle de la Caraïbe, Haïti présente le ratio ZEE/terre le plus faible, excepté Cuba (3,19) (tabl. 1).

Tableau 1 – Indice d’isolement océanique des États insulaires de la Caraïbe.

Superficie terrestre (km2)ZEE (km2)Ratio ZEE : terre
Cuba109 884350 7513,19
République dominicaine48 734255 8985,25
Haïti27 750103 8183,74
Bahamas13 880654 71547,17
Jamaïque10 991258 13723,48
Trinidad et Tobago5 12874 19914,4
Dominique75428 98538,44
Sainte-Lucie61615 61725,35
Antigua et Barbuda442110 089249,07
Barbade431189 898440,60
Saint-Vincent/Grenadines38436 30294,53
Grenade34927 42678,58

Source : ONU, Flanders Marine Institute.

2La figure 4 montre que la ZEE d’Haïti se déploie principalement au sud. Sa taille réduite constitue une contrainte importante pour tout développement d’une flottille de pêche industrielle ciblant les ressources thonières. Ces dernières étant extrêmement mobiles, un thon peut parcourir plusieurs dizaines de kilomètres par jour, et soumis à une grande saisonnalité, les embarcations de pêche devront opérer une grande partie de l’année hors de la ZEE haïtienne. Ce contexte particulier implique de nombreuses conventions bilatérales à mettre en œuvre avec les pays de la région, les eaux internationales étant peu présentes dans le bassin Caraïbe.

Figure 4 – ZEE dans l’ensemble des Antilles, dont Haïti.

Image

Source : Arec, Atlas des Caraïbes (http://atlas-caraibe.certic.unicaen.fr/fr/page-122.html).

Notes de bas de page

1 La longueur d’une côte dépend largement de l’échelle suivant laquelle elle est exprimée. Lorsque l’échelle décroît (le rapport entre la taille du trait et la réalité exprimée diminue), la longueur de côte s’accroît, notamment sur les littoraux rocheux aux côtes découpées supérieures. Le chiffre exprimé ici ne prend pas en compte le linéaire côtier des petites îles d’Haïti.

2 Surface ne comprenant pas la partie rattachée à l’îlot de Navassa sous souveraineté des États-Unis, dont la ZEE actuelle est de 13 934 km². L’Institut marin flamand VLIZ (Vlaams Instituut voor de Zee) fait internationalement autorité en matière de limites des zones de droit maritime. Selon la FAO, la superficie de la ZEE d’Haïti serait de 86 398 km² (FAO, 2005) et de 126 760 km² selon le site Wikipédia (https://fr.wikipedia.org/wiki/Zone_%C3% A9conomique_exclusive).

3 À titre de comparaison, un État insulaire comme les îles Salomon dont la superficie terrestre est légèrement supérieure (29 785 km2) présente un indice d’isolement océanique de 45.

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