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Atlas des pêches et pêcheurs artisans d'Afrique de l'Ouest

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Pierre Chavance
, 
Pierre Morand

Fiches pays

Burkina Faso

Fabris W. Compaoré, Amos Kienou, Zelhata Soubeiga, Harouna Sylla, Henri Zerbo et Jérome Guitton

Texte intégral

1La pêche artisanale s’exerce au Burkina Faso essentiellement dans des lacs de barrage et des retenues d’eau qui sont présents dans toutes les régions avec des densités variables. Ils sont nombreux dans les zones où les cours d’eau ne sont pas permanents. Répartis sur 616 sites d’habitation, 11 800 ménages pratiquent au moins une activité du secteur pêche (capture, transformation, commerce) représentant 20 000 pêcheurs au sens strict, dont 83 % d’hommes. Quatre- vingt-quatorze pour cent de ces ménages de pêcheurs ont une activité dans un autre secteur primaire comme l’élevage ou surtout l’agriculture. Cette dernière activité figure comme première source de revenus pour plus de la moitié de ces ménages, la pêche arrivant le plus souvent en seconde position. Si la pêche a longtemps été une activité de subsistance au Burkina Faso, en 2012 les pêcheurs ne pêchant que pour l’autoconsommation sont désormais presque inexistants. Les pêcheurs sont en très grande majorité de nationalité burkinabé. On rencontre quelques ménages de pêcheurs de nationa­lité malienne et nigérienne dans la région de l’Est, sur le barrage de Kompienga, ces pêcheurs étant à l’origine d’un mouvement de professionnalisation progressive dans certaines zones. Les ménages de pêcheurs du Burkina Faso disposent, au total, de 4 516 pirogues qui ne sont pratiquement jamais motorisées. Plus de la moitié des ménages ne disposent pas de pirogues et ne pratiquent que de la pêche à pied. La bonne saison de pêche s’étend du mois d’août au mois de décembre conduisant à une production annuelle de poissons variant entre 20 000 et 28 000 tonnes selon la méthode utilisée pour les estimations (cf. annexe 2). On constate, d’une façon générale, une grande faiblesse des infrastructures et des commodités pour l’exercice de la pêche.

2Les acteurs du secteur de la pêche sont faiblement instruits : moins du tiers des professionnels de la pêche, quelle que soit la région d’origine, sait lire et écrire. Les enfants de six à douze ans sont assez peu scolarisés et dans des proportions assez variables d’une région à l’autre, allant de 30 % à 75 %. Le faible taux d’alphabétisation observé dans la région de l’Est pourrait être lié à la présence de nombreux allochtones. Les sites d’habita­tion des ménages de pêcheurs se trouvent, dans près de neuf cas sur dix, à proximité d’une école primaire et d’un accès à l’eau potable. Les centres de santé sont quant à eux un peu moins fréquents, mais ils restent accessibles, dans six cas sur dix, excepté dans la région Nord du Sahel.

Auteurs

Ingénieur statisticien économiste, direction générale de la Promotion de l’économie rurale

Ingénieur statisticien économiste, direction générale de la Promotion de l’économie rurale

Service Suivi et Évaluation, direction générale des Ressources halieutiques

Halieute, service Suivi et Évaluation, direction générale des Ressources halieutiques

Ingénieur des Eaux et Forêts, directeur de la Pêche, direction générale des Ressources halieutiques

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