1Le Bénin dispose d’une façade maritime de 125 kilomètres, d’un plateau continental jusqu’à 200 mètres recouvrant une superficie de 3 100 km². Il dispose d’un réseau hydrographique assez dense d’une superficie totale de 130 000 hectares composée de quatre principaux bassins avec leurs affluents tels que l’Ouémé (412 km), le Niger (120 km), le Mono (125 km), le Couffo (125 km) ainsi que d’un chapelet presque ininterrompu de lacs sublittoraux et de lagunes (environ 30 000 hectares d’eau saumâtre). Il faut ajouter environ 300 barrages et retenues d’eau, dont quelques-unes sont utilisées à des fins piscicoles avec des actions d’enrichissement.

La pêche continentale

2C’est une pêche de système fluvio-lacustre et lagunaire exercée par 40 531 ménages de pêcheurs représentant 83 000 pêcheurs au sens strict, essentiellement des hommes (80 %). Ces ménages résident dans 690 sites localisés principalement dans les départements de l’Atlantique (21 %), de l’Ouémé (20 %) et du Mono (15 %) soit le sud du pays proche de l’océan. La plupart (91 %) des ménages sont de nationalité béninoise, de l’ethnie Fon et apparentés. Cependant, sur certains sites situés dans les départements faisant frontière avec les pays riverains, on rencontre des pêcheurs d’autres nationalités notamment nigérienne, nigériane et burkinabé. La plupart des ménages de pêcheurs continentaux sont des polyactifs (72 %) exerçant une seconde activité dans le secteur primaire (agriculture ou élevage).

3Le parc piroguier continental et lagunaire du Bénin est important. Il est évalué par cette enquête en 2012 à 45 000 pirogues environ dont plus de 95 % sont concentrées dans les départements du Sud. Le taux de motorisation global est de 12 %. Le niveau de production annuelle a été estimé par l’enquête à 99 000 tonnes, mais ce chiffre doit être considéré avec prudence, car cette valeur est très au- dessus de l’évaluation à 40 000 tonnes qui a été faite par ailleurs et que l’on peut considérer comme plus fiable (cf. discussion méthodologique dans l’annexe 2). Le niveau d’équipement des débarcadères en services et commodités utiles pour la pêche est faible en moyenne. En effet, seulement 20 % des débarcadères disposent à proximité de moyens de commercialisation des produits de pêche (point d’approvisionnement en glace, halle au poisson, parking aménagé pour les commerçants, stockage frigorifique). Très peu de sites de débarquement ont fait l’objet d’aménagement (6 %).

4Un nombre significatif de pêcheurs (44 %) déclarent savoir lire et écrire dans leur langue et la grande majorité des non-réponses constatées (55 %) ont été attribuées à des situations d’écriture non acquise. Le taux d’équipement des sites d’habitation des ménages de pêcheurs en divers services et commodités est assez satisfaisant. Une majorité des sites d’habitation se situe près d’une école primaire, d’un centre de santé de proximité et d’un puits et/ou d’un forage. Dans sept départements sur douze, plus de 60 % des sites d’habitation ont accès (sur place ou à proximité) à un centre de santé.

La pêche artisanale maritime

5Cette pêche s’exerce à partir de 47 sites de débarquement généralement de petite taille hébergeant le plus souvent moins de dix pirogues. D’une façon générale, la grande majorité des ménages pêcheurs artisans ne tirent leurs revenus que des seules activités liées au poisson (pêche, transformation et commerce), même si on trouve, dans la région Atlantique, une minorité significative (39 %) pratiquant l’agriculture. Au nombre de 4 305 au total, les pêcheurs sont en grande majorité de nationalité béninoise (81 %), avec un petit complément de Ghanéens (12 %) présents dans le département du Littoral. On rencontre également quelques pêcheurs de nationalité togolaise et nigériane.

6Le parc piroguier total s’élève à 728 unités dont la majorité est motorisée avec des moteurs de forte puissance (40-50 CV). La majorité des unités est concentrée dans le département du Littoral, incluant la capitale Cotonou, en raison des bonnes conditions d’exercice de la pêche et d’écoulement des produits de la pêche qu’offre la ville. Mais en dehors de la région du Littoral près de la capitale, on ne trouve que très peu de commodités et services utiles à la pêche. La production annuelle de la pêche artisanale maritime est estimée à 11 000 tonnes avec environ 5 000 tonnes pour la seule région de l’Atlantique. La moitié de la production totale estimée provient de l’activité des sennes tournantes (cf. annexe 2).

7Près de la moitié des pêcheurs artisans maritimes savent lire et écrire, le taux d’alphabétisation atteignant même 71 % dans le département du Mono (71 %). La majorité des sites d’habitation se trouvent à proximité d’un centre de santé, d’une école primaire ou d’un accès amélioré à l’eau, mis à part la région du Littoral qui semble pénalisée pour l’école primaire.