1Les plantes à tubercules, nous l’avons vu, sont celles sur lesquelles le cycle agricole est fondé. Le tara et les ignames sont de présence ancienne, la patate douce et le manioc ont été introduits. Mais toutes constituent la base d'un repas vanuatais. L’arbre à pain et le bananier, plantes également anciennes, fournissent aussi des aliments énergétiques régulièrement consommés. Mais le premier étant un arbre, le second une herbe, ils sont traités dans d’autres parties. Certaines des plantes présentées ici ne sont plus aujourd’hui consommées qu’en temps de disette, tels le pueraria ou la cordyline, mais elles ont été autrefois des plantes importantes des premiers Océaniens

Genre : Alocasia

Alocasia macrorrhiza

Plante de disette, locale
L’alocase, l'oreille d'éléphant

Histoire

2La plante, originaire de l’Asie du Sud-Est continentale, du Sri Lanka ou de l’Inde, est cultivée dès les temps anciens dans les régions tropicales du Myanmar jusqu’à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans le nord de l’Australie. Puis elle est dispersée par les hommes dans toutes les îles océaniennes jusqu’à la Polynésie, Hawaii et le Japon. La Billardière, lors de son voyage à la recherche de La Pérouse, l’observe à l’état cultivé en Nouvelle-Calédonie.

3Plus tard, elle est aussi introduite en Amérique tropicale.

4Au Vanuatu, elle est introduite anciennement par les hommes, mais elle est très peu cultivée en raison de l’abondance des cristaux d’oxalate de calcium contenus dans son corme, qui irritent la gorge. C’est une culture d’appoint sauf dans les îles du Pacifique central (Samoa, Tonga, Wallis et Futuna) où elle est abondamment cultivée.

Description

5Grande herbe pouvant atteindre 4 m de hauteur. Long corme (20 cm de diamètre et 8 à 40 kg) cylindrique, incurvé, sortant du sol jusqu’à une hauteur de plus de 1 m. Feuilles érigées, sagittées, ovales, vertes parfois teintées de pourpre, surtout dans les formes cultivées, 1 m de longueur ; marges ondulées ; nervures saillantes ; pétiole supérieur à 1 m. Inflorescence composée d’un spadice comprenant des fleurs femelles à la base et des fleurs mâles au sommet ; appendice stérile de longueur au moins égale à celle de la zone des fleurs mâles. Fruits en grappe, rouges ; long pédoncule ; une à deux graines.

Variabilité morphologique

6Les formes spontanées ne sont pas comestibles car elles contiennent trop de cristaux d’oxalate. Les formes cultivées pour la consommation en contiennent peu, car elles résultent d’une sélection progressive en faveur des morphotypes doux. Parmi ces dernières, il y a des formes à pétiole vert et d’autres à pétiole teinté de pourpre ou de gris, des formes à corme rouge ou blanc. Les populations qui cultivent régulièrement l’alocase, comme celles de Samoa, de Ponapé, de Niue ou de Tonga, en ont sélectionné plusieurs cultivars. Au Vanuatu, c’est sur l’île d’Ambaé que l’on trouve le plus de cultivars. Mais les meilleures variétés ont été introduites par les Wallisiens venus travailler dans les plantations à l’époque du Condominium des Nouvelles-Hébrides.

Culture et production

7On rencontre généralement l’alocase à l’état spontané sur les berges des rivières et dans les endroits humides mais non marécageux car elle déteste l’excès d’eau. Elle se cultive en plantant dans un sol sec le haut du corme ou les rejets latéraux, espacés de 2 m environ. Au Vanuatu, l’alocase est essentiellement une plante spontanée. Mais certaines communautés, comme celles de Pentecôte ou de Forari (Éfaté), en cultivent quelques pieds dans leur jardin. Elle parvient à maturité au bout d’un an, mais se récolte au bout de deux à trois ans, et peut se conserver plus de quatre ans dans le sol. Les rendements sont impressionnants et atteignent régulièrement la dizaine de kilos par plant. On ne lui connaît pas de maladie grave ni d’insecte prédateur mais les cochons sauvages peuvent faire des dégâts. Elle tend à se développer dans les zones infestées par le charançon foreur du taro (Papuana spp. ) parce que son solide corme, situé hors du sol, n’est jamais attaqué. Avec l’accroissement des pressions anthropiques, sa culture va probablement se développer comme à Tonga, Samoa, Wallis et Futuna.

Usages alimentaires

8C’est habituellement, tout au moins au Vanuatu, une nourriture d’appoint que l’on donne aussi aux cochons. Toutefois, la communauté de Wallis, installée à Forari à l’est d’Éfaté, produit pour sa consommation régulière de très bons cultivars doux que l’on trouve occasionnellement sur le marché de Port-Vila. L’alocase doit être cuite avec soin, au four à pierres chaudes, pour éliminer les cristaux qui en gâtent le goût.

Autres usages

9La plante, médicinale à Fidji et en Papouasie-Nouvelle-Guinée, ne semble pas être utilisée de cette façon au Vanuatu. Cette large feuille fait souvent office de parapluie, quand une ondée imprévue surprend les promeneurs. Une sève corrosive s’écoule de sa tige coupée, aussi faut-il faire attention à ne pas la mettre en contact avec la peau.

Genre : Amorphophallus

Amorphophallus campanulatus

Plante de disette, locale.

Histoire

10Cette plante étrange est venue, il y a très longtemps, de l’Asie du Sud-Est continentale.

11On la rencontre à l’état sauvage à Java et aux Philippines, à l’état spontané dans les îles du Pacifique, et cultivée à Java, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, aux Salomon, et parfois ailleurs. Sa grosse inflorescence est malodorante. Les formes sauvages ont des cristaux d’oxalate de calcium qui empêchent leur consommation mais les rares cultivars doux sont très appréciés des consommateurs asiatiques. Les Océaniens cultivaient aussi des formes douces de cette espèce, assez pauvres en oxalate. Aujourd’hui, sa culture a presque disparu, et ce corme de grande taille n’est plus consommé qu’en cas de famine. On ignore la date d’introduction exacte de cette plante au Vanuatu mais, là comme ailleurs, c’est une plante spontanée qui sauf exception, n’est pas cultivée.

Description

12Feuille unique (parfois double) dressée, composée, profondément, lobée, d’abord séparée en trois, chaque partie est à son tour divisée en de multiples segments allongés, vert pâle ; long pétiole (50 cm) épais, rugueux et souvent épineux, vert-gris ou pourpré, taché de petites marques blanchâtres. Lorsque la feuille tombe, l’inflorescence apparaît. C’est un spadice de 20-25 cm de longueur contenant de bas en haut des fleurs femelles cylindriques, des fleurs mâles coniques et un appendice stérile, spongieux, phallique, fripé et garni de sillons pourpres. L’odeur nauséabonde de cette inflorescence, rappelant celle de la chair en putréfaction, attire les mouches. En vieillissant, la spathe se retourne comme une collerette aux marges ondulées, jaune à la base et pourpre à l’apex. Nombreux fruits collés les uns contre les autres de la taille de petits pois, rouges, 1 cm de diamètre ; pédoncule érigé. Graines poly-embryonnées. Corme en forme de disque épais, déprimé en son centre, brun rougeâtre, irritant pour la peau lorsqu’il est jeune, 20-25 cm de diamètre, pouvant peser jusqu’à 15 kg.

Variabilité morphologique

13Il existe une forme sauvage, impropre à la consommation, au pétiole massif et très rugueux, et une forme cultivée comestible au pétiole plus lisse.

Culture et production

14Cette plante est très rarement cultivée au Vanuatu. On l’observe dans les jachères, les places ombragées, les pâturages sous cocoteraies et, d’une façon générale, dans tous les endroits soumis à une sécheresse saisonnière, du bord de mer jusqu’à 800 m d’altitude. Les formes douces sont reproduites à partir des petits cormes secondaires, les cormelles, plantés dans un sol fertile et drainant. Le corme, mature au bout de cinq mois lorsque le pétiole tombe, reste plusieurs mois en terre. Il se récolte après trois ans. Les petits rejets s’utilisent comme semence ou comme aliment .

Usages alimentaires

15Seule la forme cultivée est consommée, encore que rarement. En cas d’absolue nécessité, les formes sauvages s’utilisent au prix d’une préparation soigneuse destinée à éliminer les cristaux d’oxalate irritants pour la gorge. On cueille un corme de petite taille. On le coupe en morceaux que l’on fait longtemps rouir. Puis on le fait rôtir au four à pierres chaudes ou bouillir longuement. La forme cultivée n’a pas besoin de rouissage, mais doit être rôtie longtemps au four à pierres chaudes. Cet aliment, sans doute couramment utilisé autrefois, n’est aujourd’hui qu’une plante de disette consommée par quelques communautés, comme celles de Tanna ou de Santo.

Autres usages

16La sève de la plante est irritante, et les anciens Samoans fouettaient les femmes infidèles avec les feuilles.

Genre : Colocasia

Colocasia esculenta

Plante de base, locale
Le taro

Histoire

17Le taro serait originaire de la région indo-malaise, entre Myanmar et le Bangladesh. À partir de là, il se serait répandu à l’est vers l’Asie et le Pacifique et, à l’ouest, vers Madagascar et l'Afrique. Puis il aurait gagné les Antilles et l’Amérique. Des recherches récentes ont affiné ce scénario classique. L’aire de répartition de l’espèce, à l’état sauvage, serait plus large et s’étendrait du Myanmar jusqu’à la Papouasie-Nouvelle-Guinée et le nord de l’Australie, à cheval sur les deux plaques continentales Sunda et Sahul. Il a certainement été domestiqué depuis plusieurs millénaires sur l’une et l’autre de ces plaques continentales, c’est-à-dire en Asie du Sud-Est et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cette domestication ancienne a produit, au sein de l’espèce Colocasia esculenta, des milliers de cultivars, dont certains uniques dans le Pacifique. La distribution des formes océaniennes, à partir de la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu’en Polynésie, est encore mal connue. Mais on remarque que toutes les formes océaniennes ont une variabilité génétique assez étroite, et d’autant plus faible que l’on se rapproche de la Polynésie. Ainsi, la variabilité génétique des taras du Vanuatu est moins grande que celle des taras des Salomon ou de Papouasie Nouvelle-Guinée, mais plus importante que celle des taras polynésiens. On retrouve au Vanuatu des formes qui fleurissent naturellement et qui produisent même des graines spontanément.

Description

18Herbe de 1-1,5 m de hauteur.

19Tige souterraine (corme) globulaire à cylindrique, de taille variable ; épiderme lisse ou écailleux ; chair plus ou moins fibreuse, blanche, rose, jaunâtre, mauve ou violette. Feuilles peltées et cordées, vert clair à pourpre foncé, 30-80 x 20-50 cm ; pétiole épais, de taille et de couleur variables, uniforme, tacheté ou rayé.

Variabilité morphologique

20Selon les botanistes, le tara est identifié comme une seule espèce groupant deux grands types variétaux, connus sous les noms de Dasheen et de Eddoe. Les Dasheen (du français « de Chine ») ont un gros corme central entouré de petits cormes latéraux peu développés ; les Eddoe ont un petit corme central entouré de cormes latéraux bien développés.

21Il n’existe pas de Eddoe au Vanuatu. La variabilité morphologique est cependant très importante, elle dépend de la taille et de la forme du corme, de la taille et des couleurs des feuilles et du pétiole, de la texture et de la couleur du corme, de la présence et du nombre de stolons. On compte actuellement plus de 500 morphotypes différents. Les cultivars se reconnaissent aussi sur des critères organoleptiques dont les agriculteurs tiennent compte dans la constitution de leurs collections personnelles. Certains taras du Vanuatu semblent être des formes sauvages spontanées, peut-être présentes dans ces îles avant l’arrivée des hommes. Il n’est donc pas exclu que la remarquable variabilité observée soit très ancienne et résulte à la fois de recombinaisons par voie sexuée, bien que rares, et de sélections de mutations somatiques certainement plus fréquentes.

Culture et production

22Le taro aime les zones humides, il est donc dominant sur la côte au vent des îles ou en altitude. Il est aussi cultivé dans l’eau dans des tarodières irriguées extrêmement sophistiquées qui peuvent se situer en zones sous le vent, comme sur les côtes ouest de Santo de Maewo. Ce sont ces taras irrigués qui produisent les plus hauts rendements, de l’ordre de 601 par hectare et par an, tandis que les jardins pluviaux ont des rendements qui varient de 15 à 301.

23Le taro est surtout cultivé pour la base renflée de sa tige et, contrairement aux plantes à tubercules, il est préférable d’installer le rejet ou la tête d’un corme au fond d’un trou d’environ 20 à 30 cm, où il recueillera l’humidité favorable à sa croissance végétative durant les six premiers mois de son cycle. Pendant la phase de stockage, on dit que la plante redescend au fur et à mesure que le corme se gonfle. Les agriculteurs connaissent bien ce phénomène et entretiennent leurs jardins en conséquence. Le principal prédateur est le charançon foreur (Papuana spp. ) qui se délecte du corme et peut ruiner une culture entière. Il convient de faire des rotations judicieuses pour s’en débarrasser. Au Vanuatu, on ne connaît pas de viroses graves mais le DMV (Dasheen Mosaic Virus) est présent.

Usages alimentaires

24Le taro est, avec l’igname, l’aliment de base des Vanuatais. Il se prépare de très nombreuses façons. Il peut simplement être rôti à la pierre puis mangé chaud ou froid. Ou bien il est découpé en tronçons et bouilli. On en prépare surtout le lap-lap, en râpant le corme pour obtenir une purée qui est ensuite enveloppée dans des feuilles et cuite au four à pierres chaudes. Certains cultivars, trop mous, ne conviennent pas à cette préparation. D’autres, chargés de cristaux d’oxalate de calcium, sont plutôt grillés à la pierre ou à la braise. Les jeunes feuilles de taras sont consommées en légumes, mêlées à d’autres feuilles et souvent arrosées de lait de coco. Enfin, au moment des floraisons, les fleurs sont cueillies et cuites dans de petits bambous.

25Arrosées de lait de coco, elles constituent un délicieux accompagnement des tubercules. Le taro est une très bonne source de calories représentée par l’amidon le plus digeste qui soit en raison de la finesse de ses grains. On en fait même des aliments hypo-allergéniques pour les malades qui souffrent d'ulcères à l’estomac et des petits pots pour bébés ! Il est également riche en fibres qui facilitent le transit intestinal, en calcium et en fer.

Autres usages

26Le taro est une plante culturelle importante, présente dans bien des mythes. C’est aussi un bien rituel distribué en abondance lors des grandes cérémonies.

Genre : Cordyline

Cordyline terminalis

Plante de disette, locale.
La cordyline

Histoire

27La cordyline est originaire de l’Asie du Sud-Est, du nord de l’Australie et de Mélanésie. Elle a certainement été répandue en Océanie par les hommes, au cours de leurs migrations. Au Vanuatu, son ancien usage alimentaire a presque disparu, et les paysans la cultivent aujourd’hui comme plante ornementale. Elle conserve néanmoins une valeur culturelle importante dans certaines communautés. Par exemple, à Fanafo, le mouvement Nagriamel, qui entre autres prône un retour au mode de vie traditionnel, tire son nom de la cordyline (nagaria) et du cycas (namwele).

Description

28Plante de 3-5 m de hauteur ; tronc long, étroit. La racine se renfle en un gros tubercule fibreux de 10-20 cm de diamètre. Feuilles terminales, arrangées en spirale, lisses, épaisses et longues (60 x 15 cm) ; nervures fines et longitudinales.

29Inflorescence terminale, ramifiée, longue (30-60 cm) ; nombreuses petites fleurs à six lobes, blanches, pourpres ou lilas. Fruits ronds, jaunes ou rouges, 1 cm de diamètre.

Variabilité morphologique

30Il existe de nombreuses variétés en fonction de la forme et de la couleur des feuilles. Les formes sauvages trouvées en forêt sont généralement vertes, tandis que les formes cultivées ont des feuilles rouges, jaunes, roses ou panachées. De nouvelles variétés peuvent apparaître au gré des fécondations croisées qui, bien que rares, se réalisent naturellement dans les jardins ou autour des villages. De plus, les cultivars utilisés pour la consommation du tubercule ont été sélectionnés pour leur tubercule plus gros, plus tendre et moins fibreux, tandis que les plantes ornementales sont sélectionnées pour la morphologie de leurs feuilles.

Culture et production

31La plante pousse du bord de mer jusqu’à 2 600 m d’altitude, aussi la rencontre-t-on dans différents milieux.

32Elle est cultivée par bouturage des tiges que l’on plante directement en terre.

33Leur reprise est facile et rapide. Elle se lignifie et devient pérenne ; elle est souvent recépée au sabre d’abattis pour lui redonner de la vigueur et épaissir les plants. On ne lui connaît pas de maladie grave.

Usages alimentaires

34Le tubercule et les jeunes feuilles sont comestibles mais, au Vanuatu, seul le premier était utilisé. On le consommait autrefois en temps de disette après l’avoir très longuement cuit au four à pierres chaudes.

35Dans le centre de Santo, il existait un rituel annuel et uniquement masculin qui réunissait plusieurs communautés autour d’un plat de cordyline. Les modes de préparation variaient très légèrement d’une île à l’autre. À Erromango, Futuna et dans le centre de Santo, le tubercule bien lavé était cuit en entier dans un large four. À Erromango mais aussi à Pentecôte et Futuna, il était préalablement pelé et coupé avant cuisson au four.

36À Tanna, le tubercule était pelé, coupé en morceaux puis râpé. On confectionnait avec cette pâte mêlée à du lait de coco de petits lap-lap qu’il fallait ensuite, après cuisson, écraser à la main avant de les consommer.

37La cordyline, très fibreuse et dure, est mâchonnée comme du chewing-gum lorsqu’elle est insuffisamment cuite.

Autres usages

38La cordyline était cultivée à Santo pour ses feuilles colorées dont les femmes faisaient leurs jupes.

39Un simple rameau feuillu était glissé au bas du dos dans une ceinture de corde. Cette plante a la réputation d’éloigner les mauvais esprits, aussi est-elle toujours plantée dans les cimetières, pour marquer les limites de parcelles dans les jardins et les tarodières irriguées, en haie autour des villages ou des maisons.

Genre : Cyrtosperma

Cyrtosperma chamissonis

Plante locale, occasionnellement consommée
Le taro géant, le taro des marais

Histoire

40Originaire des zones littorales de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le taro des marais a migré avec les hommes sur tout l’archipel mélanésien puis vers les îles de l’Océanie. C’est un taro peu cultivé sauf par les populations des atolls micronésiens.

Description

41Grande herbe de 3 à 4 m de hauteur. Gros corme presque cylindrique, de 20 à 40 kg. Feuilles érigées, sagittées, triangulaires, aux trois lobes presque égaux, les deux lobes de la base étant longs et pointus ; long pétiole épais, cylindrique, parfois garni d’épines à la base. Spathe épais et ouvert ; spadice à fleurs hermaphrodites.

Variabilité morphologique

42Il existe de très nombreux cultivars en fonction de la forme, de la taille et de la couleur des feuilles, la couleur et la taille de la spathe.

43D’un point de vue agronomique, les cultivars varient en fonction de leur rendement et de leur tolérance à la salinité. Il est difficile d’apprécier la variabilité de cette plante au Vanuatu où elle est peu cultivée.

Culture et production

44Le tara géant se cultive dans les zones marécageuses, le lit des petits cours d’eau ou les fosses à culture construites par l’homme sur les îles coralliennes de Micronésie et de Polynésie. Il se reproduit par voie végétative, en plantant en terre des morceaux de corme ou des rejets. Le corme parvient à maturité en trois à quatre ans, parfois deux, et peut rester en terre une dizaine d’années.

Usages alimentaires

45Le corme une fois pelé est découpé en morceaux puis bouilli ou rôti. Il est peu cultivé et peu consommé au Vanuatu.

Genre : Dioscorea

Dioscorea alata

Plante de base, locale
La grande igname

Histoire

46L’origine de cette espèce reste une énigme. Elle n’existe pas à l’état sauvage mais de récents travaux confirment son étroite relation avec D. nummularia,. une espèce typiquement mélanésienne dont elle partage de nombreux caractères.

47Elle fait certainement partie des plus anciennes plantes cultivées. Domestiquée en Nouvelle-Guinée, également son centre de diversité, puis distribuée dans tout le monde tropical, elle est l’espèce d’ignames la mieux représentée.

48Elle a atteint le Vanuatu à une date encore indéterminée, sans doute avec les peuples fabriquant la poterie Lapita, il y a 2 500 ans, mais elle est peut-être encore plus ancienne. La grande igname, plante saisonnière, est utilisée partout dans les échanges coutumiers et représente la plante de base dans l’alimentation des populations côtières. Le cycle végétatif de cette igname rythme la vie des villages, certains rites et le calendrier cultural. Certaines communautés, telles celles de la côte ouest de Santo, l’ont obtenue assez tardivement, peu de temps avant la pénétration européenne. Leur culture et leur utilisation alimentaire y sont donc moins développées que dans le reste du Vanuatu.

Description

49Plante lianescente, à tige lisse, carrée ou ailée, s’enroulant par la droite. Feuilles opposées, en forme de cœur, plus ou moins rondes ou allongées suivant les cultivars, vert clair à vert foncé. Quelques bulbilles sur certains cultivars. Tubercules de forme, de nombre et de taille excessivement variables, tubercule long plutôt unique, tubercules ronds plutôt par trois ou quatre. variabilité morphologique La variabilité morphologique est très importante, chaque communauté disposant de sa propre collection de cultivars et de sa propre classification. On compte plus de 500 variétés différentes au Vanuatu. De nombreuses formes contiennent des anthocyanes qui colorent la chair en rose, mauve ou violet. Elles sont le plus souvent regroupées à part dans les taxonomies locales. La forme du tubercule, souvent associée à l’anatomie humaine, peut être ronde, cylindrique, très allongée, à plusieurs diverticules, lisse ou bosselée, recourbée en crochet, parfois extravagante.

50Les ignames allongées sont associées aux hommes, les rondes aux femmes. La taille du tubercule varie également. D’une manière générale, les tubercules cylindriques et très longs, difficiles à récolter, correspondent aux variétés destinées aux offrandes et échanges, tandis que les tubercules arrondis et courts correspondent aux variétés à usage quotidien. Les parties aériennes, tiges et feuilles, ont aussi une morphologie et des couleurs très diverses. Les villageois distinguent leurs cultivars en fonction de leur goût et de leur qualité de cuisson et cultivent par exemple certaines ignames particulièrement tendres pour les enfants et les personnes âgées édentées. Enfin, certains cultivars sont résistants à l'anthracnose³. L’espèce est dioïque (plants mâles et femelles séparés), mais les individus qui fleurissent sont rares au Vanuatu et en majorité mâles.

Culture et production

51Cette espèce est la plus importante au Vanuatu. Elle est cultivée annuellement sur des coteaux très ensoleillés à la terre fertile. Les jardins sont ouverts chaque année entre août et novembre.

52Après avoir coupé et brûlé les broussailles, des semenceaux entiers ou, plus rarement, des morceaux de tubercules, sont plantés en terre.

53Plus le semenceau est lourd et plus le rendement sera élevé. La terre est généralement butée autour des tubercules, mais la grandeur et la forme de ces buttes varient selon les communautés. Les plus imposantes se rencontrent à Malicollo, où la butte ronde est souvent haute, et à Tanna où les ignames sont cultivées sur de longues plates-formes. Dès que les tiges sortent de terre, l’igname est tuteurée. Là encore, les types de tuteur varient, simple roseau ou bambou, treillis, longue branche ou tronc d’arbre dévitalisé pour la circonstance.

54L’igname se récolte ensuite entre mars et août mais le calendrier varie légèrement du nord au sud, la plantation et la récolte étant plus précoces au nord et plus tardives au sud. Il existe aussi des pieds de D. alata entretenus près des villages ou le long des sentiers de forêt, dans des endroits ensoleillés. La maladie principale est l’anthracnose.

Usages alimentaires

55L’igname se conserve plusieurs mois à l’abri de l’humidité, ce qui est un avantage considérable, à condition d’avoir été récoltée avec soin et de ne pas avoir été blessée. Les tubercules sont alignés sur des lits de bambous, couverts de feuilles d'Heliconia ou abrités dans de petites cabanes construites à cet effet dans les jardins. Elle se consomme entière, grillée à la braise, découpée en gros tronçons puis rôtie au four à pierres chaudes ou bouillie à la marmite ou encore râpée et préparée en lap-lap. L’igname est vendue en saison sur les marchés, mais elle reste malgré tout une plante alimentaire destinée à la consommation familiale, présente dans tous les repas de fête.

Autres usages

56L’igname est, avec le taro, l’une des deux plantes rituelles du Vanuatu.

57Sa plasticité morphologique a encouragé les agriculteurs à produire des tubercules aux formes extraordinaires, telles les ignames de près de 2 m de longueur offertes avec faste au cours de cérémonies réunissant plusieurs communautés. Les agriculteurs capables de cultiver et de produire de telles ignames sont couverts de prestige, ainsi que la communauté à laquelle ils appartiennent. La culture de ces ignames cérémonielles est toujours dévolue aux hommes.

Les plantes à tubercules sont les grandes plantes alimentaires, celles sur lesquelles le cycle agricole se fonde.

Dioscorea alata, la grande igname, est l’espèce la plus importante au Vanuatu. C’est avec le taro, l’une des deux grandes plantes rituelles

Comme le taro, la grande igname compte plusieurs centaines de cultivars dont voici deux exemples.

Les substances toxiques de Dioscorea bulbifera disparaissent par un lavage soigneux et après cuisson.

Rôtie, bouillie ou en lap-lap, Dioscorea nummularia, est très appréciée. C'est un aliment de transition entre deux récoltes de grands ignames.

Les enfants apprécient le goût sucré et la chair tendre de Dioscorea trifida

La patate douce et le manioc, deux autres plantes alimentaires de base, ont été introduites au Vanuatu.

Le macabo remplace de plus en plus souvent le taro, dans les jardins et dans l'alimentation.

Dioscorea bulbifera

Plante complémentaire, locale.
L’igname bulbifère.

Histoire

58Originaire d’Asie, d’Afrique et d’Océanie, l’espèce a été domestiquée indépendamment dans ces trois régions.

59Elle a atteint le Vanuatu à une époque reculée, peut-être avant l’arrivée des hommes dans ces îles car il n’est pas exclu que des bulbilles puissent se disperser naturellement d’une île à l’autre, au gré des courants marins. C’est une plante sauvage qui existe à l’état spontané dans toute la Mélanésie et en Australie.

Description

60Tige ronde, s’enroulant sur la gauche, sans épines. Tubercule souterrain de petite taille ou absent, spongieux. Feuilles alternes, larges, rondes, en forme de cœur ; limbe gaufré ; nervures bien marquées ; pétiole long articulé à la base. Bulbilles à l'aisselle des feuilles, abondantes, rondes, parfois de grosse taille, épiderme clair, chair jaune ou rougeâtre, parfois toxique.

Variabilité morphologique

61Les formes sauvages semblent relativement homogènes, mais on compte plusieurs dizaines de cultivars locaux dont la morphologie varie en fonction de la taille et de la forme des feuilles et des bulbilles, de la couleur de leur peau et de leur chair, blanche, jaune ou mauve.

62La floraison est plus ou moins abondante selon les individus.

Culture et production

63Cette igname peut être cueillie en forêt où certains pieds comestibles sont protégés, voire entretenus. Il existe aussi des formes cultivées, reproduites par voie végétative dans les jardins au milieu des autres espèces d’ignames, en plantant la bulbille comme on plante une pomme de terre.

64Le rendement de ces bulbilles est impressionnant et peut atteindre plusieurs kilos par plant, vendus par paniers entiers au marché.

Usages alimentaires

65Cette espèce contient naturellement des substances toxiques (alcaloïdes) qui sont solubles dans l’eau et sont donc détruites à la cuisson. Autrefois, ces ignames étaient râpées et longuement lavées dans un cours d’eau avant d’être consommées. On mange en général les bulbilles aériennes, mais il existe quelques formes cultivées produisant des tubercules comestibles. Aujourd’hui, on utilise des formes cultivées dans les jardins et non toxiques, bien que légèrement amères lorsqu’elles se sont développées en pleine lumière. Toutefois, en temps de disette, des formes sauvages peuvent être consommées après les avoir préparées « à l’ancienne », c’est-à-dire râpées et soigneusement lavées.

Autres usages

66Les formes sauvages de D. bulbifera contiendraient des substances anti-fongiques (la dihydrodioscorine) actuellement à l’étude. Les premières analyses effectuées par les laboratoires scientifiques sont prometteuses.

Dioscorea esculenta

Plante de base, introduite (locale ?).
L'Igname chinoise, le wovilé

Histoire

67Originaire d’Asie du Sud-Est, l’espèce s’est répandue dans le Pacifique avec les migrations humaines. On dit qu’elle a atteint tardivement le Vanuatu.

68À Santo, les cultivars les plus anciens ont été partiellement remplacés par des formes de meilleure qualité introduites de Nouvelle-Calédonie sous le nom de wovilé.

Description

69Tige ronde s’enroulant sur la gauche, garnie de petites épines sur toute la longueur. Tubercules nombreux, ovales, épineux à la chair blanche, rose ou pourpre. Feuilles en forme de cœur, presque rondes, poilues à l’extrémité des tiges, de petite taille ; pas de bulbilles.

Variabilité morphologique

70Elle est très importante pour une espèce introduite ; il existe plusieurs dizaines de variétés que l’on distingue en fonction de la taille des feuilles, du nombre de tubercules par plant et de leur forme et, enfin, en fonction de la couleur de la chair qui varie du blanc au pourpre sombre.

71Certaines variétés présentent des caractères très primitifs comme la présence d’épines sur les racines qui rendent leur récolte délicate. Les cultivars qui fleurissent sont peu nombreux.

Culture et production

72Cette espèce est cultivée dans les jardins d’ignames avec D. alata après laquelle elle est plantée. Dans certains cas, elle est replantée au même endroit et nécessite donc très peu de travail. Elle se récolte huit à neuf mois plus tard et ses rendements sont très élevés. En station, des essais ont enregistré des rendements de près de 1001 à l’hectare. Cette espèce est rustique, résistante à l’anthracnose et aux viroses et, avec peu de soins, elle fournit des rendements impressionnants. Elle tend donc à se développer, même si son goût sucré ne correspond pas vraiment à ce qu’attendent les consommateurs.

73Ses tubercules se conservent très bien et, s’ils sont abîmés pendant le transport, leur épiderme cicatrise très facilement. Ils pourrissent très rarement et se dessèchent lentement.

Usages alimentaires

74Cette igname a un tubercule moins fibreux que celui des autres espèces et un goût légèrement sucré.

75Elle se consomme surtout rôtie ou bouillie, arrosée de lait de coco, mais sa chair est trop aqueuse pour en préparer des lap-lap.

76Elle se vend bien sur les marchés urbains.

Dioscorea nummularia

Plante complémentaire, locale.
L'igname sauvage.

Histoire

77Plante très ancienne, cette igname est native de la Mélanésie et n’existe pas en Asie. Son centre de diversité est peut-être la Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais on trouve aux îles Salomon et au Vanuatu des formes spontanées en forêt et des centaines de cultivars.

78Sa domestication semble avoir toujours cours, notamment sur l’île de Malicollo.

Description

79Tige ronde ou pourvue de quatre angles ou plus, s’enroulant par la droite, très épineuse à la base ; longues branches latérales. Tubercule allongé, parfois de forme irrégulière et diverticulée, couvert de petites racines, de taille variable, à la chair dure, généralement blanche, rarement rose. Feuilles cordées ; bulbilles absentes.

Variabilité morphologique

80Moins variable morphologiquement que D. alata, cette espèce comprend néanmoins une bonne centaine de cultivars différents. Dans certaines régions comme Malicollo ou Santo, elle est aussi importante, sinon plus, que la grande igname.

81Sa variabilité réelle est difficile à étudier parce que bon nombre de formes se trouvent en forêt et sont entretenues par les agriculteurs. Certaines sont cultivées annuellement, d’autres sont, des plantes pérennes qui produisent de nouvelles tiges tous les ans.

Culture et production

82Cette espèce fait partie des ignames dites « sauvages » que l’on cultive a minima en forêt mais que l’on plante aussi dans les jardins d’ignames après D. alata. Certaines communautés, comme celles de Malo, réservent un jardin spécial à D. nummularia. Plantée entre octobre et novembre, elle est cultivée avec moins de soins que D. alata, sauf sur les parcelles qui lui sont entièrement réservées. Elle se récolte après la grande igname, mais certains cultivars peuvent rester en terre deux ou trois ans. Elle joue donc un rôle important dans les stratégies de sécurité alimentaire puisqu’elle assure un aliment de transition entre les récoltes d’ignames (D. alata) et fournit de quoi manger tout au long de l'année. Les communautés de Malo développent la culture de cette espèce qui se vend sur le marché de Luganville et fournit un bon apport monétaire. Toutefois, les agriculteurs s’inquiètent de la popularité actuelle de D. nummularia, car cette igname utilise beaucoup de terre et nécessite de dévitaliser de nombreux arbres dont les troncs servent de tuteur aux lianes. Autrefois, cette igname était surtout entretenue en forêt afin de constituer une réserve de nourriture rapidement disponible en cas de besoin. Sa période de dormance est relativement courte, et les tubercules produisent de nouvelles tiges moins de deux mois après avoir été récoltés. Elle est très résistante à l’anthracnose et on ne lui connaît pas de maladie grave, ce qui la rend populaire là où l’anthracnose est un problème. Les agriculteurs de Mélé (Éfaté) par exemple développent désormais sa culture.

83Le rendement est tel qu’un même plant peut être partiellement récolté tous les ans et laissé en terre pour poursuivre sa croissance.

Usages alimentaires

84Son goût est très apprécié et, suivant les cultivars, l’espèce est consommée rôtie, bouillie ou en lap-lap. Le célèbre cultivât Marou, originaire de Malo, est très apprécié en raison de la blancheur des lap-lap qu’il permet de préparer, qualité attrayante pour les consommateurs. Les teneurs en matière sèche des différents cultivars sont très élevées.

Dioscorea pentaphylla 

Plante occasionnellement consommée, locale.
L'igname à cinq doigts.

Histoire

85Cette espèce sauvage a sans doute été dispersée dans les îles du Pacifique avant l’arrivée des premiers hommes. Elle est abondante au Vanuatu, disponible en forêt et dans les jardins où les agriculteurs en cultivent souvent quelques pieds.

Description

86Tige ronde s’enroulant sur la gauche, épineuse. Tubercule rond, souvent aplati et compact. Feuilles palmées à cinq folioles (« doigts ») ; quelques petites bulbilles.

Variabilité morphologique

87L’espèce compte plusieurs cultivars qui varient en fonction de la production de bulbilles, très abondantes ou absentes, de la capacité à fleurir (certaines formes sont stériles), et de la couleur de la chair des tubercules qui va du blanc au pourpre.

Culture et production

88Souvent considérée comme une igname sauvage (avec D bulbifera et D. nummularia), l’espèce se récolte ou se cultive en forêt, sans perturber le milieu. Après avoir choisi un endroit ombragé, à proximité d’un arbre pouvant servir de tuteur à la future liane, le sol est légèrement désherbé, puis un morceau de tubercule est mis en terre, dans un trou peu profond creusé à la main. L’endroit est marqué ou mémorisé et, lorsque le tubercule a atteint sa maturité, il est récolté avec beaucoup de soin. La tête est alors immédiatement prélevée et replantée au même endroit, en compagnie des tubercules secondaires trop petits pour être récoltés. La densité de culture est faible, allant d’un seul pied à une vingtaine tout au plus sur la même zone. L’espèce est très résistante aux maladies, et certains cultivars se multiplient facilement à l’aide de bulbilles.

Usages alimentaires

89Le goût de cette igname, qui ressemble à celui de la pomme de terre, est très populaire. Elle est moins consommée aujourd’hui qu’elle ne l’était autrefois mais, compte tenu du développement de l’anthracnose, il n’est pas exclu qu’elle devienne de plus en plus populaire.

Dioscorea rotundata, Dioscorea cayenensis 

Plante de base, introduite.
L’igname africaine, le houailou.

Histoire

90L’espèce est apparue en Afrique de l’Ouest par croisement de D. cayenensis avec d’autres espèces locales (D. praehensilis et/ou D. abyssinica).

91On considère que le binôme désigne en fait toutes les formes cultivées d'un vaste complexe D. cayenensis-rotundala.

92Elle a été introduite au Vanuatu il y a une cinquantaine d’années, à partir de la côte est de la Nouvelle-Calédonie et de la ville de Houailou précisément qui lui a donné son nom (wailu en bichelamar). En Nouvelle-Calédonie, elle est connue sous le nom de « martiniquaise » en raison de sa provenance antillaise. Elle devient très populaire, sans doute en raison de sa maturation rapide et de sa résistance à l’anthracnose, bien que son goût soit relativement fade.

Description

93Peu de tiges par plant, mais de nombreux rameaux par tiges. Canopée touffue, lourde et bien développée. Tige ronde, vert clair, cireuse, s’enroulant sur la droite, un peu épineuse à la base ; branches latérales courtes. Tubercule souvent unique, peau marron clair, cylindrique, lisse, à chair blanche.

94La dormance du tubercule est plus courte que celle des autres espèces d’ignames. Feuille cordée allongée, vert sombre ; pas de bulbilles.

Variabilité morphologique

95Grande hétérogénéité morphologique sur son aire d’origine. Au Vanuatu, elle est très limitée ; on distingue deux cultivars de Z). rotundata à la chair blanche et des cultivars de D. cayenensis à la chair jaune. La variété Six manis (en bichelamar) est connue pour son cycle très court qui ne dure que « six mois », mais son tubercule tend à se diviser et sa récolte est délicate.

Culture et production

96Elle se cultive comme la grande igname, et le rendement dépend du poids du semenceau que l’on met en terre. Contrairement à D. alata, elle supporte plus difficilement le non-tuteurage et demande plus de travail à ce niveau-là. Sa récolte nécessite plus de précautions car l’épiderme de son tubercule cicatrise moins bien que les autres espèces d’ignames. Il convient d’être prudent pendant le transport car les chocs entraînent rapidement la pourriture des tubercules endommagés. Elle est aussi très sensible aux nématodes qui abîment les tubercules et les rendent invendables.

Usages alimentaires

97Cette igname se prête au lap-lap mais elle se mange bouillie de préférence.

Dioscorea trifida

Plante occasionnellement consommée, introduite.
La cousse couche.

Histoire

98L’espèce est originaire d'Amérique où elle a été domestiquée dans une région située à la frontière entre le Brésil et la Guyane avant de se répandre aux Antilles. Elle a été tardivement introduite au Vanuatu où elle est peu fréquente, mais de plus en plus appréciée.

Description

99Tige s’enroulant sur la gauche, quadrangulaire, ailée et sans épines.

100Petits tubercules de 20 cm de longueur, groupés par quinze ou vingt sur le même pied, chair blanche, jaune, rose ou pourpre.

101Feuilles à trois ou cinq lobes ; bulbilles absentes.

Variabilité morphologique

102La variabilité est faible au Vanuatu. On ne connaît en fait qu’un seul clone sous le curieux nom d'Africa en bichelamar. L’espèce tend à être diffusée dans l’archipel même si, à chaque fois, seuls quelques pieds sont cultivés.

Culture et production

103Sa mise en terre se fait comme toutes les ignames, mais son cycle végétatif relativement long la fait apparaître sur les marchés aux mois d’août et de septembre.

104Elle est résistante à l’anthracnose mais très sensible au YMV (Yam Mosaic Virus) qui pour le moment n’est pas apparu au Vanuatu.

Usages alimentaires

105Ses petits tubercules se cuisinent comme des pommes de terre nouvelles, en légumes cuits à l’eau ou à la vapeur. Elle est très parfumée, et son goût sucré allié à sa chair tendre en font une igname appréciée des jeunes enfants. Elle ne se prête pas au lap-lap, car trop pauvre en matière sèche.

Genre : Ipomoea

Ipomoea batatas

Plante de base, introduite.
La patate douce

Histoire

106La patate douce (Ipomoea batatas) est originaire du Pérou, de la Colombie et d’Équateur. Elle a probablement été introduite au xvi^e siècle en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans toute la Mélanésie. Cette zone géographique abrite des milliers de cultivars et représente un deuxième centre de diversification, intéressant du fait des hautes teneurs en matière sèche et des faibles teneurs en sucre de certains de ses cultivars. On ignore encore si la patate douce a été ramenée d’Amérique latine en Polynésie par un canoë dirigé par des Polynésiens ou par des Amérindiens ; si elle a été apportée en Nouvelle-Zélande aux temps préhistoriques ou par les premières vagues d’explorateurs ; si elle a été introduite en Mélanésie par les anciens Polynésiens, peu avant l’arrivée des Européens ou par ces derniers. On sait cependant qu’elle était déjà à Hawaii avant l’arrivée du capitaine Cook. Elle est sans doute parvenue au Vanuatu assez tardivement, vers la fin du xvii^e siècle, en arrivant à la fois par le nord (Santo) et le sud (Futuna). Elle y est désormais très largement cultivée et consommée.

107Les recherches sur la patate douce et son amélioration ont débuté au Vanuatu dans les années quatre-vingt.

Description

108Plante rampante dont la tige présente des entre-nœuds, au niveau desquels des racines apparaissent. Juste sous la surface du sol, l’épaississement des racines adventices produit une dizaine de tubercules, fusiformes ou globulaires, lisses ou sillonnés, blancs, jaunes, orange, rouges ou violets. Feuilles simples, arrangées en spirales, entières ou profondément lobées, ovales, vertes ou violacées, 15 x 15 cm ; pétiole 5-30 cm de longueur. Fleurs solitaires, en forme de trompette, pourprées, 4 cm de diamètre. Petits fruits à quatre graines noires, certains sont mal développés lorsque les pollinisations sont défectueuses.

Variabilité morphologique

109Il existe au Vanuatu une cinquantaine de cultivars locaux en fonction de la taille, de la couleur et de la texture des tubercules, de la forme et de la couleur des feuilles, de la longueur de la tige.

110Le goût de la chair, sa consistance et sa rapidité de cuisson sont aussi variables. Là où l’appareil végétatif est utilisé pour l’alimentation des porcs, on privilégie quelques variétés à tige vivace produisant beaucoup de feuilles.

111D’un point de vue agronomique, les cultivars varient en fonction de leur temps de maturation et de leur résistance aux maladies locales, dont les viroses et surtout les charançons (Cylas spp. ). La région du nord-est de Santo est l’une de celles où la diversité est la plus grande. Mais depuis quelques années, de nouvelles variétés hybrides sont introduites par le département de l’Agriculture et comparées aux variétés locales.

Culture et production

112La patate douce est présente du bord de mer jusqu’à plus de 1 000 m d’altitude, sur des terrains ensoleillés. C’est une plante pérenne qui se cultive généralement comme une annuelle.

113Elle se reproduit par voie végétative, à partir de boutures de tige ou, beaucoup plus rarement, de morceaux de tubercules. Elle se récolte au bout de trois à huit mois, sa production est élevée, sa culture facile. De plus, lorsque le temps de jachère se raccourcit et que celle-ci devient herbeuse, il est utile de planter des patates douces dont les lianes couvrantes freinent la repousse de la végétation. Les deux maladies les plus graves sont dues à un champignon qui abîme les jeunes feuilles (le scab, Elsinoe batatas) et à un mycoplasme qui provoque leur nanisme. Le charançon est un réel problème lorsqu’on intensifie, et les rotations sont nécessaires pour éviter sa pullulation. De temps en temps, les agriculteurs doivent faire des pépinières, en plantant en terre des tubercules qui germent et donnent des lianes plus vigoureuses pour la production de boutures. Pour une même variété, les rendements sont très variables selon la saison. Lorsqu’il fait chaud et humide, la patate douce fait peu de tubercules, beaucoup de tiges et de feuilles, et inversement lorsqu’il fait frais et sec. Il est donc préférable de la cultiver de mai à décembre.

Usages alimentaires

114La patate douce occupe une place de plus en plus importante dans l’alimentation des Vanuatais. Elle se consomme rôtie ou bouillie à la marmite, mais sa chair est trop sucrée pour en faire des lap-lap. Seule la région de Port Orly est connue pour ses lap-lap de patates douces qui constituent de très bons desserts.

115Elle est disponible à longueur d’année, se vend régulièrement et très bien sur les marchés locaux. Elle peut se conserver quelques semaines à l’ombre et au sec. Le bout des tiges s’utilise souvent comme légume et se vend comme tel sur les marchés. On en fait également, mais plus rarement, des chips vendues dans les épiceries.

Autres usages

116Les tiges et les tubercules secondaires nourrissent les cochons. Les agriculteurs apprécient ses aptitudes à couvrir le sol et à garder les parcelles propres.

Genre : Manihot

Manihot esculenta

Plante de base, introduite.
Le manioc, la cassave amère.

Histoire

117Les plus anciens vestiges de manioc (restes macrobotaniques et grains d’amidon) ont été retrouvés dans le nord du Pérou et sont datés de 8400-6000 avant notre ère. Mais on ne connaît pas encore très bien l’origine précise de cette plante dont la culture était déjà bien développée en Amérique latine il y a 4 000 ans. Le genre Manihot est considéré comme un complexe d’espèces où les hybrides naturels sont nombreux et fréquents. La domestication s’est probablement opérée sur des hybrides intra- et interspécifiques, dans la région du Rio Negro située au nord du bassin amazonien. Le manioc (Manihot esculenta) est diploïde, il serait issu d’hybridations successives entre des espèces sauvages. Diverses études indiquent des apparentements avec M. flabellifolia, M. peruviana et M. glaziovii. Au xvi^e siècle, les Portugais introduisent le manioc dans le golfe du Bénin et à l’embouchure du fleuve Congo. À la fin du xviii^e siècle, la plante atteint la Réunion et Madagascar, puis elle est diffusée dans le reste de l’Afrique, surtout à partir du xx^e siècle. Aujourd’hui, l’Afrique est le plus grand producteur de manioc et est considérée, avec l’Indonésie, comme un deuxième centre de diversification.

118Le manioc pénètre sans doute dans le Pacifique à partir des Philippines et, très vite, est adopté par les populations locales.

119Actuellement, la culture du manioc continue à se développer ; sa consommation complète de plus en plus celle de tubercules locaux ou de riz. L’histoire de la pénétration du manioc au Vanuatu est encore une énigme, et il existe deux voies d’entrée possibles. La première concerne la Nouvelle-Calédonie où la plante est introduite vers 1850 par les immigrants venus de l’île de la Réunion. La seconde touche la région des Samoa ou Tonga, à partir de laquelle le manioc est introduit en Nouvelle-Calédonie puis, de là, à Anatom par James Paddon. Dès la fin du xix^e siècle, le manioc est largement adopté par les populations locales et se cultive dans tous les jardins.

Description

120Arbrisseau à durée de vie courte, pouvant atteindre 7 m de hauteur. Tronc robuste, ramifié parfois à l’apex, gardant les cicatrices des feuilles. Tubercules développés par renflement des racines secondaires, à proximité de la tige principale, et pouvant atteindre 1 m de longueur et 10 cm de diamètre. Épiderme lisse ou rugueux, brun, blanchâtre, rose ou rouge. Cortex sous-jacent fin, blanc, parfois teinté de rouge ou de brun. Chair blanche, jaune ou veinée de rouge. Feuilles disposées en spirale, palmées, à trois à neuf lobes profonds, ovales ou lancéolés, verts ou teintés de rouge, 4-20 x 2-6 cm ; pétiole vert ou rouge, 5-30 cm de longueur. Inflorescence terminale à fleurs mâles et fleurs femelles plus larges, les unes et les autres pourvues d’un calice à cinq lobes triangulaires. Fruit globulaire, de 1,5 cm de long, portant six ailes fines, contenant trois graines qu’il éjecte en explosant, trois à cinq mois après la pollinisation.

Variabilité morphologique

121On distingue des cultivars à cycle court, qui arrivent à maturité en six mois et se conservent neuf à dix mois dans le sol, et des cultivars à cycle long qui arrivent à maturité au bout d’un an minimum et dont certains se conservent dans le sol trois ou quatre ans. Les premiers sont plutôt des cultivars à chair douce, les seconds à chair amère. Le Vanuatu dispose d’une quinzaine de variétés de manioc doux, où l’acide cyanidrique n’est présent que dans l’épiderme, et la variabilité observée est beaucoup plus faible que celle d’Amazonie. Les variétés sont d’abord différenciées sur la base de leurs caractères morphologiques (port, couleur des feuilles, forme des tubercules, etc.). Les agriculteurs recherchent aussi, en priorité, des génotypes précoces et à fort rendement. La sélection porte sur la vigueur des tiges, la résistance aux maladies, le rendement individuel et bien sûr la qualité (teneurs en matière sèche et en amidon notamment). De nombreux cultivars ne fleurissent jamais, soit en raison d’une absence d’initiation florale, soit à la suite d’avortement des bourgeons floraux qui n’atteignent jamais le stade de fleurs fonctionnelles. Mais au Vanuatu, les floraisons sont fréquentes, et il n’est donc pas exclu que certaines des variétés locales soient issues de graines qui auraient germé localement et dont les sauvageons auraient été clonés.

Culture et production

122Le manioc ne résiste pas au gel et se cultive plutôt dans les régions tropicales à basse altitude, n peut endurer des périodes de sécheresse et se cultive sur toutes sortes de sol, ce qui en fait, dans le Pacifique, une plante de secours particulièrement appréciée et une espèce facile à cultiver sur des sols appauvris par des cultures antérieures, tels le cacaoyer ou le cocotier. Il se reproduit par bouture de tiges, les plantes issues de la germination spontanée des graines poussant très lentement. Sa culture se propage au Vanuatu car elle permet de récupérer des sols affaiblis et de nourrir, en complément des tubercules traditionnels plus exigeants, une population croissante. Pour cette raison, elle termine souvent l’assolement du jardin, juste avant la jachère, ou elle est plantée en bordure de cases ou de routes sur des terres mal préparées.

123On ne lui connaît pas de maladies graves ni de prédateurs, sauf les cochons qui font de très importants dégâts. La plupart des variétés ont un port érigé, il convient donc de sectionner les tiges avant le passage d’un cyclone qui renverse facilement les plants et les fait pourrir en quelques jours.

Usages alimentaires

124Les racines pelées et lavées sont ensuite coupées en tronçons et bouillies une ou deux fois successivement. Elles se mangent telles quelles ou assaisonnées de lait de coco. La racine crue est souvent râpée, assaisonnée ou non de lait de coco, puis cuite à l’étouffée dans un four à pierres chaudes ou, par petites quantités, dans un bambou. Enfin, la plante est à la base de la fabrication des tuluk : la racine est cuite, broyée puis malaxée en pâte et assaisonnée de lait de coco ; cette pâte est ensuite roulée en petits boudins, fourrée d’une farce à base de viande (souvent en boîte) puis recuite au bambou ou à la marmite. La fabrication de farine de manioc, si courante ailleurs, n’existe pas au Vanuatu. Les jeunes feuilles pourtant très riches en protéines ne se mangent pas non plus en légumes verts, comme c'est le cas dans d’autres pays tropicaux.

Autres usages

125Le manioc est utilisé aussi comme plante fourragère.

Genre : Pueraria

Pueraria lobata

Plante occasionnellement consommée, Locale.
Le pueraria, Le koudzou

Histoire

126Originaire d’Asie et du Japon, le pueraria est une très ancienne plante du Pacifique qui a dû, avant l’arrivée de la patate douce, être un aliment de base des populations mélanésiennes. Cultivé en Papouasie-Nouvelle-Guinée et en Nouvelle-Calédonie, il se rencontre au Vanuatu et jusqu’aux Samoa.

Description

127Plante grimpante à tige épaisse, souple et velue, pouvant s’enraciner aux nœuds et donner des tiges secondaires. Gros tubercule allongé, horizontal, pouvant atteindre 1 à 2 m de longueur. Feuilles poilues, folioles entières ou lobes peu marqués, triangulaires ; stipules allongées ; longs pétioles poilus (5-10 cm). Grappes de petites fleurs mauves à pourpres.

128Gousses droites ou légèrement courbes, cylindriques, aplaties, poilues. Graines oblongues ou carrées, brunes, au nombre d’une quinzaine.

Variabilité morphologique

129Non étudiée au Vanuatu.

Culture et production

130La plante est cultivée dans les jardins de plusieurs communautés du Vanuatu. Elle se reproduit par voie végétative, en plantant le haut d’un tubercule attaché à la tige. Elle est surtout installée comme plante de couverture pour maintenir les parcelles propres, mais il est très difficile de s’en débarrasser.

Usages alimentaires

131Cette plante est aujourd’hui rarement consommée, mais plusieurs communautés en cultivent dans les jardins ou en forêt à titre de réserve en cas de disette consécutive à un cyclone. Les tubercules sont généralement rôtis à la pierre après les avoir découpés en tronçons. Certains cultivars plus tendres peuvent être bouillis et agrémentés de lait de coco après les avoir pelés et découpés en morceaux. On en faisait autrefois des lap-lap.

132Ces tubercules fibreux doivent être longuement mâchés et les fibres sont recrachées.

Genre : Xanthosoma

Xanthosoma sagittifolium

Le macabo.
Plante de base, introduite.

Histoire

133Originaire d’Amérique tropicale et des Antilles, le macabo se disperse au xix^e siècle en Afrique, en Asie et dans tout le Pacifique.

134Il est probablement rapporté de Fidji par les Vanuatais qui reviennent des plantations. Sa culture se développe en raison de sa plus grande résistance et de ses besoins moindres que le taro.

Description

135Herbe de plus de 1 m de hauteur à la tige robuste. Tige souterraine centrale (corme) entourée d’une dizaine de cormelles latérales. Feuilles sagittées aux lobes basaux larges mais courts, 100 x 70 cm ; nervure marginale très apparente ; pétiole de près de 1,5 m. Groupe de deux à trois inflorescences apparaissant successivement ; spathe verte ou pourprée ; spadice à fleurs mâles dans la partie supérieure et femelles dans la partie inférieure, séparées par une zone stérile.

Variabilité morphologique

136Cette plante introduite présente au Vanuatu une faible variabilité, en fonction de la couleur et de la taille des feuilles, de la forme du corme, de la pigmentation des rejets. On reconnaît douze cultivars différents dans tout l’archipel ; ils se distinguent selon la couleur du pétiole, du vert clair au pourpre sombre, et la couleur de la chair des cormelles, du blanc au pourpre.

Culture et production

137Le macabo est une plante des régions humides, mais tolère mieux l’aridité que le taro. Il se reproduit par voie végétative, en plantant les rejets à n’importe quelle époque de l'année, et parvient à maturité au bout de neuf mois. Le corme central, très âcre, n’est pas récolté mais les latéraux le sont sur une période de deux à six ans.

138Les agriculteurs les installent en populations à forte densité qui couvrent totalement le sol et ne nécessitent donc pas d’entretien. Ces populations sont ensuite visitées régulièrement pour récolter les cormelles. Les cormes principaux trop fibreux ne se mangent pas et sont donnés après cuisson aux cochons.

Usages alimentaires

139On consomme de plus en plus fréquemment le macabo, surtout dans les îles sèches où le vrai taro pousse mal. Le macabo complète ainsi les ignames. Il se cuisine rôti ou bouilli, arrosé ou non de lait de coco. Les jeunes feuilles se préparent parfois en légumes. Le corme principal, très fibreux, est un aliment de choix pour les porcs.