1Entre les années 1950 et 1980, c’est la « révolution verte » : des plantes améliorées, sélectionnées pour leur rendement, envahissent les champs. La réduction de la diversité en culture faisant craindre une érosion irréversible des ressources génétiques, la FAO demande à des organismes internationaux, dont l’Orstom, de participer à des collectes et d’élaborer des collections : il s’agit de sauver la diversité génétique des plantes cultivées et leur capacité d’évolution.

2Dès 1966, des chercheurs se rendent sur le terrain, en Éthiopie, pour y collecter des formes sauvages du caféier arabica. Entre 1970 et 1990, des collectes d’espèces de riz sont effectuées en Afrique de l’Ouest et à Madagascar, des prospections de mil et de sorgho, céréales des zones arides, sont menées dans les pays sahéliens. D’autres espèces (igname, manioc, niébé, gombo) font aussi l’objet de prospections.

3Les céréales donnent des semences se conservant parfaitement en chambre froide mais devant tout de même être régénérées tous les vingt à trente ans. Pour d’autres espèces ne produisant pas de graines ou ayant des graines difficiles à conserver, des solutions alternatives sont recherchées. Ainsi, des collections en plein champ sont installées, des biotechnologies (micropropagation, culture de méristèmes) sont mises au point, de même que la technique de conservation dans l’azote liquide (cryoconservation).

••• Des collections de graines permettent de remédier à l’érosion de la diversité génétique des plantes cultivées •••

4Au cours des années 1990, l’émergence de la biologie moléculaire permet de mieux comprendre l’organisation de la diversité et de proposer de nouvelles approches de gestion. Ainsi, des chercheurs de l’IRD développent le principe de la » Core collection », qui permet de réduire considérablement le nombre de doublons.

5Dès le début des années 2000, les possibilités de séquençage des génomes ouvrent de nouvelles possibilités concernant notamment l’adaptation aux changements climatiques. La comparaison du génome de mils prélevés en 1973 puis en 2003 conduit les chercheurs à identifier un gène majeur impliqué dans la résistance à la sécheresse. L’étude du génome du riz donne la possibilité de mieux appréhender celui d’autres céréales. De même, le séquençage du caféier robusta, une espèce africaine, permet de mieux comprendre l’extraordinaire diversité des espèces malgaches.