Chapitre 8. Le jardin botanique Roland Portères en Guinée
Réhabilitation, valorisation et diversité floristique
p. 125-136
Remerciements
Les auteurs remercient les animateurs du programme SEP2D pour leur contribution à la réalisation de ce projet, et, tout particulièrement, le docteur Yao Konan, pour sa participation au suivi de ce projet en Afrique de l’Ouest, ainsi que la direction du Centre régional de recherche agronomique de Sérédou pour son appui administratif.
Texte intégral
Introduction
1La République de Guinée possède l’une des flores vasculaires les plus riches d’Afrique. Sa position phytogéographique particulière dans le domaine haut-guinéen de la région guinéo-congolaise, explique sa grande richesse spécifique avec environ 3 000 espèces d’angiospermes (1/9e de la flore générale de l’Afrique tropicale selon Lisowski, 2009), et 79 taxons endémiques. La Guinée compte quatre régions naturelles dont la Guinée forestière située au sud du pays ; cette région abrite parmi les dernières reliques de forêts denses humides de l’Afrique de l’Ouest à Ziama, Diécké, Bero, au mont Nimba (réserve naturelle intégrale de la biosphère depuis 1981, inscrite au Patrimoine mondial de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, Unesco) et au Pic de Fon.
2Dans le massif du Ziama, une station expérimentale pour le caféier et le quinquina a été créée en 1939 près du village de Sérédou, dirigée par Roland Portères, un agronome et ethnobotaniste français (Tourte, 2005). Sous sa direction, de 1939 à 1945, un jardin botanique a été établi à proximité de la station dans le but d’étudier, de multiplier et de conserver les espèces végétales utiles de Guinée. Le Centre régional de recherche agronomique pour la Guinée forestière (CRRA-GF) est actuellement en charge de la gestion de ce jardin botanique ; ce centre fait partie du dispositif expérimental de l’Institut de recherche agronomique de Guinée (Irag). Le CRRA-GF abrite aussi l’herbier Serg (selon le code de l’Index Herbariorum pour herbier Sérédou-Guinée), qui renferme 18 750 spécimens d’herbier d’angiospermes représentant 2 859 espèces, 350 spécimens de champignons, une banque de graines comprenant 937 spécimens de plantes savanicoles et forestières et 800 photographies numérisées d’échantillons d’espèces ayant servi pour la première fois à la description des espèces (types) de Guinée.
3Le jardin botanique, dénommé « Jardin botanique Roland Portères », est issu d’un fragment de la forêt relique de Ziama fortement enrichi d’essences variées, locales ou exotiques, introduites depuis sa création. Cependant, en l’absence de financements dédiés, il n’a pas été entretenu depuis de nombreuses années. Il n’existe pas de carte de situation ni d’inventaire floristique des espèces qui composent ses différentes strates végétales, et le jardin ne fait l’objet d’aucune valorisation. Pour remédier à cette situation, un projet de réhabilitation du jardin, le projet « JaBo-ReVa », a été soumis à l’appel à projets « Collections sèches et vivantes » du programme « Sud Expert Plantes Développement Durable » (SEP2D). Grace à la contribution de ce programme et aux moyens fournis par le CRRA de Sérédou, des opérations d’entretien et d’aménagement du jardin, d’inventaire des espèces végétales, d’enrichissement avec des espèces rares ou menacées de Guinée, et, enfin, de valorisation de cette ressource au niveau local à des fins pédagogiques ou scientifiques ont pu être menées entre 2017 et 2020. Les méthodes et les moyens mis en œuvre ainsi que les principaux résultats obtenus sont présentés dans ce chapitre.
Matériels et méthodes
Site de l’étude
4Parmi les sept préfectures de Guinée forestière, celle de Macenta couvre une superficie de 7 053 km² et a une population de 280 994 habitants (RNPH, 2014). Cette préfecture compte quinze communes rurales dont Sérédou, notre zone d’étude, qui comptait 20 435 habitants en 2014. Cette zone abrite la plus grande réserve forestière de Guinée, le massif de Ziama, d’une superficie de 119 019 ha (fig. 1).
5La préfecture de Macenta est caractérisée par un climat de type tropical humide avec une précipitation annuelle estimée entre 2 000 et 2 500 mm, une saison sèche de courte durée (décembre à février) et une température moyenne de 24 °C (Boulvert, 1992).
6D’une superficie de 7,16 ha, le jardin botanique Roland Portères (latitude 8°22’46’’N, longitude 9°17’31’’O) est situé à proximité du village de Sérédou à 34 km au sud de la préfecture de Macenta et à 1 km de la forêt dense humide tropicale de Ziama (fig. 2).
Figure 1 – Carte de la localisation de la biosphère de Ziama.

Source : Bort et al. (2003).
Figure 2 – Localisation du jardin botanique Roland Portères à Sérédou en Guinée forestière.

Source : fond d’image Google Earth.
Restauration et signalisation du jardin botanique
7Pour la réhabilitation du jardin, les opérations suivantes ont été réalisées durant les trois années du projet « JaBo-ReVa » (2017 à 2020) : nettoyage du site et délimitation du périmètre du jardin (2 865 m), confection de 400 étiquettes métalliques de signalisation des espèces (fig. 3) et mise en place d’une pancarte de signalisation du jardin botanique (fig. 4).
Figure 3 – Exemple d’étiquette de signalisation des espèces végétales du jardin botanique Roland Portères.

© M. Diabaté, 2019.
Figure 4 – Pancarte de signalisation du jardin botanique Roland Portères.

© M. Diabaté, 2019.
Inventaire floristique et cartographie
8L’inventaire floristique a été réalisé grâce à la méthode des relevés de surface décrite par Hall et al. (1981) ; celle-ci consiste à recenser toutes les espèces végétales rencontrées sur des superficies définies. Pour cette étude, cent-treize blocs rectangulaires de surface de 300 m² (20 m x 1 m) ont été installés, et toutes les espèces d’arbres, d’arbustes, d’arbrisseaux, de lianes et d’herbes, ont été recensées à l’intérieur de chaque bloc.
9Les coordonnées terrestres des espèces végétales ont été enregistrées grâce à un GPS Garmin 12. La carte physique du jardin et celle de répartition des différentes espèces végétales à l’intérieur des 113 blocs ont été produites avec le logiciel de système d’information géographique (SIG) Mapinfo 8.5.
10Les espèces végétales qui n’ont pas pu être identifiées sur le terrain ont été récoltées et déterminées à l’aide des ouvrages botaniques de Berhaut (1975), d’Arbonnier (2002), de Diabaté (2004) et de Lisowski (2009), et par comparaison avec les spécimens de l’herbier Serg.
Étude génétique des caféiers Coffea canephora (Robusta)
11Le jardin botanique contient plusieurs vieux pieds de caféiers de l’espèce Coffea canephora (appelé communément Robusta) dont l’origine et la nature génétique étaient inconnues. Le génotypage de 23 pieds de caféiers a été réalisé dans le cadre du projet Fogefo-Plus (Forêts de guinée forestière-Plantes utiles) du programme SEP2D, mené parallèlement au projet de réhabilitation du jardin (Labouisse et al., 2021).
Enrichissement du jardin botanique
12Une pépinière forestière de 3 500 m² a été établie afin de recevoir du matériel végétal d’espèces rares ou endémiques et d’espèces utiles, et ainsi démarrer la production de plants destinés à enrichir la diversité des espèces conservées. Le matériel est issu de collectes réalisées au cours de différentes missions dans les forêts classées de Guinée forestière (Ziama, Diécké et Bero) et lors du projet Fogefo-Plus qui s’est attaché à inventorier les principales espèces utilisées par les populations rurales de Guinée forestière à des fins diverses (alimentaire, médicinale, artisanale, etc.).
13La production et l’acclimatation des plants forestiers ont été réalisées à partir de graines, sauvageons ou boutures dans des sachets polyéthylènesremplis de terreau forestier. Pour certaines graines d’espèces à péricarpe dur, comme Garcinia kola (Clusiaceae), Ongokea gore (Olacaceae) et autres, des traitements spécifiques avec trempage dans l’acide sulfurique dilué à 50 % durant trois jours au maximum ont dû être appliqués afin d’obtenir un taux de germination élevé de 75 %.
Résultats
Inventaire floristique
14Au total, 454 espèces ont été recensées, réparties en 75 familles de plantes à fleurs (tabl. 1) dont les principales sont les suivantes : Rubiaceae (45 espèces), Euphorbiaceae (27 espèces), Mimosaceae (23 espèces), Fabaceae (22 espèces), Caesalpiniaceae (20 espèces), Apocynaceae (17 espèces) et Sapotaceae (15 espèces). On note aussi la présence de quatre espèces de ptéridophytes.
Tableau 1 – Liste des 75 familles des espèces végétales recensées dans le jardin botanique Roland Portères et ordonnée selon le nombre d’espèces par famille (mise à jour : nov. 2020).
Familles | Nombre d’espèces par famille |
Rubiaceae | 45 |
Euphorbiaceae | 27 |
Mimosaceae | 23 |
Fabaceae | 22 |
Caesalpiniaceae | 20 |
Apocynaceae | 17 |
Sapotaceae | 15 |
Poaceae | 14 |
Verbenaceae | 13 |
Moraceae | 12 |
Araceae, Meliaceae | 11 |
Annonaceae | 10 |
Combretaceae, Melastomataceae, Ochnaceae, Sapindaceae | 9 |
Asteraceae, Marantaceae | 8 |
Commelinaceae, Convolvulaceae, Orchidaceae, Sterculiaceae | 7 |
Celastraceae, Violaceae | 6 |
Acanthacceae, Agavaceae, Anacardiaceae, Clusiaceae, Cyperaceae, Malvaceae, Passifloraceae | 5 |
Connaraceae, Olacaceae, Tiliaceae, Zingiberaceae | 4 |
Amaranthaceae, Bignoniaceae, Bombacaceae, Burseraceae, Cecropiaceae, Dryopteridaceae, Lauraceae, Lecythidaceae, Solanaceae, Vitaceae | 3 |
Arecaceae, Chrysobalanaceae, Dioscoreaceae, Flacourtiaceae, Loganiaceae, Myrtaceae, Piperaceae, Ulmaceae | 2 |
Ampelidaceae, Apiaceae, Aristolochiaceae, Dilleniaceae, Ebenaceae, Erythroxylaceae, Icacinaceae, Lamiaceae, Liliaceae, Linaceae, Loranthaceae, Magnoliaceae, Melianthaceae, Moringaceae, Myristicaceae, Pandaceae, Pedaliaceae, Polygalaceae, Rutaceae, Simaroubaceae, Smilacaceae | 1 |
15Les espèces recensées sont réparties dans les sept types morphologiques suivants : 160 espèces d’arbres, 92 espèces d’arbustes, 13 espèces d’arbustes lianescents, 24 espèces d’arbrisseaux, 85 espèces d’herbes, 73 espèces de lianes et 7 espèces épiphytes.
16Parmi les 454 espèces végétales du jardin botanique, quatorze sont signalées comme « vulnérables » (VU) selon la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN, 2020). Une espèce, Pterocarpus erinaceus, est classée « en danger » (EN) (tabl. 2). Seize espèces sont signalées comme des espèces végétales menacées dans la Monographie nationale de la diversité biologique en Guinée (Bah et al., 1997).
Tableau 2 – Espèces du jardin botanique prioritaires pour la conservation selon les critères de l’UICN (2020) et la Monographie nationale sur la diversité biologique (MNDB) (Bah et al., 1997).
Nom scientifique | Famille | Type végétal | UICN* | MNDB |
Afzelia africana Smith ex Pers. | Caesalpinaceae | Arbre | VU | |
Albizia ferruginea (Guill. & Perr.) Benth. | Mimosaceae | Arbre | VU | |
Antrocaryon micraster A. Chev. & Guillaum. | Anacardiaceae | Arbre | VU | |
Combretum micrantum G. Don | Combretaceae | Arbuste | Menacée | |
Cryptosepalum tetraphyllum (Hook. f.) Benth. | Caesalpinaceae | Arbre | VU | |
Entandrophragma angolensis (Welw.) D. C. | Meliaceae | Arbre | VU | Menacée |
Entandrophragma candollei Harms | Meliaceae | Arbre | VU | Menacée |
Entandrophragma cylindricum (Sprague) Sprague | Meliaceae | Arbre | VU | Menacée |
Entandrophragma utile (Dawe & Sprague) Sprague | Meliaceae | Arbre | VU | Menacée |
Garcinia kola Heckel | Clusiaceae | Arbre | VU | |
Guarea cedrata (A. Chev.) Pellegr. | Meliaceae | Arbre | VU | |
Hallea stipulosa (D. C.) Leroy | Rubiaceae | Arbre | Menacée | |
Harungana madacascariensis Lam. ex. Poir. | Clusiaceae | Arbre | Menacée | |
Heritiera utilis (Sprague) Sprague | Sterculiaceae | Arbre | VU | |
Lovoa trichiloides Harms | Meliaceae | Arbre | VU | |
Milicia excelsa (Welw.) C. C. Berg. | Moraceae | Arbre | VU | Menacée |
Paullinia pinnata L. | Sapindaceae | Liane | Menacée | |
Pterocarpus erinaceus Poir. | Fabaceae | Arbre | EN | Menacée |
Senna podocarpa (Guill. & Perr.) | Caesalpiniaceae | Arbrisseau | Menacée | |
Spondias monbin L. | Anacardiaceae | Arbre | Menacée | |
Terminalia ivorensis A. Chev. | Combretaceae | Arbre | VU | Menacée |
Terminalia superba Engl. & Diels. | Combretaceae | Arbre | Menacée | |
Triplochiton scleroxylon K. Schum. | Sterculiaceae | Arbre | Menacée | |
Xylopia æthiopica (Dunal) A. Rich. | Annonaceae | Arbre | Menacée |
*VU : vulnérable, EN : en danger.
Étude génétique des caféiers Robusta
17L’étude de génotypage avec des marqueurs ADN (microsatellites) a mis en évidence que, sur les 23 caféiers étudiés, quatre font partie du groupe des C. canephora cv. Gamé (fig. 5). Cette variété endémique de la région de Macenta a été mise en culture à partir des années 1930 à l’initiative du chef de canton Gamé Guilavogui, et elle jouissait autrefois d’une grande réputation de qualité (Portères, 1962). Largement cultivée localement au milieu du xxe siècle, elle est à présent extrêmement rare dans les plantations, principalement en raison de son hybridation avec des caféiers introduits d’Afrique centrale. Parmi les autres caféiers étudiés, dix-sept sont des hybrides de C. canephora endémiques et introduits et deux sont des Robusta d’Afrique centrale. Les détails de l’étude sont rapportées dans ce présent ouvrage (Labouisse et al.).
Figure 5 – Coffea canephora cv. Gamé dans le jardin botanique.


Cultivar endémique de la région de Macenta.
© M. Diabaté, 2019.
Enrichissement du jardin botanique
18De 2018 à 2020, grâce à la pépinière forestière expérimentale installée dans le jardin, 1 679 plants forestiers composés de 66 espèces de forêt dense humide et de savane réparties dans 25 familles, ont été produits et introduits dans le jardin botanique (tabl. 3).
19Par ailleurs, une ombrière a été installée dans le jardin pour abriter 452 échantillons vivants d’orchidées collectés dans les différentes forêts de Guinée (Ziama, Nimba, Diecké et Pic de Fon) et du Liberia (Wologizi, Wonegizi, fleuve Mano et Gola) grâce au soutien de l’université libre de Bruxelles (ULB).
Tableau 3 – Liste des espèces végétales introduites dans le jardin botanique à partir de 2018.
Nom scientifique | Famille | Région d’origine | Nombre de plants |
Acacia mangium | Mimosaceae | Australie Asie du Sud-Est | 12 |
Adansonia digitata | Bombacaceae | Afrique tropicale sèche | 50 |
Afgelia africana | Caesalpiniaceae | 12 | |
Albizia adianthifolia | Mimosaceae | 50 | |
Albizia ferruginea | Mimosaceae | 50 | |
Anninkia polycarpa | Annonaceae | 18 | |
Annona muricata | Annonaceae | 30 | |
Antiaris africana | Moraceae | 45 | |
Antiaris africana | Moraceae | 50 | |
Blighia sapida | Sapindaceae | 30 | |
Blighia sp. | Sapindaceae | 20 | |
Bussea occidentalis | Caesalpiniaceae | 23 | |
Coffea canephora cv. Gamé | Rubiaceae | 12 | |
Coffea canephora (autres) | Rubiaceae | 10 | |
Carapa procera | Meliaceae | 45 | |
Cedrela odorata | Meliaceae | 20 | |
Ceiba pentandra | Bombacaceae | 30 | |
Chrysophyllum sp. | Sapotaceae | 5 | |
Chrysophyllum ubanguiense | Sapotaceae | 20 | |
Cinamomum zeylanicum | Lauraceae | Sri Lanka | 50 |
Cleistopholis patens | Annonaceae | 10 | |
Codieum variegatum | Euphorbiaceae | 200 | |
Cola sp. | Sterculiaceae | 5 | |
Combretodendrum africanum | Lecythidaceae | 20 | |
Coula edulis | Olacaceae | 7 | |
Danielia thurifera | Caesalpiniaceae | 12 | |
Delonix regia | Caesalpiniaceae | 30 | |
Détarium heudelotianum | Caesalpiniaceae | 35 | |
Detarium microcarpum | Caesalpiniaceae | 20 | |
Detarium senegalensis | Caesalpiniaceae | 30 | |
Discoglypremna caloneura | Euphorbiceae | 13 | |
Entada manni | Mimosacea | 9 | |
Entandrophragma angolensis | Meliaceae | 15 | |
Entandrophragma candolei | Meliaceae | 20 | |
Entandrophragma cylindricum | Meliaceae | 30 | |
Funtumia africana | Apocynaceae | 36 | |
Garcinia kola | Clusiaceae | 30 | |
Gmelina arborea | Verbenaceae | 6 | |
Khaya ivorensis | Meliaceae | 10 | |
Lophira lanceolata | Ochnaceae | 11 | |
Lovoa trichilioides | Meliaceae | 30 | |
Markhamia tomentose | Bignoniaceae | 9 | |
Moringa oleifera | Moringaceae | 5 | |
Ongokea gore | Olacaceae | 50 | |
Pachystela brevipes | Sapotaceae | 7 | |
Paramacrolobium coeruleum | Fabaceae | 34 | |
Parinaria excelsa | Chrysobalanaceae | 8 | |
Pentaclethra macrophylla | Mimosaceae | 34 | |
Picralima nitida | Apocynaceae | 5 | |
Pitpadeniastrum africanum | Mimosaceae | 23 | |
Pseudospondias microcapa | Anacardiaceae | 14 | |
Pterocarpus erinaceus | Fabaceae | 20 | |
Pycnanthus angolensis | Myristicaceae | 29 | |
Richinodendron heudelotii | Sterculiaceae | 6 | |
Securidaca longepedunculata | Polygalaceae | 14 | |
Spondias mombin | Anacardiaceae | Amérique du Sud Antilles | 20 |
Tectona grandis | Verbenaceae | 10 | |
Terminalia ivorensis | Combretaceae | 45 | |
Terminalia superba | Combretaceae | 50 | |
Treculia africana | Moraceae | 35 | |
Trichilia heudelotii | Meliaceae | 23 | |
Uapaca heudelotii | Euphorbiaceae | 20 | |
Vitellaria paradoxa | Sapotaceae | 10 | |
Vitex sp. | Verbenaceae | 9 | |
Xylopia æthiopica | Annonaceae | 35 | |
Xylopia quintasii | Annonaceae | 3 |
Documentation du jardin botanique
20Une base de données floristiques a été créée sous Excel, récapitulant l’ensemble des informations sur les espèces végétales du jardin (numéro du bloc, nom de l’espèce, coordonnées de position de la plante, etc.). Ceci a permis de créer un jeu de 16 068 données sur les espèces végétales du jardin botanique qui a été déposé sur le portail du Global Biodiversity Information Facility (www.gbif.org).
Valorisation et formation
21Cinq-mille plants forestiers ont pu être produits par la pépinière pour diffusion auprès des populations rurales et urbaines locales et ont généré quelques ressources propres pour le CRRA-GF.
22Cette opération de réhabilitation a aussi été l’occasion de former près de 100 étudiants aux différentes techniques d’aménagement et d’identification des espèces végétales (20 étudiants de l’université de N’Zérékoré, 30 de l’Institut supérieur agronomique et vétérinaire de Faranah, et 43 élèves de l’École nationale d’agriculture et d’élevage de Macenta).
Conclusion et perspectives
23Grâce aux moyens apportés par le projet « JaBo-Reva » du programme SEP2D ainsi qu’à la contribution du CRRA-GF, le jardin botanique a pu être réhabilité avec succès en quelques années. La détermination précise des taxons qu’il contient a mis en évidence sa grande richesse floristique. Grâce à des collectes de matériel végétal réalisées en Guinée forestière, le nombre d’espèces qu’il abrite a augmenté (de 360 à 454 espèces). Parmi celles-ci, une attention particulière a été portée aux espèces prioritaires pour la conservation au niveau international, selon les critères de l’UICN, et au niveau national, selon la Monographie nationale de la diversité biologique en République de Guinée.
24La collecte et la mise en collection ex situ, dans la station de Sérédou, des caféiers endémiques identifiés lors du projet Fogefo-Plus constituent une première mesure de sauvegarde de cette ressource à des fins de conservation, mais aussi d’utilisation dans un futur programme d’amélioration génétique du caféier Robusta.
25Le jardin botanique Roland Portères est redevenu un centre patrimonial et mémoriel, dédié à la valorisation de la diversité floristique en Guinée. L’exploitation des données recueillies va se poursuivre pendant plusieurs années. L’information sur le jardin et l’accueil de visiteurs nationaux et internationaux seront développés avec pour objectif d’en faire un lieu de formation et de recherche sur la botanique forestière.
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Labouisse J.-P., Diabaté M., Koné F., Rivallan R., Diabaté M., Foresta H. (de), Haba O. O., Leroy T., 2021
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Histoire de la recherche agricole en Afrique tropicale francophone. Vol. V. Le temps des stations et de la mise en valeur 1918‑1940/1945. FAO, Rome, 656 p.
Auteurs
Botaniste, Centre régional de recherche agronomique de Sérédou, Institut de recherche agronomique de Guinée, Guinée.
Botaniste, Centre régional de recherche agronomique de Sérédou, Institut de recherche agronomique de Guinée, Guinée.
Botaniste, écologue des forêts tropicales, UMR « Botanique et modélisation de l’architecture des plantes et des végétations » (Amap), Institut de recherche pour le développement, France.
Agronome, UMR « Amélioration génétique et adaptation des plantes méditerranéennes et tropicales » (Agap), Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, France.
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