III. Déterminants démographiques, socioéconomiques et culturels, de l’état nutritionnel et de l’activité physique
p. 429-430
Texte intégral
1L’alimentation et l’activité physique sont des facteurs majeurs de l’état nutritionnel des populations. Dans cette partie, seront examinés les déterminants individuels et collectifs des comportements alimentaires et de l’activité physique. Sur le plan des déterminants collectifs, et en lien avec l’axe précédent, il s’agit d’associer des modèles de comportements alimentaires à des variables d’âge, de sexe, de revenus et d’éducation ainsi que de positionnement dans la structure sociale. L’objectif final étant en particulier d’identifier, à travers ces variables, des groupes de population à plus haut risque nutritionnel pour proposer des actions adaptées. L’objectif est également de voir ce qui, dans les représentations et modèles culturels, pourrait influencer l’état nutritionnel. L’étude des modèles (au sens de pattern) alimentaires en tant que systèmes complexes, faisant intervenir des dimensions physiologiques, psychologiques mais aussi politiques, environnementales, économiques et sociales s’avère par conséquent indispensable (Douglas, 1976 ; Poulain, 2017). Car au-delà des variations de consommations alimentaires et d’apports nutritionnels selon l’âge et le sexe en particulier, il existe des variations liées aux spécificités culturelles régionales qui restent relativement importantes (Kesse et al., 2005 ; Lafay, 2009 ; Babayou, 1995). L’analyse des dimensions sociales de l’alimentation, au regard des recommandations de santé et plus globalement, celle des pratiques et des représentations sociales et culturelles, fournit de précieux éclairages sur les processus par lesquels certaines maladies chroniques, comme le diabète, l’hypertension artérielle ou l’hypercholestérolémie (et l’obésité) se développent. Elles ne doivent cependant pas faire oublier la présence dans certains contextes, de maladies de carence qui sont aussi des préoccupations en termes de santé publique. S’agissant de l’activité physique, entendue comme « toute forme d’activité qui améliore la santé et la capacité fonctionnelle sans dommage ni risque excessif » (HEPA Europe, 2010), la connaissance de la situation des populations sur ce plan, au regard des préconisations et en lien avec les caractéristiques sociales et des modèles culturels, sont utiles pour promouvoir un mode de vie actif et limiter la sédentarité. En effet, le niveau d’activité physique est lié à des aspects environnementaux tels que l’aménagement des lieux de vie et les équipements sportifs ou encore les programmes scolaires, présentés plus haut (voir chap. II.3) mais aussi à des aspects sociétaux tels que le niveau socioéconomique, le sexe, l’âge, la culture, notamment les modèles corporels, qui seront abordés dans cette partie. Enfin, les dimensions individuelles seront analysées sous l’angle des déterminants génétiques et biologiques et de leurs interactions avec les facteurs sociaux et culturels.
2Cette partie sera introduite par une présentation des grandes dynamiques sociodémographiques qui animent ces régions et de leurs spécificités, avant d’aborder leur lien avec les pratiques en matière d’alimentation et d’activité physique. Seront ensuite analysées les disparités socioéconomiques de l’état nutritionnel et de l’alimentation, chapitre qui sera suivi d’une présentation des principales analyses existantes sur les facteurs socioculturels de l’alimentation et de l’activité physique. Elle sera centrée sur les systèmes de représentations qui sous-tendent les modèles alimentaires, en particulier le sens social du « manger », les perceptions du rapport entre alimentation et santé et les connaissances nutritionnelles. Les modèles corporels seront aussi abordés selon les données disponibles.
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