L’abattage sélectif, une pratique répandue mais pas systématique

1Il existe autant de systèmes traditionnels d’agriculture itinérante sur brûlis que de populations d’agriculteurs tropicaux, écrivait Clifford Geertz (1963). Ces agricultures intègrent de nombreuses pratiques visant à améliorer la production végétale ainsi que la régénération des forêts, sur laquelle repose ce système. Épargner des arbres dans les champs lors de l’abattage de la forêt est une pratique ancienne et courante en Afrique centrale et occidentale ainsi qu’en Asie du Sud-Est ; elle est moins fréquente dans certains systèmes agricoles amazoniens, par exemple en Guyane française. Les agriculteurs qui la mettent en œuvre considèrent que les arbres épargnés dans des champs sont précieux, pour des raisons à la fois agronomiques, écologiques et sociales. Par ailleurs, ces arbres protégés appartiennent souvent à des espèces ayant une signification et une valeur culturelle particulières. De plus, ils contribuent à la régénération forestière dans les jachères en fournissant les conditions favorables (nutriments et humidité) à l’établissement d’espèces forestières et en attirant les animaux disperseurs de graines, augmentant ainsi la vitesse de régénération sous leur couronne.

2Cette pratique consistant à protéger des arbres sélectionnés lors de l’abattage a longtemps été considérée comme le signe de la paresse des agriculteurs sous les tropiques ou simplement le résultat du manque de moyens techniques (ou d’une main-d’œuvre insuffisante) pour abattre les grands arbres, dont le bois est souvent très dur. Or, ces arbres sont le plus souvent conservés délibérément, plus rarement par défaut (on les laisse car ils ne gênent pas). La grande diversité des techniques d’abattage décrites par les quelques auteurs qui s’y sont intéressés explique les différents degrés de protection de ces arbres.

3Au Sud-Cameroun, un nombre considérable d’arbres sont épargnés par les agriculteurs forestiers, ce depuis des temps anciens, et de nombreuses espèces sont concernées. On peut aisément imaginer qu’au fil du temps, depuis que la culture sur abattis existe dans les forêts d’Afrique centrale, certaines espèces d’arbres aient été épargnées, sélectionnées, et donc peu à peu favorisées dans ces régions.

4Pendant les recherches que nous avons menées sur le terrain dans cette région, chez les Ntumu, petit groupe ethnique Béti du Sud-Cameroun forestier, tous les champs défrichés comptaient des arbres orphelins, en densité variable. À la question : « Peux-tu concevoir de couper tous les arbres pendant le défrichement de la forêt ? », les agriculteurs Ntumu répondent : « Jamais, c’est une impossibilité ! » À travers cette réponse catégorique, nous percevons l’importance cruciale, voire vitale, de cette pratique.

5Comment et pourquoi les agriculteurs protègent-ils des arbres dans leurs champs ? Pourquoi les Ntumu les appellent-ils « les orphelins de la forêt » ?

6Au-delà des effets positifs (économiques, agroécologiques, environnementaux) liés à la présence de certains arbres dans les champs, la réponse à ces questions est à rechercher du côté des croyances et des représentations. La stratégie de subsistance des Ntumu repose sur une utilisation modérée de la nature qui implique de contrôler soigneusement l’accès à chaque ressource sauvage utile. Au même titre que la préparation du sol, la protection des plantes et des sols ou la préparation des poisons pour la pêche et des appâts pour la chasse, le fait de laisser des arbres isolés constitue une technique agricole qui reflète ce contrôle. Ces arbres isolés dans les champs font aussi l’objet de représentations sociales qui vont expliquer pourquoi on conserve certains arbres alors qu’ils semblent indésirables, ou pourquoi ils incarnent la relation complexe entre les Ntumu et la forêt.

Des arbres compagnons de l’agriculture forestière

7Chez les Ntumu, l’abattage sélectif des arbres et arbustes pendant le défrichage est une pratique ancestrale très étroitement associée à la production vivrière et à la régénération forestière. Elle reflète une réelle compréhension de la dynamique forestière par les agriculteurs et permet une meilleure adaptation des pratiques agricoles à l’écosystème forestier. L’abattage sélectif est en effet une action délibérée, et les bénéfices liés à la présence des arbres épargnés constituent précisément les objectifs recherchés par les agriculteurs.

L’abattage sélectif : un savoir-faire complexe

8Cette pratique demande beaucoup de savoir-faire : l’abattage de la forêt doit à la fois être efficace et ne pas nuire aux arbres qui seront conservés. Les hommes et les femmes ntumu commencent par choisir leurs futurs champs en fonction de la présence de certaines espèces d’arbres, qui seront épargnées lors du défrichement. Après le choix de l’emplacement du champ, la coupe est planifiée. Le paysan doit tenir compte de la position de la couronne de chaque arbre, de la chute de l’arbre en fonction de son inclinaison initiale, de la présence ou de l’absence de lianes entre les arbres, et des arbres à couper et à épargner. Enfin, il doit organiser le défrichement et l’abattage pour qu’ils entraînent le moins de travail et de risque possible. La stratégie d’abattage est extrêmement complexe et dangereuse, à tel point que les jeunes agriculteurs doivent apprendre à couper certains arbres tout en évitant la destruction d’autres, et ce pendant de longues années avant d’être autonomes. Cette formation sur le déroulement de l’abattage peut prendre de nombreuses années, passées aux côtés d’une personne expérimentée, comme un père et son fils peuvent le faire. Des techniques et des outils particuliers sont employés pour défricher le sous-bois, faire tomber de petits arbres et préparer la coupe des grands arbres de manière à ne pas endommager les arbres sélectionnés pour rester en place dans le champ.

Des fonctions agroécologiques importantes

9Les arbres isolés conservés dans les champs sont utiles à plusieurs activités de production. En effet, les fruits charnus de certaines espèces d’arbres attirent les animaux et augmentent la valeur productive des champs et des jachères, qui deviennent des sites de chasse potentiels (« jardins de chasse »). D’autres espèces d’arbres isolés fournissent des poisons utilisés pour la pêche, des fruits comestibles, des matières médicinales et d’autres produits de collecte très prisés. Par ailleurs, ces arbres assurent une fonction agroécologique importante : ils apportent de l’humidité grâce à leur ombrage, ils améliorent la fertilité du sol avec la chute des feuilles et des fruits, ou ils accélèrent la régénération de la forêt dans les jachères.

10Parmi les autres objectifs mentionnés par les agriculteurs pour justifier le fait de laisser des arbres dans les champs, on peut citer la protection des sols contre l’érosion ou la protection des cultures contre les vents forts et le phénomène de verse. L’abattage sélectif ne peut être séparé d’autres pratiques, qui permettent d’obtenir un bon équilibre entre les bénéfices obtenus des arbres abattus et ceux produits par les arbres épargnés.

11Ainsi, les arbres isolés dans les champs font partie intégrante du processus de production agricole et contribuent à la stratégie de subsistance des Ntumu.

Des arbres conservés bien qu’indésirables

12Si certaines espèces d’arbres isolés sont très prisées, d’autres au contraire ne sont pas désirées par les Ntumu, mais se retrouvent pourtant parfois dans les champs. Certains de ces arbres indésirables ne sont pas abattus par manque de temps ou de main-d’œuvre, ou encore pour ne pas endommager d’autres arbres que l’on souhaite préserver. D’autres sont laissés car ils attirent des insectes nuisibles pour les humains, comme Barteria fistulosa (Passifloraceae), qui héberge des fourmis très agressives. Cet arbre est généralement détruit sur pied par le brûlis, car son abattage est dangereux, les paysans seraient attaqués par les fourmis qu’il héberge. Si un B. fistulosa survit au feu, il reste dans le champ et on prend soin de l’éviter en délimitant une zone de protection. Dans le passé, cet arbre était utilisé par les anciens pour punir les femmes infidèles et ainsi les décourager. Les femmes étaient attachées nues à cet arbre pendant une nuit, au cours de laquelle elles étaient mordues à plusieurs reprises… Le cas d’Erythrophleum suaveolens (Caesalpiniaceae) est intéressant. Cet arbre est connu par les agriculteurs ntumu pour sa capacité à « stériliser » le sol. Ses feuilles et sa sève contiennent en effet des alcaloïdes et d’autres substances qui pourraient avoir des effets néfastes sur les cultures. Néanmoins cette espèce est souvent présente dans les champs. On peut en donner deux explications. La première est que cette espèce était utilisée par le passé comme « arbre de vérité » dans des pratiques magico-religieuses, lors d’« ordalies » : on faisait inhaler à l’accusé l’écorce réduite en poudre ; la réaction produite (aucune réaction ou, au contraire, éternuement) déterminait le verdict. Encore aujourd’hui, certaines personnes hésitent à le couper, par superstition. Une deuxième raison pour laquelle cet arbre est souvent laissé dans les champs est liée à son bois, très dur, qui rend parfois l’abattage à la hache difficile, voire impossible, notamment par les jeunes hommes inexpérimentés. Pour faire face aux différentes contraintes imposées par cette espèce, les Ntumu ont mis en place un rituel préalable aux actes agricoles. Avant la mise en culture de la totalité du champ, on fait un cadeau à cet arbre (« aféé elon », aféé : présent, elon : E. suaveolens), on plante sous cet arbre, sous forme d’offrandes, plusieurs pieds de la future culture (arachides, manioc, maïs…). Si les plantes se développent cela indique que l’arbre accepte le présent, la culture produira et l’agriculteur pourra cultiver son champ. Si le présent n’est pas accepté (les plantes ne se développent pas), l’agriculteur doit aller cultiver ailleurs et trouver un nouveau site pour son champ.

13D’autres espèces, comme Pachypodanthium barteri dont la couronne est très grande et le feuillage dense (elle projette un ombrage dense et très vaste dans le champ), sont indésirables car elles sont connues pour freiner, voire empêcher, la croissance des cultures.

Des arbres « orphelins », miroirs d’un peuple forestier

L’abattage, un acte guerrier

14Les arbres épargnés dans les champs sont appelés « ntolonboh ‘élé afup » (= orphelin ; arbre ; champ), « arbres orphelins dans les champs », par les Ntumu parce qu’ils ont été laissés seuls, ils ont perdu leurs « frères » lors du défrichement. La coupe des grands arbres, effectuée par les hommes seulement, est assimilée à une activité guerrière héroïque, physiquement difficile et dangereuse. « Quand un homme coupe la forêt, il est engagé dans une guerre », comme le disait Laburthe-Tolra (1981) au sujet des Beti (les Ntumu sont des Beti). L’abattage des arbres est considéré par les essarteurs comme l’activité à plus haut risque de l’agriculture forestière. Chez les Ntumu, les interdits sexuels et comportementaux habituellement reliés aux activités de chasse et de guerre sont également appliqués à l’abattage des grands arbres (que ce dernier s’effectue avec des haches ou des tronçonneuses).

15Au cours de « l’acte guerrier » d’abattage, certains arbres survivants restent « debout », comme le disent les Ntumu, dans les champs. Ceux-ci deviennent les orphelins de la forêt.

Un pacte avec la forêt

16Comme les orphelins de la société ntumu, les arbres orphelins ont un devoir « social » très particulier qui consiste à recréer la vie. Chez les Ntumu, les orphelins humains quittent la maison familiale et construisent ailleurs leur propre village. Dans la société beti, de nouvelles lignées ont été créées de cette manière (Laburthe-Tolra, 1981), ce qui correspondait à la volonté et à l’importance de la conquête des terres forestières pour les Beti, mais aussi à une stratégie d’émigration. De même, les arbres orphelins dans les champs sont considérés comme ceux qui contribueront à la régénération des forêts. D’ailleurs, ils perdent leur statut d’orphelin lorsque de nouveaux arbres se régénèrent autour d’eux pendant la période de jachère.

17La guerre métaphorique entre les humains et la forêt, symbolisée à la fois par l’abattage et la préservation de certains arbres, manifeste une stratégie double. La première consiste à défricher la forêt et à gagner une « lutte » contre elle, action dont on peut être fier. La seconde est de laisser la forêt gagner la reconquête de la terre et d’accepter la bataille perdue. Ce type de pacte passé avec la forêt permet à l’agriculteur de retourner dans ses jachères pour cultiver une nouvelle fois, et ainsi de limiter la surexploitation du milieu.

Les arbres orphelins : porteurs et marqueurs de droits

18En Afrique centrale, les sociétés d’agriculteurs plantent habituellement des arbres ou utilisent des arbres existants pour indiquer les limites d’un territoire et marquer la propriété foncière familiale ou individuelle. C’est particulièrement le cas de certaines espèces d’arbres rares et imposantes, telles Baillonella toxisperma (Sapotaceae) ou Guibourtia tessmannii (Caesalpiniaceae). De nombreux arbres orphelins dans les champs servent ainsi à indiquer les limites et la propriété terrienne d’un individu ou d’un lignage. Ils serviront aussi de marqueurs lorsqu’un agriculteur reviendra pour défricher une vieille jachère si les limites de la propriété ne sont plus visuellement évidentes ou si un litige avec une autre personne intervient.

19Tous les arbres épargnés pendant le défrichement des terres appartiennent au premier arrivant, le premier défricheur (droit de la hache). Toute utilisation de ces arbres est réservée à la famille du propriétaire du champ, mais les arbres peuvent être vendus ou prêtés pour une période donnée, après négociation des termes de ce prêt. Dans ce cas, la compensation, soit monétaire, soit en nature, est fixée et exigée par le propriétaire.

Les arbres orphelins comme symboles sociaux

20Pour comprendre pourquoi les Ntumu sont si protecteurs vis-à-vis des arbres, il est important d’examiner leur système de pensée, ancré dans leur culture, et les représentations symboliques associées aux arbres. Les techniques et les conceptions du monde se lisent dans des représentations collectives et sont ancrées dans un système idéologique et symbolique particulier. Dans la société ntumu, comme dans d’autres sociétés d’Afrique centrale, il n’y a pas d’autorité centrale. Le pouvoir appartient collectivement aux anciens du lignage. Ainsi, le système de valeurs attribue une valeur particulière à l’âge. Être vieux, c’est être sacré. On croit que les anciens ont le pouvoir d’être en contact avec l’au-delà. Après leur mort, le respect dû aux personnes âgées se prolonge dans le culte des ancêtres (Colleyn, 1988). Dans ces sociétés, les vieux arbres peuvent être respectés, à l’image des personnes âgées. Pendant l’abattage et le brûlis des champs, ce sont finalement presque tous les vieux arbres qui sont épargnés. Seuls les arbres spécifiquement indésirables sont parfois détruits. La densité des grands – et donc vieux – arbres dans la forêt naturelle est faible, de sorte que le défrichement de la forêt correspond à la coupe des couches d’arbres moyens et petits. Cela permet à la lumière nécessaire à la croissance des cultures d’atteindre le niveau du sol sans que l’on coupe les vieux arbres, les plus respectés. Chez les Ntumu, de nombreuses correspondances symboliques existent entre les caractéristiques des personnes (telles que la sexualité) et les caractéristiques des arbres. Il est donc important d’examiner les fonctions symboliques et religieuses des arbres. Les exemples suivants s’avèrent très parlants.

21L’écorce de Milicia excelsa (Moraceae plus connue sous le nom d’Iroko), riche en fibres, était utilisée pour préparer, avec une technique de battage, un tissu d’écorce, fabriqué et porté par les hommes. L’écorce de cet arbre est importante dans le symbolisme ancestral des Beti (Laburthe-Tolra, 1981), y compris les Ntumu. Cette espèce est un très grand arbre, majestueux, avec un tronc rectiligne, de couleur claire ; il produit un latex blanc laiteux, symboliquement associé au sperme et donc à la fertilité. Les fibres de l’écorce portée en guise de pagne étaient en contact permanent avec les organes sexuels des hommes afin de transmettre au peuple les caractéristiques de l’arbre et de recevoir l’influence bénéfique des ancêtres pour une bonne fertilité et une grande vigueur sexuelle (Laburthe-Tolra, 1981).

22Canarium schweinfurthii (Burseraceae) est une autre espèce d’une grande importance sociale. La résine produite par cette espèce (otou // C. schweinfurthii) est utilisée par les Ntumu pour allumer et entretenir le feu dans les maisons, dans les champs et dans les campements forestiers lors des expéditions de chasse et de pêche car elle a le pouvoir d’éloigner les esprits maléfiques. Les aspects symboliques de cette résine permettent de comprendre pourquoi il est inconcevable de couper un arbre aussi utile et protecteur. On frotte la suie de la résine otou sur les scarifications cutanées volontaires afin de produire des décorations bleues semblables à des tatouages protecteurs. Au début du xxi^e siècle, cette pratique est encore très répandue chez les populations ntumu dans la vallée du Ntem. Ces tatouages sont toujours effectués lors de la circoncision des garçons, pour les rendre sexuellement attirants et pour montrer le pouvoir et la force (voire le courage) de celui qui les porte. Les tatouages sont nécessaires pour que le garçon obtienne la reconnaissance de sa famille, pour attirer l’amour des autres humains et pour le protéger en effrayant les êtres et les esprits malveillants (Laburthe-Tolra, 1981). La résine de cet arbre était autrefois brûlée lors des rituels pour produire un encens considéré comme doux pour les ancêtres, afin de s’attirer des faveurs. Elle était également utilisée pour alimenter les lampes lors des rituels. Un chef de famille pouvait brûler l’otou lorsqu’il rencontrait des ennuis parce que l’otou avait le pouvoir de chasser les sorcières. La protection des jeunes garçons avec cette résine était nécessaire lors des séances de tatouage.

23On peut prêter au Ceiba pentandra (Bombacaceae plus connue sous le nom de fromager) les mêmes connotations sexuelles qu’au Chlorophora excelsa, en raison de son tronc majestueux érigé. Le nom local ntumu de cette espèce, dum, évoque la gloire et la célébrité (duma // littéralement « gloire et célébrité ») (Laburthe-Tolra, 1981). La base de cet arbre, généralement entourée de contreforts massifs et d’épines, servait de sépulture pour conférer aux ancêtres ses propriétés : gloire, puissance et donc respect. Certains auteurs ont également observé que les arbres décris comme étant sacrés sont ceux qui avaient poussé dans un sol où des restes humains avaient été enterrés.

24Enfin, le cas de Triplochiton scleroxylon (Sterculiaceae), ou ayous, est intéressant, car il montre la correspondance entre les domaines de la nature et de la culture, et un lien établi avec les caractéristiques psychologiques des humains. L’un des noms locaux ntumu (et beti) de cet arbre est edjidjin, ce qui signifie que l’arbre possède un bel et doux ombrage, considéré comme le meilleur pour les plantes cultivées. Cela est dû à la forme et à la hauteur de la couronne de cette espèce, large, haute et peu dense. Ce terme est également utilisé pour désigner le caractère d’une bonne personne, en particulier quelqu’un de calme et de digne qui ne crée pas de problèmes aux autres.

25Plus que des arbres utiles, les orphelins de la forêt constituent une forme de prolongement de la société ntumu (tant dans la relation de celle-ci à l’environnement que dans ses relations sociales). Ces arbres orphelins possèdent des caractéristiques – voire un caractère – humanisées (dignité, noblesse), qui montrent à la fois une intimité profonde entre cette société et la forêt et l’immense savoir de cette dernière sur la nature qui l’entoure.