Version classiqueVersion mobile

La dengue dans les départements français d’Amérique

 | 
Raymond Corriveau
, 
Bernard Philippon
, 
André Yébakima

Seconde partie. Chapitres analytiques

Chapitre 2 : Méthodes d’évaluation des densités de populations d’Aedes aegypti

Jean-Pierre Hervé

Texte intégral

Préalable

1Sur le plan épidémiologique, la circulation de la dengue dans les DFA est le fait d’une transmission entre l’homme et le vecteur inter-humain Aedes aegypti On peut notamment craindre l’apparition d’une épidémie si les deux conditions suivantes sont réunies (Gayral, Cavier, 1971) : (i) un nombre suffisant d’hôtes vertébrés potentiels et (ii) un nombre suffisant de moustiques vecteurs

2En la matière, la principale difficulté est de déterminer la densité de moustiques à partir de laquelle le risque épidémique existe, notamment à cause de l’hétérogénéité génétique des différentes populations d’Ae. aegypti, dont la compétence vectorielle et la biologie varient en fonction des facteurs abiotiques et virologiques

3Tout modèle prédictif destiné à évaluer le risque épidémique de la dengue doit intégrer le facteur « densité agressive » du vecteur Cette densité peut être mesurée soit directement en estimant le nombre de femelles d’Ae. aegypti qui viennent piquer l’homme, soit indirectement par une série de méthodes fondées, entre autres, sur l’étude des populations pré-imaginales

Évaluation de la densité d’Aedes aegypti à partir des populations d’adultes

Mesure de la fraction agressive de la population d’Ae. Aegypti

4Cela consiste à évaluer le nombre de femelles d’Aedes aegypti qui sont activement à la recherche d’un hôte pour s’alimenter

Mesure directe de la population agressive

Captures sur homme

5L’homme sert à la fois d’appât et de récolteur de moustiques (Kerr, 1933) Pour ce faire, il se tient le plus souvent assis et immobile en attendant que les femelles de moustiques en quête de nourriture viennent se poser sur lui, généralement sur une de ses jambes qu’il a pris soin de découvrir (Kumm, Novis, 1938) Ae. aegypti est capturé soit directement dans un tube à hémolyse, soit au moyen d’un aspirateur à bouche ou d’un petit filet, avant qu’il ait le temps de s’alimenter L’efficacité de cette méthode de capture est fonction, bien évidemment de l’agilité du captureur, mais aussi de son attractivité pour le moustique, qui varie énormément d’un individu à l’autre (Khan et al., 1965 ; Khan, et al., 1971 ; Schreck, et al., 1990) Ce biais individuel est contourné par l’utilisation d’un grand nombre de captureurs (Haddow, 1954) Pour tenir compte des fractions endophages et exophages de la population vectrice, on procède à ces captures simultanément à l’intérieur et à l’extérieur des habitations

6La densité agressive s’évalue sur 24 heures En fait, elle peut être estimée par extrapolation des résultats obtenus aux heures où Ae. aegypti est le plus abondant (Corbet, Smith, 1974) Les captures peuvent, dans ce cas, avoir lieu lors de la période d’agressivité maximale des femelles Celles-ci sont susceptibles de piquer pratiquement à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit (Barrera et al., 1992 ; Diarrassouba, Dossou-Yovo, 1997) Elles restent cependant, sur l’ensemble de leur zone de répartition, essentiellement diurnes (Rodhain 1996), aussi bien en Asie (Atmosoedjono et al., 1972 ; Nelson et al., 1978 ; Pandian, Dwarakanath, 1992 ; Thavara et al., 2001) qu’en Amérique du Sud (Chadee, Martinez, 2000 ; Tinker, Olano, 1993) ou en Afrique (Bang et al., 1979 ; Rickenbach et al., 1971) Généralement, les femelles sont particulièrement agressives en fin d’après-midi et au crépuscule (Bertram et al., 1958 ; Boorman, 1960 ; Hervy, 1976 ; Kerr, 1933 ; Thomas, 1960) C’est donc plutôt dans la seconde partie de la journée qu’il est le plus souvent opportun de réaliser ce type de captures

7La capture sur homme est, en principe, le seul moyen de mesurer avec exactitude le contact homme-vecteur et donc, théoriquement, d’apporter les données indispensables à une modélisation du « risque dengue » Cependant, pour qu’une telle méthode soit fiable en tant que véritable soutien à la surveillance entomologique, il convient de multiplier les points de capture, ce qui implique un surcoût financier important En outre, la possibilité de transmission du virus à l’homme existe, notamment en période épidémique ou pré-épidémique… Si l’utilisation des « captures sur homme » est donc à proscrire en routine dans un programme de surveillance, ce type de capture ne s’impose pas moins dans le cadre des programmes de recherche qui devront être conduits dans les DFA, notamment ceux destinés à étalonner les méthodes de substitution qui seront utilisées

Piège à appât humain

8Il s’agit d’éviter tout contact entre le moustique et l’homme qui lui sert d’appât Ce dernier prend place sous une moustiquaire de petite taille qui le protège des piqûres Homme et petite moustiquaire sont ensuite recouverts par une moustiquaire beaucoup plus grande (ou par toute autre enceinte) qui dispose d’une entrée par laquelle les moustiques peuvent pénétrer mais dont ils sont dans l’impossibilité de sortir (Manalang, 1931) Cette méthode s’est révélée très efficace pour les anophèles mais beaucoup moins pour les Aedes (Bertram, McGregor, 1956 ; Colless, 1959 ; Hamon, 1964 ; Reid, 1961 ; Service, 1963 ; Wharton, 1953 ) En outre, il n’a pas été possible d’établir de lien entre la composition des populations d’Aedes prises sous moustiquaire et celles capturées conjointement sur homme, même si le rendement en Ae. aegypti sous moustiquaire-piège est parfois supérieur à celui des autres méthodes de capture (Bown, Bang, 1980)

9Cette méthode a essentiellement été utilisée pour des moustiques dont l’activité est nocturne, donc très peu pour Ae. aegypti Elle paraît cependant intéressante, mais nécessiterait un travail de mise au point avant de pouvoir être utilisée en routine Celui-ci pourrait être conduit en Martinique ou à Cayenne

Piège à appât animal

10D’un point de vue théorique, substituer à l’homme un appât animal présente un énorme avantage, car il s’agit toujours d’attirer la fraction agressive de la population de moustiques, sans toutefois exposer l’homme aux risques dus aux piqûres Il existe donc toute une série de pièges basés sur ce principe Ceux-ci portent le plus souvent le nom de leur concepteur Forme et taille sont adaptées à l’appât utilisé Les pièges à ruminants (bovins, moutons) n’ont jamais permis la capture en nombre important d’Aedes du sous-genre Stegomyia (Forattini et al., 1981 ; Hribar, Gerhard, 1986 ; Hudson, 1983 ; Kay, Bulfin, 1977 ; Mitchell et al., 1985 ; Mpofu, Masendu, 1986 ; Trapido, Aitken, 1953 ; Wright, DeFoliart, 1970) Les résultats obtenus avec les petits mammifères (pour l’essentiel des rongeurs), les oiseaux ou les reptiles ne sont pas meilleurs (Aitken et al., 1968 ; de Freitas et al., 1966 ; Dégallier et al., 1983 ; Emord, Morris, 1982 ; Hibler, Olsen, 1965 ; Jupp, 1978 ; Kimsey, Brittnacher, 1985 ; Labuda, Nosek, 1978 ; Lumsden, 1958 ; Minter, 1961 ; Service, 1971 ; Tikasingh, Davies, 1972)

11Il est évident qu’Ae. aegypti est une espèce très fortement anthropophile Lorsque les moustiques proviennent de l’abord immédiat des habitations, l’analyse des repas sanguins démontre en effet que la quasi-totalité d’entre eux se sont gorgés sur l’homme (Tinker, Olano, 1993) Ce n’est cependant pas toujours le cas (Gouck, 1970) et cette espèce est signalée comme piquant les rongeurs dans des proportions qui ne dépassent que rarement les 30 % (Kline, 1998 ; Mukwaya, 1974 ; Posey et al., 1998), ou les oiseaux (Davis, Philip, 1931) ou encore certains gros mammifères tels que des bovins (Service, 1964)

12En fait, le faible rendement en Ae. aegypti de ce type de capture est peut-être simplement dû au fait que les pièges n’ont jamais été utilisés spécifiquement pour cette espèce (pièges disposés dans des endroits et à des heures peu favorables)

13Dans le cas particulier des DFA, les populations d’Ae. aegypti sont toutes domestiques ou péridomestiques et sont très largement anthropophiles En Martinique, elles se gorgent cependant facilement sur poulet en élevage Il ne faut donc pas exclure la possibilité d’utiliser cette forme de piégeage, sous réserve là aussi d’une mise au point en laboratoire

Pièges à attractifs chimiques

14Dans ce type de piège, on remplace l’appât par des substances chimiques susceptibles d’attirer les femelles affamées, lorsqu’elles sont en mouvement à la recherche d’un hôte Le gaz carbonique CO2 a été abondamment utilisé car il est considéré, souvent à juste titre, comme attractif pour les moustiques (Kline et al., 1990 ; McIver, McElligot, 1989) Diverses substances chimiques ont également été testées (Bernier et al., 1999, 2000 ; Canyon, Hii, 1997 ; Kline, 1998 ) sur Ae. Aegypti

15Dans la plupart des cas, un petit ventilateur, qui fonctionne avec des piles, empêche la fuite du moustique Les attractifs, et plus particulièrement le CO2, sont souvent utilisés en complément de pièges lumineux (Sudia, Chamberlain, 1962)

16Ces procédés ne se sont jamais concrétisés par la constitution d’un piège vraiment efficace pour la capture des femelles d’Ae. Aegypti

Utilisation de pièges faisant appel à des attractifs visuels

17Ces pièges concernent les femelles en déplacement, donc avant tout celles qui sont à la recherche de nourriture Ils sont cependant susceptibles d’attirer également les femelles en quête d’un abri pour se reposer ou, dans une moindre mesure certainement, d’un gîte de ponte

Pièges lumineux

18De nombreux moustiques sont attirés par la lumière, d’où la conception de multiples pièges lumineux Le piège CDC Light-trap (Sudia, Chamberlain, 1962) est certainement le plus utilisé d’entre eux Il présente le gros avantage d’être démontable et facilement transportable Son faible encombrement permet de l’installer sans problème à l’intérieur et à l’extérieur des habitations Il est bien sûr essentiellement destiné à la capture de moustiques nocturnes et, par conséquent, a été abondamment utilisé pour la capture des vecteurs du paludisme Il permet la capture d’Ae. aegypti lorsque celui-ci est partiellement nocturne ou crépusculaire (Odetoyinbo, 1969) Cependant les auteurs qui l’ont testé spécifiquement pour cette espèce font tous état d’un très faible rendement (Atmosoedjono et al., 1973 ; Mboera et al., 2000 ; Valder et al., 1971 ; Vargas, Prusak, 1994 ) La modification du spectre lumineux avec utilisation de lumière UV (Service, 1970), ou encore de lumière chimique (Service, Highton, 1980), n’améliore en rien les captures de cette espèce

Piège à attractif visuel utilisé en extérieur

19Les femelles d’Ae. aegypti marquent une nette préférence pour les objets de couleur sombre plutôt que pour ceux de couleur claire Elles sont également attirées par les surfaces brillantes au détriment des surfaces ternes (Peterson, Brown, 1951 ; Sippell, Brown, 1953).

20Ce principe a permis la mise au point d’un piège destiné plus particulièrement à la capture des femelles d’Ae. aegypti (Fay, 1968 ; Fay, Prince, 1970) Ce piège, couramment appelé piège « Prince- Fay », donne toujours d’excellents résultats lors de captures réalisées en extérieur (Bond et al., 1970) Il s’est, en toutes circonstances, montré supérieur aux autres techniques de piégeage auxquelles il a été comparé, et, à chaque fois avec un très bon rendement (Brody, 1979 ; Canyon, Hii, 1997 ; Jensen et al., 1994 )

21Le piège « Prince-Fay » est également efficace pour la capture d’Ae. albopictus (Fay, Prince, 1970)

22Cette méthode devra être testée et utilisée si son rendement se révèle efficace dans les conditions des DFA Elle ne concerne que la fraction exophile de la population, ce qui limite son usage Il paraît de toute façon indispensable de procéder à des études préalables avant d’envisager son utilisation sur le terrain

Pièges à attractif visuel utilisés à l’intérieur des habitations

23Basé sur le même principe, un autre piège s’adresse à la fraction endophile de la population Il utilise en outre la propension des adultes d’Ae. aegypti, lorsqu’ils recherchent un lieu de repos dans les habitations, à se réfugier dans les coins sombres

24Il est constitué de boîtes en Plexiglas de petites dimensions, peintes en blanc à l’extérieur, et en noir ou bleu à l’intérieur On y ajoute un récipient contenant de l’eau (Yasuno, Rajagopalan, 1977) Ce type de piège s’est montré efficace à Trinidad (Nathan, 1981) et en Thaïlande (Edman et al., 1997 ; Kittayapong et al., 1997) Les femelles d’Ae. aegypti prises dans les pièges représentent entre 30 et 60 % de la faune résiduelle des maisons dans lesquelles le système a été testé

Mesure de la fraction de la population adulte au repos

25La plupart des techniques de capture concernent les femelles de moustiques en activité, alors que celles-ci passent beaucoup plus de temps au repos Dans les DFA, où Ae. aegypti est domestique et péri-domestique, les femelles s’éloignent très peu des habitations On peut donc raisonnablement envisager ce type de capture

Récolte de la faune résiduelle endophile

26Le succès que peut rencontrer ce type de récolte dépend du taux d’endophilie Celui-ci est souvent difficile à estimer et varie selon les régions biogéographiques ou les localités D’une façon générale, la tendance à l’endophilie et/ou à l’endophagie est élevée (supérieure à 80 %) dans la région néotropicale (Barrera et al., 1992 ; de Barata et al., 2001 ; Gonzalez et al., 1984 ; Perich et al., 2000 ; Scott et al., 2000 ; Thavara et al., 2001) En Afrique, en revanche, cette tendance peut s’inverser dans certains cas (Mukwaya, 1974)

27Les moyens mis en œuvre pour la récolte de la faune culicidienne résiduelle à l’intérieur des habitations sont variés Ils font appel à la récolte à vue au moyen de tube à hémolyse, d’aspirateur à bouche ou à pile, mais aussi à la pulvérisation d’insecticides avec récolte des moustiques sur un drap Dans le cas d’Ae. aegypti, la méthode la plus rationnelle semble être l’utilisation d’un aspirateur de type « CDC backpack » (Clark et al., 1994)

28Cette technique a été utilisée en Guyane (Fouque, in Rapport annuel d’activité du Laboratoire d’entomologie médicale de l’institut Pasteur de la Guyane, 1997), à Porto Rico et en Thaïlande (Scott et al., 2000) ainsi qu’au Brésil (de Barata et al., 2001) En Guyane, elle a permis de suivre les fluctuations de la densité des populations d’Ae. aegypti, dans un certain nombre d’habitations sélectionnées Aucune relation n’a d’ailleurs pu être mise en évidence entre les densités ainsi observées et le nombre de cas de dengue Cette méthode est cependant lourde et difficile à mettre en œuvre Elle n’est donc pas à utiliser en routine dans un système de surveillance

Mesure de la fraction exophile de la population

29La récolte de la fraction exophile fait appel soit à la récolte au filet, soit à l’utilisation d’un aspirateur de type « CDC backpack » Hélas, ces récoltes in natura prennent toujours beaucoup de temps et ne donnent généralement que peu de résultats

Estimation de la densité fondée sur les stades pré-imaginaux

30Les gîtes larvaires d’Ae. aegypti sont essentiellement domestiques et péri-domestiques Leur recensement est assez facile Une attention particulière, et relativement ancienne, a donc été donnée à la surveillance des populations pré-imaginales de ce moustique Celle-ci occupe aujourd’hui une place importante à la fois dans les programmes de surveillance de la dengue (Alves, da Sylva, 2001 ; Rodriguez et al., 2001 ; Thavara et al., 2001) et dans le contrôle de l’efficacité des programmes de lutte contre son vecteur (Cardoso et al., 1996 ; Chiaravalloti et al., 1999 ; Wang et al., 2000).

Échantillonnage des populations d’œufs

31Les oeufs peuvent être récoltés directement dans leurs gîtes naturels ou à partir de gîtes artificiels mis en place pour attirer les femelles à la recherche d’un lieu de ponte

Récolte des œufs à partir des gîtes de ponte naturels

32La récolte directe des œufs dans leurs gîtes naturels tient plutôt ici de l’anecdote Dans le cas d’Ae. aegypti, les débris secs ou humides sont récoltés à l’intérieur de trous d’arbre (Buxton, Breland, 1952 ; Dunn, 1926 ; Trpis, 1972), de trous de rochers (Trpis et al., 1971) ou de tout autre type de récipients plus ou moins lié à l’habitat (Lambrecht, Peterson, 1977) On utilise généralement un instrument métallique (type cuillère) pour racler les parois des gîtes (Arnell, Nielsen, 1967 ; Dunn, 1926 ) L’identification a lieu généralement à partir des larves, après mise en eau du matériel récolté

Gîtes de ponte artificiels – Pondoirs pièges

33Les premiers « pondoirs pièges » destinés à récolter les œufs de moustiques « de trous d’arbre » ont été confectionnés à partir de tiges de bambous sectionnées (McClelland, 1956) La mise au point d’un pondoir piège spécifique pour la récolte des œufs d’Ae. aegypti date de 1964 (Schliessmann, 1964) Ce pondoir dit « de type CDC » est constitué d’un récipient en verre noir (afin de rappeler les gîtes naturels), dans lequel on ajoute de l’eau Un support rugueux, sur lequel les femelles déposent leurs œufs, est disposé à l’intérieur Ce dernier peut être de nature variable (Jakob et al., 1970 ; Reiter et al., 1986 ; Rodriguez et al., 2000)

34Afin de remplacer le verre (cher, lourd et cassable), des récipients en plastique ou en métal ont été testés, et ce avec succès (Chadee et al., 1995 ; Kloter et al., 1983) Une amélioration notoire du rendement des pondoirs a été apportée en remplaçant l’eau par une infusion à base de plantes. Il est recommandé de relever les pondoirs pièges fréquemment (tous les sept jours) pour éviter l’action des prédateurs (Frank, Lynn, 1982)

35Les pondoirs pièges sont souvent utilisés en routine pour la surveillance d’Ae. aegypti et d’Ae. albopictus (Chadee, Corbet, 1987 ; Evans, Beviers, 1969 ; Fay, Eliason, 1966 ; Freier, Francy, 1991 ; Jakob, Bevier, 1969a, 1969b, Jakob et al., 1970 ; Subra, Mouchet, 1984 ; Thaggard, Eliason, 1969) Les très nombreuses études de terrain ont montré que cette méthode est très sensible et qu’il est possible, grâce à elle, de détecter de très faibles densités d’Ae. aegypti (Bang et al., 1979 ; Cardoso et al., 1996 ; Carroll 1979 ; Goettel et al., 1980 ; Junin et al., 1995 ; Marques et al., 1993 ; Mogi et al., 1990 ; Rawlins et al., 1998) Elle ne permet malheureusement pas de suivre les fluctuations de densité de cette espèce (Kaul, Geevarghese, 1979 ; Marquetti et al., 2000) Les résultats obtenus en Guyane (institut Pasteur de la Guyane, Rapport d’activité 1994) et en Martinique (Étienne, 2001) démontrent qu’une femelle d’Ae. aegypti dépose sa ponte en plusieurs fois (donc dans plusieurs gîtes) durant une période qui peut dépasser quatre jours (Reiter et al., 1995)

36Les pondoirs pièges, associés à de la glu ou encore à des insecticides, ont également été utilisés pour tuer les femelles lorsque celles-ci sont attirées pour pondre (Pawanchee et al., 1998, Vartak et al., 1995)

Échantillonnage des populations larvaires et nymphales

37Cet échantillonnage s’appuie principalement sur l’évaluation du nombre de gîtes contenant des larves d’Ae. aegypti Dans une enquête standard, la totalité des gîtes positifs, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des habitations, est comptabilisée Lorsque la localité est petite, toutes les maisons sont visitées Dans le cas où ce n’est pas possible, le choix des quartiers puis des habitations doit être raisonné (Moore et al., 1990) Il doit notamment tenir compte de la diversité de l’habitat et de celle des populations qui y résident (Chambers et al., 1986 ; Tinker, 1967)

38Dans le cadre des programmes de surveillance, on utilise classiquement trois indices (World Health Organization, 1972) :

  • L’indice habitation (House Index) : pourcentage de maisons (dépendances incluses), dans lesquelles a été rencontré au moins un récipient contenant des larves d’Ae. aegypti, par rapport au nombre total de maisons visitées

  • L’indice récipient (Container Index) : pourcentage de gîtes positifs en Ae. aegypti par rapport au nombre de gîtes en eau

  • L’indice de Breteau (Breteau Index) : nombre de gîtes positifs pour cent maisons visitées

39Dans un souci d’harmonisation et dans le but de cartographier les zones à risque de fièvre jaune, l’OMS a fait correspondre les valeurs de ces indices au moyen d’une échelle de densité qui varie entre 1 et 9 (World Health Organization, 1973) Il apparaît malgré tout qu’il n’est pas toujours possible de corréler ces indices entre eux (Bang et al., 1981 ; Tinker, 1967)

40En raison de ces difficultés, d’autres indices ont été proposés, tel l’« indice de densité larvaire » qui est égal au nombre moyen de larves d’Ae. aegypti par maison (Chan et al., 1971), ou encore l’« indice Stegomyia », égal quant à lui au nombre de récipients positifs en larves d’Ae. aegypti pour 1 000 personnes (Bang et al., 1981) Ceux-ci sont peu ou pas utilisés, car ils n’apportent que peu d’informations nouvelles.

41En fait, la densité d’Ae aegypti, estimée au moyen de captures sur homme, diffère généralement de façon significative de celles calculées au moyen des différents indices larvaires (Tidwell et al., 1990 ; Tun-Lin et al., 1996), même si, bien évidemment, toutes ces données ont tendance à varier dans le même sens Au cours de certaines épidémies de dengue, il a été noté que la transmission du virus était plus élevée à proximité des habitations où les valeurs de l’indice de Breteau étaient les plus faibles (Sulaiman et al., 1996), ce qui confirme que cet indice, pourtant de loin le plus utilisé dans les programmes de surveillance, ne reflète pas toujours le risque de transmission

42Cela est notamment dû au fait que le calcul des indices stégomyiens ne tient pas compte de la production larvaire des gîtes (Surtees, 1959 ; Yébakima, 1996) Le comptage exhaustif des stades préimaginaux (Subra, 1983), et même un comptage limité aux seules nymphes (Focks, Chadee, 1997 ; Tidwell et al., 1990 ), donnent, quant à eux, une idée précise de la densité des populations d’Ae. aegypti mais ils présentent l’inconvénient majeur d’être gros consommateurs de temps et de personnel.

43En Martinique, les différents types de gîtes ont été regroupés en catégories en fonction de leur productivité Chaque catégorie est affectée d’un coefficient qui permet le calcul, à partir de l’indice de Breteau, d’un indice pondéré (Yébakima, 1996).

44Les indices stégomyiens classiques donnent des informations sur le risque épidémique de la dengue Ils ne permettent cependant pas de l’estimer avec précision parce qu’ils ne traduisent pas fidèlement la densité du vecteur Dans le cadre d’un programme de surveillance de la dengue, l’utilisation en routine d’un « indice nymphal » paraît difficile à cause, essentiellement, du surcoût en temps et en personnel qu’il entraînerait L’utilisation de l’indice pondéré utilisé en Martinique paraît être la solution la mieux adaptée sous réserve que cet indice soit étalonné à la fois avec les données disponibles (notamment celles des précédentes épidémies) et au moyen d’études qui devront être conduites en Martinique et en Guyane

Conclusion

45La densité minimale d’Ae. aegypti nécessaire pour la transmission de la dengue n’a jamais pu être établie, ce qui rend difficile l’estimation d’un seuil d’alerte Une des difficultés de la surveillance entomologique tient en fait à la nature de son vecteur Son anthropophilie très marquée empêche en effet l’utilisation, pour sa capture, de pièges à appâts animaux tandis que son activité diurne limite l’efficacité des pièges lumineux Autrement dit, les outils de surveillance de la population des femelles adultes sont insuffisamment efficaces On leur substitue donc des outils permettant d’évaluer la population pré-imaginale Seul l’indice de Breteau, modifié Yébakima, est actuellement opérationnel et doit être promu partout On peut également envisager l’utilisation d’un indice nymphal, sous réserve d’une mise au point de la méthode, et de sa standardisation, afin de la rendre applicable sur le terrain.

46L’évalution d’un risque de transmission à partir des populations larvaires pour un moustique est en soi cependant loin d’être satisfaisante et la recherche d’outils ayant une meilleure valeur prédictive (s’adressant aux populations de femelles) doit être préconisée

Bibliographie

Références bibliographiques

Aitken T H G., Worth C B., Jonkers A H., Tikasingh E S., Downs W G., 1968 - Arbovirus studies in Bush Bush forest, Trinidad, W.I., september 1959-december 1964 II Field program and techniques American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 17 (2) : 237-252.

Alves M C G P., da Sylva N N., 2001 - Simplifying the sampling method for evaluating the larval density of Aedes aegypti in Brazil Revista de Saude Publica, 35 (5) : 467-473.

Arnell J H., Nielsen L T., 1967 - Notes on the distribution and biology of tree hole mosquitoes in Utah Proc Utah Mosq Abatement Ass., 20 : 28-29.

Atmosoedjono S., Van Peenen P F D., Joseph S W., Saroso J S., See R., 1973 - Observations on possible Culex arbovirus vectors in Djakarta, Indonesia Southeast Asian Journal of Tropical Medicine and Public Health, 4 (1) : 108-112.

Atmosoedjono S., Van Peenen P F D., See R., Saroso J S., 1972 - Man-biting activity of Aedes aegypti in Djakarta, Indonesia Mosquito News, 3 (3) : 467-469.

Bang Y H., Bown D N., Onwubiko A O., 1981 - Prevalence of larvae of potential yellow fever vectors in domestic water containers in south-east Nigeria Bulletin of the World Health Organization, 59 (1) : 107-114.

Bang Y H., Bown D N., Onwubiko A O., Lambrecht F L., 1979 - Prevalence of potentiel vectors of yellow fever in the vicinity of Enugu, Nigeria Cahier Orstom, série entomologie médicale et parasitologie, 17 : 139-147.

Barrera R., Avila J., Valenzuela G., 1992 - Ciclo de actividad de picada de Aedes aegypti y otros culicidos en Piritu y Clarines, estado Anzoategui Boletin de la Direccion de Malariologia y Saneamiento Ambiental, 32 (1-4) : 1-9.

Bernier U R., Booth M M., Yost R A., 1999 - Analysis of human skin emanations by gas chromatography/mass spectrometry 1 Thermal desorption of attractants for the yellow fever mosquito (Aedes aegypti) from handled glass beads Analytical Chemistry, 71 (1) : 1-7.

Bernier U R., Kline D L., Barnard D R., Schreck C E., Yost R A., 2000 - Analysis of human skin emanations by gas chromatography/mass spectrometry 2 Identification of volatile compounds that are candidate attractants for the yellow fever mosquito (Aedes aegypti) Analytical Chemistry, 72 (4) : 747-756.

Bertram D S., McGregor I A., 1956 - Catches in Gambia, West Africa, of Anopheles gambiae Giles and An gambiae var melas Theobald in entrance traps of a portable wooden hut, with special reference to the effect of wind direction Bulletin of Entomological Research, 47 : 669- 681.

Bertram D S., McGregor I A., McFadzean J A M., 1958 - Mosquitoes of the colony and the protectorate of the Gambia Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 52 : 135-151.

Bond H A., Craig G B., Fay R W., 1970 - Field mating and movement of Aedes aegypti Mosquito News, 30 : 393-402.

Boorman J P T., 1960 - Studies on the biting habits of the mosquito Aedes (Stegomyia) aegypti Linn, in a West African village West African Medical Journal, 9 : 111-112.

Bown D N., Bang Y H., 1980 - Ecological studies on Aedes simpsoni (Diptera : Culicidae) in southeastern Nigeria Journal of medical Entomology, 17 : 367-374.

Brody M S., 1979 - Report on Aedes aegypti surveillance and control in New Orleans, Louisiana Newsletter on Dengue, Yellow Fever, and Aedes aegypti in the Americas, 8 (1) : 8-11.

Buxton J A., Breland O P., 1952 - Some species of mosquitoes reared from dry materials Mosquito News, 12 : 209-214.

Canyon D V., Hii J L., 1997 - Efficacy of Carbon Dioxide, 1-Octen-3-OL, and Lactic Acid in Modified Fay-Prince Traps as Compared to Man-Landing Catch of Aedes aegypti Journal of the American Mosquito Control Association, 13 (1) : 66-70.

Cardoso R P Jr., Scandar S A., de Mello N V., Ernandes S., Botti M V., Nascimento E M., 1996 - Deteccao de Aedes aegypti e Aedes albopictus, na zona urbana do municipio de Catanduva-SP, apos controle de epidemia de dengue Revista da Sociedade Brasileira de Medicina Tropical, 30 (1) : 37-40.

Carroll M K., 1979 - Methoprene briquets as an attractant for gravid Aedes aegypti (L.) Mosquito News, 39 (3) : 680-681.

Chadee D D., Corbet P S., 1987 - Seasonal incidence and dial patterns of oviposition in the field of the mosquito Aedes aegypti (L.) (Diptera : Culicidae) in Trinidad, West Indies : a preliminary study Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 81 (2) : 151-161.

Chadee D D., Corbet P S., Talbot H., 1995 - Proportions of eggs laid by Aedes aegypti on different substrates within an ovitrap in Trinidad, West Indies Medical and Veterinary Entomology, 9 (1) : 66-70.

Chadee D D., Lakhan A., Ramdath W R., Persad R C., 1993 - Oviposition response of Aedes aegypti mosquitoes to different concentrations of hay infusion in Trinidad, West Indies Journal of the American Mosquito Control Association, 9 (3) : 346-348.

Chadee D D., Martinez R., 2000 - Landing periodicity of Aedes aegypti with implications for dengue transmission in Trinidad, West Indies Journal of Vector Ecology, 25 (2) : 158-163.

Chambers D M., Young L F., Hill H S Jr., 1986 - Backyard mosquito larval habitat availability and use as influenced by census tract determined resident income levels Journal of the American Mosquito Control Association, 2 (4) : 539-544.

Chan Y C., Chan K L., Ho B C., 1971 - Aedes aegypti (L.) and Aedes albopictus (Skuse) in Singapore City 1 Distribution and density Bulletin of the World Health Organization, 44 (5) : 617-627.

Chiaravalloti N F., da Costa A I., Moura M S., Soares M R., Pereira F C., Battigaglia M., Aragao F J., 1999 - Avaliaçao de acoes municipais de combate a vetores da dengue na regiao de Sao Jose do Rio Preto, Sao Paulo, 1989 a 1995 Revista da Sociedade Brasileira de Medecina Tropical, 32 (4) : 357-362.

Clark G G., Seda H., Gubler D J., 1994 - Use of the “CDC backpack aspirator” for surveillance of Aedes aegypti in San Juan, Puerto Rico Journal of the American Mosquito Control Association, 10 (1) : 119-124.

Colless D H., 1959 - Notes on the culicine mosquitoes of Singapore VI Observations on catches made with baited and unbaited trap-nets Nature, London, 180 : 1496-1497.

Corbet P S., Smith S M., 1974 - Dial periodicities of landing of nulliparous and parous Aedes aegypti (L.) at Dar es Salaam, Tanzania (Diptera, Culicidae) Bulletin of Entomological Research, 64 : 111-121.

Davis N C., Philip C B., 1931 - The identification of the blood-meal in West African mosquitoes by means of the precipitin test A preliminary report The American Journal of Hygiene, 14 (1) : 130-141.

de Barata E A M F., da Costa A I P., Chiaravalloti N F., Glasser C M., Barata J M S., Natal D., 2001 - Populaçao de Aedes aegypti (I.) em area endemica de dengue, Sudeste do Brasil Revista de Saude Publica, 35 (3) : 237-242.

de Freitas E N., Shope R E., Toda A., 1966 - A blower trap for capturing mosquitoes Mosquito News, 26 : 373-377.

Dégallier N., Le Pont F., Claustre J., 1983 - Description d’un piège à moustique avec appât animal, utilisé en Guyane française Cahier Orstom, série entomologie médicale et parasitologie, 21 : 103-109.

Diarrassouba S., Dossou-Yovo J., 1997 - Rythme d’activité atypique chez Aedes aegypti en zone de savane sub-soudanienne de Côte d’Ivoire Bulletin de la Société de pathologie exotique, 90 (5) : 361-363.

Dunn L H., 1926 - Mosquitos bred from dry material taken from holes in trees Bulletin of Entomological Research, 17 (2) : 183-187.

Edman J., Kittayapong P., Linthicum K., Scott T., Pattamaporn K., 1997 - Attractant Resting Boxes for Rapid Collection and Surveillance of Aedes aegypti (L.) inside Houses Journal of the American Mosquito Control Association, 13 (1) : 24-27.

Emord D E., Morris C D., 1982 - A host-baited CDC trap Mosquito News, 42 : 220-224.

Étienne M., 2001 - Aspects entomologiques de la dengue en Martinique : approche de l’écologie imaginale d’Aedes aegypti dans un foyer d’endémie DEA de parasitologie, Université de Montpellier-II, 25 p.

Evans B R., Beviers G A., 1969 - Measurements of field populations of Aedes aegypti with the ovitrap in 1968 Mosquito News, 29 : 347-353.

Fay R W., 1968 - A trap based on visual responses of adult mosquitoes Mosquito News, 28 : 1-7.

Fay R W., Eliason D A., 1966 - A preferred oviposition site as a surveillance method for Aedes aegypti Mosquito News, 26 : 531-535.

Fay R W., Prince W H., 1970 - A modified visual trap for Aedes aegypti Mosquito News, 30 : 20- 23.

Focks D A., Chadee D D., 1997 - Pupal survey : an epidemiologically significant surveillance method for Aedes aegypti : an example using data from Trinidad American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 56 (2) : 159-167.

Forattini O P., de Castro Gomes A., Ferreira Santos J L., Galati E A B., Rabello E X., Natal D., 1981 - Observaçoes sobre atividade de mosquitos Culicidae em mata residual no Vale do Ribeira, Sao Paulo, Brasil Revista de Saude Publica, 15 : 557-586.

Frank J H., Lynn H C., 1982 - Standardizing oviposition traps for Aedes aegypti and Culex quinquefasciatus : time and medium J Fla Anti-Mosq Ass., 7 : 73-79.

Freier J E., Francy D B., 1991 - A duplex cone trap for the collection of adults Aedes albopictus Journal of the American Mosquito Control Association, 7 : 73-79.

Gayral P., Cavier R., 1971 - Données entomologiques et écologiques actuelles sur les vecteurs de la fièvre jaune en Afrique de l’Ouest Bulletin de la Société de pathologie exotique, 64 : 701-708.

Goettel M S., Toohey M K., Pillai J S., 1980 - The urban mosquitoes of Suva, Fiji : seasonal incidence and evaluation of environmental sanitation and ULV spraying for their control Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 83 (4) : 165-171.

Gonzalez O F., Mendoza J L., Rodriguez M C., Negrin E M., 1984 - Algunas observaciones sobre colectas de culicidos en las ESBECS para extranjeros en la Isla de la Juventud Estudio preliminar Revista Cubana de Medicina Tropical, 36 (1) : 59-62.

Gouck H K., 1970 - Host preferences of various strains of Aedes aegypti and Ae. simpsoni as determined by an olfactometer WHO/VBC, document multigraphié, 70.229 : 1-8.

Haddow A J., 1954 - Studies on the biting-habits of African mosquitoes An apparaisal of methods employed with special reference to twenty-four-hour catch Bulletin of Entomological Research, 45 : 199-242.

Hamon J., 1964 - Observations sur l’emploi des moustiquaires-pièges pour la capture semi-automatique des moustiques Bulletin de la Société de pathologie exotique, 57 (3) : 576-588.

Hervy J.-P., 1976 - Rythme nycthéméral d’activité d’Aedes aegypti L., dans une localité à haute densité stégomyienne de savane ouest-africaine Cahier Orstom, série entomologie médicale et parasitologie, 14 (2) : 155-172.

Hibler C P., Olsen O W., 1965 - A trap for haematophagous diptera Journal of Parasitology, 51 : 1010-1011.

Hribar L J., Gerhard R R., 1986 - Mosquitoes attacking dogs in Knox county, Tennessee Journal of the American Mosquito Control Association, 2 : 552-553.

Hudson J E., 1983 - Seasonal succession and relative abondance of mosquitoes attacking cattle in Central Alberta Mosquito News, 43 : 143-146.

Jakob W L., Bevier G A., 1969 - Application of ovitraps in the U.S Aedes aegypti eradication program Mosquito News, 29 : 55-62.

Jakob W L., Bevier G A., 1969 - Evaluation of ovitraps in the U.S Aedes aegypti eradication program Mosquito News, 29 : 650-653.

Jakob W L., Fay R W., Von Windeguth D L., Schoof H F., 1970 - Evaluation of materials for ovitrap paddles in Aedes aegypti surveillance J Econ Ent., 63 : 1013-1014.

Jensen T., Willis O R., Fukuda T., Barnard D R., 1994 - Comparison of bi-directional Fay, omni-directional, CDC, and duplex cone traps for sampling adult Aedes albopictus and Aedes aegypti in north Florida Journal of the American Mosquito Control Association, 10 (1) : 74-78.

Junin B., Grandinetti H., Marconi J M., Carcavallo R U., 1995 - Vigilancia del Aedes aegypti (L.) en la ciudad de Buenos Aires (Argentina) Entomologia y Vectores, 2 (4) : 71-75.

Jupp P G., 1978 - A trap to collect mosquitoes attracted to monkeys and baboons Mosquito News, 38 : 288-289.

Kaul H N., Geevarghese G., 1979 - A comparative study of ovitrap and single larvae survey methods for the surveillance of Aedes aegypti in Pune city Indian Journal of Medical Research, 69 : 71-74.

Kay B H., Bulfin E T., 1977 - Modifications of a livestock crush into a stable trap for mosquito collection Journal of Medical Entomology, 13 : 515-516.

Kerr J A., 1933 - Studies on the abundance, distribution and feeding habits of some West African mosquitos Bulletin of Entomological Research, 24 : 493-510.

Khan A A., Maibach H I., Strauss W G., 1971, A quantitative study of variation in mosquito response and host attractiveness Journal of Medical Entomology, 8 : 41-43.

Khan A A., Maibach H I., Strauss W G., Fenley W R., 1965 - Screening humans for degrees of attractiveness to mosquitoes Journal of Economical Entomology, 58 : 694-697.

Kimsey R B., Brittnacher J G., 1985 - A simple electronic timer for animal-baited intermittent suction insect traps Journal of the American Mosquito Control Association, 1 (1) : 14-16.

Kittayapong P., Linthicum K J., Edman J D., Scott T W., Pattamaporn K., 1997 - Further evaluation of indoor resting boxes for Aedes aegypti surveillance Dengue Bulletin, 21 : 77-83.

Kline D L., 1998 - Olfactory responses and field attraction of mosquitoes to volatiles from Limburger cheese and human foot odor Journal of Vector Ecology, 23 (2) : 186-194.

Kline D L., Takken W., Wood J R., Carlson D A., 1990 - Field studies on the potential of butanone, carbon dioxide, honey extract, 1-octen-ol, lactic acid and phenols as attractants for mosquitoes Medical and Veterinary Entomology, 4 : 383-391.

Kloter K O., Bowman D D., Carroll M K., 1983 - Evaluation of some ovitrap materials used for Aedes aegypti surveillance Mosquito News, 43 : 438-441.

Kumm H W., Novis O., 1938 - Mosquito studies on the ilha de Marajo, Para, Brazil American Journal of Hygiene, 27 : 498-515.

Labuda M., Nosek J., 1978 - A modified host-seeking mosquito-trap Biologia, 3 : 431-435.

Lambrecht F L., Peterson R D., 1977 - The hatching of mosquito larvae from material collected in dry tree holes and in dry water storage jars Anambra State, Nigeria WHO/VBC/76.649 :6.

Lumsden W H R., 1958 - A trap for insects biting small vertebrates Nature, 181 : 819-820.

Manalang C., 1931 - Malaria transmission in the Philippines The natural vector Philippine Journal of Science, 45 : 241-248.

Marques C C A., Marques G R A M., de Brito M., dos Santos N L G., Ishibashi V C., Gomes F A., 1993 - Estudo comparativo de eficacia de larvitrampas e ovitrampas para vigilancia de vetores de dengue e febre amarela Revista de Saude Publica, 27 (4) : 237-241.

Marquetti M C., V V., Aguilera L., Navarro A., 2000 - Vigilancia entomologica de Aedes (S) aegypti y otros culicidos en Ciudad de La Habana, Cuba 1991-1996 Revista Cubana de Medicina Tropical, 52 (2) : 133-137.

Mboera L E G., Knols B G J., Braks M A H., Takken W., 2000 - Comparison of carbon dioxide-baited trapping systems for sampling outdoor mosquito populations in Tanzania Medical and Veterinary Entomology, 14 (3) : 257-263.

McClelland G A H., 1956 – “Field studies on Aedes aegypti” In Haddows A J (éd.) : East African Virus Research Institute Report No 6, 1955-56, Nairobi, Government Printer : 52.

McIver S B., McElligot P E., 1989 - Effects of release rates on the range of attraction of carbon dioxide to some southwestern Ontario mosquito species Journal of the American Mosquito Control Association, 5 : 6-9.

Minter D M., 1961 - A modified Lumsden suction-trap for biting insects Bulletin of Entomological Research, 52 : 233-238.

Mitchell C J., Darsie R F., Monath T P., Sabattini M S., Daffner J F., 1985 - The use of animal-baited net trap for collecting mosquitoes during Western Equine Encephalitis investigations in Argentina Journal of the American Mosquito Control Association, 1 (1) : 43-47.

Mogi M., Choochote W., Khamboonruang C., Suwanpanit P., 1990 - Applicability of Presence- Absence and Sequential Sampling for Ovitrap Surveillance of Aedes (Diptera : Culicidae) in Chiang Mai, Northern Thailand Journal of Medical Entomology, 27 (4), p 509-514.

Moore C G., Francy D B., Eliason D A., Bailey R E., Campos E G., 1990 - Aedes albopictus and other container inhabiting mosquitoes in the United States : Results of an eight city survey Journal of the American Mosquito Control Association, 6 (2) : 173-178.

Mpofu S M., Masendu H T., 1986 - Description of a baited trap for sampling mosquitoes Journal of the American Mosquito Control Association, 2 : 363-365.

Mukwaya L G., 1974 - Host preference in Aedes (Stegomyia) mosquitoes in Uganda II Studies on indoor and outdoor biting and resting behaviour with special reference to Aedes aegypti L Acta Tropica, 31 (2) : 165-176.

Nathan M B., 1981 - Bancroftian filariasis in coastal north Trinidad, West Indies : intensity of transmission by Culex quinquefasciatus Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 75 : 721-730.

Nelson M J., Self L S., Pant C P., Usman S., 1978 - Diurnal periodicity of attraction to human bait of Aedes aegypti (Diptera : Culicidae) in Jakarta, Indonesia Journal of Medical Entomology, 14 (5) : 504-510.

Odetoyinbo J A., 1969 - Preliminary investigation on the use of a light trap for sampling malaria vectors in the Gambia Bulletin of the World Health Organization, 40 : 547-560.

Pandian R S., Dwarakanath S K., 1992 - The biting activity rhythm in Aedini mosquitoes of Madurai Comparative Physiology and Ecology, 17 (2) : 66-70.

Pawanchee Z A., Sulaiman S., Shaari N., Ikhsan Y., Wahab A., Gangaraj A., 1998 - Studies on the reduction of the abundance of Aedes (Stegomyia) aegypti, Linn and Aedes (Stegomyia) albopictus Skuse, 1894 (Diptera : Culicidae) populations by using autocidal oviposition trap at three different biotopes in Kuala Lumpur, Malaysia Annals of Medical Entomology, 7 (1-2) : 13- 19.

Perich M J., Davila G., Turner A., Garcia A., Nelson M., 2000 - Behavior of resting Aedes aegypti (Culicidae : Diptera) and its relation to ultra-low volume adulticide efficacy in Panama City, Panama Journal of Medical Entomology, 37 (4) : 541-546.

Peterson D S., Brown A W A., 1951 - Studies on the responses of the female Aedes mosquito Part III The response of Aedes aegypti (L.) to a warm body and its radiations Bulletin of Entomological Research, 42 : 535-541.

Posey K H., Barnard D R., Schreck C E., 1998 - Triple cage olfactometer for evaluating mosquito (Diptera : Culicidae) attraction responses Journal of Medical Entomology, 35 (3) : 330- 334.

Rawlins S C., Martinez R., Wiltshire S., Legall G., 1998 - A comparison of surveillance systems for the dengue vector Aedes aegypti in Port of Spain, Trinidad Journal of the American Mosquito Control Association, 14 (2) : 131-136.

Reid J W., 1961 - The attraction of mosquitos by human and animal baits in relation to the transmission of disease Bulletin of Entomological Research, 52 : 43-62.

Reiter P., Amador M A., Anderson R A., Clark G G., 1995 - Short report : dispersal of Aedes aegypti in an urban area after blood feeding as demonstrated by rubidium-marked eggs Am. J Trop ed. Hyg., 52 (2) : 177-179.

Reiter P., Amador M A., Colon N., 1991 - Enhancement of the CDC ovitrap with hay infusions for daily monitoring of Aedes aegypti populations Journal of the American Mosquito Control Association, 7 (1) : 52-65.

Reiter P., Jakob W L., Francy D B., Mullenix J B., 1986 - Evaluation of the CDC gravid trap for the surveillance of St Louis Encephalitis vectors in Menphis, Tennessee Journal of the American Mosquito Control Association, 2 : 209-211.

Rickenbach A., Germain M., Eouzan J.-P., 1971 - Quelques données sur la biologie de trois vecteurs potentiels de fièvre jaune Aedes (Stegomyia) africanus (Theo.), A (S.) simpsoni (Theo.) et A (S.) aegypti (L) dans la région de Yaoundé Cahiers Orstom, série entomologie médicale et parasitologie, 9 (3) : 285-299.

Rodhain F., 1996 - Ecology of Aedes aegypti in Africa and Asia Bulletin de la Société de pathologie exotique, 89 (2) : 103-106.

Rodriguez C A., Gallego D C., Gonzalez J A., Luna P A., Navarro M., Ramirez G A., 2001 - Criaderos y fauna de mosquitos en el area urbana de Armenia posterior al terremoto del 25 de enero de 1999 Biomedica, 21 (2) : 116-122.

Rodriguez T M L., Badii M H., Olson J K., Flores S A., 2000 - Oviposition preference of Aedes aegypti (L) in artificial containers in Nuevo Leon, Mexico Southwestern Entomologist, 25 (1) : 55-58.

Schliessmann D J., 1964 - The Aedes aegypti eradication program of the Ubited States Mosquito News, 24 : 124-132.

Schreck C E., Kline D L., Carlson D A., 1990 - Mosquito attraction to substances from the skin of different humans Journal of the American Mosquito Control Association, 6 (3) : 406-410.

Scott T W., Morrison A C., Lorenz L H., Clark G G., Strickman D., Kittayapong P., Zhou H., Edman J D., 2000 - Longitudinal studies of Aedes aegypti (Diptera : Culicidae) in Thailand and Puerto Rico : Population dynamics Journal of Medical Entomology, 37 (1) : 77-88.

Service M W., 1963 - The ecology of the mosquitos of the northern Guinea savannah of Nigeria Bulletin of Entomological Research, 54 : 161-194.

Service M W., 1964 - The attraction of mosquitoes by animal bait in the northern Guinea savannah of Nigeria Journal of the Entomological Society of Southern Africa, 27 : 29-36.

Service M W., 1970 - A battery-operated light-trap for sampling mosquito populations Bulletin of the World Health Organization, 43 : 635-641.

Service M W., 1971 - A reappraisal of the role of mosquitoes in the transmission of myxomatosis in Britain Journal of Hygiene, 69 : 105-111.

Service M W., Highton R B., 1980 - A chemical light trap for mosquitoes and other biting insects Journal of Medical Entomology, 17 : 183-185.

Sippell W L., Brown A W A., 1953 - Studies on the responses of the female Aedes mosquito Part V The role of visual factors Bulletin of Entomological Research, 43 : 567-574.

Subra R., 1983 - The regulation of preimaginal populations of Aedes aegypti (L.) (Diptera : Culicidae) on the Kenya coast I Preimaginal population dynamics and the role of human behaviour Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 77 : 195-201.

Subra R., Mouchet J., 1984 - The regulation of preimaginal populations of Aedes aegypti (L.) (Diptera : Culicidae) on the Kenya coast II Food as a main regulatory factor Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 78 : 63-70.

Sudia W D., Chamberlain R W., 1962, Battery-operated light trap, an improved model Mosquito News, 22 : 126-129.

Sulaiman S., Pawanchee Z A., Arifin Z., Wahab A., 1996 - Relationship between Breteau and House indices and cases of dengue/dengue haemorrhagic fever in Kuala Lumpur, Malaysia Journal of the American Mosquito Control Association, 12 (3) : 494-496.

Surtees G., 1959 - Influence of larval population density on fluctuation in mosquito numbers Nature, 183 : 269-270.

Thaggard C W., Eliason D A., 1969 - Field evaluation of components for an Aedes aegypti (L.) oviposition trap Mosquito News, 29 : 608-612.

Thavara U., Tawatsin A., Chansang C., Kong-Ngamsuk W., Paosriwong S., Boon-Long J., Rongsriyam Y., Komalamisra N., 2001 - Larval occurrence, oviposition behavior and biting activity of potential mosquito vectors of dengue on Samui Island, Thailand Journal of Vector Ecology, 26 (2) : 172-180.

Thomas T C E., 1960 - Notes on the mosquitoes and mosquito-borne infections in Sierra Leone West African Medical Journal, 9 : 163-168.

Tidwell M A., Williams D C., Tidwell T C., Pena C J., Gwinn T A., Focks D A., Zaglul A., Mercedes M., 1990 - Baseline data on Aedes aegypti populations in Santo Domingo, Dominican Republic Journal of the American Mosquito Control Association, 6 (3) : 514-522.

Tikasingh E., Davies J B., 1972 - Comparative tests of four mosquito traps Mosquito News, 32 : 623-627.

Tinker M E., 1967 - Measurement of Aedes aegypti populations Journal of Economic Entomology, 60 (3) : 634-7.

Tinker M E., Olano V A., 1993 - Ecologia del Aedes aegypti en un pueblo de Colombia, Sul America Biomedica, 13 (1) : 5-14.

Trapido H., Aitken T H G., 1953 - Study of a residual population of Anopheles labranchiae in the Geremeas valley, Sardinia American Journal of Tropical Medicine, 2 : 658-676.

Trpis M., 1972 - Breeding of Aedes aegypti and A simpsoni under the escarpment of the Tanzanian plateau Bulletin de l’Organisation mondiale de la santé, 47 : 77-82.

Trpis M., Hartberg W K., Teesdale C., McClelland G A H., 1971 - Aedes aegypti and Aedes simpsoni breeding in coral rock holes on the coast of Tanzania Bulletin of the World Heaith Organization, 45 : 529-531.

Tun-Lin W., Kay B H., Barnes A., Forsyth S., 1996 - Critical examination of Aedes aegypti indices : correlations with abundance American Journal of Tropical Medicine and Hygiene, 54 (5) : 543-547.

Valder S M., Nakao J C., Basio R G., 1971 - Mosquito survey in Amlan, Negros Oriental Philippine Entomologist, 2 (1) : 83-87.

Vargas J A., Prusak Z., 1994 - The status of Aedes albopictus within the Reedy Creek Improvement District, Orange County, Florida Journal of the Florida Mosquito Control Association, 65 : 12- 14.

Vartak P H., Tungikar V B., Sharma R N., 1995 - Laboratory evaluation of an ovipositional trap for mosquito adults Aedes aegypti (L.) (Diptera : Culicidae) Journal of Communicable Diseases, 27 (1) : 32-35.

Wang C H., Chang N T., Wu H H., Ho C M., 2000 - Integrated control of the dengue vector Aedes aegypti in Liu-Chiu village, Ping-Tung County, Taiwan [In Process Citation] Journal of the American Mosquito Control Association, 16 (2) : 93-99.

Wharton R H., 1953 - The habits of adult mosquitoes in Malaya III Feeding preference of anopheline Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 47 : 272-284.

World Health Organization, 1972 - Vector surveillance : developing standard methods WHO Chronicle, 26 (6) : 268-273.

World Health Organization, 1973 - WHO computer Survey of Stegomyia mosquitoes, 1972 WHO/VBC : 2 (+50).

Wright R E., DeFoliart G R., 1970 - Associations of Wisconsin mosquitoes and woodland vertebrate hosts Annals of the Entomological Society of America, 63 : 777-786.

Yasuno M., Rajagopalan P K., 1977 - Population estimation of Culex fatigans in Delhi village Journal of Communicable Diseases, 9 : 172-183.

Yébakima A., 1996 - Lutte contre Aedes Aegypti en Martinique Apport des études entomologiques Bulletin de la Société de pathologie exotique, 89 (2) : 161-162.

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search