Chapitre 10. Les services écosystémiques : un nouveau concept ?

Valérie Boisvert

p. 215-229


Extrait

1Depuis le Millennium Ecosystem Assessment (MA) de 2005, la référence aux services écosystémiques est devenue quasi obligée dans le champ des politiques environnementales. Les politiques de conservation et de valorisation de la biodiversité ne font pas exception. Cette notion a émergé à l’interface du monde de la science et de celui de la décision, et n’est explicitement ancrée ni dans l’un ni dans l’autre. Elle a des fondements écologiques ou biologiques incertains, les services écosystémiques n’étant définis comme tels qu’à l’aune des bénéfices qu’ils apportent aux sociétés humaines (MA, 2005). Quelle part jouent ainsi le fonctionnement ou l’intégrité des écosystèmes dans le plaisir esthétique ou l’élévation spirituelle suscités par leur contemplation ? Le statut économique de tels « services » est également problématique : s’agit-il à proprement parler de services (immatériels), de biens (matériels), de valeurs ? Leur qualification comme services constitue-t-elle la première

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