Chapitre 1. Le partage des avantages, une nouvelle éthique pour la biodiversité ?

Frédéric Thomas et Geoffroy Filoche

p. 43-64


Extrait

1En 1992, la Convention sur la diversité biologique (CDB) a tenté d’instituer à l’échelle internationale un régime contractuel d’Accès et de partage des avantages (APA) entre fournisseurs et utilisateurs de ressources génétiques. Ce cadre contractuel d’APA constituait un tournant important dans l’économie des ressources génétiques, jusqu’ici considérées comme un patrimoine commun de l’humanité dans lequel les industries et la recherche puisaient en général sans contrepartie (Thomas, 2006), multipliant ainsi ce que les pays en développement et les ONG internationales dénonçaient alors comme des actes de biopiraterie (Shiva, 1997). On peut ainsi y voir « un mouvement de fond indéniable » conduisant « d’une conception a priori étatiste et restrictive des échanges sur le vivant vers des mécanismes plus souples fondés sur la promotion du contrat » (Bellivier et Noiville, 2006 : 216), mais aussi un puissant mécanisme pour faire des ressources génétiques locales et des savoirs traditi

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