1 Une des quatre écoles de l’islam, majoritaire en Asie du Sud-Est où elle est souvent marquée par la présence de traditions anté-islamiques.
2 Le jihad est bien un combat, mais d’abord contre soi-même. Selon la sunna (tradition musulmane), le Grand jihad est l’effort moral que s’impose tout bon musulman pour respecter les principes de sa religion. Le Petit jihad est le devoir de combattre sa religion quand elle est agressée. L’engagement dans la guerre sainte est considéré par les oulémas (savants en religion) contemporains comme défensif, ponctuel (le temps du combat), lié au commandement du chef politique de l’État, et collectif, donc adaptable aux capacités de chacun (du combat physique à l’aide financière). La longue lignée idéologique des jihadistes, du Syrien Ibn Taymmiya au XIIIe siècle à l’Égyptien Sayed Qotb dans la seconde partie du XXe siècle, l’a peu à peu tronqué en un combat permanent, obligatoire, individuel car lié à l’appel de tout musulman sincère (c’est-à-dire radical) et offensif (car l’agression contre les musulmans est constante). Abdeslam Faraj, l’émir (chef) religieux du mouvement terroriste égyptien Al-Jihad – dont les militants ont réussi à tuer le président Anouar Al-Sadate en octobre 1981, mais échoué à prendre le pouvoir – avait même écrit que le jihad était le sixième pilier de l’islam.
3 Le salafisme est un courant fondamentaliste de l’islam, qui tire ses racines de l’enseignement de l’ouléma syrien Ibn Taymmiya au XIIIe siècle. Tiré du mot Salaf’ (ancêtre), il exhorte les musulmans à revenir à la conduite (réelle ou supposée) des premiers compagnons du Prophète, les « pieux ancêtres ».
4 Riduane Hisannudin, alias « Hambali », a été interpellé en Thaïlande le 7 août 2003. Il est actuellement détenu à Guantanamo.
5 Dont il a connu les deux chefs, Oussama Ben Laden et Hashim Selamat, pendant le combat afghan.
6 C’est le cas du Français Abdeslam Boulanouar, interpellé par la police française après son expulsion en décembre 2000 des Philippines, où il avait suivi pendant deux mois un stage d’artificier, et condamné à trois ans d’emprisonnement. Un de ses camarades de stage était le Britannique Dhiren Barott, condamné, en 2005, à Londres, à trente ans de prison pour la préparation de plusieurs attentats de masse en Grande-Bretagne.
7 L’Indonésien Abou Jibril est un ancien du pondok N’Gukri et un vétéran du jihad afghan. Il a suivi en 1986 l’hijra (exil, à l’exemple de Mohamed fuyant l’hostilité des païens pour rejoindre Médine, et regroupant ses partisans afin de conquérir La Mecque dix ans plus tard) d’Abdullah Sungkar en Malaisie avant de devenir le responsable théologique de la mantiqi 1. Il a été détenu de juin 2001 à mars 2003 en Malaisie avant d’être expulsé en Indonésie où il a effectué une nouvelle peine de six mois pour usage de faux documents. Il a repris depuis ses activités au sein du Majlis Mujahidin Indonesia (Mouvement des combattants de Dieu en Indonésie). Son domicile a fait, en juin 2005, l’objet d’un attentat de faible importance dont l’origine n’a pas été établie. Il est depuis beaucoup moins agité.
8 Les deux premières structures étaient dissimulées aux alentours des villages de Tobelo et Galeha, sur la côte orientale de l’île Halmahera. Le troisième camp était situé au Sud de l’île de Morotai.
9 En particulier issus des milieux populaires de Jakarta, Banten et Bandung.
10 L’ONG Kompak est officiellement une association caritative. Elle reçoit des financements des principales structures associatives fondamentalistes en Indonésie dont les budgets dépendaient au début 2000 des subsides moyen-orientaux. Son émir, Aris Munandar, a été recherché par la police indonésienne dès 2004 pour avoir entretenu des contacts étroits avec Nourredine Top et Hassan Azahari, qui semblaient liés à la préparation de l’attentat contre l’hôtel Marriott à Jakarta (5 août 2003).
11 Les combats interconfessionnels des Moluques et de Célèbes ont provoqué la mort de près de 2 000 personnes.
12 Jawad Yassine avait fait partie de la première promotion de militants indonésiens formés au Pakistan dans le camp d’Abdul Razul Sayyaf dès 1986, lors du jihad afghan.
13 D’autres, de plus faible envergure, visaient l’exécution de prêtres, mais n’ont pas non plus été matérialisées.
14 Al-Istiqlal signifie « liberté ». Pendant les guerres de libération, ce terme a souvent été utilisé dans le sens d’« indépendance ».
15 L’objectif était vraisemblablement de commettre un acte provocateur susceptible de provoquer l’ire des musulmans contre les communautés chrétiennes.
16 Hambali, Fathur Rahman Al Ghozi, Imam Samudra et Nasir Abbas participent tous à l’opération.
17 Son frère est un des cadres du Kampulan Mujahidin Malaysia.
18 Le responsable est un des chefs du groupe des opérations spéciales du MILF, Mukhlis Yunos, qui avait participé à l’entraînement des volontaires indonésiens au Pakistan en 1997 sous le pseudonyme de « Seifallah » (l’épée d’Allah), en compagnie d’Hambali. Ce dernier a apporté une aide financière et chargé plusieurs membres de la Jemaah Islamiyah présents aux Philippines d’un soutien technique.
19 Le Koweïtien Khalid Sheikh Mohamed avait préparé en 1995 la destruction en vol de douze avions de ligne américains (plan Bojinka), mais son plan avait été déjoué après un attentat contre un vol à destination du Japon (un mort). Membre du Majis al Shura (Conseil des sages) d’Al-Qaida, il a été le planificateur des attaques du 11 Septembre, mais aussi de la plupart des attentats diligentés dans le monde jusqu’en octobre 2002, en particulier ceux de Jerba (dix-huit morts, dont quatre Français) et de Karachi (quatorze morts, dont onze Français). Il a été interpellé fin 2002 au Pakistan et détenu à Guantanamo, avant de passer en procès aux États-Unis.
20 Des Australiens, bien sûr, mais aussi – en plus petit nombre – des Américains, des Britanniques, des Allemands, des Français et des Japonais qui comptent tous des compatriotes parmi les victimes.
21 Le groupe Abou Sayyaf a été fondé par le vétéran afghan Abdlrazak Janjalani en 1993, avec l’appui financier du Saoudien Mohammed Jamal Khalifa, vétéran afghan et beau-frère d’Oussama Ben Laden. Le groupe, qui revendique toujours sa fidélité au jihad international même s’il n’a plus de réels contacts extérieurs, a marqué ses actions par la violence (plus de soixante décapitations d’otages) et la dérive criminelle (attentat contre le ferry 14, en baie de Manille, le 27 avril 2003 dans le cadre d’une nouvelle stratégie d’extorsions de fonds – 114 morts). Il est également responsable de la prise d’otages anti-occidentale de Sipadan – Jolo – en avril 2000 (vingt-trois otages, dont deux Français, tous libérés après cinq mois de captivité).
22 Dans la partie occidentale de Mindanao et sur l’île de Jolo.
23 On rappellera en particulier qu’un poste de police a été attaqué le 16 mai sur l’île de Céram (quatre morts). Deux attentats ont visé des marchés dans les villes de Tentena le 28 mai 2005 (vingt et un morts) et de Poso le 31 décembre 2005 (sept morts). L’acte le plus marquant a été l’enlèvement, puis la décapitation de trois adolescentes chrétiennes, le 29 octobre 2005, dans la banlieue de Poso.
24 Celui-ci avait organisé deux structures complémentaires : la Kelompok dakwah (unité religieuse), chargée du recrutement et de l’endoctrinement ; la Kelompok askhari (unité militaire), responsable de la lutte armée.
25 La fai’permet les actions criminelles contre les infidèles quand le butin obtenu est utilisé pour le jihad. C’est dans ce cadre que 50 000 dollars avaient été dérobés lors d’une attaque à main armée, commise en avril 2005 contre la paierie des fonctionnaires d’État de Poso.
26 Le pondok N’Gukri, fondé par Abou Bakar Bashir en 1971, est le berceau idéologique de la Jemaah Islamiyah.
27 Celui-ci avait fondé en 1999, à Karachi (Pakistan), sous l’autorité d’Hambali, une cellule Jemaah Islamiyah, dénommée « Al Ghuraba » (Les Étrangers), qui était composée de fils de cadres de la Jemaah Islamiyah et avait pour mission de renforcer les liens avec l’état-major d’Al-Qaida, basé en zone afghano-pakistanaise. Elle avait été démantelée en octobre 2003, grâce aux confessions d’Hambali aux services américains.
28 Ainsi, en 2006, plusieurs substituts du procureur avaient été pris en otages dans leurs bureaux parce qu’ils avaient délocalisé des procès terroristes à Jakarta.
29 Omar Jaffar Thalib avait fondé en 1999 le Laskar Jihad, dont près de 5 000 membres devaient rejoindre les militants islamiques aux Moluques. Mais, contrôlé par l’armée et dépendant des subsides provenant d’Arabie saoudite, il s’était ouvertement démarqué du combat international après le 11 septembre 2001. Le 16 octobre 2002, après l’attentat de Bali 1, il avait dissous le Laskar Jihad sous la pression des autorités. Il vit depuis dans son école coranique de Yogyakarta.
30 Comme Abou Bakar Bashir, Omar Jaffar Thalib est un enseignant salafiste réputé, sa famille est d’origine yéménite, et il dispose d’un grand nombre de partisans. Mais Omar Jaffar Thalib est un vétéran afghan et peut se targuer ouvertement d’un engagement combattant pour avoir soutenu le jihad aux Moluques en 1999, puis à Célèbes en 2000.
31 Ainsi le parquet de Jakarta n’a-t-il requis contre Hasanuddin qu’une peine de vingt ans d’emprisonnement pour la décapitation des lycéennes chrétiennes.
32 Zarkasi était le cinquième successeur d’Abdullah Sungkar, en huit ans, ce qui montre la vitalité de la Jemaah Islamiyah et sa capacité à se reconstruire rapidement.
33 La branche irakienne d’Al-Qaida (Al-Qaida aux pays des deux fleuves), a été fondée en août 2003 par le Jordanien, vétéran afghan, Abou Moussab al-Zarqaoui qui a fait allégeance un an plus tard à Oussama Ben Laden. Abou Moussab al-Zarqaoui a été tué en Irak en juin 2006, son successeur Abou Hamza al-Mohajer a connu le même sort en mai 2010.
34 En particulier, l’absence de l’incrimination spécifique d’« association de malfaiteurs en liaison avec une entreprise terroriste », pourtant régulièrement demandée par la justice et la police indonésiennes.
35 Dans les forêts montagneuses qui ont servi, pendant plus de trente ans, d’abri aux structures du groupe indépendantiste musulman achéen, le Gerakan Aceh Merdaka (GAM, Mouvement pour l’indépendance d’Aceh), qui avait rendu les armes en 2006 en échange de l’autonomie de la province. Aucun lien n’est apparu entre les responsables de l’organisation dissoute et les camps jihadistes.
36 Aceh est le point de l’archipel indonésien le plus proche de La Mecque.
37 Aucun lien n’a cependant été établi avec les insurgés musulmans du Sud de la Thaïlande, responsables d’un jihad qui a fait près de 4 000 morts depuis août 2004. L’enquête se poursuit en Malaisie pour déterminer l’existence d’éventuelles complicités. On rappellera à ce sujet que, le 26 février 2008, Mas Selamat Kastari, ancien émir de la Jemaah Islamiyah pour Singapour, avait réussi à s’évader avant d’être repris un an plus tard dans la ville malaisienne frontalière de Johor Baru.
38 Ainsi, en septembre 2009, deux membres du Tanzem al-Qaida Serambi Mekkah avaient blessé à l’arme automatique quatre Occidentaux vivant à Aceh, un Allemand membre de la Croix-Rouge, un Britannique travaillant pour l’Union européenne et deux enseignants américains.
39 Ainsi, on notera qu’Abou Husna avait indiqué à la police indonésienne que ces pondoks radicaux avaient, avec l’aide d’ONG islamiques locales, intégré dans leurs structures près de 900 orphelins indonésiens, recueillis à la suite du tsunami à Aceh (2004) et du tremblement de terre à Yogyakarta (2005).
40 Le HTI avait réuni près de 100 000 personnes à Jakarta en août 2007.