Les Philippines
p. 221-240
Texte intégral
1L’année 2009 figurera-t-elle un jour dans les livres philippins d’histoire comme le dernier chapitre d’une « fin de règne » délétère ? Promue en 2001 aux fonctions suprêmes à l’issue d’un soulèvement populaire, dirigé contre le président Joseph Estrada, puis élue en 2004 malgré un scrutin entaché de fraudes, la présidente Gloria Macapagal-Arroyo a vu son aura s’étioler avec les intrigues de palais et les affaires de corruption touchant ses proches. Fragilisée par trois mutineries en 2003, 2006 et 2007, elle échappe aussi à quatre procédures de destitution (2005, 2006, 2007 et 2008). Si Mme Macapagal-Arroyo est parvenue à rester au pouvoir, sa popularité, elle, a connu une chute vertigineuse en raison notamment des résultats médiocres de son bilan social. Neuf mois avant la fin de son mandat élargi, la présidente n’est créditée que de 23 % d’opinions favorables, soit la plus mauvaise performance réalisée par un chef d’État philippin depuis la chute de Ferdinand Marcos en 19861.
1- Politique
2À l’image des années précédentes, la Chambre basse (240 sièges), présidée par Prospero Nograles depuis le limogeage de Jose de Venecia Jr au mois de février 2008, s’est distinguée une nouvelle fois en tentant d’amender la Constitution de 1987. Début juin, un projet de loi (House Resolution 1109) rédigé par M. Nograles est voté par une majorité de parlementaires acquis à la présidente. Objectifs : autoriser dans un contexte de crise, la mise en œuvre de réformes économiques en abaissant, voire en éliminant, les barrières des investissements étrangers dans certains secteurs et en permettant aux non-nationaux de détenir des titres de propriété. Voué aux gémonies par le monde philippin des affaires, le texte appelant les parlementaires des deux Chambres à se réunir en une assemblée constituante, a immédiatement été décrié par le Sénat qui a d’ores et déjà promis de s’opposer à cette initiative… Comme le haut-clergé catholique et l’armée, nombre de sénateurs (24) présidentiables redoutent qu’en ouvrant cette boîte de Pandore, la présidente en exercice parvienne à prolonger son mandat au-delà de la date du 30 juin 2010.
3Pour l’opposition, la manœuvre cache d’autres desseins : transformer le système de représentation bicaméral en un système parlementaire afin de permettre à Mme Macapagal-Arroyo, accusée de corruption et de violation des droits de l’Homme, de présenter sa candidature au Congrès puis de briguer un poste de Premier ministre ou de président de la Chambre, et de continuer ainsi à la fois de gouverner et de bénéficier de son immunité. Si pareil scénario venait à se produire au premier semestre 2010, les forces armées pourraient au nom de la « défense des valeurs républicaines » dont elles sont le garant, confisquer, durablement ou non, le pouvoir à l’administration civile2.
4Année charnière, 2009 a également été une année préparatoire pour la classe politique. Au mois de mai 2010, des millions d’électeurs philippins seront appelés aux urnes pour, la première fois sur des machines électroniques de vote, élire leur président, leur vice-président, les membres de la Chambre des représentants et la moitié du Sénat3. Un sondage réalisé en octobre 2009 par le Social Weather Stations mesure les intentions de vote d’un échantillon d’électeurs pour les candidats potentiels aux présidentielles4. Parmi ceux-ci se trouvent :
Le sénateur Benigno dit « Nonoy » Cojuangco Aquino III (49 ans) avec 60 % d’avis favorables, est en tête du sondage. Fils de la présidente Corazón Aquino (2009†) et du sénateur Benigno Aquino Jr (1983†), le candidat porte l’étendard du parti libéral (Partido Liberal ng Pilipinas).
Le sénateur Manuel dit « Manny » Bamba Villar Jr, est crédité de 37 % d’opinions favorables. Âgé de cinquante ans, il est président du parti nationaliste (Partido Nacionalista ng Pilipinas). Ancien promoteur immobilier, son nom figure sur la liste des quarante plus grandes fortunes de l’Archipel5.
À soixante-douze ans, Joseph dit « Erap » Ejército Estrada arrive en troisième position (18 %). Élu président en 1998 et renversé en 2001 par une révolte populaire (Edsa II) soutenue par les militaires, après l’échec d’une procédure de destitution pour corruption, il est condamné en 2007, à la réclusion criminelle à perpétuité et gracié un an plus tard. Portant les couleurs du parti de l’opposition unie (Nagkakaisang Oposisyon), son éligibilité n’est cependant pas acquise : si la Constitution limite la présidence à un mandat non renouvelable de six ans, le scénario d’un président ayant quitté les affaires à la mi-mandat n’a pas été envisagé. En cas de disqualification par la Cour suprême, M. Estrada serait en mesure d’influer sur le cours des élections en donnant à ses partisans, des « consignes de votes » en faveur de tel ou tel candidat.
Candidat indépendant, le sénateur Francis dit « Chiz » Guevara Escudero (40 ans) est crédité de 15 % d’opinions favorables.
Avec 12 % d’avis favorables, Manuel dit « Mar » Araneta Roxas II figure en dernière place des personnalités politiques philippines les plus en vue pour les élections de 2010. Membre du parti libéral, le sénateur de cinquante-trois ans pourrait renoncer à déposer sa candidature au bénéfice de « Nonoy » Aquino6.
Régions et provinces
I Ilocos
1 Ilocos Norte
2 Ilocos Sur
3 La Union
4 Pangasinan
CAR (Cordillera Administrative Region)
5 Abra
6 Apayao
7 Benguet
8 Ifugao
9 Kalinga
10 Mountain Province
II Cagayan Valley
11 Batanes
12 Cagayan
13 Isabela
14 Nueva Vizcaya
15 Quirino
III Central Luzon
16 Zambales
17 Tarlac
18 Nueva Ecija
19 Pampanga
20 Bataan
21 Bulacan
22 Aurora
IVa CALABARZON
23 Rizal
24 Cavite
25 Laguna
26 Batangas
27 Quezon
IVb MIMAROPA
28 Mindoro Occidental
29 Mindoro Oriental
30 Marinduque
31 Romblon
32 Palawan
V Bicol
33 Camarines Norte
34 Catanduanes
35 Camarines Sur
36 Albay
37 Sorsogon
38 Masbate
VI Western Visayas
39 Antique
40 Aklan
41 Capiz
42 Iloilo
43 Negros Occidental
VII Central Visayas
44 Oriental Negros
45 Cebu
46 Bohol
47 Siquijor
VIII Eastern Visayas
48 Northern Samar
49 Samar
50 Eastern Samar
51 Leyte
52 Southern Leyte
53 Biliran
IX Zamboanga Peninsula
54 Zamboanga del Norte
55 Zamboanga Sibugay
56 Zamboanga del Sur
X Northern Mindanao
57 Camiguin
58 Misamis Occidental
59 Misamis Oriental
60 Bukidnon
61 Lanao del Norte
XI Davao
62 Compostela Valley
63 Davao del Norte
64 Davao del Sur
65 Davao Oriental
XII SOCCSKSARGEN
66 Cotabato
67 Sarangani
68 South Cotabato
69 Sultan Kudarat
XIII CARAGA
70 Agusan del Norte
71 Agusan del Sur
72 Dinagat Islands
73 Surigao del Norte
74 Surigao del Sur
ARMM (Autonomous Region of Muslim Mindanao)
75 Lanao del Sur
76 Maguindanao
77 Shariff Kabunsuan
78 Basilan
79 Sulu
80 Tawi-Tawi
NCR (National Capital Region)
81 Metro Manila
2- Diplomatie
5Pour le chef de la diplomatie, Alberto G. Romulo, l’année 2009 a été marquée par deux revers de taille sur la scène internationale. En avril, tout d’abord, lorsqu’à la demande du G20, les Philippines se sont vues inscrites (aux côtés de trois autres pays dont la Malaysia voisine) sur une liste noire de paradis fiscaux, rendue publique par l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Au-delà de l’atteinte à la réputation que représente un tel fichage, les États incriminés non coopératifs encourent des sanctions et une mise au banc de la sphère financière. Le G20 veut, en effet, interdire aux grandes organisations internationales d’y placer des fonds.
6La diplomatie philippines a également connu une déconvenue majeure au mois de mai lorsqu’aux termes d’une visite de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo au Caire (Égypte) et à Damas (Syrie), le pays s’est à nouveau vu refuser, le statut convoité depuis 2003 « d’observateur » à l’Organisation de la conférence islamique (OIC) après que la Turquie, supportée par l’Arabie Saoudite, le Yémen et l’Iran, eut posé son veto. Cet échec survient moins d’un an après que la Cour suprême (dont les juges ont, pour beaucoup, été nommés… par la présidente), saisie par des hommes politiques chrétiens de Mindanao, a bloqué l’application d’un memorandum d’accord sur les domaines ancestraux. Signé par l’administration Arroyo et le Moro Islamic Liberation Front (MILF), ce texte devait aboutir à la création d’une « entité juridique Bangsamoro7 » pour les 3,9 millions de musulmans8 du grand sud philippin, et mettre ainsi un terme à un conflit qui, en l’espace de quarante ans, a coûté la vie à plus de 125 000 personnes.
3- Sécurité
Le Muslim Islamic Liberation Front (MILF)
7Consécutive à l’annulation début août dernier, d’un accord prévoyant de donner plus d’autonomie politique (gouvernance) et économique (gestion et partage des revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles et halieutiques) aux Moro9, la dégradation de la situation sécuritaire, observée à Mindanao au second semestre 2008, s’est poursuivie tout au long de l’année 2009.
8De meurtriers combats ont notamment eu lieu dans la région riche en gaz et en hydrocarbure, de Linguasan Marsh. Cette plaine marécageuse et la chaîne de montagnes (réputée pour la richesse de son soussol : or, cuivre, etc.) qui la ceinture, sont étroitement contrôlées par les Bangsamoro Islamic Armed Forces (BIAF), le bras armé d’une guérilla islamique alignant 11 500 moudjahidin en armes. Prises sous le feu des obusiers de l’armée de terre et des Bronco OV-10 de l’armée de l’air, les unités du BIAF ont lancé en représailles, des raids contre des barrio10 chrétiens limitrophes. Des éléments des 108e et 109e brigades, respectivement dirigées par les Kumander Ali (Tunulan) et Pakil Ayunan Ahmad (Pikit), se sont illustrés en détruisant dans la municipalité de Tunulan, quelque 92 hectares de plantations de bananes (et tout l’équipement) appartenant à Emmanuel Piñol, le vice-gouverneur de Cotabato et adversaire farouche du défunt projet d’« entité juridique Bangsamoro ».
9Le bilan humain du conflit n’est pas connu avec précision mais celui-ci dépasserait les 600 morts parmi les combattants des deux bords et les civils... Parmi les 285 000 personnes11 déplacées par les combats aux mois d’août et septembre 2008, entre 130 000 et 240 000 sont toujours installées dans des camps de fortune au mois d’octobre 2009. Les espoirs de paix sont d’autant plus minces que le pays s’apprête à élire en 2010 un nouveau président. Au-delà des retards mécaniques, occasionnés par une passation de pouvoir à la tête d’un État sur d’éventuelles négociations de paix, il convient également se pencher sur la position des prétendants aux fonctions suprêmes. Or, sur ce dossier, les conclusions n’invitent guère à l’optimisme. Parmi les personnalités présidentiables citées plus haut, deux (Manuel Roxas II et Panfilo Lacson) se sont ouvertement prononcées contre la reconnaissance des « domaines ancestraux » pour les Moro. Quant à Joseph Estrada, son court mandat présidentiel s’est caractérisé par le déclenchement d’une « guerre totale » contre le MILF.
Abu Sayyaf, le Moro National Liberation Front (MNLF) dit « lost command » et le Bangsamoro National Liberation Army (BNLA)
10L’archipel des Sulu n’a guère été épargné par les violences qui ont ensanglanté le sud philippin. Inscrite depuis 2002 sur la liste des organisations terroristes étrangères, dressée par le Département d’État américain, la mouvance Abu Sayyaf (Père de l’épée) a démarré les hostilités dès la mi-janvier en kidnappant trois employés du Comité international de la Croix Rouge – un Italien, un Suisse et un Philippin – travaillant à Jolo et en échangeant ceux-ci contre une rançon. Alignant entre 200 et 350 moudjahidin, épaulés par un nombre fluctuant de militants financièrement intéressés par les activités criminelles auxquelles le mouvement islamiste se livre pour financer ses opérations, ce groupuscule scindé en deux factions ethnolinguistiques (Yakan à Basilan et Tausug à Jolo) et plusieurs chefferies (dirigées par Yass’r Igasan, Abu Pula alias « Dr Abu », al-Bad’r Parad, Isnilon Hapilon, etc.), a été la cible de plusieurs offensives militaires au cours du second semestre 2009. Mais les attaques lancées contre les camps d’entraînement de la mouvance islamiste ont rapidement débordé sur des territoires contrôlés par d’autres mouvances et se sont soldées par des accrochages avec les moudjahidin MILF de l’ustadz12 Hamsa Sapanton, basés dans les montagnes du barangay13 d’Al-Barkah (île de Basilan) et avec les combattants de l’uztadz Habier Malik à Jolo, ex-chef du Moro National Liberation Front (MNLF) ayant refusé de déposer les armes après qu’un accord de paix sous l’égide de l’OIC, eut été signé en 1996 entre Nur Misuari et les autorités de Manille.
11Les représailles seront promptes à venir... En l’espace de seulement quelques mois, des dizaines de bombes artisanales visant aussi bien des cibles civiles que militaires explosent dans les villes du sud philippin, faisant de nombreuses victimes. Pour la première fois, deux soldats américains sont tués dans l’explosion d’un engin dissimulé le long de la route reliant Jolo à Indanan14. Deux alliés de la présidente, Abdusakur Tan, gouverneur de Sulu et l’ancien gouverneur de Maguindanao, datu Andal Ampatuan Sr, ont, eux, échappé à un attentat du même type contre leur personne.
Le Communist Party of the Philippines – New People’s Army – National Democratic Front (CPP-NPA-NDF)
12Mouvance politico-militaire d’obédience maoïste, le Front national démocratique (NDF), coalition d’organisations de masse, affiliées au Parti communiste des Philippines (CPP) et sa phalange armée, l’Armée du peuple nouveau (NPA), forte aujourd’hui de 5 500 hommes en armes, est considéré par nombre d’officiers d’active comme « la menace la plus sérieuse » pesant sur le pays... Contrairement en effet au MILF qui, exception faite des « brigades expéditionnaires » du BIAF, fonctionne selon les règles d’une force semi-conventionnelle, contrairement aux factions de la mouvance Abu Sayyaf qui peinent à récolter les fonds nécessaires à la poursuite de leur petit jihad (jihad al-‘asghar) contre la minorité chrétienne des îles de Jolo et Basilan, la NPA utilise les règles d’engagement de la guerre de guérilla et a mis en place un système de racket des entreprises pour financer sa « guerre du peuple ». Répondant au nom d’impôt révolutionnaire, cette pratique s’étend à la sphère politique en période électorale… Les candidats souscrivant à cette « police d’assurance » doivent s’acquitter d’un passe-droit de 100 à 200 000 pesos pour un poste de maire, de 75 000 pesos pour des fonctions d’adjoint, etc.
13Présent dans soixante-neuf des quatre-vingts provinces que compte l’Archipel, ce mouvement créé en 1969 par José Maria Sison15, a été la cible d’une meurtrière campagne anti-insurrectionnelle, menée de concert par l’armée, la police, les milices (Citizen Armed Forces Geographical Unit, etc.) et autres groupes d’autodéfense (Civilian Volunteers Organization, Barangay Defense System, etc.) ainsi que par les divers services de renseignement. Depuis 2002, « Oplan Bantay Laya » (Opération Gardien de la Liberté) se serait soldée par l’assassinat de 601 activistes de gauche. Pas moins de 176 syndicalistes ouvriers et membres d’organisations paysannes ont aussi disparu sans laisser de trace. Enfin, 245 activistes ont été séquestrés et torturés durant leur interrogatoire avant d’être relâchés par les forces de sécurité.
14Figurant depuis fin 2003 sur la liste des organisations terroristes étrangères du Département d’État américain et celle du Conseil des ministres de l’Europe, le CPP-NPA-NDF et le gouvernement de Manille après l’échec des pourparlers de paix de 2004, ont engagé des négociations informelles afin de mettre un terme à un conflit qui, en l’espace de quarante ans, a coûté la vie à 40 000 personnes.
4- Géopolitique
15En 2009 comme l’année précédente, les Philippines ont œuvré dans le sens du renforcement de la sécurisation de leur espace maritime alors que les relations avec la république populaire de Chine, troisième partenaire commercial de l’Archipel, se sont dégradées. Le 10 mars, vingt-quatre heures après que le USNS Impeccable, bâtiment de surveillance électronique battant pavillon américain, eut été la cible de manœuvres d’intimidation exercées par cinq navires chinois alors que celui-ci croisait à 120 kilomètres au sud de la base navale de Yi Lin (Hai Nan), port d’attache pour les submersibles à propulsion nucléaire de la marine de l’Armée populaire de libération, Gloria Macapagal-Arroyo entérine le décret « Archipelagic Baselines Act » (No. 9522), voté par le Congrès un mois plus tôt, par lequel l’actuelle administration revendique la souveraineté de l’Archipel sur les îles de la mer de Chine méridionale, provoquant une vague d’indignations à Beijing, Hanoï, Kuala Lumpur et Taïpeï. Premier à réagir, le Premier ministre Abdullah Badawi, s’est rendu sur l’atoll de Swallow et a réitéré dans un discours la souveraineté de la Malaysia sur l’archipel des Spratley16. Une semaine plus tard, alors que le navire Yuzheng 311 était dépêché sur zone, Beijing laissait à son tour entendre par voie de presse vouloir envoyer davantage de navires et chalutiers patrouiller en mer de Chine méridionale17 afin de « protéger » les trois millions de km² de zones économiques exclusives18 (ZEE). Depuis lors, Manille a également fait part de son intention de rénover les infrastructures sur les dix îles et atolls occupés par ses forces armées19. Selon des adversaires de la présidente, l’administration philippine a profité de l’incident du USNS Impeccable pour mettre en difficulté les partisans de l’abrogation de l’Accord sur le stationnement des forces étrangères (1999) – un accord jugé anticonstitutionnel par ses détracteurs mais grâce auquel les États-Unis ont depuis 2002, pu déployer 600 membres des forces spéciales dans le sud du pays20.
16Principales bénéficiaires (500 millions de dollars) de l’aide octroyée par Washington aux pays du sud-est asiatique dans le cadre de la guerre menée par les États-Unis contre le terrorisme islamique, les Philippines ont également poursuivi en 2009, l’installation d’un système de surveillance des mers entourant l’île de Mindanao et l’archipel des Sulu, les fiefs historiques de la minorité musulmane21. Connu aux Philippines sous le nom de « backdoor », cet espace maritime de non-droit, écumé par les chalutiers nord-asiatiques s’adonnant à la pêche illégale, les contrebandiers opérant depuis le port de Sandakan (État de Sabah) ainsi que les pirates de kampong22 (village en malais), est aussi emprunté par les islamistes appartenant à des organisations soit locales (Abu Sayyaf, MILF, MNLF dits « lost command », ex-Rajah Solaiman Movement, etc.) soit régionales (Jemaah Islamiyah)… Chargé de la surveillance des zones jugées les plus sensibles, un système de veille créé en 2006 avec le soutien des États-Unis, dispose à ce jour de plusieurs stations radar et radio, installées dans les îles de la mer des Célèbes et de celle des Sulu. Trois patrouilleurs d’attaque sur les neuf commandés à un chantier naval de Taïpeï ont d’ores et déjà été déployés entre la péninsule de Zamboanga et l’extrême pointe sud de la grande île de Palawan.
5- Économie
17Alors qu’en 2007 et 2008, l’éclatement de la plus vaste bulle de crédits hypothécaires de l’histoire du capitalisme et la faillite de banques d’investissements aux États-Unis et en Europe ont accéléré le basculement du centre de gravité du capitalisme vers l’Asie – en particulier vers la Chine et l’Inde –, l’archipel philippin devrait se distinguer en 2009, en résistant mieux à la crise que les économies jusqu’ici plus dynamiques mais aujourd’hui sinistrées d’Asie du Sud-Est (Malaysia, Thaïlande, etc.). Épargné par la récession pendant les trois premiers trimestres, le pays devrait afficher une croissance molle de son PIB (le National Economic and Development Authority table sur une croissance de 0,8 à 1,8 % en rythme annuel… contre 3,8 % en 2008) et à l’heure où nous écrivons ces lignes, pourrait même avoir entamé son rebond23.
18La reprise économique, si elle se confirme, ne sera cependant pas aisée. Bien que moins tributaire des exportations que les pays voisins, le tassement (-16 % par rapport à 2008 sur la période allant d’avril à juin 200924) des volumes des biens manufacturés et des services exportés (électronique : -27 %, textile : -32 %, etc.), occasionné par le ralentissement de la consommation aux États-Unis, pèsera d’autant plus lourd dans l’équation que les investissements directs étrangers et philippins ont baissé au cours du premier semestre (-75 % par rapport à 200825). Le volume des importations étant supérieur au volume des exportations pour la neuvième année consécutive, le déficit commercial (-3,1 milliards de dollars entre janvier et juin) devrait se creuser alors que le montant total de la dette extérieure (61,4 milliards de dollars en 2008) est à nouveau appelé à croître cette année26…
19Pour relancer l’économie dans un contexte de récession globale et de tarissement des débouchés à l’export, les autorités ont eu recours à des mesures budgétaires visant à stimuler la consommation – le principal moteur de la croissance –, et les investissements, en particulier dans le secteur du BTP et des infrastructures alors que la destruction d’emplois s’est accélérée, dans le secteur manufacturier notamment.
20En sus des dispositions fiscales et mesures d’accélération des dépenses publiques dans les secteurs du transport et des communications, des travaux publics, de l’agriculture et de l’éducation, Manille peut également compter sur une variable d’ajustement économique de poids : les fonds générés par les huit à neuf millions de travailleurs d’Outre-Mer (parmi lesquels la moitié vit aux États-Unis) travaillant dans les pays industrialisés ou sur des bâtiments de la marine marchande. En 2008, ces « héros des temps modernes » pour paraphraser Gloria Macapagal-Arroyo, ont injecté 16,4 milliards de dollars de liquidités dans l’économie de l’Archipel, soit l’équivalent de 10 % du PIB rapporte la Banque centrale des Philippines27.
6- Société et religions
21Le ralentissement de l’économie mondiale observé en 2009 s’étant traduit dans l’Archipel par des licenciements et des réductions du temps de travail dans les secteurs manufacturiers (ameublement, textile, semi-conducteur, etc.) orientés vers l’export, de l’agroalimentaire et des produits miniers, tous deux affectés par la baisse des cours sur les marchés, les chiffres du chômage et du sous-emploi sont repartis à la hausse. Conséquence de la destruction de 120 000 emplois au mois de janvier, le taux de chômage atteignait 7,7 % (contre 6,8 % trois mois plus tôt) au premier trimestre 200928. Le nombre de chômeurs a ainsi franchi pour la première fois la barre symbolique des trois millions… Également en augmentation, le taux de sous-emploi était, quant à lui, de 18,2 %, contre 17,5 % au dernier trimestre 2008.
22Déjà très durement touchés par l’envolée des prix des biens de consommation courants en 2008 (le taux d’inflation moyen est de 9,8 % en rythme annuel29), les ménages philippins affectés par la crise de l’emploi ont vu leur situation se dégrader en 2009, poussant ainsi un nombre croissant de familles sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire selon la définition qu’en donne le National Statistics Office : « vivant avec trois dollars ou moins par jour [pour nourrir cinq personnes] ». En 2006, un Philippin sur trois était dans cette situation précaire. Avec respectivement 50 et 44 % des personnes concernées, les pêcheurs et les agriculteurs étaient les groupes socioprofessionnels les plus exposés30. D’aucuns estiment qu’il faudrait un taux de croissance de 7 % ou plus en rythme annuel là où d’autres prônent une répartition plus juste des richesses pour inverser le processus de paupérisation en cours31.
23L’achat de nourriture absorbant environ la moitié du budget des familles les plus modestes, la crise financière mondiale et ses effets (baisse des revenus, gel des crédits, assèchement des liquidités, etc.) ont eu un impact direct sur la sécurité alimentaire dans l’Archipel. Selon l’institut de sondage Social Weather Stations, jusqu’à 3,7 millions de ménages (soit 800 000 de plus que l’année précédente) ont expérimenté la faim à l’un ou l’autre moment dans le courant du premier semestre 200932.
24Imputable au ralentissement de la croissance mondiale mais aussi à l’emprise exercée par les deux cents familles les plus puissantes sur le tissu économique de l’Archipel, la pauvreté est aussi liée à l’ukase imposé aux hommes politiques par la très influente Église catholique en matière de planning familial et de contrôle artificiel des naissances. Des parlementaires ayant tenté d’œuvrer dans ce sens ont été menacés d’excommunication par des membres du haut clergé. Des mises en garde ont également été adressées à la classe politique : tout contrevenant s’exposant à des « consignes de vote » lors des suffrages33. Affichant en 1975 une démographie proche de celle de la Thaïlande, les Philippines compteraient trente ans plus tard 92,2 millions d’âmes (contre 66,7 millions en Thaïlande) et, si rien n’est fait pour juguler la natalité, devraient voir sa population passer au-dessus de la barre des 140 millions en 2040.
25Dans un contexte de chômage élevé et de croissance molle, la recherche d’un emploi par delà les frontières demeure souvent le seul moyen pour supporter la charge que représente, pour un père ou une mère de condition modeste, une pléthore d’enfants à nourrir et une famille élargie dont certains membres peinent à intégrer le marché du travail. Or, la récession qui s’est abattue sur bon nombre de pays industrialisés employant de la main-d’œuvre philippine et le ralentissement des activités qui en a découlé dans les secteurs manufacturiers et du fret maritime notamment, pourraient en 2009 mettre à mal l’une des principales sources de devises de l’Archipel et l’un des moteurs de la consommation. Des économistes tablent d’ores et déjà sur une baisse de 6 % du volume des embauches. Spécialisée dans l’assistance aux travailleurs migrants philippins, Migrante International estime, par ailleurs, que 100 000 emplois pourraient être détruits. Les travailleurs les plus exposés seront les derniers enrôlés : en sus de perdre leur travail, beaucoup retourneront au pays endettés, faute de temps nécessaire au remboursement des frais légaux et autres passe-droits occasionnés par leur expatriation.
26Moins touchées par la crise que les ouvriers et marins, les postulantes aux postes d’aide soignante et d’employée de maison demeurent, quant à elles, toujours aussi vulnérables face aux syndicats du crime internationaux, en particulier chinois et japonais34. Exfiltrées par les ports de Manille, Cebu, Davao et Zamboanga ou par les aéroports internationaux, ces femmes approvisionnent les filières de la prostitution à Hong Kong et dans l’archipel nippon. Dans un rapport sur le trafic d’êtres humains35, le Département d’État américain a, du fait du nombre élevé de victimes, inscrit les Philippines sur la liste des pays à placer « sous surveillance » et appelé l’administration de l’ex-colonie étatsunienne à lutter davantage contre ce fléau.
7- Environnement
27Les Philippines ont payé en 2009 un lourd tribut humain à la nature. Frappé bon an mal an par une vingtaine de typhons, l’Archipel a été le théâtre de meurtriers glissements de terrain et inondations à Luzon et Mindanao… Le bilan conjugué de ces intempéries dépasse le millier de victimes (dont 130 sont décédées des séquelles liées à la contamination de l’eau par des agents pathogènes tels que le leptospirose) et fait au moins 7,4 millions de sans-abri. Outre les régions où l’exploitation des forêts primaires dites de basse altitude sont les plus massives et où les activités minières (chrome, nickel, or, etc.) ont les effets les plus dévastateurs sur la végétation, les zones les plus touchées sont les régions côtières, durement éprouvées par l’érosion marine, du fait d’une pratique souvent médiocre de l’utilisation des terres et de la destruction (ou simplement de l’absence) de « tampons naturels » tels que les mangroves et les récifs coralliens. Prenant conscience de la nécessité de protéger un écosystème abritant plus de trois mille espèces de poissons, crustacés et mammifères marins, les Philippines et cinq autres pays (Indonésie, Malaysia, Timor-Leste, Papouasie-Nouvelle Guinée et Iles Salomon) de la zone Asie-Pacifique se sont au mois de mai, engagés pour la première fois à protéger le « Triangle de corail36 » des activités humaines telles que la pêche illégale, la pollution marine et la destruction des récifs37.
8- Post Scriptum
28Après une année 2009 marquée du sceau de la discorde politique, de la stagnation économique, de l’aggravation de la fracture sociale et de la dégradation de la situation sécuritaire dans le Grand Sud, l’archipel philippin s’apprête à tourner la page d’une administration qui a failli à ses devoirs et, aux prises avec ses « vieux démons », à embrasser une année 2010 placée sous le régime des incertitudes de fin de règne.
Fiche Philippines
29Capitale : Manille
30Superficie : 299 764 km², 7 107 îles parmi lesquelles 2 773 portent un nom
31Population : 92 226 600 (est. 2009)
32Langues officielles : Philippin (Pilipino depuis 1989, ex-Tagalog) et Anglais
Données politiques
33Nature de l’État : République unitaire
34Nature du régime : démocratie présidentielle
35Suffrage : A partir de 18 ans, universel
36Chef de l’État : Mme Gloria Macapagal-Arroyo (depuis janvier 2001)
37Vice-président : M. Manuel dit « Noli » De Castro (depuis juin 2004)
38Ministre des Affaires étrangères : M. Alberto G. Romulo (depuis août 2004)
39Échéances : Elections nationales en mai 2010
Indicateurs démographiques et sociologiques
40Principaux groupes ethniques : Cebuano, Pilipino, llocano, Bisaya
41Religions : catholiques romains (80,9 %), protestants et sectes chrétiennes (11,6 %), musulmans (5 %)
42Taux de croissance démographique (2008) : 2,0 %
43Espérance de vie (2008) : 71,09 ans
44Taux de fertilité (2008) : 3,27
45Taux de natalité (2008) : 26,01 ‰
46Taux de mortalité (2008) : 5,1 ‰
47Taux de mortalité infantile (2008) : 20,56 ‰
48Taux d’alphabétisation (> 15 ans) (2003) : 93,4 %
49Taux d’urbanisation (2008) : 65 %
50Indice de développement humain : 0,751 (105e rang, 2007) ; 0,754 (77e rang, 2000)
Indicateurs économiques
51Monnaie : pesos (1 euro = 67,38 pesos philippins le 16.12.09)
52Balance des paiements courants (2008) : 4,227 milliards $ US
53Pourcentage de la dette extérieure dans le PIB (2007) : 41,9 % (65,8 milliards $ US)
54PIB par habitant ou per capita (2008) : 3.300 $ US
55Taux de croissance du PIB (2008) : 3,8 %
56Répartition du PIB par secteur d’activité (2008) : agriculture (14,7 %) ; industrie (31,6 %) ; services (53,7 %)
57Taux d’inflation (2008) : 9,8 %
58Taux de chômage (2009) : 7,7 %
59Taux de population vivant sous le seuil de pauvreté (2008) : 30 %
60IDE entrant (flux) (2008) : 1,52 milliard $ US
61IDE entrant (cumulés ou stocks) (2008) : 21,47 milliards $ US
62IDE sortant (flux) (2008) : 237 millions $ US
63IDE sortant (cumulés ou stocks) (2008) : 5,81 milliards $ US
64Principaux partenaires commerciaux (1er semestre 2009) : États-Unis (14,9 %), Japon (13,8 %), Chine (9,1 %), Singapour (7,4 %), Union européenne (13,3 %)
65Importations (2008) : 60,78 milliards $ US
66Principaux produits importés (2008) : matériel électronique ; énergie fossile ; céréales ; équipement de transport ; machinerie-outil ; produits chimiques ; acier et fer ; produits pharmaceutiques ; plastique ; textile
67Exportations (2008) : 48,2 milliards $ US
68Principaux produits exportés (2008) : matériel électronique ; textile ; mobilier ; semi-conducteur ; huile de noix de coco ; banane ; thon
Notes de bas de page
1 Social Weather Stations, Third Quarter 2009 Social Weather Survey: PGMA’s net satisfaction rating falls to-38, Manille, 8 octobre 2009.
2 Communications avec l’auteur, juin et septembre 2009.
3 L’utilisation de ces machines est un facteur de déstabilisation. Les candidats battus à l’issue du scrutin ne se priveront certainement pas de crier à la fraude et de contester les résultats issus des urnes.
4 Social Weather Stations, Third Quarter 2009 Social Weather Survey : Noynoy Aquino and Manny Villar top the people’s “three best leaders to succeed PGMA in 2010”, Manille, 14 octobre 2009.
5 « The Philippines’40 Richest », Forbes, New York, octobre 2007.
6 Parmi les candidats cités dans le sondage figurent aussi le vice-président Noli de Castro (8 %), la sénatrice Lauren Legarda (5 %), le sénateur Panfilo Lacson (4 %), le maire de Makati Jejomar Binay (2 %), Bayani Fernando, président du Metropolitan Manila Development Authority (1 %) et le frère Eddie Villanueva (1 %). Le secrétaire à la Défense Gilberto Teodoro, candidat de l’équipe sortante de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo n’est, quant à lui, crédité que de 4 % d’opinions favorables. La liste des personnalités présidentiables sera officialisée au mois de novembre 2008.
7 Bangsamoro [du malais] : nation moro. L’Entité regroupait l’Autonomous Region of Muslim Mindanao (ARMM), composée des provinces de Basilan (à l’exception d’Isabela City), Lanao del Sur, Maguindanao, Sulu, Tawi-Tawi et Marawi City, ainsi que les municipalités de Baloi, Munai, Nunungan, Pantar, Tagoloan et Tangkal (Lanao del Norte).
8 National Statistics Office, Household Population of Top 8 Religious Affiliations by Sex: Philippines, 2000, Manille, 2003, tableau 5.
9 Moro [de l’espagnol] ou Maures est le nom donné dès le XVIe siècle, par les conquistadores aux musulmans de l’Archipel. La communauté moro compte treize groupes ethnolinguistiques : les Maguindanao (Cotabato et Maguindanao), les Maranao (Lanao del Sur et Marawi City), les Tausug (Sulu), les Samal (Northern Samar et Tawi-Tawi), les Yakan (Basilan), les Iranum (baie d’Illana et Zamboanga Sibugay), les Palawani (Palawan), les Badjao (Sulu et Panay), les Jama-Mapun (Tawi-Tawi et Cagayan de Sulu), les Kolibugan (Zamboanga del Norte), les Kalagan (Davao oriental), les Molbog (Balabac) et les Sangkil (golfe de Davao et Sarangani).
10 Barrio [de l’espagnol] : village.
11 Department of Social Welfare and Development et National Disaster Coordinating Council, 2008.
12 Uztadz [de l’arabe] est un titre donné par les musulmans du sud philippin aux professeurs enseignant dans les écoles coraniques.
13 Barangay [du tagalog] : groupement de villages.
14 Cet attentat a été revendiqué par le Bangsamoro National Liberation Army, un nouveau groupuscule dirigé par le Tausug Abdul Nass’r Iskandar.
15 Soupçonné par la justice néerlandaise d’avoir commandité des meurtres commis aux Philippines en 2003 et 2004, l’ex-président du CPP, en exil aux Pays-Bas depuis 1986, a été blanchi le 31 mars 2009 par le ministère public, faute de preuves suffisantes.
16 Les 148 îlots et récifs coralliens sont revendiqués par la Chine, la Malaisie, les Philippines, Taïwan et le Viêt Nam. Bruneï a étendu sa zone de pêche dans la partie sud de l’archipel mais ne réclame aucune île.
17 La mer de Chine méridionale est une route maritime fort fréquentée et un point de passage obligé pour les supertankers en provenance du Moyen-Orient approvisionnant la Chine en pétrole.
18 « More patrol vessels may be sent », China Daily, Beijing, 19 mars 2009.
19 Un code de conduite signé entre la Chine et les dix États-membres de l’Asean, interdit l’occupation de nouvelles îles ou la construction de nouvelles infrastructures sur les terres occupées.
20 Communications avec l’auteur, 15-18 juillet 2009.
21 Michel Gilquin (sous la direction de), Atlas des minorités musulmanes d’Asie orientale et méridionale, Presses du CNRS, Paris, à paraître.
22 Voir notamment Pirates et terroristes en mer d’Asie : un maillon faible du commerce mondial de Solomon Kane et Francis Martin, Autrement, Paris, 2005, 132 p.
23 National Economic and Development Authority, Weekly Economic updates, Manille, 6 mai 2009 et 21 octobre 2009.
24 National Statistical Coordination Board, Gross National Product & Gross Domestic Product by Expenditures Shares – Second Quarter 2009, Manille, 27 août 2009.
25 National Statistical Coordination Board, Approved Investments, Foreign and Filipino Nationals – Second Quarter 2009, Manille, 18 septembre 2009.
26 National Statistics Office, Total Trade by Month and Year: 2007-2009, Manille, 5 octobre 2009 et National Statistical Coordination Board, Foreign Trade of the Philippines 1990 to 2008, Manille, 2009.
27 « Deployment Profile and Remittance Patterns of Overseas Filipinos », Bangko Sentral ng Pilipinas Economic Newsletter, Manille, juin 2009.
28 National Statistics Office, Results from the October 2008 Labor Force Survey (LFS), Manille, 16 décembre 2008 et Results from the January 2009 Labor Force Survey (LFS), Manille, 17 mars 2009.
29 National Statistics Office, The Consumer Price Index in the Philippines – 2008 Report, Manille, 17 avril 2009.
30 National Statistical Coordination Board, Official Poverty Statistics for Farmers, by Region: 2000, 2003, and 2006/Official Poverty Statistics for Fishermen, by Region: 2000, 2003, and 2006, Manille, 25 juin 2009.
31 Les foyers les plus riches (5 % de la population) s’accaparent un tiers des richesses nationales, soit cinq fois ce que gagnent les 33 % de pauvres recensés en 2006 par le National Statistics Office.
32 Social Weather Stations, Third Quarter 2009 – Social Weather Survey, Manille, 13 octobre 2009.
33 Candidat potentiel aux élections présidentielles de 2010, l’ancien président Joseph Estrada est l’un des rares politiciens philippins à oser braver la curie romaine sur ce point.
34 La triade 14K (Hong Kong) et les clans « yakuza » Yamagushi-gumi (Kobé) et Sumiyoshirengokai (Tokyô) seraient les mieux implantés aux Philippines.
35 U.S. Department of State, Trafficking in Persons Report 2009, Washington DC, juin 2009.
36 Cette zone maritime de 6 millions de km² s’étend de la pointe sud de Kyushu (Japon) au nord, jusqu’aux îles Fidji à l’est et les îles Coco (Australie) dans l’océan Indien, à l’ouest.
37 Manado Ocean Declaration, Manado, 14 mai 2009.
Auteur
Journaliste à France 24. Tour à tour en poste au Cambodge, au Viêt Nam puis en Thaïlande, il couvre l'Asie du Sud-Est depuis 1992. Cofondateur du mensuel Le Mékong (Phnom Penh), il a entre autres, collaboré avec La Libre Belgique et Le Monde diplomatique. Basé à Bangkok, il est également l'auteur de plusieurs ouvrages publiés par l’Irasec sur la région parmi lesquels le Dictionnaire des Khmers rouges (2007, épuisé) et La Croix et le kriss : violences et rancœurs entre chrétiens et musulmans dans le sud des Philippines (2006).
Le texte seul est utilisable sous licence Licence OpenEdition Books. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
L’Asie du Sud-Est 2017 : bilan, enjeux et perspectives
Abigaël Pesses et Claire Thi-Liên Tran (dir.)
2017
L’Asie du Sud-Est 2010 : les évènements majeurs de l’année
Arnaud Leveau et Benoît de Tréglodé (dir.)
2010
L’Asie du Sud-Est 2012 : les évènements majeurs de l’année
Jérémy Jammes et Benoît de Tréglodé (dir.)
2012
L’Asie du Sud-Est 2014 : bilan, enjeux et perspectives
Jérémy Jammes et François Robinne (dir.)
2014
L’Asie du Sud-Est 2015 : bilan, enjeux et perspectives
Abigaël Pesses et François Robinne (dir.)
2015
L’Asie du Sud-Est 2018 : bilan, enjeux et perspectives
Abigaël Pesses et Claire Thi Liên Tran (dir.)
2018