2.1. LES PREMIERES MIGRATIONS SOUS LA DYNASTIE HAN

1Par sa dimension et sa configuration, l’espace chinois a tendance à s’étirer vers l’ouest en direction de l’Asie centrale et à se déployer le long du littoral vers les mers du Sud. Les premières traces d’implantation chinoise dans le nord du Viêt Nam remontent au III^e siècle avant notre ère, sous la dynastie Han (206 av. J. -C., 220 ap. J. -C.). Ces poussées migratoires interviennent dans le sillage des armées de conquête, et surtout sous l’impulsion des soldats démobilisés, des fonctionnaires bannis par les changements dynastiques et des marchands.

2Au III^e siècle de notre ère, le commerce maritime avec le Nanyang (actuelle Asie du Sud-Est) prend son essor. C’est également l’époque des premiers pélerinages bouddhistes. On retrouve des Chinois dans le royaume du Champa (dans ce qui constitue aujourd’hui le centre du Viêt Nam) et dans celui du Funan (Cambodge). A partir du IV^e siècle, des Chinois font leur apparition à Java et à Songkhla (Siam méridional). Mais l’événement décisif est sans aucun doute le développement de la marine chinoise sous la dynastie des Song (960-1280). Les innovations techniques et les phénomènes climatiques liés à la mousson permettent des liaisons régulières entre les ports du Fujian et du Guangdong (Sud de la Chine) et ceux du Nanyang, voire du Sud de l’Inde.

3A partir du X^e siècle, l’émigration chinoise suit donc l’essor du grand commerce maritime. Les marchands chinois fondent des postes commerciaux et des colonies de peuplement sur les côtes de l’Asie du Sud-Est et de l’océan Indien33. L’expansion est particulièrement marquée vers le monde malais. Sous la dynastie mongole des Yuan (1279-1368), malgré l’échec des conquêtes militaires en Asie du Sud-Est, nombreux sont ainsi les Chinois qui s’installent à Java.

4La marine chinoise connaît son âge d’or sous la dynastie Ming (1368-1644), avec les sept fameuses expéditions conduites pour le compte de l’empereur Yong Le par Zhang He, un musulman du Yunnan34. Ces voyages se succèdent de 1405 à 1433. Ils engagent plusieurs dizaines de grandes jonques (dont certaines jaugent près de dix fois plus que les caravelles qu’utilisera Christophe Colomb quelques décennies plus tard). Et ce ne sont pas moins de 20 à 30 000 hommes qui arrivent au Champa, à Palembang et à Samudra (Sumatra), à Malaka (péninsule malaise), à Ceylan, à Ormuz et jusque sur la côte occidentale de l’Afrique, en Somalie et en Erythrée.

5Ces expéditions diplomatiques revêtent également un aspect commercial. Les jonques sont chargées de porcelaines, de soieries et de métaux précieux que les membres des expéditions échangent contre ivoire, parfums et épices des mers du Sud, encourageant par leur exemple le commerce des marchands chinois35. Ces derniers sont désormais présents dans l’ensemble du Nanyang. On les retrouve des Philippines au Siam.

6La Chine ne tire pourtant pas complètement avantage de ces succès maritimes, considérés par certains comme purement somptuaires. Avant même la fin du XV^e siècle, les successeurs de Yong décident ainsi de mettre un terme à ces expéditions lointaines. Cette volteface relève de la politique intérieure et des querelles de pouvoir entre des eunuques plutôt partisans d’une ouverture et des mandarins soucieux de préserver une certaine forme d’orthodoxie36.

7Pour autant, le repli de la Chine sur elle-même ne sera pas total. Les interdictions de circulation sont plutôt mal appliquées et les échanges officiels instaurés par le système de tributs cachent bien souvent des tractations secrètes et des échanges privés parallèles. La Chine n’est donc pas totalement isolée du reste du monde. Mais ses desseins politiques ont eu pour conséquence de jeter l’activité des marchands dans la clandestinité et de brouiller les relations entre commerce, contrebande et piraterie.

8A Canton, au début du XVI^e siècle, les jonques chinoises qui souhaitaient se rendre à Malaka devaient impérativement acquérir une licence des plus onéreuses. La plupart des marchands s’en sont dispensés. Mais pour éviter les sanctions, ils ont été obligés à leur retour de débarquer leur marchandise sur des îlots au large du port et de laisser des intermédiaires discrets se charger de l’acheminement des produits sur le continent37.

2.2. LA CHUTE DES MING ET L’ARRIVEE DES EUROPEENS (DU MILIEU DU XVII^e AU MILIEU DU XIX^e SIECLE)

9Les Espagnols et les Portugais s’aventurent dans la région à partir du XVI^e siècle (prise de Malaka par les Portugais en 1511, fondation de Manille par les Espagnols en 1571). Ils sont bientôt suivis par les Hollandais (création de la Compagnie hollandaise des Indes orientales [VOC] en 1602 et fondation de Batavia en 1619) et les Britanniques.

10L’arrivée des Européens stimule un temps les activités commerciales et attire un nombre croissant de marchands chinois38 ; mais le développement de la piraterie – essentiellement japonaise – le long des côtes de la région freine sérieusement les flux migratoires. Ce coup d’arrêt permet toutefois aux communautés chinoises déjà établies en Asie du Sud-Est de consolider leur présence par une meilleure assimilation aux pays d’accueil où elles commencent à participer à la vie publique.

11La chute de la dynastie Ming et la prise du pouvoir par les Qing, une dynastie d’origine mandchoue considérée par les Han comme étrangère, conduisit un grand nombre d’habitants des provinces méridionales à s’expatrier. Ils s’établissent principalement à Taiwan et, sous les ordres de Coxinga (Zhang Chenggong), ils en chassent les Hollandais (installés depuis 1624), avant d’organiser la résistance à l’« occupation mandchoue » de la Chine. On retrouve également des exilés politiques chinois et des loyalistes Ming au Viêt Nam, où un groupe de militaires et de lettrés débarque en 1671 à Ha Tiên (à l’époque sur le littoral cambodgien). Sous la conduite de Ma Jingqiu (Mac Cuu), un réfugié du Guangdong, ils y fondent un petit royaume de 60 000 km². D’autres arrivent à Danang en 1679, d’où l’empereur d’Annam les envoie défricher les terres du Tchenla maritime, enlevées aux Khmers. En 1778, ils fonderont Cholon (devenu le quartier chinois de Hô Chi Minh-Ville).

12En Asie du Sud-Est, le XVII^e siècle est surtout marqué par l’essor des sultanats. Ces derniers attirent un nombre croissant de marchands de toute origine39 et donc des Chinois. La fin du XVII^e siècle voit l’émigration chinoise atteindre un niveau sans précédent.

13Un siècle plus tard, le développement de la présence britannique dans la région marque un tournant. En 1786, les Britanniques ont pris pied sur l’île de Penang, aux limites septentrionales de la péninsule malaise. Ils s’implantent à Malaka en 1795, puis à Singapour (ancienne Tumasik) en 1819. Ces trois bases stratégiques et commerciales sur la route des Indes sont réunies en 1830 sous l’appellation de « Comptoirs des détroits » (Straits Settlements).

14Ces établissements permettent à de nombreux marchands chinois anciennement installés dans la région de se positionner comme intermédiaires privilégiés des Européens. La présence britannique génère de nouveaux courants commerciaux grâce, notamment, à l’ouverture forcée des principaux ports chinois et à la création de ports francs. Ces échanges sont également facilités par les progrès de la navigation à vapeur et l’ouverture du canal de Suez en 1869. L’exploitation coloniale de l’Asie du Sud-Est engendre également un besoin sans précédent de main-d’œuvre. La région de Canton et du delta de la rivière des Perles apparaissent alors comme une réserve de main-d’œuvre inépuisable, au même titre qu’ont pu l’être les côtes du golfe de Guinée dans les années 1760 à 1840.

15Parallèlement, la conjoncture intérieure chinoise devient difficile. Dès le milieu du XIX^e siècle, les désastres politiques se succèdent : traité de Nankin en 1842, traité de Tianjin en 1858, révolte des Taiping entre 1851 et 1864, défaite face au Japon en 1895. Pire, ces difficultés politiques s’accompagnent de calamités naturelles. La défluviation du fleuve Jaune en 1855, les sécheresses de 1876-1879 et de 1892-1894 font des millions de victimes et nourrissent de nouveaux courants migratoires, notamment vers les provinces du Nord et la Mandchourie.

16Le fait chinois en Asie du Sud-Est, qui était jusqu’au début du XIX^e siècle essentiellement urbain, commence à se diversifier. Les Chinois jouent un rôle croissant dans l’agriculture à Java, au Sarawak ou aux Philippines. D’autres s’emploient à exploiter des mines au Siam, à Bornéo ou en Malaisie. Ce redéploiement géographique et la diversification des activités ont permis aux Chinois d’Asie du Sud-Est de s’intégrer de manière plus profonde à leurs différents pays d’accueil. On assiste dès lors à la formation de microcultures mixtes : sino-thaïe (luk-jin), sino-vietnamienne (minh huong), sino-malaise (babas), sino-indonésienne (peranakan), sino-philippine (mestizos) et sino-khmère. On rentre alors dans ce que Denys Lombard appelle un processus « d’intégration silencieuse ».

Flux migratoires de la Chine vers le Viêt Nam et la Thaïlande

2.3. INFLUENCE EUROPEENNE ET ACCELERATION DU PHENOMENE MIGRATOIRE

17Chaque fois que la Chine connaît des troubles intérieurs, surtout en période de changement dynastique, l’émigration chinoise s’accélère. Ainsi, la chute de la dynastie Song, à la fin du XIII^e siècle, provoqua-t-elle un fort mouvement migratoire vers l’Annam. La conquête de la Chine par les Mongols précipita de nombreux Chinois vers le Viêt Nam et la Thaïlande, et la reprise en main de Taiwan par les Qing poussa de nombreux loyalistes Ming à partir s’installer en Asie du Sud-Est et plus particulièrement au Viêt Nam.

18Sous la dernière dynastie Qing, les agressions étrangères, combinées aux problèmes intérieurs, ont précédé une vague importante de départs. Ainsi, à partir des années 1840, l’émigration chinoise change de nature et de dimension. Les répercussions de l’abolition de l’esclavage et l’annexion de l’Asie du Sud-Est par les puissances européennes conduisent ces dernières à rechercher de nouvelles sources de main-d’œuvre bon marché. Le delta de la rivière des Perles apparaît alors comme un inépuisable vivier.

19La modernisation des transports, le développement de la marine à vapeur et l’ouverture du canal de Suez en 186940 sont à l’origine du déplacement d’un nombre plus important encore de travailleurs. Le XIX^e siècle voit donc l’émigration chinoise changer d’échelle et de nature. En dépit de la législation chinoise interdisant l’émigration, les Européens participent, dès les années 1840, au commerce des manœuvres (coolies). En 1844, un navire français quitte le port d’Amoy (Xiamen) à destination de l’île Bourbon et emporte avec lui le premier contingent de travailleurs chinois sous contrat à l’étranger41. De 1880 à 1900, la Malaisie péninsulaire reçoit près de 5 millions d’immigrés chinois, l’Amérique du Nord et l’Australie environ 500 000 chacune entre 1850 et 1900.

20En 1847, Cuba accueille ses premiers émigrés chinois en provenance des Philippines ; puis, à partir de 1850, de Macao, de Shantou et de Xiamen. Les Antilles, le Pérou et le Chili reçoivent à peu près un demi-million de travailleurs chinois dans la seconde moitié du XIX^e siècle. C’est environ 30 000 coolies qui débarquent à Hawaï entre 1850 et 1885, tandis que Tahiti reçoit son premier contingent de Hakka en 1886.

21Les activités minières (or en Afrique du Sud, cuivre au Pérou, etc.), mais aussi les grands travaux tels que le canal de Panama, les chemins de fer du Congo belge et du Mozambique portugais, de Madagascar, du Transsibérien ou du Central Pacific Railway en Amérique du Nord, nécessitent une main-d’œuvre de plus en plus abondante. La traite des coolies voit ainsi, entre 1847 et 1874, 500 000 « engagés » (de gré ou de force) traverser les océans.

22Des agences de recrutement, le plus souvent étrangères (dans les années 1840, on dénombrait six agences étrangères à Amoy, dont cinq anglaises), officiaient en amont du trafic. Le système de « consul-marchand », mis en place dans les « ports ouverts » de Chine pour contrôler et protéger les sujets étrangers non britanniques, a permis à de nombreuses firmes européennes de développer leurs activités de recrutement et de commerce de coolies, faisant fi des réglementations chinoises.

23Ce trafic illégal était couvert par la position officielle de ses principaux acteurs. Il n’était pas rare que ces trafiquants de coolies soient également des diplomates. Le plus célèbre d’entre eux est sans doute James Tait. Ce dernier, consul d’Espagne, vice-consul des Pays-Bas et consul du Portugal, a créé son agence de recrutement en 1845 sur une petite île, en face du port d’Amoy, sur laquelle étaient installés les consulats étrangers. De là, ce « marchand-diplomate » s’exerçait à tenter de soustraire à l’autorité impériale les émigrés embauchés par son agence.

24Les « marchands-diplomates » se basaient sur le principe d’extraterritorialité prévu par les traités de 1842 pour protéger leurs coolies42. Les candidats à l’émigration demeuraient toutefois, aux yeux de l’administration chinoise, des sujets de l’empereur et pouvaient, à ce titre, être poursuivis et arrêtés.

25En Chine même, le recrutement s’opérait généralement par le biais d’anciens migrants. Ces derniers se chargeaient de recruter de nouveaux travailleurs dans leur province d’origine. Ils utilisaient pour ce faire tous les moyens possibles (dettes de jeu, racket, primes plus ou moins factices, etc.). Mais ces intermédiaires s’assuraient généralement également du bien-être des coolies. Ils rédigeaient des lettres pour les travailleurs illettrés et assuraient leur acheminement à destination. Ils pouvaient même, le cas échéant, avancer l’argent pour le voyage des nouveaux travailleurs si ces derniers bénéficiaient d’une garantie dans leur village d’origine.

26En attendant leur départ, les émigrants résidaient dans des auberges appartenant généralement à des propriétaires originaires de leur région. On vit ainsi se développer, à proximité des ports, des auberges aux patronymes explicites, telle que « l’auberge de Quanzhou » ou « l’auberge de Fuzhou », généralement spécialisées sur certaines destinations. Elles achetaient en gros des billets de bateau et les revendaient aux recruteurs avec qui elles étaient souvent associées.

27Le port d’Amoy dans le Fujian, résidence d’origine de la plupart des marins chinois, a donc longtemps constitué la principale plaque tournante de l’émigration chinoise (avec Shantou et Hong Kong). C’est par Amoy que transitaient la plupart des migrants en provenance de Zhangzhou, Quanzhou, Xinghua, Fuzhou ou Fuqing. Ceux qui passaient par Shantou se dirigeaient le plus souvent vers la Thaïlande. Au début du XX^e siècle, le port comptait une soixantaine d’auberges pour migrants, soit environ un tiers du nombre de celles que l’on trouvait à Amoy.

28De son côté, Hong Kong était la plaque tournante des Cantonais. Ces derniers arrivaient des villes du delta de la rivière des Perles par bateau. Après un transit à Hong Kong, ils repartaient généralement vers l’Amérique du Nord ou l’Asie du Sud-Est, souvent pour le Viêt Nam. Hong Kong servait également d’escale pour les migrants en provenance de l’île de Hainan, mais aussi de Shantou et d’Amoy. Centre de communication, Hong Kong servait d’interface entre de nombreux ports de Chine du Sud et des villes comme Saigon, Medan, Penang, Rangoun ou Manille.

29L’émergence des « pays neufs » (Etats-Unis, Canada, Australie) donne, dès le début du XIX^e siècle, une dimension mondiale à l’émigration chinoise qui touche des effectifs sans précédent à une échelle géographique beaucoup plus large, du Nouveau Monde à l’océan Indien.

30En Chine, l’autorité est régulièrement contestée par des révoltes populaires. Au milieu du XIX^e siècle, l’Empire est frappé par quatre révoltes importantes qui vont la miner et l’affaiblir durablement. Celle des Taiping (1851-1864) fut même à deux doigts de renverser la dynastie.

31La révolte, partie de la campagne du Guangxi, conduite par Hong Xiuquan, un Hakka utopiste converti au christianisme, se répandit rapidement à une grande partie de la Chine méridionale. Son coût humain (estimé à près de 20 millions de victimes) et matériel fut extrêmement lourd. Après leur défaite, de nombreux rebelles s’exilèrent vers le Viêt Nam et Singapour. Certains partirent vers la Californie, vers Cuba ou les Indes néerlandaises43.

32Presque simultanément, le mouvement nian (1851-1868) fit également chanceler la dynastie régnante. Cette révolte, menée par des paysans sans ressources rejoints par des brigands et des contrebandiers liés aux triades locales, a touché la région qui s’étend entre le fleuve Jaune et la rivière Huai. La plupart des agglomérations de la zone ont été pillés et nombre de leurs habitants ont pris le chemin de l’exil. Deux autres rébellions, dirigées par des leaders musulmans, dans l’Ouest du pays, ont également déstabilisé l’autorité impériale. Mais elles ne suffirent pas à faire basculer la dynastie qui, malgré deux défaites successives contre la France et le Japon, se maintint au pouvoir jusqu’en 1911.

33La révolution chinoise ne marque pas la fin des turbulences intérieures. Les heurts entre seigneurs de la guerre, l’invasion japonaise, la guerre civile entre nationalistes et communistes, conduisirent à plusieurs reprises le pays au bord du gouffre et poussèrent encore sur la voie de l’émigration des millions de personnes.

34Malgré de forts courants migratoires vers les « pays neufs », c’est sans conteste en Asie du Sud-Est que l’émigration chinoise connaît son développement le plus important. Jusqu’au coup d’arrêt de la grande crise de 1929, cette émigration de masse submerge les différentes communautés d’origine chinoise plus ou moins bien intégrées dans les différents pays de la région. Pour la seule Malaisie, on dénombre sept millions d’entrées entre 1860 et 1940 et près d’un tiers de ces immigrés s’installent définitivement dans le pays.

35Entre le début du XIX^e siècle et 1950, environ quatre millions de Chinois viennent travailler à Bangkok et plus d’un million restent dans le Royaume44. Pour la même période, dans l’ensemble de la région, le flux et reflux est d’environ quinze millions de migrants. Beaucoup regagnent leur région d’origine au terme de leur contrat, mais bien d’autres restent dans leur pays d’accueil.

36En 1930, environ huit millions de Chinois sont installés en Asie du Sud-Est. L’invasion japonaise de la Chine en 1937 marquera encore une accélération de l’émigration, mais la seconde guerre mondiale provoquera son tarissement.