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L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre
Introduction
Introduction
Jacques-Louis David, … au sujet d'une statue symbolique du Peuple, 1793
Jacques-Louis David, … sur la nécessité de la suppression de la commission du Muséum, fait au nom des comités d'instruction publique et des finances, 1793
Gabriel Bouquier, … la restauration des tableaux et autres monuments des arts, formant la collection du Muséum national, 1794
Antoine Quatremère de Quincy, Considérations sur les arts du dessin en France…, 1791
François Boissy D’Anglas, Essai sur les fêtes nationales…, 1794
Michel de Cubières, Le Progrès des arts dans la République, 1796-1797
Pierre Chaussard, Essai philosophique sur la dignité des arts, 1797-1798
George-Marie Raymond, De la peinture considérée dans ses effets, 1798
Introduction
Henri de Saint-Simon, L’Artiste, le Savant et l’Industriel, 1824
Prosper Enfantin, De l’influence des fêtes publiques sur le bien-être de la société, 1825
Adolphe Garnier, Du beau dans la nature sauvage et du beau dans la société, 1826
Anonyme [Hippolyte Carnot], Discours sur les beaux-arts, 1830
Émile Barrault, Prédication du 1er mai : l’art, 1831
Charles Duveyrier, La Ville nouvelle ou le Paris des Saint-Simoniens, 1832
Marie-Camille de G., Salon de 1834, 1834
Auguste Comte, Discours sur l’ensemble du positivisme, 1848
Anonyme [Philippe Buchez], Des artistes aujourd’hui, 1832
P. Buchez, E. Bion, J.-B. Besson et Baptiste, Salon de 1836, 1836
Anonyme [Salon de 1841], L’Atelier, 1841
Auguste Ott, Art, 1854
Pierre Leroux, Art, 1836
Eugène d’Izalguier, Loi de la corrélation de la forme sociale et de la forme esthétique, 1836
Delrieu, Du désordre dans la peinture, 1836
Miget, De la peinture, 1836
Désiré Laverdant, De la mission de l’art et du rôle des artistes, 1845
Charles Fourier, Théorie de l'unité universelle, 1822
Charles Fourier, Le Nouveau Monde amoureux, s.d.
Charles Fourier, Cités ouvrières, 1849
Victor Considerant, Description du Phalanstère et considérations sur l’architectonique, 1848
Mathieu Briancourt, Visite au phalanstère, 1848
Désiré Laverdant, De la mission de l’art et du rôle des artistes, 1845
Étienne Arago, La République et les artistes, 1834
Alexandre Decamps, Les Arts et l’Industrie au xixe siècle, 1834-1835
Théophile Thoré, L’Art social et progressif, 1835
Pierre-Jean David d’Angers, Lettre sur les arts, 1839
Charles M, Société pour la propagation des bonnes images et des tableaux d’église à bon marché, 1848
Louis Desouches, De la peinture et de sa mission, 1846
Pierre-Jean David d’Angers, L’Arc de triomphe de l’Étoile, 1849
Pierre Hawke, Quelques mots sur le Salon de peinture du Louvre, 1848
Auguste de Gasperini, De l’art dans ses rapports avec le milieu social, 1850
Pierre Vinçard, Les Artistes et le Peuple, 1850
Introduction
Philibert Audebrand, Exposition universelle de l'industrie. L'art appliqué à la vie intime, 1856
Comité central des Artistes et des Artistes industriels, Placet et mémoires relatifs à la question des Beaux-Arts appliqués à l'industrie, 1852
Léon de Laborde, Exposition universelle de 1851. Travaux de la commission française sur l’industrie des nations publiés par ordre de l’Empereur, 1856
Théodore Labourieu, Organisation du travail artistique en France, 1863
Le Beau dans l'Utile. Histoire sommaire de l'Union Centrale des Beaux-Arts appliqués à l'Industrie, 1866
Sébastien Cornu, Rapport concernant le musée Napoléon III, 1862
Philippe de Chenevières, Les Musées de province, 1865
Gabriel de Mortillet, Promenades au musée de Saint-Germain, 1869
Porphyre Labitte, Mémoire sur la bibliothèque et les musées d’Abbeville, 1869
Émile Galichon, L’Administration de nos bibliothèques et l’administration de nos musées, 1869
Arsène Houssaye, De la création du ministère des Beaux-Arts, 1870
Théophile Bra, Introduction au musée de la paix, 1852
Auguste Boulland, Mission morale de l’art, 1852
Pierre-Joseph Proudhon, Du principe de l’art et de sa destination sociale, 1865
Edmond et Jules de Goncourt, Manette Salomon, 1867
Tony Moilin, Paris en l’an 2000, 1869
Introduction
Louis de Ronchaud, De l’encouragement des beaux-arts par l’État, 1885
Lucien Magne, L’Art dans l’habitation moderne, 1887
Louis-Georges Scellier de Gisors, Logements à bon marché, 1890
Émile Hennequin, La Critique scientifique, 1888
Jean-Marie Guyau, L’Art au point de vue sociologique, 1889
Gabriel Tarde, La Logique sociale, 1895
Adolphe Tabarant, Le Club de l’art social, 1890
Walter Crane, Le Socialisme et les Artistes, 1893
Lucien Pissarro, Lettre adressée aux Temps nouveaux, 1895
Bernard Lazare, L’Écrivain et l’Art social, 1896
Charles-Albert, L’Art et la Société, 1896
Léon Rosenthal, Les Destinées de l’art social d’après P.-J. Proudhon, 1894
Frantz Jourdain, L’Art du décor, 1894
Gustave Geffroy, Salon de 1894, 1895
Pedro Rioux de Maillou, Les Arts décoratifs et les Machines, 1895
Henry Nocq, Enquête sur l’évolution des industries d’art, 1896
Jean Lahor [pseud. de Henri Cazalis], W. Morris et le mouvement nouveau de l’art décoratif, 1897
Jules Destrée, Préoccupations intellectuelles, esthétiques et morales du Parti Socialiste Belge, 1897
Léon bourgeois, Les Artistes et la Démocratie, 1896
Gustave Geffroy, Un musée du soir aux quartiers ouvriers, 1895
Roger Marx, L’Art à l’école, 1895
Frantz Jourdain, L'Art dans la rue, 1892
Gustave Kahn, L'Esthétique de la rue, 1900
L’Art dans Tout, Un foyer moderne, c. 1898
Introduction
Léon Tolstoï, Qu’est-ce que l’art ?, 1898
Georges Sorel, La Valeur sociale de l’art, 1901
Jean Jaurès, L’Art et le Socialisme, 1900
Louis Lumet, Notes sur l'art industriel, 1902
Camille Mauclair, L'Œuvre sociale de l’art moderne, 1901
Jean Lahor [pseud. de Henri Cazalis], L’Art pour le peuple à défaut de l’art par le peuple, 1902
Charles-Maurice Couyba, L’Art et la Démocratie, 1902
Eugène Carrière, L’Art dans la démocratie, 1904
Maurice Le Blond, L’Art social. L’éducation esthétique, 1902
Louis Lumet, L’Art pour tous, 1904
Paul Vitry, L’Art à l’École, 1904
Gaston Quénioux, Le Dessin et son enseignement, 1906
Léon Riotor, Histoire de l’Art à l’École, 1908
Jean Lahor [pseud. de H. Cazalis], La Société internationale d’Art Populaire et d’Hygiène, 1904
Maurice Pillard-Verneuil, Mobiliers à bon marché, 1905
Henry Provensal, L’Habitation salubre et à bon marché, 1908
Gaston Ernest, Les Logements à bon marché, 1912
Georges Benoit-Lévy, La Cité-jardin, 1910
Maurice Guillemot, Une cité-Jardin à Draveil, 1914
Frantz Jourdain, La Société Le Nouveau Paris, 1903
Gabriel Mourey, La Faillite de l’art décoratif moderne, 1904
Roger Marx, Le Musée des Arts décoratifs, 1905
Camille Mauclair, Le Besoin d’art du peuple, 1906
Charles-Maurice Couyba, Les Beaux-Arts et la Nation, 1908
Edmond Pottier, Les Origines populaires de l’art, 1907
Roger Marx, De l'art social et de la nécessité d'en assurer le progrès par une exposition, 1909
Gabriel Séailles, L'Art social, 1912
Gaston Quénioux, Sur la diffusion des idées d’art, 1912
Roger Marx, L’Art Social, 1913
Les auteurs
Bibliographie abrégée
Remerciements
- Table des matières Neil McWilliam, Catherine Méneux et Julie Ramos
Introduction
La révolution par les arts
Julie RamosIntroduction
Les arts aux citoyens : restituer ou transmettre ?
Régénérer la société par les arts
Des discours d'opposition et de progrès social (1820-1850)
Neil McWilliamIntroduction
Art, sentiment, transformation sociale (saint-simonisme)
Contre « l'art pour l'art »
L'architecture et la ville fouriériste
Instruire le peuple (Républicains)
Transformations sous le Second Empire : nouveaux marchés et politique d'État
Arnaud Bertinet et Julie RamosIntroduction
Le Beau dans l'utile
Une question d'État au temps de l'« extinction du paupérisme »
Voies socialistes : entre passé et futur salvateur
L'art et la question sociale au début de la IIIe République
Catherine MéneuxIntroduction
L'art, l'État et le peuple
Nouvelles perspectives : l'émigration de l'esthétique vers la sociologie
« L'art social », combat des cercles littéraires anarchistes
Face à la question sociale : les débats de la scène artistique
Propositions réformistes
Art et démocratie
Catherine MéneuxIntroduction
Un art par le peuple et pour le peuple ?
Projets et réalisations
Crise et bilans pour les arts décoratifs français
L'institutionnalisation d'un « art social » républicain
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Référence électronique du chapitre
Alexandre Decamps, Les Arts et l’Industrie au xixe siècle, 1834-1835 In : L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre : Anthologie de textes sources [en ligne]. Paris : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2014 (généré le 18 avril 2024). Disponible sur Internet : <https://books.openedition.org/inha/5337>. ISBN : 978-2-917902-86-8. DOI : https://doi.org/10.4000/books.inha.5337.McWilliam, N., Méneux, C., Ramos, J., Fraixe, C., Thibault, E., Tillier, B., … Vaisse, P. (Eds.) 2014. Alexandre Decamps, Les Arts et l’Industrie au xixe siècle, 1834-1835. In L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre : Anthologie de textes sources. Publications de l’Institut national d’histoire de l’art. doi :10.4000/books.inha.5337McWilliam, Neil, et al., (dir..) “Alexandre Decamps, Les Arts et l’Industrie au xixe siècle, 1834-1835”. Paris : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2014. Web. <https://books.openedition.org/inha/5337>.Référence électronique du livre
MCWILLIAM, Neil (dir.) ; et al. L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre : Anthologie de textes sources. Nouvelle édition [en ligne]. Paris : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2014 (généré le 18 avril 2024). Disponible sur Internet : <https://books.openedition.org/inha/4825>. ISBN : 978-2-917902-86-8. DOI : https://doi.org/10.4000/books.inha.4825.McWilliam, N., Méneux, C., Ramos, J., Fraixe, C., Thibault, E., Tillier, B., … Vaisse, P. (Eds.) 2014. L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre : Anthologie de textes sources. Publications de l’Institut national d’histoire de l’art. doi :10.4000/books.inha.4825McWilliam, Neil, et al., ed. L’Art social de la Révolution à la Grande Guerre : Anthologie de textes sources. Paris : Publications de l’Institut national d’histoire de l’art, 2014. Web. <https://books.openedition.org/inha/4825>.Compatible avec Zotero - Partager URL :
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Alexandre Decamps, Les Arts et l’Industrie au xixe siècle, 1834-1835
Introduction par Neil McWilliam
Maurice-Alexandre Decamps (1806-1852) est le frère cadet du peintre romantique Alexandre-Gabriel Decamps, et collaborateur à la revue La Liberté. Journal des arts (1832), fer de lance de la jeunesse anti-académique aux lendemains de la révolution de juillet. Journaliste et homme de lettres actif dans la presse républicaine, Decamps publie son premier compte-rendu du Salon en 1834 dans une plaquette soigneusement illustrée, Le Musée, avant de contribuer aux Salons parus dans La Revue républicaine en 1835 et dans le quotidien Le National entre 1836 et 1839.
L’étude synthétique consacrée par Decamps aux arts et à l’industrie rappelle les écrits saint-simoniens dans sa terminologie, sa conception de l’effet des arts sur la psychologie individuelle, et sa théorie de l’histoire. Decamps organise sa discussion de l’histoire culturelle autour d’une trame inspirée par l’antithèse saint-simonienne entre époques organiques et critiques, et souligne l’effet puissant des arts sur la masse de la société qui provient de la rapidité et de la force de leur appel au sentiment. À l’instar de la majorité des critiques républicains, Decamps fait preuve d’impatience devant l’art contemporain, accusé de matérialisme, d’isolement des grands courants du progrès social et de soumission aux pouvoirs temporels et spirituels qui assujettissent les classes populaires. En harmonie avec les aspirations populaires au moment de la révolution française, les arts sont devenus, de l’avis de Decamps, un objet futile de diversion pour les riches. Conjurant les artistes à « un vaste développement pour l’art moral et intellectuel, et pour l’art positif et industriel », Decamps voit dans les tableaux de Charlet et les vers de Béranger les lueurs d’une culture contemporaine qui s’adresse à une vaste population actuellement exclue des bienfaits moraux et matériaux des arts par la royauté et ses alliés. La République, insiste-t-il, loin de promouvoir un plat matérialisme, est le seul régime capable de promouvoir les arts au cœur de la société et de restaurer leurs liens rompus avec les classes populaires.
***
Alexandre DECAMPS, « Les Arts et l’industrie au 19e siècle », La Revue républicaine, vol. 3, 10 octobre 1834, p. 27-52 ; vol. 4, 10 février 1835, p. 175-194. Extrait p. 33-35.
1Rien de ce qui a été fait de grand, de noble, de généreux, depuis un demi-siècle, n'est encore consacré ; le courage stoïque, l'amour de l'humanité, le martyre le plus saint, celui que l'on brave pour sa conscience, tout est contesté. Un petit nombre d'intérêts mesquins et passagers se trouvent portés au faîte de l'édifice social pour en devenir la clef ; les apôtres de ces intérêts ont cru fonder une religion, et ils ont pris pour Dieu l'argent, non pas la vieille Fortune publique à laquelle sacrifiaient les Anciens, mais la monnaie de billon, la rondelle de métal : et quand ils ont vu venir à eux quelques disciples ruinés d'une misérable cupidité, ils ont cru avoir jeté dans une nation entière un lien nouveau, une organisation nouvelle, une croyance ! Ils ont voulu, comme des législateurs, appeler les arts à leur aide ; ils ont cru élever des monuments, ils n'ont soldé que des personnalités ; ils ont fait du temple de la gloire une église, pour nommer un curé ; ils ont voulu terminer un arc-de-triomphe, non pour consacrer une phase de notre histoire, mais pour mettre leur nom à la base et graver leur image sur la frise. Ils croient illustrer leur siècle, et ils élèvent des arcs-de-triomphe à la gloire militaire, eux qui se mettent à genoux devant l'étranger ; des colonnes à la liberté, eux qui l'ont trahie, proscrite et avilie ; ils croient buriner leurs gestes pour la postérité, et ils font faire des peintures de ruelles, d'antichambre et de cour. Ils professent le renversement de toutes les idées de morale générale et individuelle ; et après avoir exposé la religion aux railleries du peuple, ils n'en prétendent pas moins lui imposer le joug d'un lien qu'ils ont flétri. Ils appellent autour d'eux les artistes pour élever des temples à une religion de laquelle ils se sont affranchis, à laquelle les artistes sont indifférents et le peuple lui-même étranger. Ils ne croient pas plus à la beauté, à l'utilité de l'œuvre qu'ils commandent, que l'artiste même qui l'accomplit et que le peuple auquel elle est destinée. L'œuvre terminée, personne ne la comprend, personne ne la regarde ; c'est un édifice inutile pour tous, rien de plus.
2Ce n'est pas ainsi que se sont élevés les grands monuments qui encore aujourd'hui sont les bases les plus solides de l'histoire de l'esprit humain. Aux époques où les plus beaux ouvrages furent exécutés, il est facile de reconnaître quel immense accord appuyait les efforts de l'artiste, combien son intelligence était exaltée par une croyance universelle, et combien les travaux étaient facilités par un concours général. Les œuvres étaient adoptées unanimement, acceptées avec admiration parce qu'elles résumaient les idées que chaque individu nourrissait dans la société. Aux époques de transition, au contraire, quand des doctrines longtemps toutes-puissantes, s'affaiblissent sous les pas du temps, sans être encore complètement détrônées par des formules et des principes nouveaux, les croyances chancelantes et incertaines se perdent dans l'indifférence ; les esprits passionnés, pour lesquels cette indifférence est presque un état de mort, cherchent avidement, soit aux sources des croyances passées, soit dans les vagues inspirations d'un avenir obscur, un aliment à l'ardente impatience de leur imagination ; de là ce mélange d'œuvres copiées des Anciens et de créations étranges invoquées pour l'avenir, qui constituent les travaux de certaines époques, et dont à deux siècles de distance nous voyons deux exemples frappants : l'époque de Louis XIV, et surtout l'époque de régénération dans laquelle nous vivons.