1Sept adultes sur dix, soit près de 29 millions de personnes, vivent en couple, et plus de 80 % d’entre eux sont mariés. À tous les âges, hommes et femmes en couple déclarent très majoritairement n’avoir eu qu’un seul conjoint : onze personnes sur cent seulement déclarent vivre une nouvelle union. Près de 14 millions de personnes ne vivent pas en couple, dont 44 % n’ont jamais vécu en couple. À partir de 40 ans, les hommes vivent plus souvent en couple que les femmes. D’une part, les différences de mortalité laissent des veuves plutôt que des veufs. D’autre part, les hommes ont des conjointes plus jeunes et se remettent plus souvent en couple après une rupture. 11 millions de personnes déclarent avoir connu une rupture d’union. À la date de l’enquête, 40 % de ces personnes avaient reconstruit une vie de couple. Les hommes ayant rompu leur première union ont refait leur vie nettement plus souvent que les femmes.

2Même si la part des adultes qui vivent en couple diminue2, lentement mais régulièrement, depuis une vingtaine d’années, près de sept personnes de 18 ans et plus sur dix vivent aujourd’hui en couple (figure 1). Minoritaire de 18 à 24 ans, la vie en couple concerne plus d’une personne sur deux à partir de 25 ans, puis trois sur quatre à partir de 32 ans. Le taux de vie en couple culmine pour les hommes vers 55 ans et pour les femmes vers 40 ans (figure 2). Ces résultats par âge reflètent des changements liés au cycle de vie, mais aussi des effets de génération : en 1999, un trentenaire est né dans les années 1960 et un quinquagénaire au lendemain de la guerre.

Figure 1. – Histoire des vies de couples

Figure 2. – Vie en couple selon le sexe et l’âge

3De 18 à 39 ans, les femmes vivent plus souvent en couple que les hommes. À 30 ans, 76 % des femmes vivent en couple contre 69 % des hommes. Cette différence s’explique par les écarts d’âge entre les conjoints : une femme sur deux a un conjoint qui a au moins deux ans de plus qu’elle, et une fois sur quatre cette différence d’âge dépasse quatre ans, et ceci quel que soit l’âge entre 30 et 70 ans.

4À partir de 30 ans, les taux de vie en couple tendent à se rapprocher, sous l’effet des mises en couples plus tardives des hommes et des ruptures d’unions plus fréquentes chez les femmes, et à 40 ans hommes et femmes vivent aussi fréquemment en couple.

5Après 40 ans l’écart se creuse, mais dans l’autre sens. À 55 ans, 83 % des hommes vivent en couple contre 76 % des femmes. De 60 à 69 ans, on compte 1,2 homme en couple pour une femme en couple, de 70 à 79 ans 1,7 homme en couple pour une femme, et à partir de 80 ans, 3,5 hommes en couple pour une femme en couple. Dès 70 ans, une femme sur deux ne vit plus en couple ; pour les hommes, ce n’est le cas qu’après 90 ans.

1) Huit adultes sur dix vivant en couple sont mariés

6Parmi les 29,2 millions d’adultes vivant en couple, 83 % sont mariés. Toutefois, cette proportion varie fortement selon les âges. Avant 30 ans, moins d’une union sur deux est un mariage, contre neuf sur dix au-delà de 50 ans. Ce phénomène s’explique d’abord par un effet de génération. En effet, parmi les personnes nées avant 1949 (qui ont donc 50 ans au moins à la date de l’enquête) et qui vivaient en couple à 30 ans, 95 % étaient mariées. Pour les personnes nées entre 1960 et 1970 et vivant en couple, moins d’une sur deux était mariée au même âge. Mais une partie de ces différences tient aussi à un effet d’âge. Ainsi, avant 30 ans, on peut ne pas « encore » être marié : parmi les personnes âgées de 30 à 40 ans et qui vivent en couple, 40 % n’étaient pas mariées à 30 ans et le sont désormais.

2) Neuf adultes sur dix vivant en couple n’ont connu qu’un conjoint

7Parmi les personnes qui vivent en couple, 89 % n’ont connu qu’un conjoint (figure 3). La part des premières unions parmi l’ensemble des unions est relativement stable avec l’âge, seulement un peu plus basse entre 40 et 60 ans (de l’ordre de 85 %) qu’avant 40 ans et après 60 ans (plus de 90 %). Cette stabilité est la résultante d’effets contradictoires liés encore à des effets d’âge et de générations. Avant 40 ans, la part des premières unions est forte avant tout parce que les personnes sont trop jeunes pour avoir connu plusieurs épisodes d’unions : parmi les personnes de 18 à 30 ans, seules 14 % ont connu une rupture et seraient donc susceptibles de vivre une deuxième union.

Figure 3. – Modalités de la vie en couple selon l’âge

8C’est en revanche un effet de génération qui explique l’importance de la part des premières unions chez les personnes qui ont aujourd’hui plus de 60 ans : étant donné leur âge, elles pourraient avoir connu une vie conjugale plus agitée. Mais les ruptures d’unions dans ces générations étaient très rares : seules 5 % des personnes nées avant 1940 ont connu une rupture d’union avant l’âge de 50 ans (et 2 % entre 50 et 59 ans). En revanche, les personnes ayant aujourd’hui entre 40 et 50 ans vivent plus souvent une seconde union : un quart d’entre elles ont connu une rupture de leur première union, et parmi celles-ci, la moitié ont reformé un couple au moment de l’enquête.

3) Parmi les personnes seules, quatre sur dix ont déjà vécu en couple

9La « solitude » définie par l’absence de conjoint – qui ne signifie pas forcément le fait d’être seul dans son logement – concerne 13,8 millions de personnes. Celles-ci se répartissent dans toutes les tranches d’âges (figure 4). Ainsi, 6,4 millions des personnes qui ne vivent pas en couple ont moins de 40 ans. Ce sont majoritairement des hommes (55 %) : dans neuf cas sur dix, ils n’ont encore jamais vécu en couple. Entre 40 et 60 ans, les hommes n’ayant jamais vécu en couple sont toujours plus nombreux que les femmes dans la même situation.

Figure 4. – Passé conjugal des adultes vivant sans conjoint

10En revanche vivre sans conjoint après une rupture est nettement plus fréquent chez les femmes que chez les hommes.

11Au-delà de 60 ans, la solitude concerne 4,3 millions de personnes. Les trois quarts d’entre elles sont des femmes. À ces âges, dans 55 % des cas, la solitude est due au décès du dernier conjoint. Dans 27 % des cas, elle est due à la séparation d’avec le dernier conjoint (avec ou sans divorce). Les personnes n’ayant jamais vécu en couple sont une situation minoritaire dans cette tranche d’âges, même chez les hommes.

12À partir de 65 ans, le grand nombre de femmes qui ne vivent pas en couple provient en premier lieu de la différence de durée de vie entre hommes et femmes. En effet, les fins d’union par décès laissent plus souvent des veuves que des veufs. De plus, les remises en couple sont plus difficiles pour les femmes, en raison notamment du plus grand nombre de femmes que d’hommes au-delà de 65 ans.

4) Refaire sa vie de couple est plus facile pour les jeunes…

13Un adulte sur quatre, soit 10,9 millions de personnes de 18 ans et plus, a connu la rupture d’une vie de couple. À la date de l’enquête, 38 % d’entre eux avaient « refait leur vie », c’est-à-dire avaient fondé un nouveau couple après la rupture du premier. La probabilité de trouver un nouveau conjoint est très variable selon l’âge, le sexe, les circonstances et l’ancienneté de la première rupture, mais aussi selon le niveau social. Il est possible d’estimer le poids de chacune de ces variables dans la détermination des chances de fonder un nouveau couple après une rupture (tableau 1).

Tableau 1. – Refaire sa vie (%)

14Plus une rupture a lieu tôt dans la vie, plus les chances de refaire sa vie sont grandes. Ainsi une rupture intervenant entre 25 et 29 ans offre toutes choses égales par ailleurs deux fois plus de chances qu’une rupture entre 35 et 39 ans. Cette influence de l’âge est nettement plus forte pour les femmes que pour les hommes. En effet, la probabilité pour une femme âgée de 25 à 29 ans de refaire sa vie est cinq fois plus élevée qu’entre 50 et 54 ans. Pour un homme, elle est une fois et demie plus élevée. Par ailleurs, plus la rupture est ancienne, plus les chances de retrouver un conjoint sont élevées. Ainsi, la probabilité d’avoir retrouvé un conjoint est de 14 % plus élevée quand la rupture de la première union a eu lieu dix à douze ans avant l’enquête que quand elle a eu lieu trois à cinq ans avant.

5)... pour les hommes…

15Un homme a 23 % de chances de plus qu’une femme de revivre en couple. Cet effet est d’une ampleur légèrement moindre en dessous de 65 ans, c’est-à-dire à un âge où le déséquilibre démographique lié à la mortalité plus élevée des hommes n’est pas encore apparu. Toutes choses égales par ailleurs, un homme de moins de 65 ans qui connaît une rupture de sa première union a une fois et demie plus de chances qu’une femme de constituer un nouveau couple.

6)… et pour les personnes divorcées…

16Même compte tenu de l’âge lors de la rupture et de l’ancienneté de celle-ci, une séparation due au décès du conjoint prédispose moins à la reconstitution d’un couple que quand il y a simple séparation, et plus encore séparation avec divorce. Les divorcés, toutes choses égales par ailleurs, ont une probabilité deux fois plus élevée que les veufs de se remettre en couple. Ce constat n’est guère étonnant dans la mesure où de nombreux divorces sont demandés du fait qu’un des conjoints désire fonder ou officialiser un nouveau foyer.

17Plus l’âge de fin d’études est élevé, toutes choses égales par ailleurs, plus la chance de retrouver un conjoint est grande pour les hommes. Cet indicateur indirect du niveau social suggère qu’une position sociale plus élevée favorise pour les hommes la remise en couple après une première rupture ; ce facteur ne joue guère pour les femmes.

7)… mais refaire sa vie de couple est plus difficile pour les mères

18Pour les femmes, le fait d’être mère d’un enfant âgé de moins de 10 ans au moment de la rupture réduit de 7 % la probabilité de retrouver un conjoint. Cet effet n’est pas significatif pour les hommes, ce qui s’explique certainement par le fait que les femmes assurent dans la grande majorité des cas la garde de ces enfants. Au contraire, les hommes qui au moment de leur première rupture étaient pères de plus de deux enfants ont davantage tendance à se remettre en couple que les autres. Non seulement avoir une descendance nombreuse ne les empêche pas de refaire leur vie, mais elle rend la présence d’un nouveau conjoint plus nécessaire.