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Inégalités de santé à Ouagadougou

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Clémentine Rossier
, 
Abdramane Bassiahi Soura
, 
Géraldine Duthé

Préface

Banza Baya

Texte intégral

1Avec un taux d’accroissement annuel de près de 4,3 % entre les deux derniers recensements généraux de la population du Burkina Faso, Ouagadougou figure parmi les villes africaines à forte croissance démographique. Or, si l’urbanisation n’est pas un mal en soi, elle peut entraîner des problèmes dramatiques lorsque ses modalités et ses conséquences ne sont pas prises en compte dans la planification et la gestion des services sociaux.

2La focalisation sur le monde rural prive les décideurs de données et d’analyses opérationnelles sur les liens entre la santé, l’éducation et les dynamiques sociales en ville, notamment celles qui touchent les populations les plus vulnérables : les migrants récents, les enfants et les adolescents, les habitants de la périphérie non lotie, les personnes sans emploi, les femmes, etc.

3Même si les populations rurales sont en moyenne moins favorisées que celles de la capitale, il existe à Ouagadougou de grandes disparités dans l’accès aux services sociaux de base et dans leur utilisation. Pour réduire ces disparités, il est nécessaire d’analyser plus finement les obstacles à cet accès et à cette utilisation, à la lumière de la vulnérabilité sociale et psychologique des familles les plus pauvres.

4L’Observatoire de population de Ouagadougou (OPO) s’inscrit donc pleinement dans la logique du Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté au Burkina Faso, qui se fixe comme priorité l’amélioration de l’accès aux services de santé et d’éducation.

5C’est ce qui justifie la conception en 2001, par l’Unité d’enseignement et de recherche en démographie (UERD, devenue depuis Institut supérieur des sciences de la population ou ISSP) et ses partenaires, de l’OPO, qui se veut une plateforme de recherche et d’action multisectorielle sur les dynamiques sociales en milieu urbain.

6L’objectif principal de l’OPO est de fournir aux décideurs (les ministères et la municipalité de Ouagadougou), aux agences multilatérales, aux partenaires techniques et financiers, aux ONG, à la communauté scientifique et au public des données statistiques utiles, fiables, harmonisées et régulièrement mises à jour sur la santé, l’éducation et l’habitat à Ouagadougou. La participation à l’OPO est donc ouverte à tous les organismes qui s’intéressent à la santé, à l’éducation et à l’habitat dans la capitale.

7La phase pilote de l’OPO a été lancée en juillet 2001 par l’UERD de l’université de Ouagadougou, avec le soutien du Population Council et de l’université de Montréal, la participation de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) et de deux ONG, Save the Children/Pays-Bas et Mwangaza Action, ainsi que le soutien des fondations Rockefeller et Andrew W. Mellon, d’Aire Développement et de Diakonia.

8Après la phase pilote, l’UERD a procédé à une évaluation du processus pour voir comment construire un observatoire de population à l’échelle de la ville. L’expérience s’est poursuivie de 2008 à 2013, en bénéficiant d’un financement du Wellcome Trust portant sur le projet « Health inequities in a context of rapid urbanization in West Africa », ce qui a permis l’extension de l’OPO à ses dimensions actuelles. Les résultats de ce projet sont présentés dans cet ouvrage.

9L’Observatoire de population de Ouagadougou constitue aujourd’hui une unité de recherche de l’ISSP.

Auteur

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