Introduction à la troisième partie
p. 163-166
Texte intégral
1Compte tenu de l’étendue et de la complexité des problèmes caractérisant les relations Nord-Sud, il était indispensable de procéder à une sélection de thèmes. Pour illustrer l’évolution de la position communautaire, nous avons choisi deux dossiers qui, tout en constituant des éléments centraux de cette problématique d’actualité, sont également révélateurs du degré d’interdépendance et d’interpénétration des économies des deux hémisphères. Il s’agit
d’une part, des matières premières ;
d’autre part, de l’endettement extérieur des pays en voie de développement.
2Pourquoi un tel choix ?
En premier lieu, ces deux thèmes constituent, à côté de l’énergie, l’essentiel des débats dans les grandes rencontres Nord-Sud et l’intérêt politique s’y est concentré d’entrée de jeu. Par ailleurs, il existe un lien entre ces deux sujets, dans la mesure où une augmentation des recettes d’exportation des PVD permettrait à ces derniers de mieux assurer le service de leur dette extérieure, tout au moins y contribuerait. D’où, peut-être, la nécessité d’aborder les problèmes financiers du Tiers Monde dans une optique globale, notamment parallèlement à la question de la revalorisation des matières premières.
Ensuite, ils sont significatifs de l’évolution de la position de la Communauté et montrent bien le jeu des intérêts en présence.
Enfin, ils mettent en valeur l’interaction CNUCED de Nairobi/Conférence de Paris (CCEI). En effet, ces deux conférences sont liées car :
elles se déroulent presque simultanément. Des problèmes de même nature étant débattus dans deux enceintes différentes, les véritables meneurs de jeu ont toujours la possibilité de freiner le mouvement, en renvoyant de l’une à l’autre les questions les plus délicates. C’est ce jeu que les PVD ont voulu arrêter, en déclarant qu’un échec à Nairobi compromettrait l’avenir de la Conférence de Paris1 ;
elles traitent les mêmes questions et visent les mêmes objectifs, même si elles empruntent des voies différentes ;
la liaison est, en outre, assurée par les observateurs délégués de la CNUCED dans trois commissions de la CCEI.
3La CNUCED de Nairobi tenue en 1976, donc à un moment où le monde est encore ébranlé par les conséquences de l’augmentation des prix du pétrole, a bénéficié de la mobilisation des états-majors dans les pays occidentaux et de la dynamique des débats engagés à la Conférence de Paris, elle-même convoquée, sans conteste, pour des préoccupations liées au choc pétrolier. Il ne faut donc pas oublier cette dimension de la simultanéité des deux rencontres, l’impact de l’une sur l’autre dans l’évaluation de leurs résultats, notamment par rapport à d’autres CNUCED, et l’importance d’un climat politique et psychologique favorable à l’effort concerté.
Notes de bas de page
1 On parle même d’un texte secret qui aurait été préparé à Bali en cas d’échec de la CNUCED IV.
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