Introduction à la première partie

1Après avoir identifié les étapes qui ont conduit à la mise en cause de l’actuel système politico-économique et à l’émergence du concept de Nouvel Ordre économique international, nous chercherons à préciser l’enjeu et le contenu des revendications avancées par les pays en développement et autour desquelles s’articule leur action. Ces exigences, qui résultent pour une part de difficultés d’ordre conjoncturel accrues, témoignent aussi d’une maturation des idées politiques de dirigeants dans des pays jadis sous domination coloniale. La Communauté européenne, déjà engagée dans un enchevêtrement de négociations diverses avec plusieurs pays ou groupes de pays dans le Tiers Monde, aura à y répondre, donc à définir ses propres orientations et ses objectifs.

2Quels sont les fondements de l’action communautaire ? De quels instruments juridiques dispose la Communauté pour jouer pleinement son rôle dans les enceintes internationales de dialogue ? Quelles raisons économiques et politiques militent en faveur d’une participation active de l’Europe communautaire à cette vaste entreprise de réflexion sur la définition d’un Nouvel Ordre ? Ceci fera l’objet de notre second chapitre.

3Enfin, nous essaierons de comprendre le mécanisme de prise de décision communautaire, d’en déterminer les acteurs et d’examiner comment ce système fonctionne dans le cas du dialogue Nord-Sud qui constitue un volet particulièrement important de l’activité extérieure de la CEE. La mise au point de positions communes est sujette à un long cheminement à travers diverses instances. Mais elle est aussi rendue difficile à cause de l’existence de facteurs de blocage, aussi bien internes qu’externes à la Communauté.