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Interprétations de la politique étrangère d’Hitler

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René Schwok

Avant-Propos

René Schwok

Texte intégral

1L’idée de cette étude est venue des discussions du début des années 80 sur le rôle de Hitler dans le système national-socialiste. Les controverses portaient essentiellement sur la persécution et l’extermination des Juifs. Un âpre débat opposait deux écoles historiographiques de la République fédérale allemande. La première affirmant que Hitler avait « programmé » le génocide dès le début des années 20 et avait ordonné cette mise à mort systématique en juin 1941. La seconde doutant que le « Führer » ait possédé des intentions aussi clairement définies et qu’il ait consciemment pris la décision de la « Solution finale ».

2Ce débat nous a amené à nous demander s’il n’y avait pas également des différences d’interprétation par rapport à d’autres aspects du Troisième Reich. L’étude de l’historiographie de la politique intérieure nationale-socialiste a d’abord attiré notre attention. Mais il nous est apparu que la presque totalité des historiens s’accordaient pour dire que celle-ci ne fut pas l’objet des préoccupations de Hitler. Nous avons aussi vite constaté le caractère artificiel d’une mise en opposition trop radicale des thèses des historiens appartenant au cadre d’analyse totalitariste avec celles des chercheurs rattachés à la théorie du polycratisme.

3Par contre, nous nous sommes aperçus que le domaine de la politique étrangère nationale-socialiste faisait l’objet d’interprétations beaucoup plus importantes qui, étrangement, n’avaient pas attiré l’attention des observateurs. Pourtant, cela concerne l’ensemble de l’humanité bien plus que la politique intérieure ou économique du national-socialisme. Le second conflit mondial a engendré des souffrances inouïes ; et il a également façonné notre ordre international contemporain.

4Dans une première phase, nous avons cherché à conserver l’interrogation initiale sur la personne et le rôle de Hitler dans la politique du Troisième Reich, mais au fur et à mesure de nos recherches, il nous est apparu que les débats autour de Hitler dissimulaient une question beaucoup plus fondamentale : celle de la mémoire historique allemande. Ainsi, un autre thème est venu se greffer sur le fil conducteur initial : la constatation que la plupart des historiens ouest-allemands cherchaient à banaliser - à des degrés divers et avec des méthodes différentes - les responsabilités de l’Allemagne dans la Deuxième Guerre mondiale.

5Cet ouvrage est la version corrigée et enrichie d’une thèse de doctorat soutenue en juin 1986 à l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève. Que Marlis Steinert et Saul Friedländer, mes directeurs de thèse, me permettent de leur déclarer ma reconnaissance. Ainsi, Saul Friedländer a donné une impulsion première à ce travail et a su le guider par de brillantes intuitions. De même, Marlis Steinert m’a aidé par l’attention soutenue qu’elle a manifestée et par son enthousiasme. Je voudrais aussi exprimer ma gratitude au Professeur Jean-Claude Favez, Recteur de l’Université de Genève, ainsi qu’au Professeur Rita Thalmann de l’Université de Paris VII, pour leurs critiques constructives dont j’ai pu tenir compte dans la dernière version de cette étude.

6Une institution, le Fonds national suisse de la recherche scientifique, doit également être remerciée pour m’avoir permis de passer en République fédérale allemande une des années nécessaires à la préparation de cette thèse. Dans ce pays, j’ai pu bénéficier de l’hospitalité de l’Institut für Europäische Geschichte de Mayence.

7D’autres personnes devraient encore être nommées, celles qui m’ont prodigué des encouragements réconfortants dans les moments de doute ou qui m’ont rendu service. Que les Professeurs Philippe Braillard, Mohammad-Reza Djalili, Antoine Fleury et Curt Gasteyger soient ici remerciés.

8Je voudrais dire, enfin, combien cet ouvrage doit à mes parents et à mon amie Claire-Lise, qui inlassablement m’ont soutenu dans cette entreprise.

9Genève, mai 1987

CC-BY-NC-ND-4.0

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