Rapports entre la pluviosité et l’écoulement dans le Brésil subtropical et le Brésil tropical atlantique
|Deuxième partie. Problèmes hydrologiques dans le Brésil tropical atlantique
Problèmes hydrologiques dans le Brésil tropical atlantique
Texte intégral
- 1 R. Barbier, op. cit.
- 2 J. Tricart, op. cit.
1Quelle que soit la partie du bassin que nous parcourions, il suffit, dans la région du Paraïba, de rencontrer une quelconque tranchée de route pour être immédiatement en face du problème majeur : la plupart des pentes, mêmes raides, sont couvertes d’un manteau d’altération de plusieurs dizaines de mètres, ce que R. BARBIER a appelé « la tunique tropicale »1. Ajoutons que tous les cours d’eau se présentent, en fait, comme une succession de petits bassins à pente très faible, séparés par des zones de rapides où la roche en place apparaît2. Il est impossible d’échapper à l’idée que les rapports entre la pluviosité et l’écoulement doivent être fortement influencés par ces conditions de terrain et de cadre morphologique. Y trouverons-nous une réponse à ces apparents paradoxes qui font du Paraïba un fleuve infiniment moins violent, mais plus abondant, que le Taquari, malgré des pluies et des conditions topographiques assez semblables, malgré une température plus élevée ? De quels moyens d’étude disposons-nous pour tenter de répondre à ces questions ?
2La région du Paraïba do Sul, à proximité des deux grandes villes de Rio de Janeiro et de São Paulo, a déjà fait l’objet de nombreuses études. Plusieurs géographes et ingénieurs se sont penchés sur les problèmes morphologiques qui s’y posent ; mais, à part l’ouvrage ancien de F. E. M. Torres, aucun des divers travaux publiés n’a abordé de front l’étude du fleuve lui-même.
3Nous disposons, pourtant, d’un imposant bagage de mesures hydrométriques et pluviométriques. Les services brésiliens de la Divisão de Aguas entretiennent soixante-dix-huit postes de mesures le long du Paraïba et de ses affluents ; dans la plupart des cas, les courbes de débit sont assez précises pour donner une série complète depuis 1930 ou 1935. Celles qui concernent la moitié supérieure du Paraïba ont été publiées, jusqu’en 1943, dans un annuaire fluviométrique. Nous les avons complétées jusqu’en 1955 à l’aide des archives des services de Rio de Janeiro et de São Paulo. Nous y avons ajouté un certain nombre de séries relatives à la moitié inférieure du Paraïba. Notre choix, comme pour le bassin du Guaïba, a été guidé par les conseils des ingénieurs brésiliens.
4Les postes pluviométriques sont encore bien plus nombreux : M. l’Ingénieur Morteira a sélectionné pour nous les plus caractéristiques : nous avons ainsi recopié des archives de la Divisão de Aguas, les totaux mensuels de pluie, de 1930 à 1955, pour 116 postes disséminés dans tout le bassin.
5Tous ces documents permettent non seulement, de suivre le comportement du fleuve au long de son cours, mais d’analyser celui de ses affluents dans chacune des parties de son bassin. Ceux-ci sont, avant tout, sensibles aux différences de régime pluviométrique ; la variété des conditions de relief n’entraîne que des nuances à l’intérieur de cette première différenciation : aussi, après avoir brossé un rapide tableau de toutes ces conditions d’alimentation des cours du bassin, nous efforcerons-nous de définir le comportement de ceux-ci dans chaque zone pluviométrique, avant de suivre, au long du fleuve, le résultat de leur combinaison.
© Éditions de l’IHEAL, 1958