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Séville et l'Atlantique, 1504-1650 : Structures et conjoncture de l'Atlantique espagnol et hispano-américain (1504-1650). Tome II, volume 2

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Pierre Chaunu

Cinquième partie. La grande dépression (1623-1650)

Chapitre V. Le cycle des ruptures (1632-1641). Limites, caractères et modalités de la période

Testo integrale

11631 est loin, en effet, de mettre un terme à un marasme qui dure déjà depuis trois ans. En fait et c’est par là, peut-être, qu’on mesurera mieux l’ampleur de la catastrophe, la moyenne des années les plus prospères du cycle 1632-1641 est en contrebas de la moyenne des années les plus mauvaises du cycle précédent.

2La décroissance commence avec la phase descendante du cycle 1614-1622. Toutes les caractéristiques, mieux, tous les mécanismes de la décroissance sont en place au cours du cycle 1623-1631... et pourtant, avant la blessure de Matanzas, le mouvement plonge lentement, protégé encore par la lourde masse de ses navires, de ses prestiges et de ses vitesses acquises.

3Au-delà de 1631, il y a bien quelque chose de changé. On attend une reprise. Elle tarde, puis elle arrive, dérisoire, un instant, en 1636 et c’est, finalement, l’anéantissement des années 40. Entre 1623-1628 et 1639-1641, en dix ans, le volume moyen des Allers a diminué de moitié. Le trafic du Monopole — ce ne sera bientôt plus qu’une pieuse fiction juridique — a atteint un niveau d’où il n’a, pratiquement, plus la possibilité de descendre.

4Le cycle 1632-1641 est, à certains égards, le plus important de toute la phase longue de décroissance, puisque c’est au cours de ces deux ans que le volume des échanges passe d’un niveau proche encore des bonnes années à un niveau qui est celui du xviie siècle, entendez, un volume d’échanges incompatible avec la position jadis dominante de l’économie d’échanges Atlantique, incompatible, même, à la longue, avec la cohésion de l’Empire Atlantique de l’Espagne.

5Les différences qui séparent les années qui viennent de celles qui les précèdent, si Ton veut, le cycle des ruptures (1632-1641), du cycle de la guerre et des derniers éclats (1623-1631), ne sont pas des différences de nature, mais des différences de niveau et de dimension. C’est surtout une question d’accélération, une question de rythme.

6En 1623-1631 comme en 1632-1641, déjà, la tendance du mouvement, sous toutes ses formes et tous ses aspects, est à la décroissance, avec toute une série de dramatiques adaptations, et pourtant, entre le rythme des années 20 et celui des années 30, il y a quelque chose de changé. Le rythme s’accélère, le mouvement s’était insensiblement précipité au cours du cycle précédent, on est en présence, désormais, sur dix ans, jusqu’à l’anéantissement des années 40, d’un mouvement décroissant, au rythme de décroissance uniformément accéléré.

7L’accélération est telle qu’elle finit par atténuer, au point presque de l’effacer, la fluctuation cyclique. Son existence, derrière les impératifs de la tendance, n’en est pas moins certaine.

I. — LES LIMITES DU CYCLE

  • 1 Cf. ci-dessous, p. 1689-1693 et surtout 1692-1693.

8Les limites du cycle sont assez bien marquées, toutefois, pour ne pas laisser de doute sur l’existence d’une fluctuation bien dessinée de type décennal. Aux deux extrémités d’une période, dont on s’efforcera de dégager, tout à l’heure, le caractère cyclique1, deux accidents en creux bien marqués.

LE CREUX DE 1631-1632

9L’existence de cet accident négatif n’est plus à démontrer. Il subsiste, malgré la brutale accélération du rythme de la décroissance, au cours de ces années.

  • 2 Cf. t. VI1, tables 152, 155 et 159, p. 349, 352 et 355.

10Le meilleur moyen d’en percevoir la réalité dominante est fourni par la comparaison des moyennes mobiles de cinq et treize ans2. La moyenne de treize ans donne ce qu’on a été convenu de considérer comme une approche valable de la tendance. La première, celle de cinq ans, fournit de la réalité une approche déjà très épurée. Le procédé permet une double élimination, l’élimination du risque de mer et de l’accidentel politico-militaire, l’élimination de la tendance majeure, dont l’allure rapidement décroissante tend à masquer la réalité d’une fluctuation décennale qui, devant le primat de la tendance, risquerait de se trouver éclipsée d’un champ d’observation, non suffisamment aménagé.

1. Allers

  • 3 Cf. t. VI, table 152, p. 349 ; t. VII. p. 52-53.
  • 4 Cf. t. VI1, table 164, p. 363 ; t. VII, p. 52-53.

11C’est entre 1629 et 16303, avec un an de retard à peine sur la réalité — entendez sur la comparaison entre les chiffres vrais du mouvement et la moyenne mobile de treize ans4 que la moyenne de cinq ans passe durablement en dessous de la moyenne de treize ans. Le creux ainsi défini s’établit sur cinq années continues de 1630 à 1634. L’écart est maximum en 1631, 1632 et 1633.

2. Retours

  • 5 Cf. t. VI1, table 155, p. 352 et t. VII, p. 52-53.

12Pour les Retours, la lecture est plus difficile, en raison de la biennalité évidente du mouvement. Tout au plus5, y aura-t-il à tenir compte des fréquences et de l’ampleur des écarts négatifs de la moyenne mobile de cinq ans par rapport à la moyenne mobile témoin de treize ans. Or, on aura noté l’ampleur des écarts de 1629, 1630 et 1631.

3. Allers et retours

  • 6 Cf. t. VI1, table 158, p. 355 ; t. VII, p. 50-51.

13La situation, pour les Allers et retours, est beaucoup plus claire, comme toujours et les caractéristiques profondes, schématisées. Le passage de la moyenne mobile de cinq ans en dessous de celle de treize ans, se place, ici, avec une surprenante netteté — le dessin en rend compte mieux encore que les chiffres6 — entre 1628 et 1629, c’est-à-dire au moment de Matanzas. La remontée relative de la moyenne la plus courte se produit entre 1633 et 1634 — les écarts négatifs maxima se plaçant en 1630 et 1633.

  • 7 Cf. t. VI1, tables 132, 135, 138, 142, p. 330, 333, 336 et 340, table 164, p. 363 ; t. VII, p. 50-5 (...)

14Si l’on désire, au sein de cette large et profonde anomalie cyclique négative, trouver un centre de dépression maximale, on aura recours, soit aux chiffres vrais, soit aux pourcentages d’écart des chiffres vrais au trend7. Or les deux procédés permettent de situer, sans hésitation possible, l’épicentre de la catastrophe en 1632, pour les Allers, en 1631 pour les Retours et les globaux Allers et retours, mais beaucoup plus sûrement, globalement, pour l’ensemble des deux ans 1631-1632 : 91,33 % et 70,72 % à l’Aller, 14,78 et 101,4 % au Retour, 59,22 % et 83,43 %, en Allers et retours.

LE CREUX DE 1640-1642

  • 8 Cf. ci-dessus, p. 1686, note 2.

15Le creux initial n’est pas douteux. Le creux final l’est moins, si possible, encore. La comparaison des moyennes mobiles de cinq et treize ans8 le dégage avec une vigoureuse brutalité.

1. Allers

  • 9 Cf. t. VI, table 152, p. 349.
  • 10 Cf. t. VII, p. 50-51.

16En Allers, par exemple, c’est entre 1638 et 16399 que se produit le passage de la moyenne de cinq ans au-dessous de celle de treize ans, c’est-à-dire la date que nous avons retenue pour marquer les limites de la deuxième et de la troisième fluctuation primaire du cycle. La brisure apparaît avec une exceptionnelle netteté sur le graphique10. Tandis que la moyenne mobile de treize ans file sur un plateau de 1637 à 1640 — on ne peut qu’être frappé d’une effarante stabilité : 1637, 16 889,6 tonneaux ; 1638,16 998,7 tonneaux ; 1629, 16 886,5 tonneaux ; 1640, 16 891 tonneaux — la moyenne de cinq ans plonge brusquement de 19 552,06 tonneaux en 1638, à 12 791,40 tonneaux en 1641. La moyenne courte dépassait de 2 600 tonneaux la moyenne longue en 1638, elle est à plus de 1 000 unités en dessous l’année suivante.

  • 11 Cf. t. VI1, table 164, p. 363, col. V ; t. VII, p. 52-53.

17L’anomalie négative de la moyenne courte se prolonge sur cinq ans de 1639 à 1643. Jamais l’écart dans ce sens, à l’exception, peut-être, des toutes premières années du xviie siècle, n’a été aussi considérable. Le point bas se place sans hésitation possible en 1641-1642, au-delà du double ébranlement de la révolte presque simultanée du Portugal et de la Catalogne. Les écarts des chiffres vrais à la moyenne mobile11 atteignent alors des proportions considérables 79,67 % en 1639, 21,08 % et 57,18 % en 1641 et 1642.

2. Retours

  • 12 Cf. t. VL, table 155, p. 352 ; t. VII, p. 50-51.

18En Retours12, la situation est beaucoup plus nette, à la hauteur du creux terminal qu’elle ne l’est à la hauteur du creux initial. Aucun doute possible, quant à l’existence d’un creux extraordinairement et puissamment dessiné. C’est entre 1637 et 1638, que la moyenne courte passe en dessous de la moyenne longue, après un décrochement de 2 500 unités sur la moyenne la plus courte. De 1637 à 1640 (de 15 637,7 tonneaux à 8 970,72 tonneaux), le décrochement sur la série, pourtant déjà très épurée par les moyennes mobiles de cinq ans, est de plus de 43 %. Ajoutons que le niveau de 1640 (8 970,72 tonneaux) est le plus bas de tous ceux qui apparaissent sur la moyenne de cinq ans dans toute la première moitié du xviie siècle.

  • 13 Cf. t. VI1, table 164, col. VI, p. 363 ; t. VII, p. 52-53.

19On retiendra encore, pour la localisation plus précise de l’œil du sinistre, les pourcentages des chiffres vrais13 au terme de référence de la moyenne de treize ans. Plus encore, que l’annulation record de 1638, 1,44 %, en partie contrebalancée — en partie seulement — par les pourcentages des année encadrantes, 126,1 % et 152,1 % en 1637 et 1639, la longue anomalie de 1640 à 1642, 22,27 %, 91,9 % et 74,82 % place beaucoup mieux le creux final encadrant du cycle.

3. Allers et retours

  • 14 Cf. t. VI1, table 158, p. 355 et table 164, col. VI, p. 363. Cf. t. VII, p. 50-51 et 52-53.

20Pour les Allers et retours14 une fois de plus, une situation épurée.

21Le décrochement décisif se place entre 1638 et 1639. La moyenne de cinq ans recule de 5 500 unités et passe en dessous de la moyenne la plus longue.

22Entre 1637 et 1640, sur trois ans, le décrochement (de 34 107,4 tonneaux à 22 976,95 tonneaux) est de 32,6 %. Le niveau atteint en 1640 — analogie avec les Retours — pour la moyenne courte de cinq ans est le plus bas de toute la première moitié du xviie siècle.

  • 15 Cf. t. VI1, table 158, p. 355, dernière colonne ; t. VII, p. 50-51.

23La moyenne de cinq ans15 reste cinq années consécutives en dessous de la moyenne longue de treize ans.

24Quant au centre de la dépression, on ne peut hésiter à le situer en 1641, avec le pourcentage à la moyenne longue de référence le plus bas de tout un demi-siècle, 52,74 %, bien encadré, sans équivoque possible par les deux points relatifs de 88,68 % et 65,61 % en 1640 et 1642.

25Entre les deux termes, puissamment marqués, bien qu’à des niveaux très différents — sur les moyennes mobiles de cinq ans, par exemple, Allers et retours, 1633 est à 31 642,96 tonneaux et 1640, à 22 976,95 tonneaux, et sept années, seulement, se sont écoulées — il n’est pas douteux qu’il existe une belle et indiscutable fluctuation décennale.

II. — CYCLE OU FLUCTUATIONS

26Au cours des années 30 du xviie siècle, on peut être, comme toujours, sensible à trois réalités conjoncturelles, au moins : la tendance, le cycle, la fluctuation primaire. Il en allait de même, au cours de la période 1623-1631, mais les hiérarchies ne sont plus les mêmes. Il y a, en gros, accentuation de la tendance, d’abord, du cycle, ensuite, effacement relatif de la fluctuation.

LA PREMIÈRE FLUCTUATION

27La méthode la plus simple — la méthode des points de rebroussement, — utilisée avec prudence, permet de distinguer trois fluctuations primaires. Sous-jacentes au cycle, leurs limites très voisines, sur les Allers, les Retours et les Allers et retours, ne se recoupent pas expressément. Sur le mouvement Allers, la fluctuation, à s’en tenir aux apparences du découpage annuel, part du creux de 1632, culmine médiocrement en 1633 et descend jusqu’en 1635. En Retours, le mouvement est identique, mais avec une anticipation d’un an : le creux part de 1631, la montée s’effectue sur deux ans, jusqu’en 1633, la descente est brutale sur le creux de 1634. Etant donné la plus grande amplitude de la série volumétrique des Retours, c’est elle qui donne le ton à l’ensemble du mouvement. Les Allers et retours, partent, en effet, du creux de 1631, s’élèvent jusqu’en 1633, le point culminant est commun aux grandes articulations fondamentales, puis redescendent jusqu’en 1634 comme pour les Retours.

28Cette première fluctuation — elle existe sinon avec certitude en pure conjoncture économique, du moins dans l’objectivité du découpage annuel, elle elle n’est pas douteuse, quelle que puisse être dans ses motivations la part des hasards de mer et de guerre et celle des décisions conscientes des collectivités de gens d’affaires — constitue le plongement du plateau déprimé de la dernière fluctuation du cycle précédent.

29En Allers, la moyenne des départs de 1632 à 1634 s’inscrit en contrebas, avec 59 unités, 16 470 toneladas, de la dernière fluctuation pourtant déjà très basse du cycle précédent, soit 58 navires et 18 081 toneladas, pour la fluctuation 1629-1631 du cycle 1623-1631, contre 73,8 navires et 20 547,3 toneladas pour l’ensemble de la fluctuation décennale. En contrebas, également — ce qui est plus probant encore — de toute la première partie du cycle 1632-1611, soit 65,1 unités et 16 859 toneladas pour les sept ans de [1632 à 1638 et 69 3/4 navires et 17 150,75 toneladas pour la seconde fluctuation du cycle de 1635 à 1638. On notera à quel point 1629-1631 et 1632-1634, sont, en ce qui concerne le mouvement unitaire, du moins, dans un prolongement presque parfait, soit 58 navires en moyenne, à la sortie du complexe, au cours de la dernière fluctuation du cycle précédent, 59 navires, au cours de la première fluctuation du cycle suivant.

  • 16 L’alignement du niveau de la fluctuation 1632-1634 se fait plus facilement, en Retours, sur celui d (...)

30En Retours et en Allers et retours, on aura une situation quelque peu analogue. La fluctuation 1632-1634 dessine un creux (40,3 unités, 11 840 toneladas au Retour16, 99,3 unités, 28 310 toneladas, en Allers et retours) entre 1629-1631 (48,3 unités, 15 192,6 toneladas ; 106,3 unités, 33 274 toneladas) et 1632-1638 ou 1635-1638 (soit, en Retours, 39,5 unités et 39 unités, 12 304,2 toneladas et 12 652,5 toneladas, soit en Allers et retours, 104,7 unités et 108,75 unités, 29 163,2 toneladas et 29 803,25 toneladas).

LA DEUXIÈME FLUCTUATION

31Le cœur de la fluctuation décennale est constitué par la fluctuation primaire, qui commence en 1635 pour les Allers, en 1634, pour les Retours et les globaux.

32La méthode des points de rebroussement appliquée sans discernement conduirait à discerner en Allers, deux sous-fluctuations : 1635-1636-1637, 1637-1638-1639. En réalité l’écart entre 1637 et 1638, 7 navires, 1 802 toneladas (65 unités, 15 998 toneladas en 1637, 72 unités, 17 800 toneladas, en 1638) est trop faible pour qu’en l’absence d’un mouvement correspondant sur les Retours, il faille le retenir. Mieux vaut fondre 1636,1637, 1638 et dire qu’entre les creux de 1635 et 1638, le mouvement dessine sur trois ans, un plateau annuel moyen de 17 832,6 toneladas (bien détaché entre les 15 700 toneladas et 11 700 toneladas de 1635 et 1639).

33On arrive, ainsi, à une synchronisation plus poussée de la fluctuation entre Allers, Retours et globaux Allers et retours. Entre 1634 et 1638, on note, en effet, une fluctuation qui part du creux de 1634, culmine en 1636 et s’achève en 1638. Une fois de plus, l’identité des Retours et des Allers et retours est parfaite. La fluctuation plus franche, plus décidée des Retours, modèle, extérieurement, du moins, la marche des Allers et retours.

34L’originalité de cette seconde fluctuation réside dans le fait qu’elle se détache nettement de la fluctuation précédente et vu la direction du trend, d’une manière particulièrement significative. Elle se dégage beaucoup plus sensiblement bien sûr, mais d’une manière moins significative, peut-être, sous l’angle de la conjoncture courte, de la fluctuation suivante.

35A l’Aller, la moyenne annuelle de la fluctuation 1635-1638, avec 69,75 unités et 17 150,75 toneladas, se détache, par rapport aux moyennes annuelles des fluctuations encadrantes, 59 unités, 16 470 toneladas en 1632-1634, 38,66 unités, 11 759,6 toneladas de 1639 à 1641. Or il en va de même des Retours : 39 navires et 12 652,5 toneladas (moyenne annuelle de 1635 à 1638) entre 40,3 navires, 11 840 toneladas de 1632 à 1634 et 30,6 navires, 10 342 toneladas de 1639 à 1640 et, a fortiori, des globaux Allers et retours, 108,75 navires, 29 803,25 toneladas contre 99,3 navires et 28 310 toneladas de 1632 à 1634, d’une part, 69,26 navires, 22 101,6 toneladas de 1639 à 1641, d’autre part.

LA TROISIÈME FLUCTUATION

36La situation est plus complexe, ici, en raison de l’évidente biennalité du mouvement Retours.

37Pour les Retours, 1638-1639-1640 dessinent une fluctuation purement formelle. Tout comme 1640-1641-1642. Elles sont délimitées par des accidents négatifs accidentels des Retours. Un rabotage sur deux ans inviterait à préférer une délimitation entre 1638 et 1642.

38Pour les Allers, par contre, pas de doute : la fluctuation part de 1639 pour aboutir à un beau creux sur deux années, 1641-1642.

39Les globaux Allers et retours sont dominés, pour une fois, plus par les Allers que par les Retours, avec point haut de 1639 entre les creux délimitant de 1638 et 1641.

40La troisième fluctuation trouve sa personnalité dans le creux très vigoureux qu’elle dessine entre les fluctuations encadrantes, fluctuation centrale du cycle 1635-1638, d’une part, 1642-1644 ou 1642-1648 première fluctuation et fluctuations jumelles du cycle suivant, d’autre part. En Allers, c’est 38,6 navires, 11 759,6 toneladas contre 69,3 unités et 17 150 3/4 toneladas d’une part, 46,3 unités, 13 593,3 toneladas, 45,7 unités et 13 402,4 toneladas d’autre part.

41En Retours, le jeu est le même, avec 30,6 navires et 10 342 toneladas contre les 38 unités et 12 652,5 toneladas de la fluctuation précédente, les 12 061,7 toneladas de 1642-1648. Pour les Allers et retours, plus clairement encore, puisque les 69,26 unités et 22 101,6 toneladas de 1639-1641 sont en contrebas, entre les 108,75 unités, 29 803,25 toneladas de 1634-1638, les 70,6 unités, 23 064,9 toneladas de 1642-1644, mieux, les 80 unités, 25 464,1 toneladas de 1642-1648.

LA FLUCTUATION DÉCENNALE

42Si, à l’intérieur des trois cadres chronologiques distingués, on peut parler, avec un minimum de synchronisation, du moins, dans le cadre d’un découpage annuel, de trois fluctuations primaires assez bien individualisées, l’existence d’une fluctuation résultante est moins contestable encore.

43Les moyennes annuelles calculées dans le cadre des trois fluctuations primaires reconnues fournissent un premier élément de réponse. On a vu, en effet, dans tous les cas, quelle que soit la série retenue, une fluctuation centrale qui se détache clairement des deux fluctuations encadrantes, de 1632-1634 et de 1639-1641.

44Les moyennes mobiles donneront, une fois de plus, une confirmation utile.

  • 17 Cf. t. VI1, table 152, p. 349 ; t. VII, p. 50-51.

45En Allers, par exemple, malgré une forte dissymétrie tendancielle, la fluctuation décennale est bien dessinée : 1631-1633 forme palier et 1633, un creux profondément sculpté puisqu’il y a montée, malgré tout, de 1633 à 1635, plateau de 1635 à 1638, malgré un ensellement central17 (1635 : 19 998,36 tonneaux et 1638, 19 852,44 tonneaux), puis une extraordinaire rupture de pente, avec accélération de la décroissance de 1638 (19 852,44 tonneaux) à 1641 (12 791,40 tonneaux), tandis que 1641 s’encastre et mieux encore, la période 1641-1643. 1641 et 1643 ne sont-ils pas sur la moyenne médiane de cinq ans des Allers ou unités pondérées, les deux points les plus bas de tout le demi-siècle.

  • 18 Cf. t. VI1, table 155, p. 352 ; t. VII, p. 50-51.

46On retrouverait, pour les Retours, sur une série analogue18, un mouvement identique mais plus vigoureux. Un long palier en creux (1629-1633), avec de véritables fondrières, 1629, 1630 et 1633, une partie haute centrale (1634-1637), une zone finale effondrée, 1638-1642, marquée par les fondrières de 1640 et 1642.

  • 19 Cf. t. VI1, table 158, p. 355 ; t. VII, p. 50-51.

47Même situation, évidemment, pour les Allers et retours19 Avec les paliers bas encadrants de 1630-1633 et de 1640-1643, les creux extrêmes de 1633 et 1640, et entre ces deux bornes, un gros bombement, qui culmine en 1635.

  • 20 Cf. t. VI1, tables 144-146, p. 342-344.
  • 21 Cf. t. VI1, tables 152-155, 158, p. 349, 352, 355.

48L’existence objective d’une fluctuation décennale authentique est prouvée, mieux encore, par les moyennes mobiles plus longues de onze20 et treize ans21. N’est-il pas hautement symptomatique que, même les instruments particulièrement efficaces de rabotage que sont ces moyennes plus longues, celle de treize ans notamment, ne parviennent pas à effacer totalement toute trace d’une fluctuation, en gros, décennale ? Elle subsiste sous forme de paliers compris entre des zones de pentes accentuées.

  • 22 Cf. ci-dessus, p. 1686... et tout au long des t. VIII2,1 et VIII2,2.

49On a un autre moyen dans une large mesure, plus efficace, encore, de prouver le primat d’une fluctuation, en gros, décennale : le procédé déjà invoqué de la superposition des moyennes mobiles22. La moyenne de treize ans donne une ébauche raisonnable de la tendance majeure, tandis que la moyenne de cinq ans fournit une représentation épurée du mouvement. On peut suivre, ainsi, le dessin d’un beau cycle décennal.

  • 23 Cf. t. VI1, tables 152, 155, 158, p. 349, 352, 355 ; t. VII, p. 50-51.

50La partie d’expansion cyclique est formée pour la période de quatre ans, qui va de. 1635 à 1638, entre les creux relatifs de 1630-1634 et de 1639-1643, pour les Allers et, à quelques variantes près, pour les Retours et les Allers et retours23.

51Quelle que soit la réalité objective des fluctuations primaires, elle cède le pas à la fluctuation cyclique.

III. — LA DÉCROISSANCE

52Quelle que soit l’importance de cette particularité, entendez du primat, sur la fluctuation primaire, du cycle décennal, elle est dominée par le fait de la tendance majeure. On est ici au cœur même de la décroissance au moment de la grande mutation du mouvement volumétrique : la rupture maximale se situant entre 1636-1637, d’une part, 1641-1612, d’autre part. On n’aura pas manqué d’observer, sans aller plus loin, pour le moment, dans le redoutables problème des causes que la phase d’accélération maximale de la décroissance précède, de trois à quatre ans environ, la double rupture politique de 1610. Cette antériorité ne permet pas de trancher simplement d’un grave problème et, peut-être, d’un faux problème de causalité, elle évite, toutefois, des simplifications dangereuses.

53Pour apprécier cette accélération de la décroissance, plusieurs méthodes sont possibles : considérer des chiffres vrais, judicieusement choisis, aux divers moments de la fluctuation et du cycle, avoir recours aux moyennes mobiles, comparer entre elles des moyennes calculées, dans le cadre du découpage en fluctuations et en cycles... Pour se borner aux méthodes les plus élémentaires.

54Le premier procédé, le plus simple, est, évidemment, le plus délicat d’emploi. Plus on avance à l’intérieur de l'ère de la décroissance, plus l’impact de la guerre et de l’accidentel de mer se fait lourd. D’autant plus lourd qu’on et au paroxysme de la guerre hollandaise, d’une part, que la masse économique réduite permet plus difficilement, d’autre part, l’écoulement d’un flux continu.

CHIFFRES VRAIS

55Si on compare sur les diverses séries vraies, les pointes d’expansion cyclique maximale, on obtiendra, malgré l’impact de l’accidentel de guerre et de mer, des résultats non douteux.

1. Aller

  • 24 Cf. t. VI1, table 132, p. 330, table 142, p. 340 ; t. VII, p. 30-31 et p. 46-47.

56Sur les Allers, par exemple24, si on compare les pointes d’expansion du cycle 1632-1611, soit celle purement accidentelle de 1610, 61 navires, 20 406 toneladas, 23 466,9 tonneaux, soit, beaucoup plus plausible, celle de 1636, 80 navires, 19 100 toneladas (21 965 tonneaux) aux pointes correspondantes du cycle 1612-1650, 161-1 (54 navires, 19 375 toneladas, 21 312,5 tonneaux), 1616 (65 navires, 19 285 toneladas, 21 213,5 tonneaux), on note une égalité à peu près absolue, sinon sur le mouvement unitaire où 1632-1611 prime encore très légèrement (moyenne annuelle des pointes 70,5 navires contre 61,5 lors du cycle suivant), en tonnage, du moins, 19 753,4 toneladas (moyenne des pointes de l’avant-dernier cycle-), contre 19 330 toneladas (moyenne des pointes de la dernière fluctuation cyclique).

57Il suffit pour mesurer le chemin parcouru de comparer ces niveaux d’expansion cyclique des deux derniers cycles aux niveaux records du terme de la deuxième demi-phase longue d’expansion et notamment les 202 navires, 45 078 toneladas, 54 093,6 tonneaux de 1608.

2. Retours

  • 25 Cf. t. VI1, table 135, p. 333, table 142, p. 340 ; t. VII, p. 50-51 et p. 46-47.

58On établirait facilement, pour les Retours25 l’existence de solidarités analogues. On pourrait établir de la même manière l’identité (il est vrai quelque peu fictive, car il s’agit, en 1642-1650, de Retours plus nettement perturbés encore qu’au cours du cycle précédent) des niveaux d’expansion cyclique au cours des deux derniers cycles. D’une part, en 1635, et 1636,53 et 54 navires, 17 674 et 18 710 toneladas, 20 325,1 et 21 516,5 tonneaux, d’autre part, en 1643 et 1645, 52 et 52 navires, 18 957 et 18 886 toneladas, 20 852,7 et 20 774,6 tonneaux. Cette identité s’établit, bien sûr, dans des conditions quelque peu différentes — les mouvements de. 1635 et 1636 sont des mouvements accolés, ceux de 1643 et 1645 ne le sont pas.

59Mais il suffit de rappeler les sommets précédents d’expansion cyclique, le mauvais terme de référence de 1630, 78 navires, 28 898 toneladas, 34 677,6 tonneaux, ceux, surtout de la fin de la seconde demi-phase longue d’expansion, 1610, ses 95 navires, 27 311 toneladas, 32 940 tonneaux, pour montrer d’emblée où se place la cassure, la grande mutation, de quel côté jouent les solidarités décisives.

3. Allers et retours

  • 26 Cf. t. VI1, table 138, p. 336, table 142, p. 340 ; t. VII, p. 50-51 et p. 46-47.

60Il en va, a fortiori, de même pour les globaux Allers et retours. Certes, à la différence de ce qui se passe sur les séries précédentes, 1636, avec ses 134 navires, 37 810 toneladas, 43 481,5 tonneaux26, dépasse de près de 25 % le sommet correspondant du cycle suivant, 1643, avec ses 100 navires, 32 050 toneladas, 35 255 tonneaux, l’écart n’en est pas moins beaucoup plus considérable entre 1636, pointe d’expansion cyclique maximale de la fluctuation décennale 1632-1641 et les pointes d’expansion correspondantes des fluctuations décennales précédentes qu’il ne l’est entre 1636 et 1643, pointes d’expansion maximale respectives des deux dernières fluctuations décennales définies et retenues. Il suffit de rappeler les niveaux de 1630, 143 navires, 49 188 toneladas, 50 025,6 tonneaux, de 1624, 196 navires, 50 610 toneladas. 60 732 tonneaux ou, a fortiori, de 1608, 283 navires, 60 667 toneladas, 72 800,4 tonneaux, pour voir facilement où se trouvent les plans de rupture. Là aussi, ils sont avant et non après la fluctuation décennale 1632-1641.

LES MOYENNES MOBILES27

  • 27 Cf. t. VI1, tables 146-147 à 158, p. 344 à 355 ; t. VII, p. 50-51.
  • 28 On peut, par exemple, comparer sur une moyenne longue (treize ans notamment ; cf. t. VI1, tables 15 (...)

61Elles permettent d’établir facilement que jamais le rythme de la décroissance n’a été aussi rapide qu’au cours de la fluctuation décennale 1632-164128 il est tout pesé, de l’ordre de près de 3 % par an, moins dans la première moitié du cycle, beaucoup plus, par contre, dans la seconde. Soit environ, deux fois plus rapide qu’au cours du cycle précédent.

  • 29 Cf. t. VI1, table 152, p. 349.
  • 30 Cf. t. VI1, table 155, p. 352.
  • 31 Cf. t. VI1, table 158, p. 355.

62Est-il besoin de rappeler que sur les moyennes mobiles courtes de cinq ans le point le plus bas de toute la première moitié du xviie siècle est atteint à la fin du présent cycle, en 1643 et 1641, sur la série volumétrique Allers29, soit 12 437 tonneaux et 12 791,4 tonneaux, en 1640 et 1641, sur la série volumétrique Retours30, soit 8 970,72 tonneaux et 9 278,22 tonneaux, sur la série volumétrique Allers et retours31 en 1640 et 1642, aussi, soit 22 976,65 tonneaux et 23 641,26 tonneaux, et que la descente de 1635 à 1640 est sans équivalent dans toute l’histoire de la Carrière des Indes ?

63Ces pentes descendantes sont symétriques des pentes les plus rapidement descendantes de la seconde phase longue d’expansion. Pour trouver des pentes ascendantes, d’un gradient plus fort, calculées dans des conditions analogues, il faudrait se tourner vers les éléments les plus favorisés de la première phase longue d’expansion, vers la fin des années 40 du xvie siècle, par exemple.

LES MOYENNES CYCLIQUES

64Les moyennes du mouvement calculées dans les cadres chronologiques du cycle et des diverses fluctuations primaires constitutives montrent clairement — ce dont on ne pouvait douter — à quelle partie de l’histoire quantitative de la Carrera, le cycle 1632-1641 appartient.

65Le niveau de la dernière fluctuation primaire (1639-1641), en Allers, 38,66 navires et 11 759,6 toneladas, en Retours, 30,6 navires et 10 342 toneladas, en Allers et retours, 69,26 navires et 22 101,6 toneladas, est inférieur, dans ses trois articulations fondamentales, mouvement unitaire et tonnage, aux moyennes correspondantes du cycle suivant, soit 43,2 navires et 12 601 toneladas à l’Aller, 31,3 navires et 10 836,7 toneladas en Retours, 74,5 navires et 23 437,7 toneladas, en Allers et retours.

66Seules les moyennes annuelles des deux années tout à fait exceptionnelles de 1649 et 1650 sont sensiblement en contrebas de 1639-1641, soit 34,5 unités et 9 746 toneladas à l’Aller contre 38,66 navires et 11 759,6 toneladas de 1639 à 1641, 20,5 navires et 6 549,5 toneladas au Retour, 55 navires et 16 345,5 toneladas en Allers et retours de 1639 à 1641, contre 30,6 unités, 10 342 toneladas et 69,26 unités, 22 801,6 toneladas de 1639 à 1641.

67On pourrait fournir d’autres preuves encore. Inutilement. Il apparaît clairement, en effet, que la rupture maximale de toute l’histoire de la Carrera se situe au cours de la phase descendante de la présente fluctuation cyclique. Cette accélération du rythme de la décroissance est la caractéristique majeure de cette période.

  • 32 Il couvre une large partie du xviie siècle, Cadiz et l’Atlantique (1651-1783)
  • 33 Pour l’étudier, on possède des données d’une précision suffisante. La connaissance volumétrique du (...)

68Elle nous conduit d’une phase d’effondrement, de contraction et de décadence à un long palier, faiblement incliné, dont l’étude sera menée ailleurs32. Mais les années du cycle 1632-1641 sont celles, d’abord, de la catastrophe33

IV. — CARACTÉRISTIQUES DU CYCLE

  • 34 Cf. ci-dessus, p. 1546-1561.

69La fluctuation décennale 1632-1641 est celle qui présente, à plus d’un égard, sous leur forme la plus accusée, les caractéristiques majeures que nous avons cru discerner, dans l’ensemble de la phase longue de décroissance34

1. Extrême irrégularité du mouvement et tendance à la biennalité des Retours

70Elles résultent de l’impact de la guerre et de l’amenuisement des volumes qui rend particulièrement précaire la formation d’un flux continu au Retour.

  • 35 Cf. t. VI1, table 159, p. 356 ; t. VII, p. 52-53.

71Le pourcentage des Retours35 aux globaux constitue un excellent test de ces distorsions. Jamais encore depuis le renversement de la tendance majeure, la proportion des pourcentages anormaux n’a été aussi élevée. A certains égards, la densité des pourcentages anormaux l’emporte même sur ce qu’on peut observer, au cours du dernier cycle 1642-1650.

72Le graphique exprime le phénomène par une courbe en dents de scie, qui n’est pas sans rappeler ce qu’on avait observé, avec une particulière intensité, au lendemain de l'Invincible Armada. On notera l’accentuation du phénomène, entre la première et la seconde partie du cycle, puisque de 1638 à 16-11, en quatre ans, il y a quatre rapports anormaux, dont le pourcentage des Retours de 1638 (0,90 % des globaux), la plus forte anomalie négative de toute l’histoire de la Carrera et le pourcentage de 1640 (10,84 %), autre anomalie négative d’une importance exceptionnelle, deux anomalies positives, par contre, le pourcentage de 59,77 % en 1639 et celui de 77,87 % en 1611. A ce propos, on ne peut qu’être frappé du caractère tout à fait exceptionnel de cette période de quatre ans, encadrée par la plus forte anomalie négative, en 1638 et la plus forte anomalie positive de toute l’histoire de la Carrera, en 1611. La première partie du cycle avait présenté également, un certain nombre de rugosités, mais de moindre amplitude, la sensible anomalie positive de 1632, 50,17 %, le creux de 1634, 30,95 %, les anomalies positives de 1635 et de 1636, 52,96 % et 49,49 %. La première partie du cycle apparaît, donc, par rapport à la seconde partie, comme une période déjà, de rugosités et de déséquilibres, mais de moindre amplitude, la seconde partie, de 1638 à 1611, pousse jusqu’à la caricature, ces caractères latents. Cette démarche extrêmement chaotique, on la sent également facilement, dans les pourcentages d’écart à la moyenne. Les oscillations atteignent leur amplitude maxima, par rapport à la moyenne mobile. Là encore on observera l’extrême rugosité du mouvement, particulièrement sensible en Retours et en Allers et retours, par rapport à la démarche presque linéaire du cycle 1614-1622, qui peut servir, sous cet angle, d’utile terme de référence.

73Irrégularité maximale du flux du mouvement..., séries de déséquilibres internes, entre Allers et Retours et sur chaque direction fondamentale, par rapport à la moyenne, avec accentuation des amplitudes dans la seconde moitié du cycle, telle est la première caractéristique profonde du mouvement à la hauteur de la fluctuation décennale de la grande rupture.

  • 36 Cf. t. VI1, table 183, p. 388-391, table 167, p. 366 ; t. VII, p. 66-67 et p. 72-73.
  • 37 Cf. t. VI1, table 164, p. 363, col. V, VI et VII, p. 363 ; t. VII, p. 52-53.
  • 38 Cf. t. VI1, table 184, p. 388-391.
  • 39 Cf. t. VI1, table 167, p. 366.

74Cette irrégularité du flux est particulièrement sensible sur les éléments les plus exposés du trafic : les Retours, d’abord, toujours visés, de préférence, par l’ennemi. Matanzas l’a bien démontré. A l’Aller, au départ, la catégorie des navires marchands de Séville36 et celle des navires destinés à la Nouvelle Espagne sont les plus affectés. Les grandes années de crise et d’anéantissement du trafic à l’Aller, 1632, 1639, 1641 (pourcentages respectifs des chiffres vrais par rapport à la moyenne à l’Aller, au cours de ces années 70 70,72 %, 79,67 % et 21,08 %37), sont à la fois des années où il y a défaillance des départs des navires marchands de Séville38, par voie de conséquence, en fait, les deux phénomènes sont les reflets d’une seule et même réalité, défaillance de la flotte de Nouvelle Espagne39. On voit où se situent, par conséquent, les fragilités maximales du trafic.

2. La ventilation à l’intérieur du complexe

75Le cycle 1632-1641 présente, sous cet angle, également, poussée jusqu’à la caricature, une des caractéristiques profondes de toute la phase longue de la décroissance, entendez l’aplatissement, à l’extrême, de la catégorie des navires marchands de Séville et la montée corrélative des navires d'armada.

76Cette caractéristique était apparue avec la phase longue de la décroissance, au cours de la fluctuation décennale précédente. D’abord timidement, lors des deux premières fluctuations primaires constitutives 1623-1625 et 1626-1628 du cycle précédent, les navires marchands de Séville représentaient encore en tonnage, sinon par le nombre, un peu plus de la moitié des départs (51,1 % et 52,1 %, tonnage ; 48,2 %, 47,7 %, mouvement unitaire), pour l’ensemble de la fluctuation décennale, les pourcentages étaient de 47,9 %, mouvement unitaire, 47,2 %, tonnage, pour la période 1623-1631, face à 18.6 % et 31,3 % pour la catégorie des armadas.

77Mais cette élimination relative des navires marchands de Séville et cette poussée compensatoire des navires d’armada s’accentuent au cours de la fluctuation décennale 1632-1641. Pour l’ensemble du cycle, les navires marchands de Séville ne représentent plus que 47,9 % du mouvement unitaire, 40,2 % du tonnage total des départs, tandis que la catégorie armada et en tonnage seulement, grâce à l’usage de très gros navires, arrive pratiquement à égalité avec les navires marchands de Séville, en tonnage, 36,2 %, mais 17.7 % seulement du mouvement unitaire. Le dénivellement du matériel est flagrant. On est en présence, en fait, de deux matériels différents, entre lesquels l’osmose est, de plus en plus, difficile : tonnage unitaire moyen des navires marchands de Séville, 223,6 toneladas, tonnage unitaire moyen des navires d’armada, 520,7 toneladas. Soit un rapport de l’ordre du simple au double.

78Cette tendance nouvelle était apparue, lors de la dernière fluctuation du cycle précédent, au lendemain de Matanzas, de 1629 à 1631. Les navires marchands de Séville ne représentaient plus, alors, en tonnage, que 37,9 %, tandis que la catégorie armada s’élevait à 46 %. Elle sera confirmée, cette relation, tout au long de la fluctuation décennale de 1632 à 1641, avec une particulière insistance, au cours de la fluctuation 1632-1635, où les navires marchands de Séville représentent, respectivement, 50,8 % du mouvement unitaire et 39,9 % du tonnage, tandis que la section armada la surclasse en tonnage, avec, respectivement, 23,1 % du nombre des navires mais 41,1 % du volume total des départs.

  • 40 Soit respectivement pour les mouvements unitaires et en tonnage de 1612 à 1650, 60,2 %, 49,6 % pour (...)
  • 41 Cf. t. VI1, table 184. p. 392-395 ; t. VII. p. 64-65.

79C’est donc, très exactement, entre 1629 et 1634, que cette caractéristique de la phase longue de contraction, entendez, au lendemain de Matanzas, au paroxysme, peut-être, de la guerre sur mer, quand l’Espagne lutte encore pour défendre son empire, apparaît avec le plus d’insistance. Au-delà, d'¬ même qu’elle était apparue timidement avant 1629, elle s’effrite très lentement après 1634. De 1635 à 1638, les navires marchands de Séville l’emportent, à nouveau, très légèrement, même en tonnage, sur ceux d'armada, avec, respectivement, 42,2 % du mouvement unitaire et 38,-1 % du tonnage de départs contre 14,3 % et 32,6 % pour les armadas. De 1638 à 1641, l'équilibre interne des deux catégories est sensiblement le même, avec, respectivement. 58,6 %, 44,1 % contre 25,8 % et 42,7 %. Au cours du dernier cycle, la position relative des navires de Séville se reconstitue insensiblement (ils représentent, dans l’ensemble de la fluctuation cyclique, 66,3 % du mouvement unitaire, 50,4 % des tonnages), tandis que la catégorie des navires d'armada, faut d’argent et par pénurie relative des plus gros navires, s’érode peu à peu40. La proportion des navires de Séville n’en reste pas moins inférieure à ce qu’elle était au xvie siècle41, la proportion des navires d'armada, supérieure, par contre, à ce qu’elle était aux bonnes époques.

80Si, comme il est raisonnable de le faire, on continue d’attribuer aux navires marchands de Séville un rôle de premier plan, une proportion qualitativement exceptionnelle, par rapport à l’ensemble du mouvement, on sera frappé de la position très en contrebas des années trente. Le volume des départs (160 navires, 33 563 toneladas) des marchands de Séville, au cours de la demi-décade 1631-1635, est inférieur au volume des départs de la demi-décade 1646-1650 (147 navires, 34 806 toneladas).

81Le reflux de Séville, la montée des armadas, tout cela est une conséquence de la mauvaise santé de la Carrera et du travail en sape du processus sournois qui tend à dépouiller Séville et son antique privilège à l’intérieur du complexe, au sein du Monopole, au profit de Cadiz.

3. Les axes fondamentaux du trafic aux Indes42

  • 42 Cf. t. VI1, tables 167, 170, 173, 176, 175, 176, p. 366, 309, 372, 373, 374, 375.

82Le cycle 1632-1641 est celui du primat relatif de la Terre Ferme, au détriment de la Nouvelle Espagne.

83Comme dans la ventilation à l’intérieur du complexe — les deux problèmes, en raison du rôle de l'Armada de la Guardia dans le commerce avec la Terre Ferme, sont intimement lies — la solidarité des comportements est complète, entre 1632-1641 et la fluctuation d’après Matanzas, au cours du cycle précédent.

84Si on considère qu’une extrême réduction des départs vers les îles, une chute brutale du trafic, en direction de la Nouvelle Espagne et une forte résistance de la Terre Ferme, grâce, il est vrai, au trafic, en partie, fonction de l'armada, constituent quelques-uns des caractères les plus accusés de la phase longue de la décroissance, on devra constater qu’ils sont rarement plus profondément imprimés qu’au cours de la fluctuation décennale 1632-1611. Il arrive, par exemple, au cours des fluctuations 1632-1634 et 1634-1611 que le tonnage partant en direction de la Terre Ferme soit le double, à très peu de choses près, du tonnage allant en direction de la Nouvelle Espagne.

85En conclusion, on pourra déduire de ces traits lourdement accusés la confirmation de ce que les mouvements globaux laissaient entrevoir : c’est à la hauteur du cycle 1632-1611 que se place la grande cassure, la mutation volumétrique majeure de la Carrera.

V. — HYPOTHÈSES

86Duels éléments nouveaux apporter pour éclairer cette période ?

  • 43 Cf. ci-dessus, p. 1546-1561,.. 1565-1569,.. 1579-1588,.. 1693-1697.

87En fait, la décroissance n’est pas à expliquer. Suffisamment d’éléments éclairent les mécanismes dépressifs de la période, il suffit d’y renvoyer43.

88Seuls, restent à éclairer les éléments caractéristiques de la fluctuation décennale : l’accélération du rythme de la décroissance, la poussée cyclique du milieu, la chute vertigineuse qui commence un peu avant 1610.

1. Volant

89L'accélération du rythme de la décroissance s’explique, entre autres, on l’a vu déjà, par l’impact de la guerre. On ne saurait surestimer l’importance d’événements, dont Matanzas n’est, à la limite, que le plus représentatif. Depuis 1608-1613, le maintien du mouvement à un niveau élevé résulte, pour l’essentiel, d’une vitesse acquise. Elle tend, nécessairement, à se dissiper, des ponctions comme celles de Matanzas, accélèrent irréversiblement, un processus fatal.

2. Prix-argent. — Trafic

90Il existe, une fois de plus, dans le cadre de la fluctuation, une corrélation troublante entre le comportement cyclique du trafic et celui des prix espagnols, tels qu’Hamilton les a établis. Elle risque de n’apparaître pas tout de suite. Compte tenu, toutefois, du phénomène de l’inflation, la relation est simple et évidente.

  • 44 Cf. t. VI1, table 164, p. 363 ; E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 403 ;t. VII, p. 52-53.

91Elle apparaît, d’abord, malgré sa rigidité et son approximation, en gros, sur la série des écarts des prix-argent à la moyenne44.

  • 45 E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 96-97.
  • 46 Cf. t. VI1, col. IV, p. 363 ; t. VII, p. 53.

92La corrélation est même valable, au-delà de toute espérance, à condition de bien comprendre le jeu des poussées inflationnistes et des retombées déflationnistes45. La fluctuation décennale est encadrée sur les prix-argent par deux profondes dépressions46, la première est centrée sur 1626 — elle correspond au départ de la poussée inflationniste —avec un écart record de 8,80 %, 91,20 % seulement du niveau correspondant de la moyenne, la seconde est constituée par la fondrière record de 1639-1642, avec la dépression de 1642, 78,17 % seulement de la moyenne correspondante jamais égalée dans toute l’histoire de la Carrera.

  • 47 Cf. t. VI1, p. 363, col. V ; t. VII, p. 53.

93On observera que les anomalies négatives les plus profondes, ou précèdent légèrement, ou se trouvent exactement à l’emplacement des anomalies négatives les plus considérables du mouvement Allers47. On observera également que les deux grandes périodes d’expansion correspondent très exactement. L’expansion cyclique maximale du mouvement Allers se trouve entre 1636 et 1638 :134,41 %, 108,92 %, et 120,45 % ; l’expansion cyclique maximale des prix, entre 1636 et 1638 également. L’écart de 1637 est après celui de 1629, le plus important des quarante-deux ans qui vont de 1602 à 1643.

  • 48 Cf. le creux de 1641-1642, ci-dessous p. 1886-1851,.. 1884-1896..

94La corrélation prix-argent/trafic serait parfaite, objectera-t-on — tout concorde jusqu’à l’amplitude des écarts respectifs48 — s’il n’y avait pas le doute que jette sur l’hypothèse la corrélation négative des prix forts de 1629-1632 et de la zone déprimée correspondante du trafic Allers.

95Mais ce n’est là, en réalité, qu’un faux argument, il n’enlève rien à la force de la corrélation.

  • 49 Cf. ci-dessus, p. 1656,.. 1663-1664,.. 1671,.. 1682-1683.
  • 50 Cf. ci-dessus, p. 1663-1664,.. 1682-1683.
  • 51 Cf. ci-dessous, p. 1835-1836,.. 1847-1851,.. 1894-1896.

96En effet, comme on l’a vu déjà49, la poussée des prix-argent de 1629-1632 n’a pas les mêmes causes que la poussée motrice 1636-1638, par exemple. Elle est, tout simplement, la conséquence quasi automatique de la retombée déflationniste qui suit la première grande flambée de l’inflation du billon. Dans ces conditions, la montée fictive des prix-argent, qui est accompagnée d’une chute des prix nominaux ne peut être retenue. Seule compte la chute des prix nominaux dont l’effet dépressif a été analysé, à son heure50 Il en est, d’ailleurs, exactement de même de la retombée de la flambée inflationniste majeure de 1640-164251. Elle provoque une montée fictive des prix-argent, qui n’a pas une conséquence immédiate sur les trafics. Nous sommes donc placés en présence d’une symétrie parfaite. Les poussées inflationnistes extrêmes, celles qui culminent en 1628 et en 1642 et surtout, les retombées déflationnistes qu’elles entraînent, ont sur le trafic un effet dépressif, ou du moins, elles sont liées, temporellement, à des ères de dépression du trafic, quels qu’en soient les effets, d’ailleurs, toujours les mêmes sur les prix-argent.

97Cette précaution préliminaire prise, on a réussi à dégager la relation positive simple qu’on a toujours observée, au cours de l’histoire de la Carrera entre les prix-argent espagnols et le trafic, plus particulièrement à l’Aller.

3. Prix nominaux. — Inflation. — Trafic

  • 52 E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 96-97.

98Compte tenu du phénomène d’inflation très bien étudié dans tout l’espace du Royaume de Castille par Earl J. Hamilton52 on dégage une relation très ferme entre les prix-nominaux et le trafic Allers, du même ordre que la corrélation précédente entre prix-argent et trafic, dans le cadre toujours de la fluctuation décennale.

  • 53 Cf. ci-dessus, p. 1633-1634,.. 1642,.. 1651-1652.
  • 54 E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 96-97.

99De même qu’on n’a utilisé qu’avec beaucoup de prudence la poussée des prix andalous, à la hauteur des années 1626-162853 on écartera franchement la flambée des prix de 1642 ; il est facile de constater, en effet, qu’elle n’est pas autre chose que le pâle reflet de la poussée d’inflation du billon54 qui culmine, comme la prime de l’argent l’atteste, d’avril à octobre 1642.

  • 55 Ibid., p. 278-279.

100Ceci étant, la corrélation prix nominaux andalous55 — trafic Allers est très nette. Il s’agit bien, comme toujours, d’une corrélation positive. Elle montre, tout au long de la fluctuation, une corrélation étroite, entre les poussées des prix nominaux et la poussée cyclique du trafic Allers, à la hauteur des années 1636-1637 et 1638.

101Entre cette zone médiane d’expansion prix-trafic, deux zones déprimées sur le trafic, déprimées sur les prix ou perturbées par l’inflation.

102Il résulte de cette corrélation, une certitude. Le mouvement observé, à l’intérieur du trafic volumétrique Allers, déborde le cadre de la Carrera, il implique, sans conteste, un ensemble plus vaste d’histoire espagnole et européenne. On pourrait même observer superficiellement que cette ultime flambée de prospérité hispano-Atlantique correspond aux derniers lustres de la grande politique du Comte-Duc de Olivarés. 1636, c’est-à-dire, la surprise de Corbie, l’année qui, un instant, déjoue injustement les sages et savants calculs, toujours irréprochables, du Grand Cardinal.

4. Rémunération de la main-d’œuvre et trafic

103Le taux de rémunération de la main-d’œuvre constitue aussi un élément possible d’explication. Là encore, au prix d’un certain effort d’analyse, on peut faire apparaître une corrélation éclairante, celle qui unit apparemment, dans le cadre toujours de la fluctuation décennale, les phases d’expansion cyclique du trafic aux périodes de bon marché relatif du prix de la main-d’œuvre. Ont une action déprimante, par contre, à l’intérieur toujours de la fluctuation décennale, soit les grosses anomalies positives, soit les grosses anomalies négatives de la rémunération de la main-d’œuvre.

  • 56 Ibid., p. 96-97 et 278-279.

104Les grosses anomalies positives, on le conçoit, sans peine. Les grosses anomalies négatives, non pas tant directement que médiatement. Parce qu’elles accompagnent, à court terme, soit une extrême dépression des affaires commandée par ailleurs, soit une zone d’extrême perturbation monétaire. On aura observé qu’entre 1625 et 1650, les trois grandes zones d’anomalie négative de la rémunération de la main-d’œuvre : 1626-1627, 1642, 1648-1650 correspondent, très exactement, aux trois grandes périodes d’inflation maximale56, telles que les donnent les primes de l’argent en billon.

105Le facteur dépressif est constitué, dans ce cas, par l’absence d’un terme de référence monétaire solide, il peut être constitué, aussi, par un seuil de découragement qui serait franchi.

106Et pourtant, le mouvement du trafic, à l’intérieur d’un cadre décennal bien délimité, apparaît très largement lié à toute une série de fluctuations étonnamment synchrones. Même en ces années de décroissance rapide, l’Atlantique de Séville reste largement relié au reste du monde. Le rythme de sa vie est celui, en effet, d’un très large contexte.

Note

1 Cf. ci-dessous, p. 1689-1693 et surtout 1692-1693.

2 Cf. t. VI1, tables 152, 155 et 159, p. 349, 352 et 355.

3 Cf. t. VI, table 152, p. 349 ; t. VII. p. 52-53.

4 Cf. t. VI1, table 164, p. 363 ; t. VII, p. 52-53.

5 Cf. t. VI1, table 155, p. 352 et t. VII, p. 52-53.

6 Cf. t. VI1, table 158, p. 355 ; t. VII, p. 50-51.

7 Cf. t. VI1, tables 132, 135, 138, 142, p. 330, 333, 336 et 340, table 164, p. 363 ; t. VII, p. 50-51 et 52-53.

8 Cf. ci-dessus, p. 1686, note 2.

9 Cf. t. VI, table 152, p. 349.

10 Cf. t. VII, p. 50-51.

11 Cf. t. VI1, table 164, p. 363, col. V ; t. VII, p. 52-53.

12 Cf. t. VL, table 155, p. 352 ; t. VII, p. 50-51.

13 Cf. t. VI1, table 164, col. VI, p. 363 ; t. VII, p. 52-53.

14 Cf. t. VI1, table 158, p. 355 et table 164, col. VI, p. 363. Cf. t. VII, p. 50-51 et 52-53.

15 Cf. t. VI1, table 158, p. 355, dernière colonne ; t. VII, p. 50-51.

16 L’alignement du niveau de la fluctuation 1632-1634 se fait plus facilement, en Retours, sur celui de la fluctuation 1626-1628, fluctuation centrale du cycle précédent.

17 Cf. t. VI1, table 152, p. 349 ; t. VII, p. 50-51.

18 Cf. t. VI1, table 155, p. 352 ; t. VII, p. 50-51.

19 Cf. t. VI1, table 158, p. 355 ; t. VII, p. 50-51.

20 Cf. t. VI1, tables 144-146, p. 342-344.

21 Cf. t. VI1, tables 152-155, 158, p. 349, 352, 355.

22 Cf. ci-dessus, p. 1686... et tout au long des t. VIII2,1 et VIII2,2.

23 Cf. t. VI1, tables 152, 155, 158, p. 349, 352, 355 ; t. VII, p. 50-51.

24 Cf. t. VI1, table 132, p. 330, table 142, p. 340 ; t. VII, p. 30-31 et p. 46-47.

25 Cf. t. VI1, table 135, p. 333, table 142, p. 340 ; t. VII, p. 50-51 et p. 46-47.

26 Cf. t. VI1, table 138, p. 336, table 142, p. 340 ; t. VII, p. 50-51 et p. 46-47.

27 Cf. t. VI1, tables 146-147 à 158, p. 344 à 355 ; t. VII, p. 50-51.

28 On peut, par exemple, comparer sur une moyenne longue (treize ans notamment ; cf. t. VI1, tables 152, 155 et 158, p. 349, 352, 355) les niveaux tendanciels indiqués par la moyenne au début et à la fin du cycle et faire de même pour les cycles précédents. On peut à l’aide de préférence, d’une moyenne plus courte (cinq ans, notamment) comparer les points bas rabotés aux extrémités des cycles ou les points hauts écrètés de cycle à cycle. Quel que soit le procédé retenu, on notera un accroissement considérable de la pente décroissante à la hauteur de la fluctuation décennale 1632-1641. C’est cette rapide décroissance du trend qui rendait difficile (cf. ci-dessus, p. 1689-1692) l’étude des différentes fluctuations.

29 Cf. t. VI1, table 152, p. 349.

30 Cf. t. VI1, table 155, p. 352.

31 Cf. t. VI1, table 158, p. 355.

32 Il couvre une large partie du xviie siècle, Cadiz et l’Atlantique (1651-1783)

33 Pour l’étudier, on possède des données d’une précision suffisante. La connaissance volumétrique du trafic est meilleure qu’elle n’a jamais été (en Allers, les connus directement représentent 50,8 % et l’ensemble des connus directement et indirectement 84,5 % contre 15,5 %, seulement, pour les évalués — cf. t. I, p. 294 sq. — en Retours, 46,8 %, 83,5 % et 16,5 % ; en Allers et retours, 51 %, 84 % et 16 %). A ce stade, on peut parler de quasi-perfection. Les autres séries, par contre, les séries valeur, notamment, sont moins bonnes : l’avería s'arrête en 1638, on ne possède plus que le maravedí al millar et l’almojarifazgo. On ne possède plus, enfin, le détail des marchandises. Dans l’ensemble, donc, si la connaissance du navire et du mouvement volumétrique s’est encore améliorée, la précision et la richesse des séries voisines ont plutôt baissé.

34 Cf. ci-dessus, p. 1546-1561.

35 Cf. t. VI1, table 159, p. 356 ; t. VII, p. 52-53.

36 Cf. t. VI1, table 183, p. 388-391, table 167, p. 366 ; t. VII, p. 66-67 et p. 72-73.

37 Cf. t. VI1, table 164, p. 363, col. V, VI et VII, p. 363 ; t. VII, p. 52-53.

38 Cf. t. VI1, table 184, p. 388-391.

39 Cf. t. VI1, table 167, p. 366.

40 Soit respectivement pour les mouvements unitaires et en tonnage de 1612 à 1650, 60,2 %, 49,6 % pour les navires marchands de Séville, 20,6 % et 37,5 % pour les armadas, de 1642 à 1644, 63,3 %, 44,9 % pour les navires marchands de Séville contre 22,3 % et 42,4 % pour les armadas, de 1613 à 1643, 68,5 53.3 % contre 19,7 % et 33,7 % de 1619 à 1670 enfin pour les navires marchand de Séville, 66,6 % du mouvement unitaire global et 54,1 % du mouvement en tonnage contre 17,3 et 30,7 % pour le navire d’armada, mouvement unitaire et en tonnage.

41 Cf. t. VI1, table 184. p. 392-395 ; t. VII. p. 64-65.

42 Cf. t. VI1, tables 167, 170, 173, 176, 175, 176, p. 366, 309, 372, 373, 374, 375.

43 Cf. ci-dessus, p. 1546-1561,.. 1565-1569,.. 1579-1588,.. 1693-1697.

44 Cf. t. VI1, table 164, p. 363 ; E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 403 ;t. VII, p. 52-53.

45 E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 96-97.

46 Cf. t. VI1, col. IV, p. 363 ; t. VII, p. 53.

47 Cf. t. VI1, p. 363, col. V ; t. VII, p. 53.

48 Cf. le creux de 1641-1642, ci-dessous p. 1886-1851,.. 1884-1896..

49 Cf. ci-dessus, p. 1656,.. 1663-1664,.. 1671,.. 1682-1683.

50 Cf. ci-dessus, p. 1663-1664,.. 1682-1683.

51 Cf. ci-dessous, p. 1835-1836,.. 1847-1851,.. 1894-1896.

52 E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 96-97.

53 Cf. ci-dessus, p. 1633-1634,.. 1642,.. 1651-1652.

54 E. J. Hamilton, 1501-1650, op. cit., p. 96-97.

55 Ibid., p. 278-279.

56 Ibid., p. 96-97 et 278-279.

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