Séville et l'Atlantique, 1504-1650 : Structures et conjoncture de l'Atlantique espagnol et hispano-américain (1504-1650). Tome II, volume 2
|Quatrième partie. Au sommet de l'Atlantique de Séville le renversement de la tendance majeure (1593-1622)
Au sommet de l'Atlantique de Séville le renversement de la tendance majeure (1593-1622)
Texte intégral
- 1 Le mouvement annuel moyen de 1579 à 1592, s’élevait, en Allers, à 18 617 ½ toneladas, en Retours, à (...)
1AU CENTRE MÊME DU CREUX DES VOLUMES consécutif aux lourdes pertes et à la grave incidence de la guerre hispano-anglaise, des forces actives — on l’a vu — travaillent au redressement massif des années qui suivent 1592. Rapidement, les niveaux d’avant la catastrophe sont retrouvés, la marche en avant du mouvement reprend son cours et, sans conteste, quelle que soit la ligne d’approche que l’on adopte, les niveaux atteints dès la première fluctuation cyclique 1593-1604, voire, dès la première fluctuation primaire (1593-1597) du cycle 1593-1604, en volume, du moins, dépassent déjà ceux-là, pourtant, particulièrement honorables, du « cycle royal de l’argent du Potosí »1. Ils les dépassent de très peu, il est vrai, mais avec une constance suffisante pour qu’il ne puisse y avoir de doute sur la réalité du dépassement.
- 2 Cf. ci-dessus, p. 493-672.
2Le découpage chronologique proposé pourra surprendre, puisque, après une respiration qui, à bien des égards, n’égale pas celle longuement décrite des années 15702) le mouvement semble reprendre sa marche en avant, Pourquoi, pensera-t-on, ne pas se montrer plus fidèle à la leçon des chiffres bruts et des niveaux lus rapidement sur les séries les plus globales en unités pondérées et rallonger la seconde phase longue d’expansion du second xvie siècle jusqu’au renversement évident de la tendance majeure, en 1608, jusqu’au moment où commence le reflux, imperceptible et hésitant d’abord, précipité et catastrophique, bientôt, du trafic.
3Telle est la question que tout lecteur, en possession des séries du tome VI et des graphiques du tome VII, se posera. C’est à elle qu’il faut répondre d’entrée de jeu. En justifiant une division chronologique qui, si elle ne saute pas immédiatement aux yeux, s’impose, d’emblée, à la première réflexion.
Notes
1 Le mouvement annuel moyen de 1579 à 1592, s’élevait, en Allers, à 18 617 ½ toneladas, en Retours, à 14 980 toneladas, en Allers et retours, à 34 597 ½ toneladas (unités non pondérées) ; les chiffres équivalents de 1593-1604, le cycle suivant, s’élèvent, respectivement, à 23 417,9, 14 863,68 et 38 281,6 toneladas. Par rapport à la fluctuation primaire maximale du cycle précédent de 1584 à 1587, l’avance de la fluctuation primaire maximale du second cycle (1593-1597) s’amenuise ; en Allers, l’écart est considérable, 19 507 ½ toneladas de 1584 à 1587, 25 612,4 toneladas de 1593 à 1597, en Retours, positions inverses, 13 111,8 toneladas d’un côté, de 1593 à 1597, 21 339,875 toneladas, de l’autre, de 1584 à 1587, si bien qu’en Allers et retours, les fortes positions de 1584-1587, 40 847,375 toneladas ne sont pas tout à fait retrouvées en 1593-1597, 38 724,2 toneladas. La fluctuation 1600-1604 égalise presque avec 39 106,4 toneladas. Mais cette légère infériorité apparente des années postérieures est acquise au prix d’une convention, l’unité non pondérée. Si on faisait entrer en ligne de compte la pondération de l’unité de mesure, le second cycle l’emporterait, de toute manière, sur le premier, très légèrement, certes, mais sûrement, même en isolant, comme terme de comparaison, pour gonfler l’importance relative du premier cycle, la fluctuation médiane d’expansion maximale de 1584 à 1587.
2 Cf. ci-dessus, p. 493-672.
© Éditions de l’IHEAL, 1959