1Elles ont fait l’objet d’un rapport détaillé de Woodring et al. (p. 423-512), qui ont rendu compte, non seulement de leurs propres observations, mais de celles de leurs prédécesseurs. Deux autres rapports détaillés ont été publiés depuis, l’un sur les gîtes de manganèse (Goddard, Gardner et Burbank, 1947) et l’autre sur ceux d’aluminium (Goldich et Bergquist, 1948). L’auteur, pour sa part, n’a pas réalisé d’étude systématique des ressources minières et il n’indiquera ici que les observations qu’il a faites dans ce domaine, à l’occasion de son étude de géologie générale, en vue de l’établissement de la carte géologique de la République d’Haïti, ou bien des informations nouvelles qu’il a recueillies.

A. MINES METALLIFERES

Cuivre

2Des minerais de cuivre ont été signalés depuis longtemps dans deux régions : le massif de Terre-Neuve, le massif du Nord.

3Une nouvelle prospection du massif de Terre-Neuve, plus systématique que les précédentes, a été entreprise en 1954 par une compagnie canadio-américano-haïtienne. D’après les informations recueillies, des calcaires minéralisés (tactites), assez riches pour justifier une exploitation commerciale, auraient été mis en évidence (Weber, 1957).

4Une prospection nouvelle de la région de Grande-Rivière-du-Nord (massif du Nord) a été réalisée par la West Indies Mining Company, société américaine, entre 1949 et 1951. Elle a exploité pendant quelques mois un filon de chalcocite secondaire, accompagnée d’azurite et de malachite, d’une largeur de 0,25 m. environ, à gangue quartzeuse. Des galeries ont été ouvertes, en vue de rechercher la prolongation du filon en profondeur. Ces tentatives n’ont pas été couronnées de succès. Mais, à la suite d’une visite de la région, l’auteur pense qu’elles n’ont peut-être pas été menées avec toute l’habileté désirable.

B. MINES NON MÉTALLIFÈRES

1. Roches a chaux et a ciment

5L’exploitation des roches à ciment, très répandues en Haïti, en particulier dans les séries du Miocène, est entrée dans sa phase commerciale avec la constitution de la Société franco-vénézuélano-haïtienne : « Le Ciment d’Haïti ». Elle a établi son usine à source Matelas et exploite les calcaires et marnes des séries miocènes de cette partie de la chaîne des Matheux. Le choix de cet emplacement est justifié non seulement par la présence de roches convenables, qui auraient pu être trouvées dans de nombreuses autres localités, mais surtout par la proximité de Port-au-Prince, principal lieu d’utilisation et de vente et par les facilités de communication avec elle (routes, voies ferrées, mer).

2. Gypse

6Son utilisation dans l’industrie du ciment, dont nous venons d’indiquer l’établissement en Haïti, a stimulé récemment les recherches. La plupart des terrains miocènes d’Haïti en contiennent de petites quantités. Mais l’épaisseur des couches ne dépasse pas, généralement, quelques centimètres (morne Pigeon et Péris, partie NW de la chaîne des Matheux, par exemple). La formation de Maïssade (p. 88), dans le plateau Central, a fourni quelques beaux échantillons, mais ne paraît pas présenter de niveaux de valeur commerciale. Dans la plaine du Culde-Sac, le faillage paraît avoir interrompu la prolongation en surface, vers l’ouest, des importants dépôts de la hoya de Enriquillo, en République Dominicaine (groupe Cerros de Sal, d’âge miocène). Ceux-ci sont très proches de la frontière et d’excellente valeur commerciale. Notons que d’après V. À. Zans (comm. pers.) qui a visité les gisements dominicains, il est probable que le gypse se trouve en position anormale dans les séries miocènes et est beaucoup plus ancien.

3. Kaolin

7C’est seulement dans le massif du Nord qu’on trouve les roches feldspathiques acides qui peuvent lui donner naissance. On y trouve d’ailleurs du kaolin, accumulé dans des poches, en particulier dans la zone du batholite de diorite quartzifère de la partie orientale du massif. Mais elles n’en contiennent pas un volume suffisant pour justifier une exploitation commerciale, d’autant plus que les gisements sont peu accessibles. L’auteur en a trouvé, en particulier, dans la région de Vallière, au morne Madeleine, au sud de Sainte-Suzanne (Moca Neuf).

8Notons que c’est dans la même région (vallées des rivières de la plaine du Nord) qu’on trouve les sables quartzeux (malheureusement souvent impurs) qui entrent, avec le kaolin, dans la constitution des céramiques fines.

4. Marbre

9Les gisements de calcaires susceptibles d’être polis pour leur utilisation comme « marbres », suivant la terminologie commerciale, sont assez répandus en Haïti. Leur étude a fait l’objet d’une communication de l’auteur à la XX^e Session du Congrès Géologique International (en cours de publication). Ce sont surtout les calcaires crétacés supérieurs de la formation du Macaya (p. 31) qui paraissent se prêter à cette utilisation. La très grande extension de leurs gisements rend les réserves pratiquement illimitées et l’existence d’une route voiturable, Les Cayes-Jérémie, au milieu des affleurements, devrait en rendre possible une exploitation commerciale, qui paraît digne d’être envisagée. Certains calcaires éocènes pourraient également être polis.

5. Pétrole

10L’existence de séries marines détritiques, d’âge miocène, constituées par une alternance de roches perméables et imperméables, de type « molasse », plissées mais non métamorphisées, ni pénétrées par des intrusions, a permis d’espérer la présence dans la République d’Haïti, de gisements de pétrole. L’Átlantic Refining Company a ainsi prospecté, entre 1940 et 1947 : le plateau Central (forages à Jurinet et à Maïssade, jusqu’à environ 3.000 m. de profondeur), la plaine du Cul-de-Sac (forage au nord de Puits-Blain et de Frères, poussé également jusqu’à 3.000 m.), la plaine de Saint-Marc (près de l’intersection entre la voie ferrée et la route de Saint-Marc, aux Gonaïves, au NE de Saint-Marc). Mais aucun de ces forages n’a fourni plus que des suintements de pétrole.

11Une nouvelle Compagnie a effectué des recherches dans l’île de la Gonave. Celle-ci possède, certes, une structure anticlinale, mais la série stratigraphique ne paraît guère favorable et l’échec de cette tentative n’est donc pas surprenant.

12Des forages dans la plaine des Cayes et de nouveaux essais dans le plateau Central paraîtraient à l’auteur plus justifiés.