[96] Capitulo X. Do numero das caixas de assucar que se fazem cada anno ordinariamente no Brasil
p. 274-277
Plan détaillé
Texte intégral
1Contão-se no territorio da Bahia ao presente cento & quarenta & seis engenhos de assucar moentes & correntes, alem dos que se vão fabricando, huns no Reconcavo à beira-mar, & outros pela terra dentro, que hoje são de mayor rendimento. Os de Pernambuco, posto que menores, chegão a duzentos & quarenta & seis, & os do Rio de Janeiro a cento & trinta & seis1.
2Fazem-se, hum anno por outro, nos engenhos da Bahia quatorze mil & quinhentas caixas de assucar. Destas vão para o Reyno quatorze mil, a saber, oito mil de branco macho, tres mil de mascavado macho, mil & oitocentas de branco batido, mil & duzentas de mascavado batido. E quinhentas de varias castas se gastão na terra2.
3As que se fazem nos engenhos de Pernambuco, hum anuo por outro, são doze mil & trezentas. Vão doze mil & cem para o Reyno, a saber, sete mil de branco macho, duas mil & seiscentas de mascavado macho, mil & quatrocentas de branco batido, mil & cem de mascavado batido. E gastão-se na terra duzentas de varias castas.
4No Rio de Janeiro fazem-se, hum anno por outro, dez mil duzentas & vinte. As dez mil & cem vão para o Reyno, a saber, cinco mil & seiscentas de branco macho, duas mil & quinhentas de mascavado macho, mil & duzentas de branco batido, oitocentas de mascavado batido. E ficão || 97 na terra cento & vinte de varias castas para o gasto delia.
5E juntas todas estas caixas de assucar que se fazem hum anno por outro no Brasil, vem a ser trinta & sete mil & vinte caixas.
[96] CHAPITRE X. DU NOMBRE DE CAISSES DE SUCRE QU’ON FAIT EN GÉNÉRAL AU BRÉSIL CHAQUE ANNÉE
6A l’heure actuelle, on compte cent-quarante-six habitations à sucre en état de rouler dans le territoire de Bahia, sans parler de celles qui sont en train de s’édifier, les unes dans le Recôncavo, au bord de la mer, les autres dans l’intérieur des terres, et qui sont aujourd’hui d’un meilleur rendement. Celles de Pernambouc, bien que moins importantes, arrivent au nombre de deux cent quarante-six, et celles de Rio de Janeiro au nombre de cent trente-six1.
7Dans les habitations de Bahia, on fait en moyenne quatorze mille cinq cents caisses de sucre par an. Quatorze mille d’entre elles sont expédiées à destination du Royaume, à savoir : huit mille de cassonade blanche, trois mille de moscouade « mâle », mille huit cents de sucre de sirop, et mille deux cents de moscouade de sirop. Et on en consomme sur place cinq cents de diverses sortes2.
8Dans les habitations de Pernambouc, on fait en moyenne douze mille trois cents caisses par an. Douze mille cent sont expédiées à destination du Royaume, à savoir : sept mille de cassonade blanche, deux mille six cent de moscouade « mâle », mille quatre cents de sucre de sirop, mille cent de moscouade de sirop. Et on en consomme sur place deux cents de diverses sortes.
9A Rio de Janeiro, on fait en moyenne dix mille deux cents caisses par an. Dix mille cent sont expédiées à destination du Royaume, à savoir : cinq mille six cents de cassonade blanche, deux mille cinq cents de moscouade « mâle », mille deux cents de sucre de sirop, huit cents de moscouade de sirop ; et il en reste, || 97 pour être consommées sur place, cent vingt caisses de diverse sortes.
10Au total, le nombre de caisses de sucre qu’on fait en moyenne chaque année au Brésil est de trente-sept mille vingt.
Notes de bas de page
1 En 1685, on comptait cent habitations à sucre à Bahia « à beira mar », c’est-à-dire sur la rive du Recôncavo ou des rivières qui s’y jetaient (cf. lettre de la municipalité de Bahia au prince régent D. Pedro, 2 juillet 1685, in Documentos históricos do Arquivo Municipal [de Bahia] — Carlas do Senado 1684-1692, 3° vol, p. 4). Je n’ai pu trouver d’indications plus récentes et qui soient relatives non seulement à Bahia mais aux autres capitaineries citées par Antonil. Cependant, on pourra comparer utilement les chiffres qu’il avance ici à ceux consignés quelque vingt ans plus tard par Rocha Pitta (Historia da America Portugueza, pp. 65, 79, 82, 87) :
Bahia : 150 + 25 de Sergipe = 175
Pernambouc : 130 + 21 de Paraíba et 3 d’Itamaraca = 154 seulement.
Rio de Janeiro : 120 habitations à sucre, avant que l’attirance exercée par les mines d’or de la région des Minas ne fasse tomber ce nombre à 101.
2 Cf. Rocha Pitta, op. cit., p. 65 : « Existem [no Recôncavo] cento e cincoenta engenhos, huns de agua, outros de cavallos, fazendo cada anno e hum por outro quinzə e dezasseis mil caixas de assucar, de muitas arrobas cada huma, além de innumeraveis feixos e caras ». En ce qui concerne le montant des expéditions de sucre à destination de la métropole, depuis Babia, deux documents nous permettent de vérifier l’exactitude du chiffre avancé par Antonil. En effet, dans une lettre qu’il adressait à Mendo de Foyos Pereira, secrétaire d’Etat, le 11 septembre 1702 (Doc. Hist., XXXIV, p. 213) D. Rodrigo da Costa, gouverneur général du Brésil, fait état du départ de 15 000 caisses de sucre pour le Portugal ; et pour 1708, le relevé détaillé du chargement des navires à Bahia (A. N. T. T., Junta du Tabaco, maço 97), amène à compter un total de 14 128 caisses et 896 petites caisses.
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