Version classiqueVersion mobile

Le Pérou : introduction géographique à l’étude du développement

 | 
Olivier Dollfus

Deuxième partie. Croissances, équipements et perspectives d’organisation régionale

Chapitre II. La croissance démographique et quelques aspects de la population

Texte intégral

A. — LA PROGRESSION DÉMOGRAPHIQUE ET LES DIFFÉRENTS TAUX

  • 1 La douzaine de millions de Péruviens est atteinte en 1967.

1On retrouve au Pérou la plupart des caractéristiques démographiques des pays en voie de développement : rapidité de la croissance au cours des dernières décennies liée à la forte natalité et à un abaissement de la mortalité, mouvements de population contribuant au gonflement des villes, qui sont elles-mêmes des foyers de natalité élevée. Cependant, un fort pourcentage des habitants vit encore de la terre, mais médiocrement1.

2L’Institut national de planification indique qu’après une analyse plus serrée des résultats, la population péruvienne dénombrée se chiffrait, en juillet 1961, à 9 907 000 habitants, et non pas à 11 millions comme on l’estimait alors. En juillet 1964, la population aurait atteint 10 800 000 habitants, et en 1965, elle dépasse largement les 11 millions d’habitants. En juin 1940, on avait compté 6 208 000 Péruviens, mais, en calculant largement les omissions, on arrivait à 7 millions, soit un peu plus que le Chili à la même époque.

3En remontant dans le passé, les estimations deviennent très aléatoires. On a vu que le dénombrement de 1793 avait dénombré 1 076 997 âmes, que celui de 1862 indiquait 2 487 000 habitants et qu’en 1876, date du dernier recensement officiel avant celui de 1940, on avait compté 2 700 000 personnes.

4Les recherches de démographie historique ne sont pas assez avancées pour que l’on puisse évaluer, même grossièrement, la population du Pérou, dans ses limites actuelles, à la fin de l’époque incaïque et au début de l’époque coloniale. L’aménagement des versants andins dans la région de Cuzco, l’abondance des ruines tant sur la côte que dans la montagne, semblent indiquer que la population devait, localement, être assez nombreuse à l’époque incaïque, peut-être plus qu’au début de la Colonie, mais il est très aléatoire, dans l’état actuel des connaissances, de parler d’une population de 5 à 6 millions d’êtres. Cependant, il est probable, comme le signalent les chroniqueurs et les récits du xviie siècle que le choc des civilisations se soit marqué par une baisse de la population due à de grandes épidémies, de variole notamment, qui, dans les Andes, furent sûrement plus meurtrières que les armes à feu ou même que le travail forcé. Il serait du plus haut intérêt de faire des recherches pour savoir si la fin du xvie et le début du siècle ont été marqués par une dépopulation aussi forte que celle enregistrée par Berthe sur le plateau central mexicain. Mais il est possible qu’avant l’arrivée des Espagnols, des épidémies de typhus et de fièvre jaune décimaient les populations où la syphilis faisait également des ravages comme en témoignent certaines céramiques anthropomorphes précolombiennes.

5Un point est sûr : le rapide accroissement démographique date du xxe siècle. Avant, le Pérou manquait d’hommes ; c’est la pénurie de bras qui explique le soin avec lequel la « mita », le travail dans les mines, était organisé ; les contrats agraires s’efforçaient de maintenir le preneur sur la terre, l’importation des esclaves noirs est l’indice d’un manque de main d’œuvre. On manquait alors moins de terres à cultiver que d’hommes pour la travailler. La situation se renverse après 1925 et le taux d’augmentation de la population s’accroît rapidement au cours des vingt-cinq dernières années. L’augmentation démographique, entre 1940 et 1964, est de 74 %, ce qui correspond à un taux moyen annuel de 2,24 % La population aurait progressé de 220 % depuis le début du siècle. Le taux annuel de croissance démographique aurait été de 1,3 % en 1940 de 2,4 % en 1954, de 2,8 % en 1960 et il serait voisin de 3 % en 1965. Ainsi, entre 1940 et 1950, la population péruvienne aurait augmenté de 122 000 habitants par an, en moyenne, de 220 000 entre 1950 et 1960 et probablement de 300 000 en 1965 (cf. courbe de croissance de la population).

6Les registres des naissances indiquent un taux de natalité de 33 ‰, mais comme on estime à 30 % le pourcentage des omissions, le taux « réel » de natalité, pour l’ensemble du pays, serait d’environ 45 ‰.

7Le taux moyen de mortalité, entre 1940 et 1961, aurait été de 23 = ‰. Il était de 33 ‰ en 1940 et serait de 16 à 18 ‰ actuellement. La sous-estimation de la mortalité sur les registres d’État civil est probablement aussi élevée, sinon plus, que celle de la natalité. D’après les registres, la mortalité moyenne annuelle serait, pour l’ensemble du territoire, de 12,6 ‰, mais on a déjà remarqué que dans la sierra, plus le département était bien pourvu de bonnes voies de communication, plus le niveau de vie de ses habitants était élevé, plus le taux de mortalité était fort, ce qui ne fait que traduire un meilleur enregistrement des décès : ainsi, pour l’État civil, la mortalité est de 5 % supérieure dans le département de Junin que dans celui de Huanuco.

8Les démographes de l’Institut national de planification estiment que l’espérance moyenne de vie à la naissance est passée de 32 ans pour la période 1940-1950, à 43-45 ans pour celle entre 1950-1960. Ces progrès sont liés à la disparition des grandes épidémies (typhus, variole, fièvre jaune, paludisme), à l’amélioration des soins après la naissance, notamment dans les villes où l’encadrement sanitaire de la population est mieux assuré, ce qui n’exclut pas un état pathologique médiocre chez de nombreux individus, rançon de la pauvreté et du sous-développement.

9On retrouve dans la pyramide des âges, les caractéristiques des populations en croissance rapide : 43,30 % avait de 0 à 14 ans en 1961, dont 13,34 % de 1 à 4 ans, 14,80 % de 5 à 9 ans, 11,63 % de 10 à 14 ans. 52,86 % avait de 15 à 64 ans (9,83 % de 15 à 19 ans, 4,24 % de 40 à 44 ans, 2,95 % de 50 à 54 ans), 3,79 % avait plus de 65 ans.

Le coefficient de masculinité Image serait de 98,88. Il atteindrait 106 pour la tranche d’âge entre 10 et 14 ans et ne serait que de 9,35 entre 25 et 29 ans.

Image

Pyramide des âges en 1961

B. — ASPECTS RÉGIONAUX ET ESSAI DE DÉTERMINATION DU VOLUME DES MIGRATIONS

10Ces données globales prennent leur valeur par comparaison avec les aspects régionaux de la population dont quelques traits ont déjà été esquissés. On a vu les modifications de la population affectant la sierra, la costa et la montaña. Au dynamisme de la côte, à la fois de la région de Lima et des départements du Nord, où l’immigration se conjugue avec un meilleur état sanitaire, et où l’accroissement de la population urbaine ne s’accompagne pas, bien au contraire, d’une diminution de la fécondité, s’oppose la relative stagnation des départements de la sierra du Sud où les campagnes se vident de leurs jeunes. Dans ces régions en voie d’affaissement démographique, le taux de féminité s’accroît et le nombre d’enfants nés de mères de plus de trente ans augmente : au Callao, à Lima ou à Tumbes, il naît deux fois plus d’enfants de mères entre 20 et 29 ans que des mères entre 30 et 39 ans ; dans les départements d’Ayacucho et d’Apurimac, ce pourcentage n’est, pour les mères entre 20 et 29 ans, que de 60 % supérieur à celui des mères ayant dix ans de plus, ce qui est l’indice d’une population vieillissante.

11L’Institut national de planification a essayé de calculer l’importance du mouvement migratoire en comparant la population recensée par département en 1961 avec les chiffres qu’aurait dû avoir la population de ces départements si elle avait augmenté, depuis 1940, au même taux que celui, moyen, de l’ensemble du Pérou. Les projections ont été faites pour 1961, 1964 et 1965. On remarque qu’en 1961, en adoptant le chiffre de 9 907 000 habitants pour le Pérou, on enregistre, pour les départements du Nord (Tumbes, Piura, Cajamarca, Lambayeque, La Libertad, Ancash) 2 979 000 habitants. En adoptant le taux de croissance annuelle de 2,24 on devrait avoir, en partant des chiffres de 1940, 3 079 000 habitants, soit une centaine de milliers de plus. La différence reste positive pour les départements côtiers : + 15 000 pour Tumbes, + 17 000 pour Piura, + 35 000 pour Lambayeque ; par contre, la différence est négative pour les départements plus andins : — 42 000 à Cajamarca, — 30 000 pour la Libertad, — 95 000 pour Ancash. Ceci rend évidente l’émigration des Andes vers la côte.

12Pour les départements du centre, la population recensée est nettement supérieure à celle de la population projetée : 3 792 000 contre 3 127 000, soit une différence positive de plus de 665 000 âmes. Mais, là encore, on note une perte relative des départements andins : — 44 000 pour Huanuco, — 6 000 à Pasco, — 90 000 à Huancavelica, — 19 000 à Junin, tandis que le solde est positif pour Ica (+ 32 000), mais surtout pour le Callao (+ 83 000) et le département de Lima (+ 709 000).

13La perte de substance qui affecte les départements du Sud est presque équivalente aux gains des départements du centre ; elle atteint 665 000 habitants (population recensée : 2 504 000, population projetée : 3 169 000) ; seul Tacna, dans cette balance négative, fait exception avec une différence positive de + 8 000 habitants ; le solde négatif atteint 162 000 pour Ayacucho, 124 000 pour l’Apurimac, 189 000 pour Puno, 165 000 pour le Cuzco, et seulement 31 000 pour Arequipa et 2 000 pour Moquegua.

14Le bilan migratoire positif serait de 100 000 âmes pour les départements forestiers de l’Oriente (Loreto, San Martin, Amazonas et Madre de Dios) : population recensée 632 000, population projetée : 532 000. L’augmentation maximale affecte Loreto (+ 69 000).

15Certes, ces calculs sont assez théoriques, en raison des différences de taux de naissances qui affectent les départements du Sud et des variations du taux d’accroissement pendant la période considérée. Cependant, ils constituent une bonne approche des phénoménes migratoires et caractérisent assez bien le dynamisme des différents départements. On voit l’importance de l’immigration sur la côte, et le rôle de l’émigration dans les régions andines qui contribue à diminuer, ou du moins à ralentir, la pression démographique sur les terres de la montagne.

On peut également recourir à d’autres indices pour déterminer l’ampleur des migrations : les pyramides des âges de Huancavelica, Ayacucho, Puno et Cajamarca montrent un rétrécissement pour la tranche entre 20 et 39 ans, tandis que cette tranche est nettement plus large pour Lima et le Callao. Le rapport Image pour les catégories en âge de travailler est également un élément indicatif. Ainsi, ce coefficient de masculinité, pour la population en âge d’activité, est de 107 à Arequipa, de 118 au Callao, de 135 à Tumbes, de 128 à Tacna, de 202 dans le Madre de Dios, tandis qu’il n’est que de 101 à Lima, où l’immigration est presque, autant féminine que masculine (rôle du service domestique et importance des employées dans la capitale). En revanche, ce taux s’abaisse à 81,19 en Apurimac, 82,66 à Huancavelica, 80 à Ayacucho, 86 % à Puno.

16Dernière observation : 54 % des habitants vivant dans le département de Lima y sont nés.

Population rurale et population urbaine

17Les changements survenus dans la population entre les deux recensements de 1940 et de 1961 affectent également la répartition entre les « citadins » et les « ruraux ». On sait qu’il s’agit de définitions uniquement statistiques. Les services chargés des recensements ont pris comme critère, pour déterminer la population urbaine, celle vivant dans les capitales de district (l’équivalent des chefs-lieux de canton) et dans celles qui présentent un paysage et un équipement se caractérisant par la présence d’une place cimentée, de rues pavées, éclairées la nuit par l’électricité. D’après ce critère, en 1940, 35,4 % de la population était « urbaine » (9,7 % vivait dans l’agglomération de Lima-Callao) et 64,6 % était « rurale ». En juillet 1961, les pourcentages étaient réciproquement de 47,6 % d’« urbains » (dont 16,4 % de Liméniens) et 52,4 % de « ruraux ».

18En adoptant la définition d’agglomérations urbaines pour tous les centres peuplés de 2 000 habitants et plus, on aurait alors, en 1940, 25,4 % d’« urbains » et 39,4 % en 1961. En ne tenant compte que des villes de plus de 10 000 âmes, on y comptait 18,9 % de la population en 1940 et 29 % en 1961, mais 12,6 % vivant dans des villes situées hors de l’agglomération liménienne.

19En 1965, si l’on projette les tendances observées entre 1940 et 1961, on doit compter 57,6 % d’individus (soit 6 395 000 habitants) vivant dans des centres inférieurs à 2 000 habitants, tandis que 4 707 000 (42,4 %) se trouveraient dans des agglomérations de plus de 2 000 habitants.

20En 1970, le nombre des « urbains » sera égal à celui des ruraux : 6 350 000 pour chaque catégorie. C’est là une donnée fondamentale pour le Pérou contemporain. On estime que, dans les prochaines années, le taux de croissance des villes se maintiendra autour de 4 % par an et que pour certaines, comme Lima et d’autres villes de la côte, il atteindra ou dépassera 6 % ; or un taux de 4 % implique le doublement de la population urbaine en moins de 18 ans. En revanche dans les campagnes, la croissance de la population sera presque partout inférieure à 1,5 % par an. Cette forte augmentation de la population des villes, provoquée au départ et partiellement entretenue par l’immigration est surtout liée maintenant à une très forte croissance naturelle. Celle-ci, intervient pour les 3/4 dans l’accroissement actuel des villes. Dans ces dernières, le taux de natalité est élevé et il résulte de l’afflux d’une population jeune, où le sex-ratio est presque équilibré, notamment à Lima, et qui ne pratique pas le contrôle des naissances. Le taux de mortalité est faible : 10 ‰, ce qui s’explique par une meilleure surveillance sanitaire de la population qui s’accompagne d’une réduction de la mortinatalité et de la mortalité infantile et par le retour dans les villages des vieillards et des malades. Les villes, du moins pour l’instant, contribuent largement à l’essor démographique du Pérou ; c’est là une situation complètement distincte de celle de l’urbanisation française à la fin du xixe siècle et dans la première moitié du xxe siècle. Actuellement les villes comptent chaque année 200 000 habitants supplémentaires. Or, la France, pour une population qui est plus de quatre fois supérieure à celle du Pérou et qui n’a jamais connu dans son histoire de poussée urbaine aussi forte que celle enregistrée au cours de la dernière décennie, voit ses villes s’accroître de 500 000 nouveaux habitants par an.

21Les conséquences de cette croissance urbaine se notent dans les paysages des villes. C’est sur les marges des agglomérations la prolifération des « barriadas », c’est autour des grandes villes la construction de quartiers résidentiels pour les catégories aisées et les classes moyennes, c’est la modification du tissu urbain dans le centre où le quadrilatère hispanique qui constituait la ville se révèle inadapté à la circulation moderne et à la concentration des activités tertiaires dissociées du lieu de résidence. Depuis 1940 la superficie couverte par les villes a triplé.

22Ainsi se forge une société urbaine, très sensible aux problèmes de l’emploi, très sensible également aux variations du coût de la vie. Mais l’emploi est davantage « tertiaire » que « secondaire » (dans un rapport de 2 à 1) ; ainsi la tertiairisation précède l’industrialisation à l’inverse de l’Europe au xixe siècle. Cependant l’existence même des villes est un élément favorable au démarrage de l’industrie en rassemblant à la fois consommateurs et main-d’œuvre. Ceci s’observe à Lima depuis une vingtaine d’années, mais également depuis 1960 à Trujillo, Chiclayo ou Arequipa. Chimbote, (avec une ville minière comme Cerro de Pasco) est le seul exemple péruvien d’une agglomération créé par l’industrie (sidérurgie et farine de poisson). C’est dans les villes que se comptabilise la majeure partie du revenu national (au moins les 2/3 en 1965). Aussi dans le Pérou contemporain les problèmes sont au moins autant urbains que ruraux.

23Dans les campagnes, le taux de croissance de la population n’est souvent que le 1/3 de celui des villes et la poursuite de l’émigration s’accompagne du vieillissement de la population. Le départ des éléments les plus dynamiques risque d’être un frein à une entreprise de rénovation des sociétés villageoises. En 1965 la moitié de la population active travaillait dans l’agriculture, mais la valeur de sa production entrait pour moins du cinquième dans le produit national brut. Il faut remarquer que le rapport en France est assez analogue : les 20 % de la population active qui travaillent dans l’agriculture n’interviennent que pour 10 % dans le PNB.

Aspects de la population active

24Au recensement de 1961, on a estimé à 31,5 % le pourcentage de la population active par rapport à la population totale. Ce pourcentage, assez faible, se retrouve dans la plupart des pays sous-développés, à forte croissance démographique. Il s’explique par l’importance des jeunes de moins de quinze ans, par une sous-évaluation de l’activité des ruraux ; dans les familles paysannes, on ne compte souvent qu’un actif, l’homme tandis que le travail de la femme n’entre pas en ligne de compte.

25Les taux d’activités globaux n’ont d’ailleurs qu’une signification limitée. Pour les activités rurales, il est préférable d’essayer de déterminer, par sondages, le nombre de journées de travail par individu et par famille ainsi que les caractéristiques du travail fourni.

26Une répartition en « primaires », « secondaires » et « tertiaires » a moins d’utilité que dans les sociétés industrielles : l’addition, dans la même colonne du pasteur de la puña, du pêcheur d’anchois et du mineur de Toquepala est dépourvue de sens. Dans les secteurs « secondaires », il faut essayer de distinguer ce qui revient aux activités de la « société traditionnelle », comme par exemple l’artisanat, qui est lui-même souvent fondu dans les activités rurales, et ce qui dépend des entreprises industrielles modernes. Dans les secteurs tertiaires, il est vain de placer sous la même rubrique le petit commerçant villageois et le vendeur d’un grand magasin, le conducteur d’un autocar et l’« arriero » qui dirige un troupeau de mules ou de lamas. Cependant il faut éviter une schématisation trop poussée tendant à opposer, dans tous les cas, les « secteurs traditionnels » aux « secteurs modernes » de la société et de l’économie, par suite des transformations rapides subies par les milieux traditionnels.

  • 2 La Banque centrale de Réserve fournit des chiffres un peu différents. Elle indique 1 703 000 actif (...)

27Ces remarques faites, les statistiques signalent qu’en 1961, 1 555 600 personnes (49,8 % des « actifs ») se consacraient à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche, 411 000 travaillaient dans les entreprises manufacturières (13,2 %), 104 700 dans la construction, 281 900 dans le commerce (9 %), 94 000 (3 %) dans les transports, les entrepôts, 476 000 (15,3 %) dans les services (fonction publique, enseignement, travail domestique, etc.) et 8 600 dans l’électricité, le gaz et les services d’eau2.

28Bien que ne correspondant pas à une réalité professionnelle, mais davantage à une condition sociale, la répartition, parmi les salariés, entre ouvriers et employés, doit être notée. Sur 1 327 807 salariés, on comptait 344122 employés et 983 685 « ouvriers » (l’ouvrier peut aussi bien être peon dans une hacienda, garçon de courses dans un bureau, que travailleur de l’industrie). Si l’on compte qu’une personne active fait vivre au Pérou un peu plus de trois individus, près de quatre millions de personnes dépendaient directement des salaires en 1961, soit environ 40 % de la population du pays.

Notes

1 La douzaine de millions de Péruviens est atteinte en 1967.

2 La Banque centrale de Réserve fournit des chiffres un peu différents. Elle indique 1 703 000 actifs en 61 dans l’agriculture et la pêche, et 1 813 000 en 1965, mentionne 79 300 travailleurs des mines et carrières en 65, 491 000 actifs dans l’industrie et l’artisanat (435 000 en 61), 338 000 dans le commerce (276 000 en 61). Dans la répartition de la population active en 65, on aurait compté 1 382 100 personnes ayant le statut d’ouvrier, 467 900 ayant celui d’employés et 1 744 100 travailleurs « indépendants », pour les deux tiers constitués de petits paysans exploitants (1 198 000).

Le texte et les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont sous Licence OpenEdition Books, sauf mention contraire.

Cette publication numérique est issue d’un traitement automatique par reconnaissance optique de caractères.
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search