Paysage urbain et concentrations humaines

1L’apparition puis l’essor de l’industrie pétrolière au Vénézuéla ont fait naître des villes dans des plaines désertes et créé des paysages nouveaux. D’aussi grands effets paraissent disproportionnés au nombre des travailleurs qui a oscillé entre 60 000 et 30 000. Il faut, pour les comprendre, rappeler l’importance des salaires versés, d’autant plus grande que cette industrie rassemble la main-d’œuvre la plus qualifiée du Vénézuéla et lui offre, à qualification égale, les revenus les plus élevés. Il ne faut pas, d’autre part, oublier l’énorme masse constituée par les familles, les commerçants ou les parasites qui viennent toujours s’assembler autour des nouveaux centres industriels et créent ainsi de nouvelles villes. Des exemples différents comme les industries mécaniques de Guarenas, les raffineries de Punto-Fijo, ou les industries extractives d’Anaco montrent que chaque emploi créé attire de 20 à 25 personnes. Il existe ainsi un coefficient qui multiplie dans de très fortes proportions la population de n’importe quelle installation pétrolière durable et qui, changeant peu à peu le cadre social, fait apparaître de nouvelles formes de logement et de nouveaux types de paysages.

2L’ubiquité de l’activité pétrolière au Vénézuéla rend impossible l’étude complète de chaque agglomération. Il a paru préférable de déterminer trois grands types et d’étudier pour chacun d’eux des exemples précis. Afin d’éviter les répétitions, et aussi pour utiliser au mieux des documents trop variés et trop inégaux, l’étude portera tout particulièrement, dans chaque exemple, sur l’aspect le plus caractéristique et le plus riche. Aussi bien, il est indispensable de classer les centres pétroliers selon leur taille, puisque certains camps du Barinas ne comptent que quelques dizaines de personnes quand le Distrito Bolivar qui vit tout entier comme une région pétrolière autonome, a près de 200 000 habitants. A ces deux types extrêmes, le camp isolé et la région pétrolière, il faut ajouter la ville pétrolière, aux fonctions déjà complexes et dont la population varie entre 10 000 et 30 000 habitants.