Les dynamiques économiques de la Révolution française
Colloque des 7 et 8 juin 2018
L’impact de la décennie révolutionnaire dans l’avènement d’un système de production et d’échange de type capitaliste a eu beau être amplement débattu, les questions économiques et financières sont restées singulièrement peu étudiées depuis les années 1980. Sur la base de ce constat, ce volume collectif vise à rendre compte d’approches renouvelées pour saisir les dynamiques induites par la Révolution ou impulsées sous la Révolution, du point de vue des régimes de propriétés, des mondes du trav...
Note de l’éditeur
Colloque tenu au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) et organisé et publié avec le soutien de SER (Société des études robespierristes) ; IDHE.S‑UMR 8533 (Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société) ; IHMC‑UMR 8066 (Institut d’histoire moderne et contemporaine)
Éditeur : Institut de la gestion publique et du développement économique, Comité pour l’histoire économique et financière de la France
Lieu d’édition : Paris
Publication sur OpenEdition Books : 17 septembre 2021
ISBN numérique : 978-2-11-162103-9
DOI : 10.4000/books.igpde.12740
Collection : Histoire économique et financière - Ancien Régime
Année d’édition : 2021
ISBN (Édition imprimée) : 978-2-11-162091-9
Nombre de pages : 474
Introduction
Dominique Margairaz
Dynamiques économiques de la Révolution française ou dynamiques économiques et Révolution française ?Les mutations de la propriété
Gérard Béaur
Quatre portes ouvertes sur les dynamiques foncières et immobilières pendant la Révolution. Cadastre, droit minier, confiscations et marché des biensIntroduction de la première partie
Karine Audran
La terre, valeur refuge ? La bourgeoisie d’affaires et l’expérience des biens nationaux en BretagneHannah Callaway
Les biens des émigrés à Paris : immobilier, crédit, familleJulien Vincent
En attendant le cadastre : désir d’égalité, horizon d’attente et contribution foncière, 1789‑1820Travail, productions, échanges
Philippe Minard
“L’histoire économique de la Révolution n’est pas terminée…”Introduction de la deuxième partie
Laurent Brassart
Révolution et Lumières agricoles : l’échec de la culture « en grand » des légumes‑racines, 1785‑1815Jean-Christophe Balois-Proyart
Les donneurs d’ouvrage face aux mobilités ouvrières à l’issue de la Révolution : permanence des enjeux, demandes de régulation et insatisfactions manufacturièresÉconomies en guerre
Silvia Marzagalli
Stratégies et pratiques économiques dans les guerres révolutionnairesIntroduction de la troisième partie
Jean-Paul Rothiot
Métallurgie et effort de guerre dans la LorraineNatacha Coquery
Faire face à l’adversité : biens de luxe contre denrées de nécessité sous la Terreur ou les atouts du luxe en temps de criseVirginie Martin
Ressusciter le commerce extérieur : le négoce et la réglementation douanière, 1796‑1797Marguerite Martin
L’administration coloniale face aux bouleversements du commerce : les Mascareignes et la recomposition des équilibres sur le marché mondial de l’indigoEnjeux et usages des papiers-monnaies
Arnaud Orain
Les tribulations du papier ou comment financer la RévolutionIntroduction de la quatrième partie
Serge Aberdam et Laure Després
De l’assignat à la carte de painBoris Deschanel
Assignats et stratégies marchandes : l’exemple de la famille Perier et de ses relations d’affairesGuillaume Foutrier
Une Révolution d’argent : la caisse patriotique et la construction d’un ordre monétaire à RouenConclusion
Anne Conchon et Virginie Martin
Entre politiques publiques et pratiques économiques : les dynamiques de la Révolution françaiseL’impact de la décennie révolutionnaire dans l’avènement d’un système de production et d’échange de type capitaliste a eu beau être amplement débattu, les questions économiques et financières sont restées singulièrement peu étudiées depuis les années 1980. Sur la base de ce constat, ce volume collectif vise à rendre compte d’approches renouvelées pour saisir les dynamiques induites par la Révolution ou impulsées sous la Révolution, du point de vue des régimes de propriétés, des mondes du travail, de l’industrie et du négoce, ou encore des circulations monétaires. D’amplitudes variables sur le plan spatial, temporel et sectoriel, ces dynamiques ne dépendent pas seulement de la capacité des autorités politiques à modeler un cadre légal conforme aux attentes et aux besoins des acteurs économiques, dans un contexte fortement marqué par la guerre et l’inflation ; elles résultent aussi des stratégies individuelles et collectives pour contourner ou infléchir ces normes, s’accommoder de ces contraintes, ou exploiter des opportunités nouvelles. Appréhender ces dynamiques comme le produit de la dialectique entre politiques publiques et pratiques des acteurs revient donc à restituer aux « temps composés » de l’économie révolutionnaire leur indéniable inventivité autant que leur irréductible incertitude.
Ancien chercheur au département des sciences humaines de l’Inra, spécialiste d’histoire de la Révolution française aujourd’hui en retraite, Serge Aberdam a travaillé sur les origines du Code rural et les conditions juridiques de la production agricole, de la Révolution à la fin du xixe siècle, ainsi que sur le rôle politique des relations de métayage. Dans des cadres collectifs qu’il a le plus souvent impulsés, il a étudié l’extension du droit de voter et d’élire pendant la Révolution, les travaux de recensement du Comité de division de la Convention nationale et l’histoire de ce comité pour lesquels il a en particulier initié une réévaluation du rôle et des conséquences des votes populaires directs, de type référendaire, qui ont eu lieu sur les Constitutions de 1793, 1795 et 1800. Il a par ailleurs apporté une attention particulière à la traduction de divers travaux russes et soviétiques d’histoire de la Révolution française, en particulier ceux d’Anatole Ado sur les mouvements paysans et ceux de Semion Anissimovitch Fal’kner sur le rôle du papier-monnaie dans la Révolution française. Il a longtemps été secrétaire général de la Société des études robespierristes (SER), qui édite les Annales historiques de la Révolution française (AHRF).
Professeure d’histoire moderne à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chercheuse à l’IDHE.S (UMR 8533), Anne Conchon, depuis la publication de son ouvrage sur Le péage en France au XVIIIe siècle. Les privilèges à l’épreuve de la réforme, Paris, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, 2002, consultable en ligne, https://books.openedition.org/igpde/1141, continue ses recherches sur le financement des infrastructures. Son dernier ouvrage traite de la réquisition en travail pour assurer la construction et l’entretien des routes, La corvée des grands chemins au XVIIIe siècle. Économie d’une institution, Rennes, PUR, 2016. Elle a codirigé avec David Plouviez et Éric Szulman l’ouvrage Le financement des infrastructures de transport XVIIe-XIXe siècle, publié aux éditions IGPDE/Comité pour l’histoire économique et financière de la France en 2018, consultable sur http://books.openedition.org/igpde/5008. Elle poursuit ses investigations dans les comptabilités de l’administration des ponts et chaussées, et l’économie des transports, notamment à travers les dynamiques de prix, les entreprises privilégiées et le rôle des commissionnaires-chargeurs.
Maître de conférences en histoire moderne à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Virginie Martin est membre de l’Institut d’histoire moderne et contemporaine (IHMC – UMR 8066) et spécialiste de l’histoire politique et diplomatique de la période révolutionnaire. Ses recherches portent plus particulièrement sur les acteurs et les pratiques diplomatiques (1770-1820), ainsi que sur les modes de fabrication et d’application de la politique extérieure sous la Révolution. Elle a publié, avec Alexandre Guermazi et Jeanne-Laure Le Quang, Exécuter la loi (1789-1804), Paris, Éditions de la Sorbonne, 2017.
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