La céramique et les lampes
p. 94-96
Texte intégral
Vase à deux anses, pâte claire sur pied annulaire et décor peint en rouge ou ocre, période omeyyade tardive (première moitié du VIIIe s.).

Fouilles de l’Université américaine de Beyrouth, Musée archéologique de Bosra
Vase modelé en argile, pâte rouge végétale, décor peint en ocre brun-rouge sur surface blanche lissée, forme sphérique modelée autour d’un sac de tissu rempli, période islamique (ayyoubide-mamelouke).

Musée archéologique de Bosra
Pot à cuire en argile, forme biconique, pâte claire rougeâtre dotée de deux anses attachées sur la lèvre et l’épaule, époque omeyyade.

Musée archéologique de Bosra
Vase biconique moulé et modelé en pâte brun-rouge locale à décor de croisillons en relief, période islamique (ayyoubide-mamelouke).

Musée archéologique de Bosra
1Le début de la période omeyyade ne semble pas marquer de changement profond avec la période précédente. Les mêmes ateliers jordaniens fournissent les mêmes formes de vases. Une céramique rouge foncée élaborée à partir de l’argile basaltique locale continue la tradition précédente ; tout au plus nous notons un recours plus fréquent aux dégraissants végétaux ajoutés à la pâte rouge. L’emploi du tour semble réduit pour cette production : les formes sont soit modelées à la main soit moulées en plusieurs parties et assemblées sur un tour lent. Il faut attendre le début du VIIIe siècle pour noter l’apparition des nouvelles productions en pâte fine claire dont les peintures ocre rouge ou brun sont caractéristiques. Le répertoire comporte principalement des bols et des vases à liquide (illustration) et dont le pied annulaire haut sera copié dans la pâte rouge locale. Les marmites à lèvre coupée de la période précédente continuent à exister, mais dans une pâte différente.
2Cet assemblage se retrouve également à la période abbasside. L’innovation principale concerne l’apparition d’un répertoire de formes glaçurées dès la fin du IXe siècle, dans lequel prédominent les formes ouvertes, coupes et grands bols. Ce changement témoigne de la maîtrise d’un savoir-faire technologique complexe, qui connaît des périodes d’éclipse depuis les briques polychromes émaillées de Mésopotamie ancienne, en passant par certaines productions monochromes romaines ou parthes. La polychromie semble très appréciée et il n’est pas rare de rencontrer trois ou quatre couleurs d’oxydes associées sur le même vase. Au XIe et sans doute dès la fin du Xe siècle, l’apparition de pâtes « artificielles » siliceuses blanche révolutionne le marché de la céramique.
3Cette production dite de Raqqa, sur l’Euphrate syrien, associe des oxydes de cobalt et de manganèse sous glaçure transparente.
Vase en pâte claire, panse sphérique moulée, surmontée d’un col évasé lisse tourné, anse ronde. Décor moulé, pseudo-inscription. Période islamique (XIe-XIIIe s.)

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4Au XIIe siècle, les productions glaçurées sont très répandues sur tous les types de sites de la région et ne semblent plus correspondre au statut social de leurs possesseurs. À côté de ces produits brillants, de nombreuses pâtes calcaires claires, blanchâtres ou jaunes permettent de réaliser des vases aux formes variées témoignant également de tours de main et d’une diffusion large à l’échelle du monde islamique oriental. Parmi les importations lointaines qui apparaissent à cette période, il faut noter la présence de quelques fragments de céladon chinois.
5Les lampes de cette période sont d’abord moulées, puis tournées. La lampe moulée, assez ronde et haute à la période omeyyade, s’allonge en amande et son pied annulaire disparaît au profit d’une simple base plane. On note l’apparition d’inscriptions, d’abord copiées des modèles byzantins avec des textes en grec, bientôt remplacées par des formulaires de bénédiction en arabe associés dans certains cas au nom du potier. Certains exemplaires tardifs seront même recouverts de glaçure.
6Dans la période mamelouke apparaît une céramique très particulière à la surface soigneusement lissée, enduite et peinte de décors à motifs géométriques, mais non tournée. La pâte contient une grande variété d’inclusions en particulier organiques sous forme d’éléments végétaux hachés menu. Les formes sont principalement fermées, montées sur des formes en tissu qui laisseront, après séchage, les marques caractéristiques d’une trame sur la face interne du vase. Une partie de cette production pourrait même avoir été réalisée dans les maisons.
Lampe tournée en argile, décor d’engobe sous glaçure transparente jaune-vert (cuivreuse ou stannifère), période islamique (XIVe-XVIe s.).

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Lampe tournée et glaçurée sur pâte siliceuse, période islamique (XIIe-XIIIe s.)

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