La politique extérieure de la principauté de Damas (468-549 H / 1076-1154)

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Mariam Yared-Riachi

Conclusion générale

Texte intégral

1Après trois siècles d'anarchie, Damas, jadis capitale de l'empire umayyade, avait retrouvé peu à peu une sorte d'ordre et de calme sous la domination turque, au cœur d'une principauté indépendante. Mais cet ordre et ce calme qui avaient crû, au début, de manière régulière, vinrent à manquer à nouveau durant les dernières années de cette domination. La dynastie des atabegs de Damas vit progressivement se réduire son indépendance, puis elle perdit brutalement tout rôle dans la cité. La principauté de Damas, après avoir été dépouillée de son autonomie, disparut, mais la ville de Damas retrouva une place éminente comme capitale du vaste État de Nūr al-Dīn Maḥmūd b. Zankī.

2Cette destinée complexe explique les variations territoriales que connut la principauté durant sa courte vie, entre la fin de la domination des Fāṭimides du Caire et la création du grand État syro-djéziréen par Nūr al-Dīn Maḥmūd b. Zankī.

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3L'étendue de la principauté de Damas a passablement varié à travers cette période :

4A l'époque d'Atsiz, la principauté de Damas s'étendait jusqu'aux places limitrophes qui, du côté ouest, étaient toujours, pour la plupart, sous domination fāṭimide. Elle comprenait toutes les places en deçà d'une ligne allant vers le sud-ouest, en passant par Bāniyās, Tibériade, et atteignant la ville de Jérusalem en Palestine. En effet, Atsiz se rendit maître de toutes les villes intérieures de Palestine. Ses conquêtes se poursuivirent jusqu'à ‘Ammān dans la Transjordanie, au sud. Du côté nord-ouest, la principauté de Damas possédait la ville de Ba‘labakk ainsi que Rās Ba‘labakk et toute la plaine de la Biqā‘ jusqu'à Homs.

5La suzeraineté sur Homs fut toujours une cause de conflit entre Damas et Alep. Homs devint dépendance de la principauté de Damas en 1090-1091 avec Tutus. Vers la fin du règne de celui-ci, en 1094, Damas devint la capitale d'un grand territoire comprenant Alep et la Syrie du Nord, et qui allait jusqu'à Mossoul, en Mésopotamie. Après 1095, elle reprit ses limites de petite principauté de Syrie centrale. Jérusalem et les villes palestiniennes, sous la domination des Artuqides, délégués de Tutus, sortirent définitivement de la principauté en 1098, date à laquelle elles redevinrent dépendances fāṭimides.

6A partir de 1099, avec la création du royaume latin de Jérusalem, les frontières sud de la principauté de Damas connurent une menace permanente. La région de Tibériade fut désormais une zone d'affrontement. Du côté nord, Rafaniyya commandait une région frontalière avec les Francs ; à plusieurs reprises, elle fut disputée par les deux adversaires. Du côté nord-est, la principauté comprenait Palmyre et, à l'est, s'étendait jusqu'au désert, territoire ne faisant pas l'objet d'une appropriation unique.

7A partir de 1128, la principauté de Damas commença à perdre quelques-unes de ses dépendances ; elle céda la citadelle de Bāniyās aux Ismā‘īliens mais put la récupérer en 1132, date à laquelle son prince Ismā‘īl s'empara de Hama et de la citadelle de Šaqīf-Tayrūn.

8En 1135, Damas perdit Hama au profit de Zankī, ainsi que Homs en 1138, et Ba‘labakk en 1139, et dut renoncer aussi à Bāniyās qui déclara sa soumission à Zankī. Bien qu'Unar de Damas ait recouvré Bāniyās en 1140, celle-ci ne redevint pas possession de la principauté puisqu'il la livra aux Francs comme prix d'une alliance tandis que Ba‘labakk fut réoccupée en 1146. En 1154 eut lieu la chute de la principauté de Damas et la renaissance de la cité en tant que capitale de l'empire zankīde.

9Ainsi, les variations de son territoire épousant celles de son histoire politique, Damas apparaît comme une cité très adaptable, vivante, résistant aux vicissitudes qui l'assaillent et capable de sortir victorieuse des situations les plus difficiles.

10Quelle finalité politique les différents princes qui gouvernèrent Damas de 1076 à 1154 donnèrent-ils à leur pouvoir sur la ville ?

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11À peine installés en Syrie, les Salğūqides abandonnèrent définitivement leur vocation première, qui était de restaurer l'unité califale sous la bannière de la sunna et d'éliminer le chiisme des Fāṭimides d'Égypte. De toute évidence, le mobile des princes salğūqides de la Syrie était tout autre que celui du sulṭāna de Bagdad et du califat ‘abbāsside. Une fois éloignés de Bagdad et soustraits à l'influence de la puissance centrale, ces princes n'eurent qu'un seul souci, acquérir leur indépendance. Il faut dire que la facilité avec laquelle ils envahirent la Syrie constitua un des principaux motifs d'encouragement à aller jusqu'au bout de leurs aspirations.

12Pour répondre à la question que pose l'étonnante passivité de Damas à cette occasion, il faut tenir compte de plusieurs facteurs. La prise de Damas en 1076 par Atsiz, premier gouverneur turc, n'avait entraîné aucune réaction armée de la part de la population de Damas, en l'occurrence de sa milice urbaine, aḥdāṯ, en dépit d'une sourde hostilité populaire. L'absence de toute résistance active contre le gouvernement d'Atsiz est explicable par l'incroyable anarchie qui frappait la population, et par les disettes répétées qui avaient fait des ravages dans la ville de Damas et l'avaient vidée de ses habitants.

13Inversement, le règne de Tutus, le successeur d'Atsiz, ne rencontra dès le début que faveur et reconnaissance puisque la population aspirait, à cette époque, à la sécurité extérieure et à l'ordre intérieur. Tutus avait, de ce côté, les mains libres pour faire aboutir son projet d'unification. Mais c'est à l'extérieur que les obstacles surgirent devant lui. L'élément arabe de la Syrie du Nord avait manifesté une résistance, dont l'agent principal était le maître de Mossoul, Muslim b. Qurays, de la tribu des Banū ‘Uqayl. En l'occurrence, la solidarité tribale n'était aucunement en cause, quoique Muslim, dans ses tentatives pour créer une résistance contre Tutus puis pour l'évincer, se fūt servi de cette solidarité, quitte, toutefois, à la trahir par la suite. Or, même si les tentatives de Muslim connurent un échec, qui marqua un net recul de l'élément arabe en Syrie, elles restent néanmoins une des raisons principales de l'échec du plan de Tutus, l'unification de la Syrie, car elles repoussent de plusieurs années la mise en train de ce projet. Par ailleurs, Muslim était soutenu, dans sa cause, par le sulṭāna salğūqide qui ne voulait voir comme maître unique de la Syrie ni Muslim ni Tutus, un pouvoir puissant en Syrie risquant de mettre en péril la prépondérance du centre dynastique de Bagdad. Il fallut donc la mort du sulṭān Malik Šāh pour redonner vie à cet effort d'unité et le réaliser. Mais le temps manqua à Tutus puisque, entre l'unification de la Syrie en 1094 et sa mort en 1095, une année à peine s'écoula, durée trop courte pour permettre la réalisation de cette unité entre deux villes en opposition et indépendantes l'une de l'autre. Comme parfois en histoire, le "destin" vint agir pour déterminer un tournant fatal là où, peut-être, s'amorçait une possibilité de réussite durable.

14A défaut d'unification, après l'effritement de l'empire de Tutus, se créèrent des principautés autonomes, ce qui impliqua un affaiblissement des puissances syriennes. Par la suite, la première croisade put, avec des moyens réduits, aboutir à une prise de possession graduelle de tout le littoral syro-palestinien et même d'une partie de la Haute-Mésopotamie. Les causes qui ont rendu possible ce processus sont à la fois permanentes et conjoncturelles.

15Parmi les causes permanentes, il faut citer la situation de la Syrie entre deux régions à vocation impériale, l'Égypte d'une part, et la Haute-Mésopotamie et l'Iraq d'autre part. On constate également dans cette province un morcellement géographique et l'existence, dans chaque région, de villes importantes, Alep au nord et Damas au sud. Ces régions disposaient, indépendamment l'une de l'autre, d'une unité économique et politique. On ne peut négliger le rôle des divisions confessionnelles entre le sunnisme et les divers aspects du chiisme, ni l'existence de forts blocs solidaires, liés aux cercles de solidarité familiaux et tribaux. Bien que ces raisons aient eu leur importance et leurs effets, elles ne sauraient occulter des causes plus déterminantes, liées aux circonstances particulières. On doit ici noter l'échec des tentatives unitaires des Salğūqides ainsi que l'irruption des croisés et la formation des États latins (royaume, principautés, ou comtés).

16Une fois ces faits pris en compte, il convient d'évaluer la viabilité d'une principauté autonome fondée autour de Damas. Occupant une situation géographique stratégique au voisinage direct des Francs de Jérusalem, de Tripoli et d'Antioche, Damas était sujette à la convoitise de ceux-ci, doublant celle de ses voisins musulmans. Pour sauvegarder son autonomie de part et d'autre, Damas était, en un sens, obligée d'avoir une politique de circonstance. Plusieurs éléments ont contribué à l'adoption de la politique qui sera définie ci-dessous.

17Les princes salğūqides de Damas disposaient d'une armée régulière peu nombreuse. Des troupes trop nombreuses auraient demandé de grosses sommes d'argent pour assurer les soldes, lesquelles étaient prélevées sur les impôts locaux. Or le prince de Damas tenait à être apprécié de la population ; il suffisait pour cela d'assurer une sécurité et une paix à l'extérieur et l'ordre à l'intérieur. Charger la population d'impôts aurait été un obstacle à la bonne conduite de sa politique intérieure. En cas de besoin, il eut recours aux mercenaires, souvent des Turcomans, qu'il payait pour chaque mission précise. La participation de la population de Damas aux événements ne se manifesta que lorsque l'indépendance de la ville était en péril. Les hommes de mosquée et l'élite urbaine étaient souvent envoyés en délégation à Bagdad pour solliciter contre les Francs l'aide du calife ‘abbāsside et du sulṭāna salğūqides. Quant à la milice urbaine de la ville de Damas, les aḥdāṯ, elle venait à la rescousse de l'armée régulière, particulièrement dans le cas de défense de la ville contre une attaque éventuelle ; cette même milice eut aussi un rôle primordial dans l'affaire des Ismā‘īliens.

18En cas de conquête de nouvelles dépendances, le prince désignait un gouverneur, souvent choisi parmi ses grands officiers militaires, les émirs. Celui-ci disposait d'une garnison, capable de défendre la place conquise, et tout au moins, de résister aux attaques d'une puissance supérieure en attendant des renforts de l'armée centrale de Damas. Le gouverneur délégué de cette place devait assurer les soldes de sa troupe, à partir des revenus prélevés sur cette place même. Une fois effectué le paiement des soldes de la garnison qui assurait sa défense, une faible partie des revenus de ces places allait dans la trésorerie de Damas. En outre, Damas avait des obligations envers le sulṭāna central des Salğūqides et envers le califat ‘abbāsside. Des, présents de prix et de fortes sommes d'argent, cadeaux indispensables, marques de reconnaissance envers les deux autorités suprêmes, religieuse et politique, du sunnisme oriental, étaient constamment acheminés en Iraq. Il fallait assurer le pouvoir central salğūqides de la volonté de maintenir de bonnes relations et de l'obédience totale du prince de Damas à l'égard du sulṭāna. C'était le prix à payer pour jouir d'une autonomie effective.

19Ainsi la politique de la principauté de Damas face aux croisés, loin de dépendre d'une idéologie religieuse, fut essentiellement dictée par un souci de répondre aux problèmes financiers, fiscaux et économiques locaux. Il s'agissait de défendre le ravitaillement de la ville, objet permanent de convoitise de la part des Francs. Les campagnes et les attaques comme les alliances étaient la plupart du temps dictées par les intérêts économiques. Une intervention de la puissance salğūqides centrale, capable d'entraîner leur sujétion, représentait, pour les princes de Damas, un plus grand danger que la présence à proximité des Francs qui, à part quelques exceptions, acceptèrent l'indépendance de la grande cité islamique. Pour les Damascains, notamment pour l'élite de la société, les croisés ne présentaient pas idéologiquement au départ un ennemi radical. Ce n'est que très tard, avec la décadence de la dynastie būrīde et la montée de l'esprit de guerre sainte prêché par Nūr al-Dīn, que l'idéologie religieuse se développa dans l'esprit de la population damascaine.

20Ainsi, la nature et le système des alliances que la principauté de Damas entretenait avec les Francs comme avec les autres puissances musulmanes étaient conditionnés et liés aux circonstances. Plusieurs traités de paix et plusieurs trêves furent conclus entre Damas et ses voisins francs pour sauvegarder le ravitaillement de la principauté et ses voies de communication. Les paysans furent le plus affectés par les termes de ces accords puisque c'était sur leurs récoltes qu'on prélevait de quoi payer le prix des trêves. Or, ce type d'accord n'était pas toujours durable et respecté, les conclusions de traités comme leurs ruptures paraissant soumises au hasard.

21Outre les préoccupations frumentaires et économiques, déterminantes dans ces alliances, il existait d'autres mobiles, plus politiques, prenant en compte le danger d'une action des autres puissances musulmanes. C'est pourquoi ces alliances, même si elles étaient souvent éphémères, compromettaient les relations de Damas avec le sulṭāna central. Elles pouvaient, d'autre part, susciter le mécontentement religieux des musulmans et contribuer ainsi dangereusement à la chute de la dynastie būrīde et à la fin de l'autonomie de la principauté. Le désir de gihād s'accrut parmi les civils tout au long de la période. L'opinion publique sunnite, telle qu'elle s'exprimait à la grande mosquée ou dans les nombreux établissements religieux, madrasa, zāwiya, ḫānqāh, dār al-ḥadīṯ, nouvellement fondés, finit par constituer un élément déterminant pour les choix fondamentaux à effectuer par le pouvoir. La pression pour la guerre contre le Royaume de Jérusalem s'accrut au milieu du xiie siècle avec l'arrivée à Damas d'un grand nombre de hanbalites, réfugiés de Palestine franque où ils étaient persécutés.

22La politique d'alliance avec les Francs résultait d'une méfiance vis-à-vis des autres pouvoirs musulmans : s'allier avec les autres forces musulmanes, notamment les maîtres de Mossoul, responsables des expéditions anti-franques, pouvait devenir redoutable, Damas vivant toujours dans la crainte d'une emprise des maîtres de Mossoul.

23Finalement, il reste à évoquer les alliances par mariage qui, créant des relations étroites entre les deux partis alliés, retentissaient, d'une manière ou d'une autre, sur la politique générale. Rappelons que le mariage de Ḫātūn, mère de Šihāb al-Dīn Maḥmūd, prince de Damas, avec ‘Imād al-Dīn Zankī, avait fait cesser pour un certain temps, trop court d'ailleurs, les attaques de ce dernier contre, la ville mais sans avoir, à long terme, des conséquences bénéfiques sur la politique des Zankīdes vis-à-vis de Damas. Le mariage de Nūr al-Dīn avec la fille de Mu‘īn al-Dīn Unar avait eu le même effet.

24Finalement, l'existence de ces autonomies paraît avoir été difficile à maintenir, et soumise à des impératifs qui les rendaient fragiles. On s'explique alors que le seul recours possible ait été recherché dans une unification qui assurait force et permanence. Il était naturel, pour des motifs nombreux et de nature variée, qu'elle se soude autour de Damas.

Le rôle et le rang de Damas dans l'ensemble syrien

25Quelle que soit l'étendue des dépendances des princes salğūqides de Damas, celle-ci reste la capitale de ces dépendances et le lieu de résidence du prince. Les domaines conquis par Atsiz comprenaient, avant qu'il ne se rende maître de Damas, les villes intérieures de Palestine : Jérusalem, Ramla. Lorsqu'il fut parvenu à occuper Damas, il fit naturellement de cette ville, pourtant en partie ruinée et désertée de ses habitants, sa résidence et la capitale de son domaine. Il en allait de même au sein de l'empire beaucoup plus étendu de Tutus.

26Après Tutus, Damas redevint la capitale d'une principauté autonome au territoire modeste, mais son influence et son prestige continuaient à se manifester sur l'ensemble des villes de la Syrie. Prise par Duqāq, le fils cadet de Tutus, Damas demeura l'objet de conflit entre Duqāq et son aîné, Ruḍwān d'Alep. Qu'elle ait été la ville natale de Ruḍwān ne justifie pas entièrement sa convoitise. Le prestige et l'importance de Damas furent, dans ce conflit, ses véritables attraits.

27Au temps de Ṭuġtakīn, Damas jouissait d'un calme et d'une prospérité intérieure si enviables que cette belle image de l'ordre éblouissait le reste du monde musulman. Elle était la première cité sollicitée pour venir à l'aide de ses voisins musulmans contre les attaques des Francs. Nous avons cité le cas de Tripoli, ville chiite sous la maîtrise de son cadi Ibn ‘Ammār, et le cas de Tyr, chiite également et alors dépendance fāṭimide.

28Damas était aussi le refuge de tous les musulmans ou non-musulmans des villes avoisinantes conquises par les croisés. Damas connut une croissance démographique qui entraîna non seulement une forte activité économique, artisanale, mais aussi une multiplicité des écoles religieuses. De plus, Damas connut sous Ṭuġtakīn une expansion territoriale avec la construction de nombreux quartiers en dehors des murailles et avec la recolonisation des terrains en jachère.

29Une vingtaine d'années après la fondation de la dynastie būrīde à Damas, celle-ci commença à perdre peu à peu de sa réussite politique. L'ordre intérieur de la ville se dégrada avec la multiplication des conflits opposant la milice urbaine à la secte des Ismā‘īliens, suivi du massacre de ces derniers, puis de l'assassinat de Tāğ al-Mulūk Būrī par les mêmes Ismā‘īliens. Avec la décadence de la dynastie būrīde lors de la période qui va de 1128 à 1154, Damas perdit de son influence et vit se réduire l'étendue de sa domination territoriale au profit de la principauté d'Alep dominée par l'élément le plus fort, les Zankīdes. La population même de Damas se montra de plus en plus sensible à la valeur de Nūr al-Dīn Maḥmūd b. Zankī et facilita son entrée à Damas. Mais Nūr al-Dīn établit à Damas la capitale de l'État unifié et sa résidence personnelle, lui rendant ainsi son lustre ancien.

  • 1 À propos de l’emploi du titre de sulṭāna, voir BIANQUIS, 1989-1990, p. 23-53, qui cite un texte d’ (...)

30Bien qu'elle soit demeurée capitale d'empire sous le règne du sulṭāna1 Salāh al-Dīn/Saladin, elle ne put par la suite maintenir sa prépondérance. Sous les successeurs ayyūbides de Ṣalāḥ al-Dīn comme sous les Mamlūks, elle dut baisser pavillon devant le Caire et ne fut plus qu'une ville importante, économiquement, politiquement, au centre de la Syrie qu'elle administrait, mais finalement sous la dépendance de l'Égypte. Encore eut-elle à vivre de bien sombres périodes, à cause des dissensions entre ses gouverneurs et l'Égypte. Son rang devait encore s'abaisser sous les Ottomans.

Notes

1 À propos de l’emploi du titre de sulṭāna, voir BIANQUIS, 1989-1990, p. 23-53, qui cite un texte d’al-Subkī sur Mahmūd b. Subuktakīn, traitant de l’attribution des titres de malik et de sulṭāna à Nūr al-Dïn puis à Salāh al-Dī

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