1Le plan du quartier (p. 38) représente les rues, les parcelles et le bâti existant en 1930 ; les parcelles dont le bâti est en bon état aujourd’hui et dont la structure n’a pas été modifiée sont représentées en orange.

2Le plan d’état des lieux réalisé en 2002 (p. 68) indique en jaune les parcelles en ruine et en rouge les parcelles dont le bâti est postérieur à 1930. Ces dernières parcelles regroupent trois situations différentes :

• Les parcelles de jardins ou celles situées dans la frange nord du quartier qui n’étaient pas urbanisées en 1930 : il s’agit dans ce cas soit de nouveaux immeubles respectant la réglementation en vigueur, soit de constructions plus ou moins bricolées relevant d’une situation de fait.

• Les substitutions : c’est le cas d’immeubles de trois à quatre étages construits après destruction des maisons anciennes.

• Les maisons anciennes tellement transformées et densifiées qu’elles ne correspondent plus aux critères de définition du type.

3Les maisons anciennes très transformées et les immeubles s’apparentant à de l’autoconstruction sont implantés majoritairement dans la partie nord-est et sud-ouest du quartier tandis que les immeubles neufs de trois à quatre étages respectant de nouveaux alignements se regroupent plutôt le long de la rue du souk et à l’est du faubourg.

Un projet

4Les propositions d’aménagement sur Salihiyya prennent en compte la sauvegarde de secteurs cohérents de tissus urbains et s’appuient aussi sur la préservation des qualités paysagères du site induit par la pente.

5Le tissu urbain homogène à sauvegarder occupe la partie centrale du quartier de part et d’autre de la rue du souk sur une profondeur d’environ quatre-vingts mètres. Dans la partie ouest cette épaisseur s’élargit pour englober une rue parallèle à la rue du souk, la rue Falyoun et le tissu qu’elle dessert. Cette rue étroite et longue est majoritairement bordée de maisons à cour dans un bon état de conservation. Les immeubles neufs et les maisons surélevées présents de façon ponctuelle ne bouleversent pas la cohérence du tissu urbain. C’est une rue résidentielle, rythmée par les encorbellements des maisons anciennes et les treilles qui jalonnent et ombragent son parcours.

6La rue du souk est un cas particulier car sa spécificité tient bien évidemment à la présence du souk et de ses nombreuses boutiques mais aussi à l’importance des monuments qui la bordent. La construction de nouveaux immeubles de plusieurs étages implantés le long de cette voie en détruisant le tissu urbain bouleverserait totalement le rapport d’échelle entre les maisons et les monuments qui deviendraient des objets isolés, écrasés par un environnement hostile.

7Les qualités paysagères du site proviennent essentiellement de la pente et se lisent avant tout dans le traitement des espaces publics. Ainsi la route des cimetières bien que bordée en aval par un bâti hétérogène doit rester un site de belvédère imposant la définition d’un « altus tolendi » pour préserver les échappées visuelles sur Damas qu’elle offre actuellement. De même les voies perpendiculaires aux courbes de niveaux qui sont traitées en pas d’âne participent au pittoresque spécifique de Salihiyya et mettent en relation le cœur du quartier avec la montagne, l’oasis et la ville. Enfin, « Sahat al- Awliya’ », cet espace public si particulier, doit être protégé avec attention tant est fragile la qualité de ce lieu ; les recommandations architecturales et urbaines concernant cette place doivent prendre en compte la volumétrie des maisons mais aussi les éléments architecturaux tels que portes, fenêtres ou corniches, les matériaux, et les couleurs des enduits et des menuiseries.

État des lieux du quartier 2002

Préservation du faubourg de salihiyya : plan de synthèse