Versión clásicaVersión móvil

Des banlieues à la ville

 | 
Élisabeth Longuenesse
, 
Caecilia Pieri

Avant-propos

Élisabeth Longuenesse

Texto completo

Avant-propos

1Le présent recueil est un moment dans une réflexion sur les transformations de la ville de Beyrouth, en lien avec la question de la mémoire de la guerre. En 2009, à l’occasion du lancement d’un projet de musée à « Beit Beirut », initié par la Municipalité de Beyrouth en partenariat avec la Ville de Paris, le Service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France à Beyrouth (devenu Institut français du Liban) et l’Institut français du Proche-Orient avaient suscité la formation d’un comité scientifique, associant représentants du monde de la recherche et praticiens de la ville.

2Il s’agissait d’orienter le projet pour en faire plus qu’un musée de la mémoire, ou de l’histoire de la ville de Beyrouth, et de proposer la mise en place d’une plate-forme publique d’échanges et de débats, ouverte aux publics s’intéressant tant à la mémoire de la ville et à celle de la guerre, qu’à l’évolution de son espace urbain, à la connaissance des différents quartiers de la ville, aux manières de voir, de penser et d’investir l’espace public enfin, à travers les approches d’artistes, de chercheurs, de militants associatifs ou de professionnels engagés.

3Plusieurs séminaires et tables-rondes, dont certaines soutenues déjà par le Fonds d’Alembert, ont été organisés en 2009 et 2010 pour avancer dans cette réflexion.

4Organisé par l’Institut français et l’Ifpo, le colloque qui s’est tenu durant le Salon du Livre francophone de Beyrouth en octobre 2011 s’inscrivait à la fois dans le prolongement de cette première étape, tout en allant au-delà, en proposant de repenser la ville à partir de ses banlieues. Il s’agissait, en confrontant l’expérience de quelques agglomérations urbaines françaises à celle de Beyrouth et sa région, de mettre en évidence non seulement les spécificités de chaque situation, la diversité des réponses apportées par les acteurs locaux, publics (municipaux ou étatiques), associatifs ou privés aux défis de l’aménagement de l’espace, des problèmes de logement, de transport ou d’assainissement, mais aussi le dynamisme des habitants et le rôle des acteurs culturels. Plus largement, notre souci était de réinscrire cette réflexion dans un cadre historique et culturel, en interrogeant la façon dont la relation entre les villes et leur périphérie s’est construite, ici et là-bas, et quels enjeux révèlent les mots et les dénominations utilisés, et leur variation dans le temps.

5Historiquement, le développement des villes est le résultat de vagues migratoires, suivies de la stabilisation de populations s’installant successivement aux abords des villes, attirées par les possibilités de commercer et de travailler, ou chassées par les crises, les pénuries ou les troubles. Les faubourgs constituent de nouveaux quartiers progressivement intégrés à la ville.

6Mais la relation des élites sociales et politiques aux différents espaces urbains a varié dans l’histoire. Jean-Pierre Frey rappelle qu’en France la noblesse féodale, puis l’aristocratie, fuyaient les villes, qu’elles avaient laissées à la bourgeoisie et aux classes urbaines populaires, jusqu’à ce que la seconde chasse les populations ouvrières vers la périphérie. L’histoire des villes du monde arabo-musulman est dès l’origine différente, puisqu’elles ont toujours été des lieux de pouvoir. Beyrouth, qui n’était qu’une petite bourgade jusqu’au 19e siècle, s’est développée grâce à l’intensification des échanges avec l’Europe. L’époque mandataire a ensuite joué un rôle décisif dans la transformation des équilibres communautaires, et du même coup, urbains. Si les anciennes notabilités citadines ont préservé leur puissance, de nouvelles sont montées en puissance. Après les indépendances, exode rural et exils forcés ont enfin profondément affecté les équilibres urbains.

7Ainsi, relire l’histoire de la ville par ses périphéries révèle des dynamiques de croissance qui partent de ces dernières, ce que montre Mona Fawaz à propos de l’importance des camps de réfugiés dans l’histoire récente du développement de Beyrouth. La guerre civile, qui a fait disparaître le centre-ville, a ainsi favorisé l’éclatement de la ville et l’apparition de nouveaux centres dans les communes proches.

8Partout, les processus de différenciation sociale et économique tendent aujourd’hui à rejeter les catégories populaires vers la périphérie. Cela a été vrai plus tôt dans les villes européennes, mais si Beyrouth a connu des processus d’éclatement de nature différente du fait de la guerre, elle n’échappe plus à cette tendance, tandis que nombre de communes périphériques, marquées par le chômage et les difficultés sociales, souvent délaissées par les pouvoirs publics, deviennent « la banlieue », « les quartiers », au Liban « al-dahiyeh », stigmatisée par les uns, glorifiée par les autres, espace d’exacerbation des difficultés sociales, mais aussi d’expérimentations ou d’innovations urbaines, sociales et culturelles, politiques, parfois remarquables.

9Les banlieues sont en effet un espace d’initiatives et d’apprentissage de l’action politique locale. Loin de n’être que le simple réceptacle des logiques politiques nationales et de ses crises, elles contiennent une effervescence d’actions et de discours pour fonder un « local » – lui-même en crise dans sa définition – et renforcer l’intérêt pour les structures communales, qui peuvent s’appuyer sur secteur associatif riche et fortement présent.

10En France, de vieilles communes ouvrières, longtemps sous le contrôle des partis communiste ou socialiste, sont aujourd’hui le lieu de mobilisations que l’on qualifie volontiers de « communautaristes », du fait de la forte présence de populations issues des pays du Maghreb ou d’Afrique noire, à prédominance musulmane, et d’un tissu associatif dense qui se réfère souvent à l’islam. Les instances municipales élues sont confrontées à de nouveaux défis, et s’efforcent à travailler en lien avec des populations qu’elles connaissent souvent mal. D’un côté, les questions d’aménagement du territoire, de gestion des services publics, sont de plus en plus souvent pensées à l’échelle de structures d’agglomération (les « communautés urbaines » du grand Lyon, de Marseille Provence Métropole, ou du futur grand Paris) qui sont des espaces de luttes et de compétition où s’affrontent intérêts et conceptions urbaines plus ou moins antagonistes. De l’autre, à l’échelle locale, de nouvelles interactions entre administrations municipales, élus locaux, et acteurs associatifs, se mettent en place, comme à Clamart, dans la région parisienne (voir le récit de Magali Herbet à propos de l’action théâtrale) ou à Saint-Fons (autour de la mémoire des communautés immigrées).

11Au Liban, à la sortie de la guerre civile, la destruction du centre-ville et l’éclatement de la capitale a laissé la place, après les élections municipales de 1998 (les premières depuis près de 30 ans), à de nouveaux acteurs municipaux dans les communes de la périphérie, qui ont déployé de grands efforts en manière de développement local, d’aménagement, d’action culturelle, comme le montrent les trois exemples de Bourj Hammoud, de Chiyah et de Ghobeiri. À rebours de l’évolution d’avant la guerre, la tendance est aujourd’hui à une coopération accrue entre communes, au détriment de la concertation avec les édiles de la capitale. Le retard pris par le projet du Bois des Pins, qui pourrait être un lieu de rencontre et d’échanges entre habitants de la capitale et des communes voisines, est révélateur. La difficulté à mettre en place une politique de transport public sur l’agglomération est une autre illustration de cette défaillance. Vues du centre déstructuré par la guerre civile, la préservation du patrimoine et la requalification des espaces apparaissent comme deux urgences susceptibles d’entrer en tension alors que la spéculation immobilière poursuit irrésistiblement l’œuvre destructrice de la guerre.

12Est-ce un hasard si la culture, et plus particulièrement le théâtre, offre un instrument autant pour lutter contre l’amnésie, que pour reconstruire du lien entre les citoyens ?

13Les sciences sociales, promues dans les années 1970-1980 du siècle dernier par la politique de la ville en France, sont malheureusement de moins en moins sollicitées par les acteurs publics, note Olivier Frérot. Pourtant, la coopération entre sociologues et urbanistes peut beaucoup pour aider à la compréhension tant des dynamiques de différenciations socio-spatiales à l’œuvre, que des raisons des crises sociales qui agitent les « banlieues » depuis une trentaine d’années. C’est aussi à ce dialogue que notre colloque voulait contribuer, en invitant universitaires, professionnels de l’aménagement et de l’urbanisme, acteurs locaux, élus, ou responsables d’associations, à confronter, de manière féconde, leurs analyses et leurs expériences, en France et au Liban.

14Élisabeth Longuenesse
Directrice du Département des Études contemporaines
Institut français du Proche-Orient
Beyrouth, le 30 octobre 2012

تقديم

15هذا الملف نتاج تفكيرٍ في تحولات مدينة بيروت، بالصلة مع مسألة ذاكرة الحرب. في العام 2009، وبمناسبة إطلاق مشروع متحف في ”بيت بيروت“، بمبادرة من بلدية بيروت وبالشراكة مع بلدية باريس، حثّ قسم التعاون والنشاط الثقافي في السفارة الفرنسية في بيروت (الذي تحول إلى المعهد الفرنسي في لبنان) والمعهد الفرنسي للشرق الأدنى على تشكيل لجنة علمية تضم ممثلين عن عالم الأبحاث وممارسين في المدينة.

16تعلّق الأمر بتوجيه المشروع لجعله أكثر من متحفٍ للذاكرة، أو لتاريخ مدينة بيروت، واقتراح إقامة منصةٍ عامةٍ للمبادلات والنقاشات، مفتوحة للجمهور المهتم بذاكرة المدينة وبذاكرة الحرب، بقدر ما هو مهتمٌ بتطور فضاء المدينة الحضري ومعرفة مختلف أحيائها وطرائق رؤية الفضاء العام والتفكير فيه واستثماره، وذلك عبر مقاربات الفنانين والباحثين والناشطين في الجمعيات المدنية أو المهنيين الملتزمين.

17في العامين 2009 و2010، تم تنظيم عدة ندوات وحلقات نقاش، دعم صندوق دالمبير بعضاً منها، لدفع هذا التفكير قدُماً.

18انعقدت الندوة التي نظمها المعهد الفرنسي والمعهد الفرنسي للشرق الأدنى أثناء صالون الكتاب الفرنكوفوني في بيروت في تشرين الأول / أكتوبر 2011، بحيث اندرج في الوقت عينه في إطار امتداد تلك المرحلة الأولى، متجاوزةً إياها في الوقت عينه عبر اقتراح إعادة التفكير في المدينة انطلاقاً من ضواحيها. تعلق الأمر، عبر مواجهة تجربة بعض التجمعات السكانية المدينية الفرنسية بتجربة بيروت ومنطقتها، بإظهار خصائص كل وضع وتنوع الإجابات التي قدمها الفاعلون المحليون الرسميون (من البلديات أو من الدولة) و فاعلو الجمعيات المدنية و القطاع الخاص لتحديات تخطيط الفضاء ومشكلات الإسكان والنقل والتطهير، وكذلك دينامية السكان ودور الفاعلين الثقافيين. وعلى نحوٍ أوسع، تمثّل انشغالنا في إعادة تسجيل هذا التفكير في إطارٍ تاريخي وثقافي، عبر مساءلة طريقة بناء العلاقة بين المدن ومحيطها، والتحديات التي تكشفها الكلمات والتسميات المستخدمة، وتنوعها عبر الزمن.

19تاريخياً، ينتج تطور المدن عن موجات هجرةٍ يليها استقرار السكان الذين يقطنون على التتالي على حواف المدن، مشدودين بإمكانية المتاجرة والعمل، أو مطرودين بسبب الأزمات و العجز والاضطرابات. تشكّل الضواحي أحياء جديدة يتم إدماجها تدريجياً بالمدينة.

20لكن علاقة النخب الاجتماعية والسياسية بمختلف الفضاءات الحضرية تغيّرت على مدى التاريخ. يذكّر جان بيير فري بأنّ النبلاء الإقطاعيين ثمّ الأرستقراطيين في فرنسا كانوا يتجنبون المدن التي تُركت للبرجوازية وللطبقات المدينية الشعبية، حتّى طردت الطبقات الشعبية السكان من الطبقة العمالية إلى المحيط. لكنّ تاريخ المدن في العالم العربي الإسلامي مغايرٌ منذ البداية، فقد كانت على الدوام أماكن السلطة. فبيروت، التي لم تكن سوى بلدةٍ صغيرةٍ حتى القرن التاسع عشر، تطوّرت بفضل تكثيف المبادلات مع أوروبا. ثمّ لعبت حقبة الانتداب دوراً حاسماً في تحوّل التوازنات الجماعاتية، وبالتالي التوازنات المدينية. ولئن كان الوجهاء القدامى المدينيون قد احتفظوا بقوتهم، فقد تصاعدت قوة وجهاء جدد. وبعد الاستقلال، أثّرت الهجرة الريفية والمنفى الإجباري في التوازنات المدينية تأثيراً عميقاً.

21هكذا، تكشف إعادة قراءة المدينة عبر مناطقها الطرفية ديناميات نموٍ تنطلق من تلك المناطق، وهو ما تظهره منى فواز بصدد أهمية مخيمات اللاجئين في تاريخ تطور بيروت الحديث. هكذا، ساعدت الحرب الأهلية، التي جعلت مركز المدينة يختفي، في تشظي المدينة وظهور مراكز جديدة في البلديات القريبة منه.

22في كل مكان، تميل عمليات التمايز الاجتماعي والاقتصادي اليوم إلى لفظ الفئات الشعبية نحو المناطق الطرفية. وقد كان ذلك صحيحاً بالأحرى في المدن الأوروبية، لكن إن كانت بيروت قد شهدت عمليات تشظّي مختلفة في طبيعتها بسبب الحرب، فهي لا تفلت من هذا الميل، في حين أنّ عدداً من البلديات الطرفية، الموسومة بالبطالة وبالمصاعب الاجتماعية والتي غالباً ما تهملها السلطات العامة، تصبح ”الضاحية“ أو ”الأحياء“. وكلمة ”الضاحية“ في لبنان موصومةٌ لدى البعض، في حين أنّ آخرين يمجدونها، وهي فضاء تفاقمٍ للمصاعب الاجتماعية، لكنها أيضاً فضاءات عمليات تجريبٍ أو ابتكارٍ حضري، اجتماعي وثقافي وسياسي، لافتةٌ أحياناً.

23وبالفعل، الضواحي فضاء مبادراتٍ وتدريبٍ على النشاط السياسي المحلي. وهي بعيدةٌ عن أن تكون مجرد موضع تلقٍّ لضروب المنطق السياسي الوطني وأزماته، فهي تحتوي فوراناً من النشاطات والخطابات الهادفة إلى تأسيس ”محل“ ـ هو نفسه في أزمةٍ بالتعريف ـ وتعزيز الاهتمام بالبنى البلدية التي يمكن أن تستند إلى قطاع جمعيات مدنية غني وحاضر بقوة.

24في فرنسا، نجد أن بعض البلديات العمالية القديمة، التي لطالما كانت تحت سيطرة الحزبين الشيوعي أو الاشتراكي، هي اليوم مكان تحشداتٍ توصف بسهولةٍ بأنها ”جماعاتية“، بفعل الحضور القوي للجماعات القادمة من بلدان المغرب العربي أو أفريقيا السوداء، حيث يغلب المسلمون، وبفعل نسيجٍ كثيفٍ من الجمعيات يكون غالباً الإسلام مرجعتيها. تواجه الهيئاتِ البلدية المنتخبة تحدياتٍ جديدة، وهي تسعى للعمل مع السكان، الذين غالباً ما تكون معرفتها بهم سيئة. من جانب، نجد أنّ دراسة مسائل التخطيط العمراني وإدارة الخدمات العامة تتمّ في غالب الأحيان على مستوى بنى التجمع (”اتحادات البلديات“ في ليون الكبرى أو حاضرة بروفانس مرسيليا، أو باريس الكبرى الجديدة) التي هي عبارةٌ عن فضاءات صراعاتٍ وتنافسٍ تتواجه فيها المصالح والتصورات الحضرية المتعاكسة إلى هذا الحد أو ذاك. ومن جانبٍ آخر، على المستوى المحلي، توجد تفاعلاتٍ جديدةً بين الإدارات البلدية والمنتخبين المحليين و فاعلو الجمعيات، مثلما هي الحال في كلامار، في المنطقة الباريسية (انظر سرد ماغالي هيربير بصدد النشاط المسرحي) أو في سان فون (بصدد ذاكرة الجماعات المهاجرة).

25في لبنان، بعيد انتهاء الحرب الأهلية، ترك تدمير مركز المدينة وتشظي العاصمة مكاناً بعد انتخابات العام 1998 البلدية (الأولى منذ 30 عاماً) لفاعلين جدد في البلديات المحيطية، بذلوا جهوداً كبيرةً في مجال التنمية المحلية والتخطيط العمراني والنشاط الثقافي، مثلما تظهره ثلاثة أمثلة من برج حمود والشياح والغبيري. وخلافاً لتطور ما قبل الحرب، الاتجاه اليوم هو للتعاون المتزايد بين البلديات، على حساب التشاور مع أعضاء المجالس البلدية في العاصمة. ونجد أنّ تأخّر إنجاز مشروع غابة الصنوبر، التي يمكن أن تكون مكاناً للقاء والتبادل بين سكان العاصمة والبلديات المجاورة، هو أمرٌ ذو دلالة. كما أنّ صعوبة إقامة سياسةٍ للنقل العام في التجمع السكاني مثالٌ بارزٌ آخر على هذا التقصير. إذا نظرنا إلى الحفاظ على التراث وإعادة تأهيل الفضاءات من زاوية مركزٍ فكّكته الحرب الأهلية، فإنّهما يبدوان أمرين عاجلين قابلين للتوتر في حين تواصل المضاربة العقارية عمل الحرب التدميري مواصلةً لا يمكن مقاومتها.

26هل هي صدفةٌ إن كانت الثقافة، ولاسيما المسرح، تقدّم أداةً لمكافحة فقدان الذاكرة بمقدار ما هي أداةٌ لإعادة بناء الصلة بين المواطنين؟

27لسوء الحظ، يتضاءل لجوء الفاعلين العموميين إلى العلوم الاجتماعية، التي روّجت سياسة المدينة في فرنسا لها في سبعينات القرن المنصرم وثمانيناته. هذا ما يلاحظه أوليفييه فريرو. غير أنّ التعاون بين علماء الاجتماع ومهندسي تخطيط المدن يستطيع تقديم الكثير للمساعدة في فهم ديناميات التمايزات الاجتماعية ـ المكانية الفاعلة بقدر ما يساعد في فهم أسباب الأزمات الاجتماعية التي تهز ”الضواحي“ منذ نحو ثلاثين عاماً. لقد رغبت ندوتنا في أن تسهم أيضاً في هذا الحوار، فوجهت الدعوة إلى الأساتذة الجامعيين والمندوبين المنتخبين والمسؤولين التشاركيين ليقابلوا بأسلوبٍ مثمرٍ بين تحليلاتهم وتجاربهم، في فرنسا وفي لبنان.

إليزابيث لونغنيس
المديرة العلمية لقسم الدراسات المعاصرة في المعهد الفرنسي للشرق الأدنى
بيروت، 30 تشرين الأول/أكتوبر 2012

Salvo indicación contraria, el texto y otros elementos (ilustraciones, archivos adicionales importados) se puede utilizar bajo licencia OpenEdition Books License.

Comprar

Buscar en OpenEdition Search

Se le redirigirá a OpenEdition Search