L’enquête sur le terrain et la liste des biens-fonds du waqf Amīrī
p. 57-60
Texte intégral
1En dépit des incertitudes auxquelles elle a parfois conduit, la confirmation des sources textuelles et des données archéologiques s’est avérée féconde. Elle a toutefois posé des difficultés de plusieurs types.
2Au premier rang de celles-ci, celles qui tiennent au repérage. Celui-ci a certes été facilité par le fait que nous disposons du plan cadastral de 1925 de la ville d’Alep et des numéros des parcelles appartenant au waqf Amīrī, mais nous avons constaté qu’il existait parfois des contradictions entre le plan et le texte : ainsi en est-t-il pour la maison 13 qui, d’après la waqfiyya, est limitrophe du Ḥammām al-Wasānī, alors qu’en fait, une maison de petite taille s’intercale entre eux.
3Les modifications intervenues depuis le XIIIe siècle constituent une autre difficulté pour le repérage des maisons et pour la compréhension de leur structure. La maison 1, par exemple, a été divisée en deux, le ǧuwwānī et le barrānī constituant chacun une maison ; dans le guwwānī, des modifications très importantes ont été effectuées ; il paraît clair que certaines façades, dans l’état actuel, ne remontent pas au-delà du XIXe siècle ; des murabbāᶜ et la qāᶜa de l’étage ont été en outre démolis. La qāsāriyya 18 a été divisée en trois et de nouvelles pièces ont été construites ; le résultat est qu’il n’est pas possible de retrouver le plan primitif ; il aurait pourtant été intéressant de le connaître, car elle semble présenter une structure qui l’apparente aux maisons plutôt qu’aux autres qāsāriyya connues. La maison 13, la seule qu’il nous ait été possible de relever ainsi que ses alentours, est un ensemble complexe que l’on peut dater du XVIIe siècle d’après le décor. Actuellement occupée par des ateliers de petits artisans, elle paraissait, de prime abord, avoir subi une dégradation générale ; mais nous avons constaté, après des visites répétées, que des modifications profondes étaient intervenues et qu’il était parfois difficile de retrouver l’état ancien56 Certains bâtiments ont d’autre part, été détruits. C’est le cas du Ḥammām al-Wasānī (no 30) qui figure sur le plan cadastral, mais a complètement disparu ; le Hammam as-Sikr (no 16), quant à lui, ne figure même pas sur le plan cadastral.
4Nous n’avons pas consacré autant de temps au repérage des boutiques qu'à celui des autres bâtiments, en raison de leur très grand nombre et de la difficulté de les retrouver.
5Les ḫān et les qāsāriyya ont été repérés. Certains d’entre eux n’ont pas été sensiblement modifiés. Dans le Ḫān al-Kabīr (no 5), il a même été possible de repérer les cuisines57.
6Il faut tenir compte, enfin, des modifications dont la vieille ville est sans cesse menacée par des particuliers. Toutefois, il a été possible, grâce à l’enquête sur le terrain et aux recherches effectuées dans les registres du cadastre foncier, d’établir la liste suivante des parcelles cadastrales correspondant aux biens-fonds du waqf Amīrī.


* Nous remercions Monsieur M. Heretani grâce à qui nous avons pu obtenir des numéros des parcelles au Service du cadastre.
Notes de bas de page
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