Présentation
p. 256
Texte intégral
1Les aspects originaux du désert tiède, humide et gris qui s'étend de part et d'autre de Lima, ont déjà été décrits à plusieurs reprises (Birot et Dollfus, 7, Dresch, 41 et 43, de Reparaz, 122, et Schweigger, 138). Des collines jaunâtres, grises ou brunes, émergent au-dessus de leurs propres débris, des recouvrements sableux ou des nappes alluviales déposées au cours des périodes pluvieuses du Quaternaire par les oueds et les rivières descendant de la montagne. La cote, battue par la houle grise, est ouverte ; des caps rocheux sont reliés les uns aux autres par des falaises de cailloutis ou par des cordons littoraux sableux. Vers l'intérieur, les crêtes ont un dessin plus ferme et continu ; elles s'élèvent progressivement vers les Andes. A partir de 800 m les teintes rougeâtres remplacent les coloris gris de la région côtière. La surface occupée par les remblaiements diminue : aux nappes détritiques qui isolent les massifs rocheux succèdent des triangles dont la pointe s'enfonce vers l'amont entre des pentes nues. Les versants sont plans ; ils se recoupent vers le haut pour former des crêtes régulières où la convexité est absente ou très limitée. Les vallées drainées en permanence dessinent des rubans verts au milieu du désert aux tons fauves.
2Les couleurs, l'importance plus ou moins grande prise par l'ennoyage détritique, les nuances climatiques permettent de distinguer deux grands ensembles de paysages. Le piémont maritime, large de 15 à 25 km, est couvert presque constamment de juin à octobre par la mer de stratus, élément de la tristesse de la région littorale. L'étage inférieur des Andes comprend les pentes sèches et ensoleillées, qui s'étagent de 800 à 1600 m, parfois jusqu'à 2000 m, et les vallées situées au-delà de la limite des brumes, et que parcourt dans la journée une brise soufflant d'aval en amont.
3Cependant, malgré ces nuances et ces différences, les rapports entre le piémont et l'étage inférieur des Andes sont étroits. Ils ont en commun l'irrégularité pour ne pas dire le manque de véritables pluies. L'évolution morphologique actuelle y paraît bloquée ou du moins freinée par l'absence de précipitations.
4Mais dans l'une et l'autre région, l'héritage des périodes plus arrosées du Quaternaire est considérable. C'est lui qui marque les formes du relief. Ainsi, il apparait difficile de dissocier l'étude du piémont de celle de l'étage désertique des Andes qui le borde, d'autant plus que la structure comme le climat ne sont compréhensibles que si l'ensemble des régions décrites offre une certaine largeur qui, à la latitude de Lima, est comprise entre 30 et 50 kilomètres.
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