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L’expérience de la parole

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François Keller

Postface

Entretien entre François Keller et Stéphane Michaud, juin 2021

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Extrait du texte

Stéphane Michaud — Après la lecture de ton manuscrit, je souhaiterais t’écouter par rapport à ce que Philippe Meirieu appelle la «dérive modélique» en éducation, notion qui renvoie à l’idée que toute relation éducative est une entreprise d’emprise sur l’autre plus ou moins consciente. D’après moi, être formateur, c’est justement en avoir conscience et essayer d’éviter la position du «Frankenstein pédagogue», pour reprendre le titre éponyme de l’un des écrits de ce pédagogue, c’est-à-dire ne pas céder à la tentation de construire l’autre à son image afin de lui permettre de «se faire œuvre de lui-même» selon le catéchisme de Meirieu.

François Keller — C’est un bel oxymore: «selon le catéchisme de Meirieu»!

S. M. — Est-ce que tu te retrouves dans cette idée de formateur qui admet de dire à l’autre: «Je ne suis qu’un exemple et peut-être même que tu vas te construire par contraposition de ce que je t’apporte» ou est-ce qu’il y a plutôt chez toi quelque chose de l’ordre d’un engagement po...

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