47 On peut citer en particulier les films Les invisibles. L’un de Sébastien Lifshitz. Sorti en 2012, il raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes, nés dans l’entre-deux guerres, qui choisirent de vivre leur homosexualité au grand jour alors que l’époque ne l’admettait guère. L’autre film, de Louis-Julien Petit, est sorti en 2018. Il porte le même titre et raconte cette fois l’histoire de ces femmes sdf devant quitter un centre de jour parce que celui-ci doit fermer ses portes. On peut également penser à la série de films Pourquoi nous détestent-ils ? Consacrés aux femmes, aux pauvres, aux homos, aux juifs, aux noirs, aux arabes, ils ont été réalisés par Alexandre Amiel, Lucien Jean-Baptiste, Amelle Chahbi et produits en 2017 par Caméra subjective. La littérature n’est pas demeurée en reste. Plusieurs romans portent cet intitulé, qu’il s’agisse de celui de Roy Jacobsen, de Paul Auster, d’Antoine Albertini, de Fabrice Colin, de Martin Winckler – pour ne citer que ceux-là – qui recourent à l’image tout en racontant des histoires très différentes.
48 Paugam Serge, Les Formes élémentaires de la pauvreté, Paris, Presses Universitaires de France, 2005.
49 Selon l’iweps (Institut Wallon de l’évaluation, de la Prospective et de la Statistique), en Wallonie, plus d’un wallon sur quatre (26,6%) vit dans un ménage à risque de pauvreté ou d’exclusion sociale. Par ailleurs, un ménage wallon sur cinq (21%) a des revenus inférieurs ou égaux au seuil de pauvreté (1085 euros pour une personne isolée et 2279 euros pour un ménage de deux adultes et deux enfants). https://www.iweps.be/indicateur-statistique/taux-de-risque-de-pauvrete-dexclusion-sociale/
50 Honneth Axel, La société du mépris. Vers une nouvelle théorie critique, Paris, La Découverte, 2006.
51 Ibid., p. 230.
52 Enriquez Eugène, « Le désir d’invisibilité », in Aubert Nicole et Haroche Claudine, Les tyrannies de la visibilité. Être visible pour exister ?, Toulouse, Erès, 2011, p. 263.
53 à l’écoute du sentiment d’insécurité, Bruxelles, Rapport général sur l’insécurité, Fondation Roi Baudouin, 2006.
54 Cartuyvels Yves, Mary Philippe et Rea Andrea, « L’état social-sécuritaire », in Van Campenhoudt Luc, Cartuyvels Yves, Digneffe Françoise, Kaminski Dan, Mary Philippe et Rea Andrea (Dir.), Réponses à l’insécurité. Des discours aux pratiques, Bruxelles, Labor, 2000, pp. 407-429.
55 Aubert Nicole et Haroche Claudine, Les tyrannies de la visibilité. Être visible pour exister ?, op. cit.
56 Bouilloud Jean-Philippe, « Du monde de la parole au règne du visible. La revanche de Saint-Thomas », in Aubert Nicole et Haroche Claudine, Les tyrannies de la visibilité. Être visible pour exister ?, op. cit., pp. 55-76.
57 à l’écoute du sentiment d’insécurité, op. cit.
58 Foucault Michel, Dits et écrits, II, 1976-1988, Paris, Gallimard, 2001 (1994), p. 385.
59 Lowe Donald M., History of Bourgeois Perception, Chicago, University of Chicago Press, 1982.
60 Ariès Philippe, L’enfant et la vie familiale sous l’Ancien Régime, Paris, Le Seuil, 1975.
61 Sennett Richard, Les tyrannies de l’intimité, Paris, Seuil, 1979.
62 Vrancken Didier et Macquet Claude, Le travail sur Soi, op. cit.
63 Cohen Stanley, Visions of social control, Cambridge, Polity Press, 1985.
64 Schnapper Dominique, La démocratie providentielle. Essai sur l’égalité contemporaine, Paris, Gallimard, 2002.
65 de Tocqueville Alexis, De la Démocratie en Amérique, Paris, Garnier-Flammarion, vol. 1 et 2, 1981.
66 L’enquête fut menée dans le cadre du cours d’« Analyse critique des politiques sociales et des politiques d’intervention sociale » donné en collaboration avec Rachel Brahy de 2009-2010 à 2015-2016. Ce cours de 45 heures fut organisé dans le cadre du Master (120 crédits) en Ingénierie et Action Sociales des Hautes Écoles helmo (Haute École Libre Mosane) et hepl (Haute École de la Province de Liège), en Belgique francophone. À ce jour, nous disposons de 213 entretiens menés auprès des usagers de différents services sociaux et dispositifs d’intervention au sein desquels, les étudiants, tous détenteurs d’un premier diplôme professionnel, intervenaient. Tous ces entretiens furent menés de manière semi-directive, en donnant le moins de consignes possibles afin de permettre la plus grande ouverture à l’histoire de la personne, à son parcours, à sa situation, à sa rencontre avec l’institution, avec les intervenants, à sa perception du service, à celle des intervenants ou à celle des autres usagers, de la « place » qui leur est accordée au sein du service ou en général au sein de la société, de ce que le service/dispositif pouvait apporter ou non, des projets de la personne pour l’avenir, etc. Les entretiens intégralement retranscrits furent analysés individuellement puis en groupes. Les analyses furent ensuite comparées entre groupes et enfin mises en perspective par les enseignants à partir d’une séance conclusive.
67 Vrancken Didier et Mezzena Sylvie, « Expérimenter l’usager ou l’usager comme expérience à travers un travail d’enquête en situation de formation », octobre 2019, à paraître dans la revue Sciences et Actions Sociales.
68 Foucault Michel, Sécurité, territoire, population. Cours au Collège de France (1977-1978), Paris, Gallimard/Le Seuil, Hautes études, 2004 et Foucault Michel, Naissance de la biopolitique. Cours au Collège de France (1978-1979), Paris, Gallimard/Le Seuil, Hautes études, 2004.
69 De Singly François, L’individualisme est un humanisme, Paris, L’aube, 2005.
70 Citoyen neutre dont la figure anonyme, faut-il le rappeler, a souvent incarné une forme d’égalitarisme civique chère aux services publics et à de nombreuses institutions d’intérêt public.
71 L’hypothèse proposée était que par-delà leur volet purement indemnisateur, les politiques sociales sont devenues davantage des politiques d’intervention sociale et ce mouvement a accompagné l’évolution du travail social, passant d’un travail social d’intégration à un travail social d’intermédiation.