Chapitre 2. Faits religieux : de l’utilité d’une approche anthropologique

p. 33-55


Extrait

« Il n’y a pas, en fait, une chose, une essence, appelée Religion ; il n’y a que des phénomènes religieux, plus ou moins agrégés en des systèmes qu’on appelle des religions et qui ont une existence historique définie, dans des groupes d’hommes et dans des temps déterminés. »
Marcel Mauss, Philosophie religieuse, conceptions générales (1904 [1968], pp. 93-94).

Enquêter sur les faits religieux

1« Pour certains professionnels », explique Faïza Guélamine, « travailler sur le religieux avec l’usager soulève d’emblée une difficulté ontologique : aborder cette question comporte le risque de s’introduire dans ce qui est considéré comme un lieu d’intimité » (Guélamine, 2016, p. 44). Or, la plupart des intervenants sociaux sont formés à ne pas confondre empathie et relations personnelles, et à garder la « bonne distance » avec les personnes qu’ils accompagnent. Dire sa croyance ou son appartenance religieuse ne semble a priori pas si aisé, d’autant qu’elles sont considérées comme relevan

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