7 A ce sujet, lire les propos tenus par les différents participants à la table ronde, retranscrits dans le numéro de la revue Esprit intitulée A quoi sert le travail social ?, mars-avril 1998, pp. 90-110 ; lire également, dans le même numéro, Donzelot & Roman, « 1972-1998 : les nouvelles donnes du social », p. 8.
8 Le terme de « débordement », selon Pierre Sauvêtre, est utilisé à de nombreuses reprises par Foucault pour « traduire métaphoriquement le fait que les relations de pouvoir, tout en étant immanentes aux institutions, les excèdent et diffusent au-delà de celles-ci, dans l’ensemble de la société » (Sauvêtre, 2009 : 171).
9 Lire aussi l’interview de Foucault au sujet de l’autogestion dans l’enseignement, dont le philosophe n’est pas certain qu’il en ressorte de meilleurs résultats en comparaison à d’autres méthodes (Foucault, 1984, dans Defert & Ewald, 2001b : 1408).
10 Lire également Foucault, 2006 : 125 ; Foucault, 1977, dans Defert & Ewald, 2001b : 306 et 309 (stratégie de la psychiatrie) ; ibid. : 379 (stratégie de la bourgeoisie) ; Foucault, 1980, dans Defert & Ewald, 2001b : 847.
11 De même, tout individu dans une société donnée se voit en certaines circonstances dans l’obligation de fournir des renseignements à son sujet s’il veut obtenir une prestation matérielle d’un service spécifique (exemple d’une hypothèque bancaire). Mais il s’agit alors de ce que nous pourrions appeler une demande constitutive ou expansive, laquelle vise à constituer ou renforcer un patrimoine individuel ou familial. Au contraire, l’aide fournie par un service d’aide sociale vient combler un manque reconnu par la loi et peut être identifiée à un soutien donnant suite à une demande minimale.
12 Nous pensons ici notamment au canton de Fribourg, avec ses mesures d’insertion sociale (MIS), ainsi qu’au revenu d’insertion (RI) du canton de Vaud, dont « le règlement d’application de la LASV prévoit la possibilité de réduire de 25 % au maximum le forfait du RI lorsque le bénéficiaire refuse une mesure d’insertion » (Piotet, 2005 : 12).
13 Ion (2005 : 8) relève à ce sujet que « la promotion aux postes de direction de professionnels issus du sérail se trouve concurrencée par l’arrivée de cadres venant de formations et de lieux professionnels extérieurs au social, et d’autant plus sensibles aux idéologies managériales qui traversent l’ensemble du service public aujourd’hui ».
14 L’intervenant relève encore que « la pression et la contrainte déclenchent chez l’être humain un mode motivationnel d’évitement qui ne permet pas de poursuivre le but sur sa durée ».
15 Notre compréhension des passages en question demanderait sans doute à être reprise et précisée. Cependant, la difficulté rencontrée autour de l’articulation de ces articles témoigne peut-être de la présence de positions contrastées durant leur élaboration.
16 C’est ce qu’indique Walter Schmid, président de la CSIAS et recteur de la HES en travail social de Lucerne, dans un exposé intitulé « Révision des normes : progrès sans regrets ? » dans le cadre d’une journée sur le travail social à Lausanne en novembre 2004. M. Schmid indique par ailleurs, en réponse à la question contenue dans le titre de son exposé, qu’il « ne regrette rien », ajoutant que le fait de « ne pas développer les services sociaux relève d’un choix politique » (pp. 5-6).
17 Deux études scientifiques commandées par la CSIAS début 2014 dans l’optique de la mise en consultation de la révision de ces normes méritent d’être mentionnées. Il s’agit de l’étude de l’Office fédéral de la statistique intitulée Forfait CSIAS pour l’entretien – calcul actualisé et de celle du Bureau BASS qui a pour titre Evaluation des prestations à caractère incitatif selon les normes CSIAS. La première montre que le forfait en faveur des ménages d’une seule personne ou de deux personnes est actuellement trop bas. La seconde étude porte sur le système des incitations. Elle arrive à la conclusion que la plupart des cantons ont adopté ce système des incitations mais que ces dernières sont appliquées de manière très différenciée. Les chercheurs précisent par ailleurs que leur étude n’a pas été en mesure d’évaluer les effets réels de ces incitations sur la réintégration professionnelle des bénéficiaires de l’aide sociale (Guggisberg, 2015 : 5).
18 A ce sujet, Keller a présenté dans le cadre d’une conférence le 13.11.2010 à Lausanne sept thèses sur l’avenir du travail social, dont l’une énonce que les politiques d’activation fondent un travail social sur le projet (Journée Quel avenir pour le travail social ?, organisée par Avenir Social notamment).
19 A ce sujet et pour nuancer nos propos, nous renvoyons à la présentation de Beat Schmocker (2009) du nouveau code de déontologie, membre du comité suisse d’Avenir Social et acteur dans son élaboration. Il écrit notamment : « [Le code] peut vraiment servir de référence pour que des collègues puissent mutuellement se donner des conseils. Mais pour qu’il puisse vraiment jouer ce rôle, il faut que les professionnel-le-s en soient conscients, on entend par là, qu’ils l’utilisent de manière réflexive. En retraçant son contenu et sa structure, il est plus percutant qu’il pourrait paraître de prime abord. Les principes qu’il contient ne se laissent pas exclusivement comprendre comme des exigences normatives. Ce serait là une courte vue et fixerait la barre trop haut, voire au mauvais endroit. Suivre à la lettre de tels principes donnerait l’impression que la pratique serait déterminée par l’extérieur donnant au document un aspect répressif comme peuvent l’être certaines conditions cadres structurelles.
Non, ce n’est qu’au moment où ses principes seront réfléchis dans la pratique que ce code de déontologie prendra toute son ampleur. Tant que les professionnel-le-s ne l’auront pas eux-mêmes mis en réflexion, c’est-à-dire confronté à leur pratique, il ne pourra leur être utile, ni vis-à-vis des usagers, ni vis-à-vis de leurs supérieurs hiérarchiques. Nous le reconnaissons, c’est exigeant. L’éthique appliquée encourage l’autonomie par une réflexion active. Celui qui utilise ce code de déontologie, on va dire, de manière dialectique (en dialoguant avec le texte), en opérant un balancement entre le discours et son équipe de travail, peut alors être plus autonome, parce que plus auto-réflexif quant à ses décisions d’actions. Qui va ainsi contribuer à la professionnalité du travail social tout en encourageant ses collègues à faire de même et en promouvant l’intervision. »
20 A ce titre, il faut mentionner l’existence d’un ouvrage de Albert-Luc Haering, La qualité de l’action sociale et son évaluation (2000, Editions ies), dans lequel est développée une méthode d’évaluation propre au champ de l’action sociale et au service des travailleurs sociaux, se distinguant ainsi des modèles issus du champ strict de l’économie.
21 Le supplément minimal d’intégration se monte actuellement à CHF 100.–, le supplément incitatif d’intégration à CHF 250.–, pour le cas du canton de Fribourg. Par ailleurs, ce système d’incitation a été simplifié dans le cadre de la révision partielle des normes CSIAS entrée en vigueur au 1er janvier 2016. On ne parle désormais plus que d’un seul supplément d’intégration pouvant aller de CHF 100.- à CHF 300.-.
22 Pour plus de précisions, voir l’extrait du rapport rédigé en 2014 par le Réseau de réflexion, disponible sur le site de l’Observatoire de l’aide sociale et de l’insertion dans lequel est abordé cette question du taux d’abus dans l’aide sociale (http://www.cgas.ch/OASI/spip.php?article95, consulté le 15.12.2015).
23 A ce sujet, Bonvin, Dif-Pradalier et Rosenstein (2012 : 20) écrivent qu’il est « paradoxal de constater que ce sont souvent les jeunes dotés de ressources limitées (scolaires, économiques, culturelles, etc.) qui sont appelés à développer des projets "réalistes et réalisables" très tôt dans leur trajectoire ».
24 Traduction personnelle.
25 Traduction personnelle.
26 Pour exemples : Curie, R. (2010) ; Dunand, C. (2006) ; Gaspar, J.-F. (2013) ; Rouzel, J. & Rouzel, F. (2009) ; Tschopp, F. (2011, novembre) ; Voélin, S., Eser Davolio, M. & Lindenau, M. (Dir.) (2014).