Modèle
p. 266-273
Résumé
Pour comprendre les situations auxquelles ils ont affaire, pour intervenir dans ces situations, les travailleurs sociaux construisent* et usent des modèles. En ce sens, et pour nous distancer des modèles dont usent les scientifiques, nous parlons de « modèles de terrain ». (Stengers, 1997). Les modèles sont construits ; en ce sens, ils sont des artefacts ou des « faitiches »* au sens de Latour (1996). Ils sont construits et permettent à leur tour de construire. En tant que « faitiches », ils sont actifs dans la manière dont ils construisent ce à quoi ils ont affaire.
Extrait
1Les modèles ont pour première fonction de construire les situations en les problématisant de telle manière qu’elles soient intelligibles et qu’elles soient accessibles à l’action*. Ils semblent nécessaires à notre compréhension de la vie. La deuxième fonction du modèle consiste à proposer des pistes d’intervention possibles. Les théories* également visent l’intelligibilité du monde, mais elles ne cherchent que secondairement son accessibilité à des actions transformatrices. Les modèles fournissent un langage* rendant intelligible ce qu’ils modélisent, c’est-à-dire une « réalité »*, ou les indices de cette « réalité » que, sans eux, nous ne connaîtrions pas. De plus, ils les rendent intelligibles comme étant susceptibles d’être atteints par des actions. En ce sens, le modèle est indissociable de l’action.
2La pertinence d’un modèle se mesure à sa capacité d’agencer des données de telle manière qu’elles soient accessibles à l’action et, ainsi, c’est seulement de sa confrontation
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