Appel
p. 54-56
Résumé
Le désir* est l’essence concrète de l’humain qui s’exprime dans ses actions*. Le désir trouve son orientation en raison d’une forme de puissance* qui l’attire, le captive et que nous pouvons appeler l’appel. Si, dans le travail social, un professionnel désire qu’une personne accède à une vie plus digne, c’est en raison de l’appel que lui lance cette personne par le simple fait que cette personne existe. L’appel est le terme qui indique que nous ne sommes pas indifférents au monde et particulièrement aux humains qui le peuplent.
Extrait
1L’appel n’est pas une spécificité chrétienne réservée à ceux qui pensent avoir la vocation de répondre à l’injonction de Dieu de s’occuper des plus misérables et des plus démunis. Nous pouvons le comprendre comme s’inscrivant dans notre condition humaine, dans laquelle nous appelons et sommes appelés. L’appel n’implique pas un devoir de réponse qui entraverait notre part de liberté. Au contraire, il suscite notre créativité* dans le sens où nous inventons la manière dont nous recevons cet appel et la manière dont nous y répondons ou dont nous l’ignorons ou feignons de l’ignorer. L’appel désigne, non l’universalité d’une tendance à la compassion, mais une expérience à chaque fois renouvelée qui fait sortir de lui-même l’individu appelé. Il bouscule toute tentation autarcique. Il trouble son autosuffisance et sa confortable quiétude. Nous ne savons pas quel sera cet appel comme nous ignorons tout de la manière dont nous lui répondrons. Il sollicite simplement le don et l’invent
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