Altérité

p. 46-53

Résumé

Toute rencontre avec autrui* pose le problème de l’altérité, le problème de sa différence et de sa similitude et le problème de la connaissance* que l’on peut avoir à son sujet. Peut-on véritablement connaître autrui ou est-ce une illusion formée par la projection sur cet autre individu de la connaissance que nous pensons avoir de nous-mêmes ?


Extrait

1Dans sa version radicale, l’altérité indique qu’autrui est absolument autre et qu’il déborde toute idée que l’on peut avoir de lui. Cette altérité radicale est ce que Victor Segalen (1995) appelle l’« exotisme ». Ce n’est nullement l’attrait de l’inconnu, mais la reconnaissance du « divers » devenant, comme le dit l’auteur, de plus en plus rare sur notre planète engagée sur le chemin de l’uniformisation. Dans le dialogue, l’altérité radicale d’autrui, son étrangeté irréductible s’imposent et dépassent la volonté de maîtrise de celui qui l’accueille. L’altérité indique qu’autrui est le lieu où nous ne sommes pas encore allés et où nous n’irons peut-être jamais.

2La consultation psychosociale pour migrants est le lieu même de l’accueil de l’étrangeté culturelle. Pourtant, cette dernière n’est qu’un aspect de l’altérité. Il est intéressant parce qu’il double de manière plus visible l’étrangeté irréductible de tout être humain. Mais, en même temps, l’étrangeté culturelle peut laiss

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