1 A titre d’exemple, on citera le débat sur le mandat de l’action sociale (voir Staub-Bernasconi, 2007), dont la terminologie est essentiellement axée sur le service social (du simple fait par exemple que l’on parle de clients ou usagers) ; la discussion mériterait d’être conduite séparément pour les autres disciplines à plus forte orientation préventive. Cet aspect est développé plus bas (p. 103-105).

2 Pour désigner la théorie dont il est question ici, j’utiliserai le terme théorie des systèmes, en pleine conscience qu’il existe encore de nombreuses autres théories des systèmes dont certaines remontent à l’Antiquité.

3 Pour une présentation complète de la théorie voir Luhmann (2011, 1997). Pour des ouvrages en français sur Luhmann : Ferrarese, E. (2007). Niklas Luhmann, une introduction. Paris : Agora Pocket ou Rabault, H. (2012). Un monde sans réalité ? En compagnie de Niklas Luhmann : épistémologie, politique et droit. Québec : Presses de l’Université Laval.

4 Ces conditions valent aussi pour l’observation d’autres champs de la pratique, tels que la prévention ou le travail social en milieu scolaire. Voir à ce propos Hafen (2005, 2007a).

5 L’observation de l’animation socioculturelle sous l’angle de la théorie des systèmes se rattache aux travaux de Michel Voisard ( 2005 ), premier à avoir intégré cette perspective scientifique dans le débat.

6 Ce paragraphe s’inspire largement de l’introduction aux principes élémentaires de la théorie des systèmes de l’auteur, réalisée en vue de développer une théorie systémique du travail social en milieu scolaire (Hafen, 2005).

7 Il ne peut être question d’objectivité absolue dès lors qu’il existe d’autres théories qui s’attachent à décrire l’animation socioculturelle.

8 En référence à la recherche sur le cerveau, et toujours en relation avec les systèmes sociaux de Hüther (2008).

9 Voir pour une nomenclature des différents types de système Luhmann (1994a : 51).

10 Ce point sera développé dans le prochain paragraphe « La communication et l’individu ».

11 L’autopoïèse signifie «« se faire soi-même ». Luhmann (entre autres, 2011 : 63) a em prunté le concept à la biologie cellulaire pour le transposer aux systèmes sociaux et psychiques. Les systèmes autopoïétiques se reproduisent en faisant naître leurs composantes d’eux-mêmes – les systèmes sociaux, du fait d’enchaîner la communication à la communication, la suivante faisant de la précédente une communication.

12 Voir à ce sujet Hafen (2008). Nous reviendrons plus loin plus en détail sur le mandat de l’animation socioculturelle.

13 Voir à ce propos Fuchs (2000) p. ex.

14 S’agissant du rapport entre l’animation socioculturelle et les autres disciplines du travail social (service social et éducation sociale), voir Voisard (2005 : 33 ss.)

15 La question de savoir si le travail social (ou l’aide sociale) constitue ou non un système fonctionnel indépendant est loin d’être tranchée (voir à ce propos le débat ouvert au chapitre III de Roland Merten, 2000), mais bien des éléments portent à croire que l’option du système indépendant l’emportera (voir aussi l’analyse plus récente de Maas, 2007).

16 S’agissant de la distinction entre préventif et curatif, voir Hafen (2007a : 56-69).

17 L’auteur reprend ici l’argumentation dans Hafen (2009b). Pour un traitement plus poussé de ce lien à partir de l’éducation en milieu ouvert voir Hafen (2006). Il n’est pas fait ici de distinction entre prévention et promotion de la santé, puisque les deux visent à renforcer les facteurs de protection ou à éliminer les facteurs de risque afin de prévenir les maladies ou d’autres phénomènes (violence, etc.) qui peuvent porter atteinte à la santé (cf. Hafen, 2007a : 94-96).

18 Pour plus de détail, voir Hafen (2007a : 172-174).

19 Concernant la notion de santé et de promotion de la santé, voir Hafen (2009a).

20 Dans le domaine de la prévention et de la promotion de la santé, ce type de mesures qui s’adressent à des systèmes sociaux sont connues sous les termes de « approche setting » ou de « prévention contextuelle ». Voir à ce sujet Hafen (2007a : 201-242).

21 Pour l’animation socioculturelle, voir Willener et al. (2008), pour la prévention Hafen (2007a : 279-281).

22 Classification Internationale des Maladies.

23 Il est sans doute largement admis que cette distinction est aussi importante dans l’animation socioculturelle, dans l’animation de jeunesse comme dans le travail avec des adultes. L’auteur y voit un indice supplémentaire d’une parenté entre la discipline et la pédagogie.

24 L’auteur reprend ici Hafen (2009b : 27 ss). Concernant les fonctions de l’animation socioculturelle sous l’angle de la théorie des systèmes, voir aussi Voisard (2005 : 55-57).

25 Concernant la question des multiples mandats du service social, voir Hafen (2008).

26 Cf. Moser et al. (2004), avec cette précision que le terme s’applique plutôt à la détection précoce des problèmes qu’à leur élimination par la suppression de facteurs de risques et le développement des facteurs de protection.

27 Dans le contexte d’un travail social plus fortement axé sur la prévention et la détection précoce en milieu scolaire, l’animation socioculturelle pourrait tout à fait fournir un apport précieux à l’intérieur du système éducatif.

28 Pour le formuler autrement, on pourrait dire que l’animation socioculturelle se trouve à l’intersection entre l’individu et le social (voir à ce sujet Hangartner, 2010).

29 Pour des concepts de culture aux fondements théoriques distincts, voir Wettstein (2010) et Stäheli, chap. 4.

30 Pour des concepts de l’espace aux fondements théoriques distincts dans l’animation socioculturelle, voir dans le présent ouvrage Emmenegger, chap. 5 et Willener, chap. 6.

31 L’auteur se réfère ici à Hafen (2007a).

32 Concernant la pratique de la démocratie au quotidien, voir Hug, chap. 3 du présent ouvrage.

33 Voir à ce propos p. ex. www.partizipative-qualitaetsentwicklung.de ; www.quint-essenz.ch et www.hesge.ch/hets/sites/default/files/publication/documents/rapport_final_07_08_14_v5.pdf

34 Les projets sont dans cette logique toujours des systèmes de coopération de forme particulière. Pour un exemple concret de projet de coopération, voir Voisard (2005 : 73 ss).

35 Au sujet de la mise en place et de l’accompagnement de système de gestion des conflits dans l’animation socioculturelle en général, voir Voisard (2005 : 51 ss).

36 Luhmann (1997 : 202-204) distingue les médias de diffusion (mass-médias p. ex.) d’une part et les médias de communication (Erfolgsmedien, médias à succès) d’autre part. Ces derniers rendent la communication et les processus d’apprentissage souhaités plus probables. Ils contribuent en somme à assurer le succès de la communication. Le pouvoir serait, dans ce sens, un médium de communication au même titre que les compétences opérationnelles des professionnels.

37 L’ontologie est l’étude de l’être, de ses propriétés et modalités ; elle (ou « celle qui » ?) a occupé une grande place, à partir d’Aristote, dans la philosophie et la science européenne (en particulier dans les sciences naturelles). Le constructivisme en a pris le contre-pied épistémologique en niant qu’il existe une réalité de l’être ou une nature des choses.