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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Définition 2. Les effectifs 3. Les contextes d’installation 4. Analyse typologique 5. Les dépôts d’abandon et les restructurations des fonds de cabane Conclusion Bibliographie Annexe Notes de bas de page Auteurs

    Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Les “fonds de cabane” de l’Antiquité tardive dans le nord de la région Centre-Val de Loire

    Late Antique “hut bottoms” in the north of the Centre-Val de Loire region

    Laurent Fournier et Édith Rivoire

    Avec la collaboration de Caroline Font et Agathe Riou

    p. 57-85

    Résumés

    Au cours des trois premières années d’existence du Projet Collectif de Recherche AnTaReC (Antiquité Tardive en Région Centre), l’étude des modes de construction durant l’Antiquité tardive et le très haut Moyen Âge s’est particulièrement portée sur un type de vestiges qui réapparaît au cours de cette période : le fond de cabane. Cette construction semi-excavée est l’un des témoignages emblématiques des changements architecturaux intervenus au cours de la période. Le dépouillement de la documentation récente pour l’ensemble de la zone étudiée fait apparaître des différences nettes dans la distribution géographique et l’intensité du recours à cette construction. On en dénombre 112 exemplaires quasi exclusivement identifiés au nord de la Loire, et plus particulièrement dans les départements du Loiret et de l’Eure-et-Loir. Ce chiffre reste modeste et, si on le compare au contingent de ces constructions identifiées dans la partie nord-est de la Gaule, il apparaît comme un phénomène relativement marginal. Les différences observées dans le nombre des supports, la taille et la profondeur des fosses, les aménagements internes laissent augurer de fonctions différentes qu’il reste souvent difficile de préciser.

    During the first three years of the existence of the AnTaReC (Late Antiquity in the Centre Region) Collective Research Project, the study of construction methods during Late Antiquity and the very early Middle Ages focused particularly on one type of vestige that reappeared during this period: the hut bottom. This semi-excavated construction is one of the emblematic testimonies of the architectural changes that took place during the period. A review of recent documentation for the whole of the area studied reveals clear differences in the geographical distribution and intensity of recourse to this construction. There are 112 examples almost exclusively identified in the north of the Loire, particularly in the Loiret and Eure-et-Loir departments. This figure remains modest and, if compared with the contingent of these constructions identified in the north-eastern part of Gaul, it appears to be a relatively marginal phenomenon. The differences observed in the number of supports, the size and depth of the pits and the internal layout suggest different functions, which are often difficult to specify.

    Entrées d’index

    Mots-clés : Centre-Val de Loire, Antiquité tardive, fond de cabane, atelier, dépôt

    Keywords : Centre-Val de Loire, Late Antiquity, hut back, workshop, depot

    Texte intégral Introduction 1. Définition 2. Les effectifs 3. Les contextes d’installation 3.1. Des liens certains avec la nature des sols 3.2. Permanence d’occupation et créations 3.3. La situation des fonds de cabane au sein des établissements 4. Analyse typologique 4.1. Les dispositifs de support de la toiture 4.2. Les fosses 4.3. Les accès 4.4. Dispositifs internes et fonctions 5. Les dépôts d’abandon et les restructurations des fonds de cabane Conclusion Bibliographie Annexe Annexe 2 – Situation des fonds de cabane dans les établissements antiques en région Centre-Val de Loire Annexe 3 – Inventaire des fonds de cabane par département, site et nombre de poteaux Notes de bas de page Auteurs

    Texte intégral

    Introduction

    1Durant ces trois premières années d’existence, les travaux des membres du Projet Collectif de Recherche AnTaReC – Antiquité Tardive en Région Centre – ont prioritairement porté, sur l’étude des modes de construction et en particulier sur une construction emblématique de ces périodes, “le fond de cabane”. De nombreux exemplaires ont été découverts ces dernières années lors d’opérations archéologiques et, plus particulièrement, sur les territoires au nord de la Loire (Loiret, Eure-et-Loir). Cet article vise à présenter ces données récentes, souvent inédites, et à revisiter des découvertes plus anciennes afin de dresser un tableau de l’origine et de l’évolution du fond de cabane en région Centre-Val de Loire tout au long de la période étudiée qui couvre la seconde moitié du iiie s. jusqu’au milieu du vie s. ap. J.-C.

    2Nos travaux se sont appuyés sur des études antérieures, en particulier l’inventaire des fonds de cabane réalisé en 2012 par Séverine Chaudriller dans le cadre du Projet Collectif de Recherche sur l’habitat rural du haut Moyen Âge en région Centre-Val de Loire (Chaudriller 2012) et le travail de synthèse de Cyril Ben Kaddour pour la proche campagne de Chartres (Ben Kaddour 2015).

    1. Définition

    3L’expression “fond de cabane” est régulièrement employée pour qualifier un type particulier de vestige archéologique, la cabane excavée, dont généralement seules sont préservées les parties en creux1.

    4Ce type de construction, connu à la Protohistoire jusqu’au début de la période romaine, disparaît après la Conquête et ne réapparaît qu’à la fin de la période antique (Van ossel 2010 : 9). Jean Chapelot en donne la définition suivante : “Les fonds de cabane sont des installations partiellement creusées dans le sol – en général entre 0,25 et 1 m de profondeur – le plus souvent de faible surface (entre 5 et 12 m2)2. Dans certains cas cependant, ces fonds de cabane peuvent atteindre des dimensions relativement importantes […] Ce sont ordinairement des fosses rectangulaires. Il est plus rare de trouver des fosses ovales” (Chapelot 1980). Si ces constructions comportent un nombre de poteaux porteurs variable, on en reconnaît toutefois deux grands types :

    • les fonds de cabane à deux poteaux axiaux, creusés dans la partie médiane des petits côtés et reliés par une faîtière. Dans ce cas, la couverture descend probablement jusqu’au sol (Chopelain 2000 : 35) ;

    • les fonds de cabane à quatre poteaux d’angle et, éventuellement, des poteaux aménagés dans la partie médiane des petits et/ou des grands côtés. Ce type emploie un mode de construction plus complexe recourant à des sablières hautes avec une toiture plus détachée du sol.

    5Dans tous les cas et quel que soit le mode de toiture adopté, les parois sont généralement bâties en terre, parfois sur solins de pierres et la couverture est en chaume. Les matériaux employés sont aisément adaptables aux ressources et aux usages locaux (Raynaud et Châtelet 2014 : 6).

    6Sur le territoire qui nous intéresse, certains sites témoignent d’une standardisation de ces constructions, d’autres, majoritaires, révèlent une grande variété de forme, de surface et d’ancrage au sol de la couverture. L’objectif de cette présentation est de dresser ici un premier bilan typo-chronologique et d’esquisser une comparaison avec la situation observée sur des territoires voisins pour la même période, notamment l’Île-de-France. Pour ce faire, plusieurs critères ont été pris en compte : la nature des établissements à cabanes excavées, autant qu’elle puisse être déterminée, la position de ces constructions en leur sein, leur morphologie, leur chronologie et les aménagements qui leur sont associés.

    7Cette structure particulière fait également l’objet d’un débat auquel il est difficile d’échapper, peut-elle être le témoin privilégié, un “fossile directeur”, de l’émergence d’influences architecturales nouvelles liées à l’arrivée de populations germaniques (Farnoux 1995 : 29-30) ou n’est-elle que la traduction d’un “transfert culturel dans le domaine architectural” qui ne permettrait pas d’invoquer “un afflux ethnique direct” (Raynaud et Châtelet 2014 : 10 et 12-13).

    2. Les effectifs

    8La documentation réunie dans le cadre du PCR s’est limitée aux informations contenues dans les rapports produits à l’issue des opérations d’archéologie préventive. Elle a été complétée, pour la rédaction de cet article, par la reprise des rares informations plus anciennes.

    9Au total, 115 fonds de cabane, ou structures assimilables ont été inventoriés (Fig. 1 et Annexe 1).

    Fig. 1 – Carte de répartition des fonds de cabane par nombre de trous de poteau.

    DAO : C. Font.

    10Tous sont localisés au nord de la Loire. Ces vestiges sont essentiellement représentés dans le département du Loiret avec 70 exemplaires et, dans une moindre mesure, dans celui de l’Eure-et-Loir avec 31 exemplaires. Puis viennent les départements d’Indre-et-Loire (9 exemplaires) et du Loir-et-Cher (5 exemplaires). Ces structures sont absentes des départements du Cher et de l’Indre3 (Fig. 2). Si on cumule les effectifs des départements correspondant aux territoires des cités antiques des Carnutes et des Aureliani on atteint 91 % de l’effectif total (figurés en orange sur le graphique), les 9 % restants ont été découverts dans la partie nord de la cité des Turons (figurés en vert sur le graphique). Ces informations viennent compléter les cartes de répartition et les inventaires précédemment établis par Édith Peytremann (Peytremann 2003 : 278, fig. 124 et 125) et Claude Farnoux (Farnoux 1995 : fig. 1)4.

    Fig. 2 – Répartition des fonds de cabane par département de la région Centre-Val de Loire.

    11Outre l’inégale répartition géographique des fonds de cabane, le recensement a permis de constater que la durée d’emploi de ces constructions était plus brève dans la partie sud-ouest du secteur étudié5. Aucun fond de cabane – à l’exception notable de celui de Tours – ne semble attribuable à la période couvrant la 2e moitié du ve et la 1re moitié du vie s. (Annexe 3).

    3. Les contextes d’installation

    12On abordera ici les différents contextes de découvertes des fonds de cabane constituant notre effectif ainsi que leur positionnement au sein des différents sites6.

    3.1. Des liens certains avec la nature des sols

    13L’adoption de ce type de construction semble étroitement liée aux sols légers, “les sols lourds dissuadent apparemment de l’établir” (Chapelot 1980 : 28). Cette observation est particulièrement vérifiée dans le cas des sites euréliens où les limons de plateau constituent la principale composante des sols à fonds de cabane, les argiles à silex plus présentes dans la partie ouest du département semblent avoir effectivement dissuadé les populations de recourir à ce type de construction. Dans le Loiret, les sols limoneux ou sableux sont également privilégiés, à l’exemple de Chilleurs-aux-Bois où les fonds de cabanes sont exclusivement installés dans les zones sableuses. À Boynes comme à Beaune-la-Rolande ou Mareau-aux-Bois, les fonds de cabane sont installés dans des limons plus ou moins sableux qui recouvrent un substrat calcaire. Seuls les exemplaires de Saran, installés dans les sables et argiles de Sologne, constituent, au ive s., une exception notable qui ne semble pas se prolonger durant le haut Moyen Âge. Ce constat vaut également pour l’implantation des constructions excavées de la période romaine dans le bassin versant de la basse plaine de la Scarpe (Nord-Pas-de-Calais) qui privilégie les sols lœssiques (115 sites sur 123) (Lebrun et al. 2017 : 677).

    3.2. Permanence d’occupation et créations

    14Dans la majorité des cas, les fonds de cabane de l’Antiquité tardive s’inscrivent au sein de sites occupés dès le Haut-Empire. C’est le cas des agglomérations de Chilleurs-aux-Bois et de Pithiviers-le-Vieil dans le Loiret ou de Mignières en Eure-et-Loir. Pour des établissements ruraux, on peut citer les exemples de Dambron, d’Allonnes en Eure-et-Loir, les deux sites de Saran, Treilles-en-Gâtinais, Beaune-la-Rolande ou Mareau-aux-Bois dans le Loiret, les deux sites de Mer dans le Loir-et-Cher, le site de Chanceaux-sur-Choisille où “plusieurs unités bâties sont pressenties” et la villa de Langeais en Indre-et-Loire. Seul le site de Boynes “la Porte de Puiseaux” s’installe sur un établissement antérieur à la période romaine (enclos fossoyé de la Tène finale).

    15Les seules créations, d’ampleur différente, sont celles d’Alluyes “la Pierre Aiguë” en Eure-et-Loir, de Boynes “le Haut des Bordes” et du site de “la Rouche” à Chilleurs-aux-Bois dans le Loiret, ces deux dernières installées aux abords d’un axe de circulation romain. Seul le contexte d’installation du fond de cabane de Saumeray reste inconnu du fait de la faible ampleur de la fouille.

    16Cette continuité d’occupation au Bas-Empire de sites plus anciens apparaît également comme une norme en Île-de-France et, au-delà, en Gaule du Nord (Bonin 1998 : 99-100 et 104-106 ; Van ossel et Ouzoulias 2001 : 232). Les exceptions sont rares et souvent peuvent être liées à la faiblesse des zones explorées comme à Boynes “la Porte de Puiseaux”. Cette préférence pour des terroirs anciennement cultivés s’explique par la plus grande facilité de leur remise en valeur. Dans le cas des habitats groupés “leur besoin d’expansion et leur organisation spécifique… les amènent à s’éloigner des zones construites” pour privilégier une implantation périphérique comme à Chilleurs-aux-Bois (Bonin 1998 : 105).

    3.3. La situation des fonds de cabane au sein des établissements

    17Établir la situation des fonds de cabane au sein des établissements nécessite une connaissance spatialement étendue de leur environnement. Ces dernières années, les fouilles réalisées sur des surfaces importantes permettent d’esquisser un premier bilan des situations rencontrées au sein d’exploitations de statuts divers.

    18Trois grands types de situation des fonds de cabane ont pu être déterminés au sein de notre effectif.

    19Dans le premier cas, ils apparaissent groupés en un ou en plusieurs points du site sans qu’un lien direct avec des constructions de surface puisse être établi. À Boynes “la Porte de Puiseaux”, sept fonds de cabane, de divers types, sont regroupés sur une surface de 200 m2 (Annexe 2, Pl. 2 no 6). Ce constat vaut également pour le site de Chilleurs-aux-Bois “les Tirelles” où les fonds de cabane sont concentrés en deux points du site, distants de 100 m environ (Annexe 2, Pl. 2 no 9). Les constructions sur poteaux proches, quand leur plan a pu être restitué, sont rares et de petites dimensions.

    20Dans le deuxième cas, les fonds de cabane sont directement associés à une construction de surface dont ils apparaissent comme des dépendances. Ainsi, sur le site de Gellainville “le Radray”, trois fonds de cabane semblent directement associés à des constructions de surface (Annexe 2, Pl. 1 no 2). Deux d’entre eux, F.123, associé au bâtiment 15, et EAS 101, associé au bâtiment 101 sont datés de l’extrême fin du ive ou du début du ve s. (Delhoofs et al. 2010 : § 163-165) (Fig. 3). EAS 101 est situé à 2,70 m à l’est du bâtiment, le second, FdC202, est construit au contact du mur méridional du bâtiment 200. Le troisième, FdC 202, est associé au bâtiment 200 pour la période couvrant la fin du v e jusqu’au milieu du vie s. (Fig. 4). Dans le cas de l’établissement de Mareau-aux-Bois “Atouas” (Annexe 2, Pl. 2 no 10), les fonds de cabane, de modestes bâtiments de surface à vocation artisanale, des fours domestiques et quelques silos, sont disposés en cercle autour d’une vaste construction sur poteaux dont seuls les négatifs de la faîtière centrale sont connus. La distance qui sépare ces annexes de ce qui semble être la résidence principale est plus importante qu’à Gellainville.

    Fig. 3 – Plans du fond de cabane F.123 associé au bâtiment 15 et du fond de cabane EAS 101 associé au bâtiment 16 du site de Gellainville “le Radray” (Eure-et-Loir).

    Fig. 4 – Plan du bâtiment 6 et du fond de cabane FdC 202 du site de Gellainville “le Radray” associé au bâtiment 200 du site de Gellainville “le Radray” (Eure-et-Loir).

    21Dans le dernier cas, les fonds de cabane apparaissent relativement isolés au sein des établissements, ainsi à Allonnes “la Petite Contrée” (Annexe 2, Pl. 1 no 5), Chilleurs-aux-Bois “la Rouche” (Annexe 2, no 8), Boynes “le Haut des Bordes” (Annexe 2, Pl. 2 no 7) ou pour une partie des fonds de cabane de Gellainville “le Radray” (Annexe 2, Pl. 1 no 2), pour la période des ve-vie s. Dans ces deux derniers cas, ils sont, pour partie d’entre eux, situés en dehors des limites fossoyées de l’établissement ou de l’unité d’habitation dont ils semblent dépendre.

    4. Analyse typologique

    22Nous avons adopté pour cette analyse une grille de lecture classique établie sur le nombre des supports de couverture et leur positionnement (Chapelot 1980 : 8). Nous examinerons ensuite les fosses, les dispositifs d’accès et les négatifs de constructions découverts à l’intérieur de celles-ci.

    4.1. Les dispositifs de support de la toiture

    23Dès les origines, le nombre des supports de couverture est très variable (Fig. 5). L’effectif est dominé par les fonds de cabane à deux poteaux axiaux (34 exemplaires représentant 30,36 % des structures répertoriées) (Annexe 3, Pl. 1 à 3) suivis par les constructions à quatre poteaux creusés dans les angles de la fosse (22 exemplaires soit 20,54 % des structures répertoriées) (Annexe 3, Pl. 4 à 6). Un constat similaire a été réalisé pour l’Île-de-France par Marie Deschamp pour l’ensemble du haut Moyen Âge (Deschamp 2003 : 62 et Fig. 3). Cependant, la domination du type à deux poteaux axiaux est encore plus flagrante en Centre-Val de Loire, représentant près de la moitié de l’effectif. Les fonds de cabanes sans poteaux7, jusqu’ici identifiés dans les seuls départements du Loiret et, pour un exemplaire unique, dans le département de l’Indre-et-Loire (Annexe 3, Pl. 7 et 8), à un seul poteau – celui-ci étant creusé au pied d’un des petits côtés de la fosse (Annexe 3, Pl. 9) – ou à 6 poteaux et plus restent plus discrets (Annexe 3, Pl. 10 et 11), ne représentant respectivement que 15,18 % et 6,25 % de l’effectif.

    Fig. 5 – Répartition des fonds de cabane par période chronologique et nombre de support de la couverture et sa représentation graphique.

    24Les exemplaires les plus anciens sont datés de la fin du iiie au ve s. (Dambron, Allonnes et Gellainville, Amilly en Eure-et-Loir, Saran, Pithiviers-le-Vieil et Chilleurs-aux-Bois dans le Loiret, les deux sites de Mer dans le Loir-et-Cher et les sites de Langeais et de Chanceaux-sur-Choisille en Indre-et-Loire). Si les constructions à deux poteaux axiaux et à quatre poteaux d’angle sont les plus nombreuses avec quatre exemplaires chacune, on compte deux exemplaires à un seul poteau et six sans poteau. Il convient aussi de noter que ces constructions présentent, pour certaines d’entre elles, des particularités qui tranchent avec les constructions postérieures. Ainsi, la taille remarquable des fonds de cabane à quatre poteaux d’angle d’Allonnes et de Gellainville qui est respectivement de 17,16 m2 et de 18,87 m2, sans commune mesure toutefois avec celle de la construction de Dambron dont la surface dépasse 26 m2. Celui-ci est également le seul exemplaire, toutes périodes confondues, présentant l’association de trous de poteau et de solins construits sur les petits côtés du creusement et au sein duquel on observe la présence de deux foyers et de deux fosses8. On peut également signaler la présence, sur le site de Chilleurs-aux-Bois d’une construction particulière (F.4-204). La couverture est ancrée sur quatre poteaux situés dans les angles. La fosse est divisée dans la longueur en deux parties égales, par un petit creusement linéaire à fond concave, qui outrepasse les limites du creusement principal et accueillait probablement une sablière (long. : 4,14 m ; larg. : 0,30 m ; prof. conservée : 0,07 m) (Annexe 3, Pl. 5, no 49). Cette structure se singularise par son architecture unique sur le site. La grande profondeur d’enfouissement des poteaux, leur calage soigné et la présence d’une sablière centrale sur laquelle pourraient reposer les supports d’une faîtière permet d’envisager une couverture de tuiles et non de chaume.

    25Pour la période suivante (ve-vie s.), le nombre des “fonds de cabane” est en très nette augmentation, 83 exemplaires contre 32 pour la période précédente. Le type à deux poteaux axiaux domine nettement l’effectif avec 32 individus contre 18 pour la catégorie à quatre poteaux d’angle. Seul le site de Gellainville “le Radray” échappe à cette règle avec 11 constructions à quatre poteaux d’angle pour seulement 4 constructions à deux poteaux axiaux (cf. Fig. 1).

    26La consultation de la bibliographie a permis de recenser 15 cas de “fonds de cabane” sans poteau et 13 cas pour lesquels les poteaux présentent des dispositions particulières. L’interprétation des constructions sans poteau est difficile. On suppose généralement que les empreintes ont disparu, mais il est également possible que nous soyons en présence de constructions de type cellier n’ayant eu qu’un plancher pour couverture. Claude Raynaud et Madeleine Châtelet évoquent la possibilité que les poteaux soient positionnés en périphérie de la fosse (Raynaud et Châtelet 2014 : 6). Des cas particuliers de notre effectif viennent étayer cette proposition. Ainsi le fond de cabane F.1133 d’Alluyes avec quatre poteaux situés à distance des angles de la fosse centrale (Annexe 3, Pl. 12 no 87) ou la construction de Chilleurs-aux-Bois qui compte huit trous de poteau creusés autour de la fosse centrale (Annexe 3, Pl. 12 no 92). Des exemples existent également avec un ou deux trous de poteau situés à proximité d’un des côtés de la fosse ainsi sur le site de Mer “Glatigny” (Annexe 3, Pl. 13 no 96). Dans certains cas, comme le fond de cabane F.4-1594 de Chilleurs-aux-Bois (Annexe 3, Pl. 12 no 91) ou le fond de cabane St.238 de Boynes “le Haut des Bordes” (Annexe 3, Pl. 12 no 90), ils viennent en complément de poteaux installés à l’intérieur de la fosse. Des exemples de ce type ont été retrouvés en Alsace pour lesquels on suppose une couverture “posée sur sablière basse ou bien un faible renfoncement des poteaux, en appui contre la paroi et qui se maintient en place par l’équilibre statique de la structure” (Raynaud et Châtelet 2014 : 6). Dans d’autres cas particuliers, comme le bâtiment 12 de Mer “Glatigny” (Annexe 3, Pl. 13 no 97), ou F1007 de Mignières “le Bourg” (Annexe 3, Pl. 10 no 2), les poteaux soutenant la couverture sont ancrés dans les angles de l’un des petits côtés de la fosse. Ce cas de figure a également été rencontré sur le site de “l’Épinette” à Seclin dans le Nord (Revillion et Bouche 2003 : 15 et Fig. 5). Cependant, pour les exemplaires de Seclin, le dispositif est complété par d’autres poteaux situés à distance du creusement central. Dans d’autres cas la répartition des poteaux apparaît aléatoire ainsi un unique poteau creusé dans le fond des fosses des fonds de cabane F.2-197 et F.1-343 du site de Mareau-aux-Bois “Atouas” (Annexe 3, Pl. 10 nos 8 et 9), un poteau creusé dans un seul angle du très grand fond de cabane de Langeais “les Béziaux” (Annexe 3, Pl. 12 no 14) ou plusieurs poteaux disposés sans ordre apparent dans le fond ou sur le pourtour des fosses (Annexe 3, Pl. 10 nos 3 et 7).

    4.2. Les fosses

    27Les fosses dans leur grande majorité sont de forme rectangulaire, quelques exemplaires sont de forme ovale et très rarement de forme circulaire. Leur taille peut varier de façon considérable. Cependant, les dimensions de ces fosses présentent une homogénéité certaine au sein d’un même site comme à Chilleurs-aux-Bois ou à Boynes “le Haut de Puiseaux” et parfois pour une aire géographique plus étendue, ainsi en Eure-et-Loir pour les fonds de cabane à deux poteaux axiaux. Pour les autres catégories, les tailles présentent une plus grande variabilité en particulier dans le cas des fonds de cabane à quatre poteaux d’angle qui couvrent des surfaces variant de 3 m2 à plus de 19 m2. La taille des fosses n’est pas proportionnelle au nombre des supports de toiture. On pourrait effectivement imaginer que le nombre de poteaux est en rapport avec la zone couverte. Si cette hypothèse se vérifie pour les fonds de cabane à un ou deux poteaux axiaux qui sont en moyenne de plus petite taille que les exemplaires comptant un nombre de supports plus important, à l’inverse, les fonds de cabane à six poteaux et plus ne sont pas plus vastes que ceux à quatre poteaux qui comptent parmi les fosses les plus imposantes9.

    4.3. Les accès

    28Des dispositifs d’accès ne seraient identifiables que dans cinq cas, un découvert sur le site de Langeais, deux découverts sur le site de Chilleurs-aux-Bois “les Tirelles”, et trois autres sur le site de Gellainville “le Radray”. À Langeais, l’accès au fond de cabane St1095 est matérialisé par un creusement moins profond que la fosse située au nord-est de celle-ci (St1253) (Annexe 3, Pl. 13, no 98). Sur le site de Chilleurs-au-Bois, dans un cas, il s’agit de trous de piquet situés dans l’angle sud-est de la fosse qui circonscrivent un espace de forme rectangulaire – long de 1 m et large de 0,90 m – qui matérialiserait l’ancrage au sol d’un escalier (Annexe 3, Pl. 1, no 15). Dans le deuxième cas, un redent situé dans la partie centrale du bord sud du creusement de la fosse permet d’envisager l’existence d’une marche (Annexe 3, Pl. 2, no 20). À Gellainville, c’est une excroissance située sur le petit côté sud des fosses de trois fonds de cabane FdC 210, FdC 211 et FdC 206, qui signale probablement l’accès (Annexe 3, Pl. 1, no 3, Pl. 4, no 46 et Pl. 9, no 74). Ce dernier dispositif est bien connu en Île-de-France, mais il s’agit le plus souvent de simples surcreusements de la paroi (Gentili 2009 : 34 ; Deschamp 2003 : 63). D’autres indices peuvent permettre de déduire la présence d’un accès. À Boynes et à Chilleurs-aux-Bois, il s’agit de trous de poteau présents sur un grand côté qui peuvent signaler un auvent (Annexe 3, Pl. 12, nos 90 et 91) (Gentili 2009 : 34 et fig. 14, p. 39). Une entrée est sans doute également restituable grâce aux deux trous de piquet mis au jour dans la partie centrale du bord sud de la fosse du fond de cabane FDC 200 de Gellainville (Annexe 3, Pl. 1, no 4) (pour la restitution de ce type d’aménagement, Gentili 2009 : fig. 14, p. 39).

    4.4. Dispositifs internes et fonctions

    29Dans le travail précurseur de Jean Chapelot en 1980, puis celui réalisé par Marie Deschamp en 2004 pour les fonds de cabane d’Île-de-France, les deux auteurs définissent un certain nombre de fonctions potentielles : celle d’annexe abritant des activités domestiques ou artisanales au premier rang desquelles le filage et le tissage apparaissent les mieux documentés. Les dispositifs internes sont en règle générale de deux types : fosses d’ancrages et rainures qui semblent imputables à l’existence d’un cadre de tissage (Gentili 2009 : 34 sq.). Les exemples de ce type d’aménagements en région Centre-Val de Loire sont peu nombreux et souvent d’interprétation délicate. À Langeais, deux fosses d’ancrage ont été découvertes dans le fond de cabane St1095. Ces creusements rectangulaires sont aménagés le long des grands côtés de la fosse principale (Annexe 3, Pl. 13 no 98) (Guiot 2002). À Gellainville, deux fonds de cabane présentent des négatifs de sablières (Annexe 3 Pl. 10, nos 81 et 82) (Wavelet et al. 2008 : 37 et 40), et à Chilleurs-aux-Bois et Mareau-aux-Bois des trous de poteau creusés respectivement dans la moitié sud de la fosse et sur l’axe de la faîtière de toit, pourraient avoir servi à l’ancrage au sol de montants verticaux de cadres à tisser (Annexe 3, Pl. 6 no 51 et Pl. 2 no 31). Il en va de même pour les découvertes de mobilier associé à ce type d’activité (broches, pesons…). Ainsi, à Chilleurs-aux-Bois, en dépit d’un nombre important de fonds de cabane, un seul peson en terre cuite a été mis au jour, remployé dans le calage d’un trou de poteau (Fig. 6).

    Fig. 6 – Peson en terre cuite utilisé en calage du poteau ouest du fond de cabane F.4-1554 (Chilleurs-aux-Bois).

    P. Guibert.

    30D’autres aménagements ont été mis au jour dans les fonds de cabane, quelques fosses de taille réduite (Annexe 3, Pl. 2 no 27 ; Pl. 5 nos 47 et 48 ; Pl. 6, no 53), une pierre installée sur l’axe de la faîtière et qui a pu servir de solin pour un troisième poteau (Annexe 3, Pl. 3, no 30) et de rares foyers qui, en règle générale, sont construits après la destruction de la couverture de la cabane (infra).

    31Au rang des activités également évoquées par Jean Chapelot et Marie Deschamp, le travail du cuir qui peut être illustré par la découverte de couteaux et “autres matériels liés à cette activité”, mais “[…] laisse peu de traces visibles en fouille” et celui du métal. Ils évoquent également le stockage, qui ferait du fond de cabane l’héritier des celliers et des caves du Haut-Empire, la fonction de remise pour le matériel agricole, celle de stabulation pour le petit bétail, utilisation qui manque encore de preuves matérielles.

    32La fonction d’habitation temporaire ou destinée au logement de populations dépendantes ou migrantes. Elle peut être cependant évoquée pour le site de Mareau-aux-Bois “Atouas” où des fonds de cabane de grande taille se trouvent situés à la périphérie d’un vaste bâtiment sur poteaux, mais à distance de celui-ci.

    33D’autres destinations sont également possibles ainsi dans le cas de la construction mise au jour sur le site de Saint-Martin de Tours, la construction excavée est intégrée dans un bâtiment sur sablières plus vaste (Galinié 2007 : 96-97). Selon Henri Galinié, qui réfute son identification comme “fond de cabane”, la fosse aurait servi à l’exposition du corps de Saint-Martin “pour que les fidèles puissent continuer de venir le vénérer” durant la construction de la basilique de Perpet.

    34On peut donc conclure à l’issue de ce rapide tour d’horizon que les aménagements, à l’exception peut-être des sablières et des trous de poteau internes, éclairent peu sur la nature des travaux exécutés dans les fonds de cabane. En outre, l’absence de couches d’occupation et le trop rare mobilier découvert dans leur comblement ne permettent pas d’assurer de la réalisation d’une activité particulière.

    5. Les dépôts d’abandon et les restructurations des fonds de cabane

    35Deux dépôts constitués d’ossements animaux ont été identifiés sur deux sites du Loiret, le premier à Chilleurs-aux-Bois “les Tirelles” et le deuxième à Boynes “la Porte de Puiseaux” (Fig. 7, nos 1 et 2). Dans les deux cas, le dépôt a été effectué au centre de la fosse. À Chilleurs-aux-Bois, il est constitué de trois membres entiers de bœuf en partie en connexion : deux antérieurs (gauche et droit) et un postérieur (gauche). Le corps d’une mandibule gauche est également associé à ce dépôt. Ces parties ont été placées dans la structure avant décomposition des chairs. Seul le fémur est clairement déconnecté du tibia. Les autres disjonctions sont attribuables à des mouvements taphonomiques. Le dépôt a été effectué dans l’ordre suivant : d’abord la mandibule, les os du membre postérieur, le membre antérieur gauche et enfin le membre antérieur droit. Les ossements appartiennent à un seul individu mâle âgé de trois ou quatre ans. Aucune trace de combustion, de dépeçage, désarticulation ou de décarnisation n’a été relevée. Dans le cas de Boynes, c’est un crâne de bovidé qui est déposé au centre de la fosse10.

    Fig. 7 – Plan de localisation des dépôts animaux et métalliques de Chilleurs-aux-Bois, Boynes (Loiret) et Amilly (Eure-et-Loir).

    DAO : L. Fournier.

    36Jean Chapelot signale l’existence de ce type de dépôts dans des fonds de cabane à Mucking ou à Sutton Courtenay au Royaume-Uni (Chapelot 1980 : 39). Sur le premier site, ces dépôts semblent également avoir été réalisés sur le fond des fosses (Hamerow 1993 : GH79 fig. 75 ; GH168 fig. 89).

    37Ces dépôts peuvent également concerner des objets, une faucille complète découverte lors du diagnostic d’Amilly “Boissay” (Eure-et-Loir) (Fig. 7, no 3) (Gay et al. 2018) ou un gobelet en céramique à Chilleurs-aux-Bois “les Tirelles” (Fournier et al. 2016) (Fig. 8).

    Fig. 8 – Gobelet décoré à la molette reposant sur le fond de la cabane F.4-1585 (Chilleurs-aux-Bois, Loiret).

    Florence Tane.

    38Certains des fonds de cabane étudiés connaissent une restructuration après démontage de la couverture. Un ou plusieurs foyers sont installés sur l’un des côtés du creusement et la fosse est utilisée comme aire de chauffe (Fichtl, Noël et Roux 2010 : 64 et Pl. 2-4 ; 78 ; Wavelet et al. 2007 : 25 et fig. 219 et 220 ; Fournier, Guillemard et al. 2010 : 512 et fig. 372). D’autres exemplaires de ce type de remploi sont connus à Chilleurs-aux-Bois pour la période mérovingienne (Fournier, Guillemard et al. 2010 : 655-672).

    Conclusion

    39Au terme de cette présentation, quelques éléments de réflexion peuvent d’ores et déjà être proposés :

    • la faiblesse relative des effectifs des fonds de cabane identifiés en Centre-Val de Loire (il est toutefois difficile d’estimer le nombre de ces constructions dans l’Est de la France, en Bourgogne ou en région parisienne, les études typologiques couvrant généralement de plus vastes périodes que celle retenue pour notre étude) ;

    • leur inégale répartition sur le territoire régional avec une prépondérance marquée de la cité carnute au sein de l’effectif. Phénomène qui semble conforté à la fin de la période avec la disparition de ce type de vestige dans la partie sud-ouest de la zone d’étude ;

    • le lien apparemment fort entre la diffusion de ce type de structure, la longévité de son emploi et la nature des sols ;

    • l’apparition de cette construction dès la seconde moitié du iiie ou le début du ive s. selon des modalités de mise en œuvre très variables, et leur multiplication à la fin du ve et dans la 1re moitié du vie s. ;

    • les disparités de mise en œuvre des exemplaires les plus anciens et la relative standardisation des plans à la fin de la période ;

    • leur présence dans des contextes variés : établissements ruraux de différentes tailles, agglomérations, anciennes ou récemment fondées ;

    • le faible lien entre fonds de cabane et construction de surface qui n’est assuré que sur le site de Gellainville ;

    • la sous-représentation des sites où des regroupements de fonds de cabane ont été mis en évidence avec seulement trois cas identifiés : le site de Chilleurs-aux-Bois “les Tirelles”, celui de Mareau-aux-Bois “Atouas” et celui de et celui de Boynes “la Porte de Puiseaux” ;

    • l’incertitude régnant sur la nature des activités réalisées dans ces fonds de cabane, en particulier l’incertitude du lien – avéré pour les sites anglais, allemands ou franciliens – avec l’artisanat textile.

    40Reste à évoquer le lien entre l’apparition du fond de cabane en Gaule et l’installation de populations exogène (Farnoux 1995). Cette construction qui apparaît effectivement comme une des composantes des habitats germaniques, se rencontre également sur des sites qui ne livrent aucun vestige mobilier attestant la présence de populations étrangères. En outre, les constructions excavées (non parementée) ne sont pas une exclusivité de l’Antiquité tardive. Une étude récente réalisée pour la basse plaine de la Scarpe (Nord-Pas-de-Calais) montre que le caractère relativement commun des constructions excavées dans les habitats romains. Leurs morphotypes sont variés, défiant toute tentative d’élaboration d’une classification11 (Lebrun et al. 2017 : 681). On note cependant que, dans ce secteur, les seuls vestiges identifiables comme de véritables fonds de cabane sont datés du Bas-Empire (Lebrun et al. 2017 : 686, fig. 4 : 1264 Brébières “rue Désobry”). En région Centre-Val de Loire, plusieurs sites livrent des exemples de structures similaires à celles inventoriées dans l’étude de la plaine de la Scarpe. À Orléans, sur le site de la “rue de la Grille” ou de nombreuses fosses de plan carré ou rectangulaire identifiées comme des fosses-ateliers, liées au travail de la matière dure animale, ou des celliers (Massat 1999). À Donnery, une fosse rectangulaire à fond plat installée dans l’angle d’une construction en pierre12 qui est identifiée comme un cellier (Fournier 2017) ou le bâtiment excavé de Neuvy-Pailloux (Roy 2018 : § 28 et fig. 9).

    41Si le fond de cabane est une des composantes des habitats germaniques, il est également attesté dans des établissements qui n’en présentent aucune des caractéristiques. Dresser un bilan de la présence germanique à l’aide de la carte de dispersion des fonds de cabane n’est donc pas pertinent. La diffusion de ces constructions dans l’espace gaulois peut être liée à d’autres facteurs, en particulier l’adoption par les populations de l’ensemble de l’Europe du Nord-ouest, de nouvelles formes d’habitat (Van ossel et Ouzoulias 2001 : 238). La concomitance de l’apparition de ce type de construction en Narbonnaise, avec la date retenue pour l’intégration de cette province romaine au royaume wisigoth a été relevée par Claude Raynaud (Raynaud et Châtelet 2014 : 12). Toutefois, la rareté des exemplaires méridionaux témoigne au mieux de la faible diffusion de ce type de construction qui reste, à l’heure actuelle, totalement ignorée dans la partie nord du royaume wisigoth13.

    42La multiplication des interventions archéologiques permettra sans doute de préciser un certain nombre de ces points qui demeurent insuffisamment documentés.

    Bibliographie

    Abréviations
    APDCA : Association pour la Promotion et la Diffusion de Connaissances Archéologiques.
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    Annexe

    Annexe 1 – Récapitulatif de l’effectif des fonds de cabane inventoriés en région Centre-Val de Loire

    Annexe 2 – Situation des fonds de cabane dans les établissements antiques en région Centre-Val de Loire

    Pl. 1 – Plans des principaux établissements à fonds de cabane d’Eure-et-Loir.

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 2 – Plans des principaux établissements à fonds de cabane du Loiret.

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 3 – Plans des principaux établissements à fonds de cabane du Loiret, du Loir-et-Cher et d’Indre-et-Loire.

    DAO : L. Fournier.

    Annexe 3 – Inventaire des fonds de cabane par département, site et nombre de poteaux

    Pl. 1 – Plans et coupes des fonds de cabane à deux poteaux axiaux des sites de Gellainville (Eure-et-Loir) et Chilleurs-aux-Bois “la Rouche/les Tirelles” (Loiret).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 2 – Plans et coupes des fonds de cabane à deux poteaux axiaux des sites de Chilleurs-aux-Bois “la Rouche/les Tirelles”(Loiret), Boynes “le Haut des Bordes” et “les Portes de Puiseaux”.

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 3 – Plans et coupes des fonds de cabane à deux poteaux axiaux des sites de Beaune-la-Rolande “les Glazières/les Sablons”, de Mareau-aux-Bois “Atouas” (Loiret) et de Mer “la Gueule” (Loir-et-Cher).

    Pl. 4 – Plans et coupes des fonds de cabane à quatre poteaux d’angle d’Allonnes “la Petite Contrée”, de Saumeray “les Pâtures”, d’Alluyes “la Pierre Aiguë”, et de Gellainville “le Radray” (Eure-et-Loir).

    Pl. 5 – Plans et coupes des fonds de cabane à quatre poteaux d’angle de Gellainville “le Radraye (Eure-et-Loir) et de Chilleurs-aux-Bois “les Tirelles” (Loiret).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 6 – Plans et coupes des fonds de cabane à quatre poteaux d’angle de Chilleurs-aux-Bois, de Boynes “les Portes de Puiseaux” (Loiret) et de Tours (Indre-et-Loire).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 7 – Plans et coupes des fonds de cabane sans poteau de Pihiviers-le-Vieil “les Jardins du Bourg”, de Saran “les Vergers” et “la Motte Pétrée” et de Mareau-aux-Bois “Atouas” (Loiret).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 8 – Plans et coupes des fonds de cabane sans poteau de Boynes “la Porte de Puiseaux/le Haut des Bordes”, d’Escrennes “le Moulin d’Escrennes” (Loiret) et de Langeais “les Béziaux” (Indre-et-Loire).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 9 – Plans et coupes des fonds de cabane à un poteau des sites de Gellainville “le Radray” (Eure-et-Loir), de Chilleurs-aux-Bois “la Rouche”, de Pihiviers-le-Vieil “les Jardins du Bourg”, de Beaune-la-Rolande “les Glazières/les Sablons”, de Boynes “le Haut des Bordes” (Loiret).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 10 – Plans et coupes des fonds de cabane à six poteaux et plus de Dambron “la Fosse Dieppe”, Gellainville “le Radray” (Eure-et-Loir), Mareau-aux-Bois “Atouas”, Saran “les Vergers”.

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 11 – Plans et coupes des fonds de cabane à six poteaux et plus de Boynes “le Haut des Bordes” et Treilles-en-Gâtinais “le Chanteau de Cuve” (Loiret).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 12 – Plans et coupes des fonds de cabane particuliers d’Alluyes “la Pierre Aiguë”, Mignières “le Bourg”, de Gellainville “le Radray”(Eure-et-Loir), Boynes “le Haut des Bordes”, Chilleurs-aux-Bois “la Rouche/les Tirelles”, Mareau-aux-Bois “Atouas” (Loiret).

    DAO : L. Fournier.

    Pl. 13 – Plans et coupes des fonds de cabane particuliers de Mer “Glatigny” (Loir-et-Cher) et Langeais “les Béziaux” (Indre-et-Loire).

    DAO : L. Fournier.

    PL. 14 – Plan du fond de cabane particulier St 1118 de Langeais “les Béziaux” (Indre-et-Loire).

    DAO : L. Fournier.

    Notes de bas de page

    1C’est-à-dire la fosse, les négatifs des supports destinés à assurer l’ancrage au sol d’une couverture et, plus rarement, ceux qui, au sein de la fosse, témoignent de la présence d’un bâti en lien avec l’activité réalisée au sein de cette construction, le tissage par exemple.

    2Édith Peytreman propose de réviser ces dimensions moyennes et regroupe les structures d’une taille inférieure à 4 m2 dans la catégorie des “fosses pourvues de poteaux” et les constructions d’une taille supérieure à 14 m2 dans celle des “bâtiments excavés” (Peytremann 2003 : 280).

    3Ces deux départements correspondent au territoire de la cité antique des Bituriges.

    4Même si on ne peut totalement écarter l’hypothèse que cette disparité régionale ne traduise qu’une disparité de la documentation.

    5Soient la partie ouest du département du Loiret et les départements du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire.

    6Chacun des sites évoqués fait l’objet d’un développement et d’une présentation exhaustive des fonds de cabane mis au jour dans le catalogue présenté en annexe.

    7Qui pourraient s’apparenter à des celliers.

    8Comme le souligne P. Van Ossel, la mise en œuvre est hétéroclite et il la compare à un autre exemplaire d’Île-de-France (site de Limetz-Villez) (Van Ossel 1997 : 85).

    9À l’exception notable du “fond de cabane” de Dambron.

    10Ce type de dépôt est également connu dans des contextes funéraires mérovingiens (Fournier, Detante et Chambon 2011 ; Vilpoux à paraître).

    11Les critères de superficie, morphologie, aménagement/équipement retenus se sont effectivement révélés inopérants.

    12Cette configuration rappelle celle des “fonds de cabanes” découverts sur le site de Langeais “les Béziaux” (site 18).

    13Et en particulier des territoires de la cité antique biturige qui fait partie de notre domaine d’étude.

    Auteurs

    • Laurent Fournier

      Inrap Centre-Île-de-France

    • Édith Rivoire

      Inrap Grand Sud-Est, UMR 6273 CRAHAM

    • Caroline Font (collab.)

      Inrap, UMR 7324 CITERES-LAT

    • Agathe Riou (collab.)

      Contractuelle AnTaReC, UMR 7041 ArScAn

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      1C’est-à-dire la fosse, les négatifs des supports destinés à assurer l’ancrage au sol d’une couverture et, plus rarement, ceux qui, au sein de la fosse, témoignent de la présence d’un bâti en lien avec l’activité réalisée au sein de cette construction, le tissage par exemple.

      2Édith Peytreman propose de réviser ces dimensions moyennes et regroupe les structures d’une taille inférieure à 4 m2 dans la catégorie des “fosses pourvues de poteaux” et les constructions d’une taille supérieure à 14 m2 dans celle des “bâtiments excavés” (Peytremann 2003 : 280).

      3Ces deux départements correspondent au territoire de la cité antique des Bituriges.

      4Même si on ne peut totalement écarter l’hypothèse que cette disparité régionale ne traduise qu’une disparité de la documentation.

      5Soient la partie ouest du département du Loiret et les départements du Loir-et-Cher et de l’Indre-et-Loire.

      6Chacun des sites évoqués fait l’objet d’un développement et d’une présentation exhaustive des fonds de cabane mis au jour dans le catalogue présenté en annexe.

      7Qui pourraient s’apparenter à des celliers.

      8Comme le souligne P. Van Ossel, la mise en œuvre est hétéroclite et il la compare à un autre exemplaire d’Île-de-France (site de Limetz-Villez) (Van Ossel 1997 : 85).

      9À l’exception notable du “fond de cabane” de Dambron.

      10Ce type de dépôt est également connu dans des contextes funéraires mérovingiens (Fournier, Detante et Chambon 2011 ; Vilpoux à paraître).

      11Les critères de superficie, morphologie, aménagement/équipement retenus se sont effectivement révélés inopérants.

      12Cette configuration rappelle celle des “fonds de cabanes” découverts sur le site de Langeais “les Béziaux” (site 18).

      13Et en particulier des territoires de la cité antique biturige qui fait partie de notre domaine d’étude.

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      Fournier, L., & Rivoire, Édith. (2022). Les “fonds de cabane” de l’Antiquité tardive dans le nord de la région Centre-Val de Loire. In L. Fournier (éd.), Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/12phm
      Fournier, Laurent, et Édith Rivoire. « Les “fonds de cabane” de l’Antiquité tardive dans le nord de la région Centre-Val de Loire ». In Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire, édité par Laurent Fournier. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2022. https://doi.org/10.4000/12phm.
      Fournier, Laurent, et Édith Rivoire. « Les “fonds de cabane” de l’Antiquité tardive dans le nord de la région Centre-Val de Loire ». Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire, édité par Laurent Fournier, Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2022, https://doi.org/10.4000/12phm.

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      Fournier, L. (éd.). (2022). Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/12pck
      Fournier, Laurent, éd. Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2022. https://doi.org/10.4000/12pck.
      Fournier, Laurent, éditeur. Les modes de construction privée de l’Antiquité tardive en région Centre-Val de Loire. Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2022, https://doi.org/10.4000/12pck.
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