Vers une typo-chronologie des tombes à inhumation de la Préhistoire à l’orée du xxe siècle sur le territoire suisse
p. 113-126
Résumés
Afin de poser les bases d’une première typo-chronologie intercantonale des tombes à inhumation de la Préhistoire au xxe s. sur le territoire suisse, un groupe de travail constitué de 23 intervenants de 8 cantons situés à l’ouest du pays a rassemblé un corpus de 1 283 sépultures, pour la plupart inédites, fouillées dans les 30 dernières années. L’analyse préliminaire d’une sélection de 817 contenants bien datés a permis d’identifier 44 types, regroupés selon les matériaux employés : bois, pierre, métal, terre cuite ou assemblages mixtes. La vaste fourchette chronologique prise en compte met en évidence des phénomènes de permanences pour certains types, mais aussi des récurrences et des particularités propres à certaines périodes, qui ouvrent de nombreuses pistes de recherche.
In order to lay the foundations for a first intercantonal typochronology of burial tombs from Prehistory to the 20th century on Swiss territory, a working group of 23 participants from eight cantons in the western part of the country collected a corpus of 1,283 burials excavated in the last 30 years, most of them unpublished,. Preliminary analysis of a selection of 817 well-dated containers has enabled the identification of 44 types, grouped according to the materials used: wood, stone, metal, ceramic or mixed. The vast chronological range involved highlights continuity for certain types, but also recurrences and peculiarities specific to certain periods, which open up many avenues of research.
Entrées d’index
Mots-clés : contenant funéraire, datation, matériaux, sépulture, Suisse, typologie
Keywords : funerary container, dating, materials, burial, Switzerland, typology
Texte intégral
Introduction
1Contrairement à la France, où des rencontres ont fortement stimulé la réflexion sur les architectures funéraires dès la fin des années 19801, la Suisse n’a pas vraiment encore fait l’objet de synthèses typo-chronologiques régionales des sépultures2, ce type d’analyse se limitant jusqu’ici généralement à l’échelle des sites3. Le thème des rencontres du Gaaf 2019 offrait donc l’occasion idéale de tenter une première approche intercantonale de l’évolution des modes d’inhumation pour ce territoire. Relever ce défi allait nécessiter, d’une part, de répertorier de manière aussi exhaustive que possible les différents types d’aménagements des tombes qui sont attestés en Suisse et, d’autre part, de les situer précisément dans le temps. Pour couvrir le plus grand nombre de cantons et la plus vaste fourchette chronologique possible, la création d’un groupe de travail s’est rapidement imposée. Avec à peine une année devant nous, il est apparu qu’un temps si court ne permettrait pas d’analyser la situation dans tous ses détails et avec toutes les nuances nécessaires. Les résultats ici présentés ne constituent donc pas une typo-chronologie des sépultures à inhumation du territoire helvétique achevée et prête à l’emploi, mais plutôt une étape de travail dans un chantier en cours, qui a pour principal mérite d’avoir été initié.
2La concrétisation d’un tel projet en Suisse n’est pas une mince affaire, compte tenu de la structure administrative de son archéologie. Les 26 cantons de ce pays, souverains en matière de gestion de leur patrimoine, sont dotés, à quelques exceptions près, de leurs propres services d’archéologie. Assumant une mission avant tout préventive, ces derniers sont aussi des acteurs incontournables de la recherche, mais peinent souvent à dégager le temps et les budgets nécessaires à des travaux de synthèse, d’autant plus s’ils dépassent le cadre cantonal. Le nombre relativement restreint de chaires en archéologie dans les universités du pays ne permet pas de compenser cette lacune. Au carrefour de traditions culturelles différentes au moins depuis le Néolithique, la Suisse reste aussi un territoire multiculturel complexe, avec quatre langues officielles. Cette situation se reflète notamment en archéologie funéraire par les méthodes qui lui sont appliquées. Ainsi, l’anthropologie de terrain telle qu’on la pratique en France reste une particularité de la Suisse occidentale (dite aussi romande) ; une formation y a été offerte par Henri Duday dès 1991 et cette approche n’a pas cessé de s’y développer depuis (Fabre et al. 1994). Ce n’est toutefois pas le cas en Suisse orientale (ou alémanique), où les approches restent davantage axées sur les hiérarchies sociales, les groupes culturels et le mobilier4. La construction d’une typo-chronologie des contenants funéraires suisses appelle donc non seulement au dialogue entre de multiples acteurs, mais aussi à dépasser les clivages culturels de la discipline.
1. Méthodologie
3Dans un premier temps, il était nécessaire de dresser un état des lieux en identifiant les sites funéraires fouillés ces dernières décennies, susceptibles de livrer de bonnes datations. Les travaux ont donc débuté par un dépouillement systématique de l’Annuaire Archéologie Suisse sur les trente dernières années, de 1988 à 2018. Ce périodique annuel et trilingue contient une série de notices décrivant la plupart des opérations archéologiques réalisées par les services cantonaux sur une année. Cet inventaire a permis de dénombrer 890 sites funéraires datés du Néolithique au début du xxe s., pour la plupart non publiés. Sur la base de ce dépouillement, des collègues impliqués en archéologie funéraire de tous les cantons ont été invités à former un groupe de travail et à remplir une grille d’enregistrement permettant d’individualiser un certain nombre de sépultures bien datées de ces sites. Grâce aux 23 participants à cette collecte de données, le territoire analysé couvre à ce jour huit cantons de l’ouest de la Suisse, soit Berne, Fribourg, Genève, le Jura, Neuchâtel, Soleure, le Valais et Vaud (Fig. 1). Des informations ponctuelles concernant le haut Moyen Âge ont également été récoltées pour le Tessin (Andreetta 2016).
Fig. 1 - Territoire couvert jusqu’ici par l’analyse : vingt-trois intervenants en archéologie funéraire issus de huit cantons suisses ont participé activement à la collecte de données (en gris foncé) ou fourni des informations ponctuelles (en gris clair).

A. Moser, Archeodunum SA.
4La grille d’enregistrement de ces sépultures se devait d’être simple, puisqu’appelée à être remplie par plusieurs personnes : elle a donc été développée sous forme de tableur Excel. La sépulture a été choisie comme unité de base d’enregistrement et correspond donc à une ligne de saisie. Les sépultures enregistrées devaient répondre à deux critères de sélection : elles devaient, d’une part, comporter des restes de contenant clairement identifiables et, d’autre part, avoir fait l’objet d’une datation précise, idéalement issue d’une analyse au 14C ou dendrochronologique, ou encore par le mobilier, la stratigraphie du site ou des sources historiques. Une fois les données collectées, une seconde sélection a été réalisée lors de leur compilation. Les sépultures dont la fourchette de datation demeurait trop large ou peu fondée ont été écartées, de même que celles dont l’identification du mode d’aménagement semblait incertaine. C’est souvent le cas de celles dites en “pleine terre” ou “en contenant de bois”, mais sans élément d’assemblage conservé. Les premières ont volontairement été traitées en marge de l’analyse en raison de l’utilisation très fréquente, voire parfois abusive, du terme “pleine terre”, souvent synonyme de “sans architecture visible”. Les critères discriminants clairs et communs permettant d’identifier le type hors de tout doute, en lien avec les indices anthropologiques de décomposition en espace colmaté, devront encore être précisés. Quant aux secondes, elles représentent un défi particulier, puisque l’identification des architectures en bois relève non seulement des conditions de conservation offertes par la nature des sols, mais aussi des méthodes de fouilles. Ces aménagements très divers nécessiteront d’établir des définitions plus fines et une uniformisation des descriptions pour la suite de l’étude5. Les indices de linceuls et d’aménagements céphaliques ont également été enregistrés dans la grille de saisie, de même que des informations relevant des déterminations biologiques et du mobilier. Ces éléments se surimposent à la typologie des contenants et pourront être croisés lors de recherches futures.
2. Résultats par périodes
5Sur un total de 1 283 sépultures saisies, 817 en contenants bien datées, issues de 128 sites différents ont finalement été retenues pour une première analyse, dont 217 datées par le 14C6. Ces 817 sépultures se répartissent inégalement selon les époques : elles sont au nombre de 228 pour le Néolithique, les âges du Bronze et du Fer, 88 pour l’époque romaine, 193 pour le haut Moyen Âge, 124 pour le Moyen Âge central et tardif, ainsi que 184 pour l’époque moderne. Le bilan de cette collecte a pris la forme d’un tableau diachronique structuré d’après les matériaux employés (Fig. 2), avec les fourchettes chronologiques pour lesquelles les 44 types identifiés sont attestés. Ce tableau permet notamment de distinguer si ces derniers le sont grâce à une datation par le 14C ou par une autre méthode. Il permet aussi d’indiquer la présence ou l’absence de certaines pratiques particulières souvent propres à une période donnée, comme l’usage collectif des tombes ou la présence d’un tumulus, se surimposant à des contenants de types variés.
Fig. 2 - Types de sépultures identifiés sur le territoire couvert par l’analyse, du Néolithique au xxe s., selon les matériaux employés.

Archeodunum SA/Ductia GmbH.
6La présence des crémations, dominantes à certaines périodes ou totalement absentes à d’autres, et des inhumations en pleine terre a également été indiquée. Ce tableau synoptique, s’il offre une bonne vue d’ensemble des types rencontrés, tend toutefois à aplatir les données. Il ne fournit notamment aucune indication sur les quantités ou les types dominants pour une période ou une région définie. Un travail de sériation et d’analyse statistique combinant les différentes données enregistrées devra également être envisagé pour la suite des recherches.
2.1. Néolithique, âges du Bronze et du Fer
7Pour le Néolithique et la protohistoire peut-être encore davantage que pour les périodes plus récentes, rappelons que le territoire considéré se trouve au carrefour de traditions culturelles distinctes. Les pratiques funéraires de populations contemporaines peuvent ainsi être sensiblement différentes, à l’instar du Bronze final, où l’inhumation n’est attestée que dans l’arc lémanique et vraisemblablement en Valais ; tandis que la crémation est dominante, voire exclusive, sur le reste du territoire. Par ailleurs, il n’est pas rare que certaines caractéristiques des pratiques funéraires participent à la définition même des périodes ou de leurs phases. Pour ce premier tour d’horizon, chaque période est présentée de manière synthétique, mais la suite des travaux devra évidemment s’appuyer sur une vision plus fine de la chronologie.
8Le Néolithique est représenté par 60 tombes, dont 16 ont fait l’objet d’une datation radiocarbone, et l’essentiel des données sont valaisannes. Faute de temps, des ensembles majeurs comme Pully-Chamblandes et Lausanne- Vidy (VD) n’ont pas encore été saisis, mais viendront doubler le corpus disponible. Les coffres7 de pierre de petites dimensions, nommés cistes (Fig. 3), sont l’élément phare de cette période, avec 53 occurrences déjà enregistrées rien que pour la commune de Sion VS (Moinat et al. 2007 ; Honegger 2007). Formés de quatre à six dalles et d’une couverture, ils accueillent fréquemment plusieurs individus, simultanément ou successivement, déposés en position contractée. Leur pendant en bois existe également, mais reste minoritaire, alors que les structures associant bois et pierre sont rares. Mentionnons encore le cas des dolmens, comme celui mis au jour à Oberbipp BE (Ramstein et al. 2013 ; Ramstein et al. 2014), qui, bien que peu fréquents, restent une autre forme de sépulture collective emblématique du Néolithique. Le caractère collectif de tels monuments complique leur saisie dans la grille actuelle, mais leur intégration est à prévoir.
Fig. 3 - Sion VS, Collines 18 (tombe 16). Inhumation en ciste du Néolithique moyen.

Université de Genève, Département d’Anthropologie et Écologie/Office cantonal d’archéologie, État du Valais.
9Pour l’âge du Bronze, on dénombre actuellement 60 inhumations, dont 21 datées par radiocarbone. Aucune tombe ne comporte de bois conservé, mais sa présence peut être déduite dans une très grande majorité des cas. Tout au long de la période, il est fréquemment associé à la pierre pour composer des architectures mixtes qu’il conviendra de mieux sérier. On peut néanmoins déjà identifier des contenants monoxyles et d’autres constitués de planches assemblées. La pierre peut être utilisée principalement pour la couverture ou pour l’entourage. Les couvertures sont constituées d’une ou plusieurs dalles, ou parfois de plusieurs pierres, reposant directement sur le couvercle d’un contenant en bois, tandis que les entourages sont formés de nombreux éléments.
10Pour le premier âge du Fer, 54 tombes ont été répertoriées, mais seules dix sont datées par radiocarbone. Cette période se caractérise également par l’emploi du bois et de la pierre. Lorsqu’il est employé seul, le bois se présente essentiellement sous forme de contenant monoxyle, mais des assemblages de planches existent également. La pierre est fréquente, mais n’est présente qu’en association avec le bois. On la retrouve sous forme d’entourages formés de blocs, parfois de dalles, associés ou non à une couverture en dalle(s), voire en blocs.
11Le second âge du Fer est documenté par 54 tombes, mais on ne compte que deux datations radiocarbone. Ce sont à nouveau les architectures mixtes combinant bois et pierre qui dominent. On peut distinguer trois grands types, le premier étant largement majoritaire : contenant monoxyle disposé sur des pierres destinées à le stabiliser (Fig. 4), contenant de planches assemblées assorti d’un entourage de pierre et enfin coffrage assorti d’un entourage de pierres. Ces deux derniers types sont souvent délicats à distinguer. Dans tous les cas, il est fréquent que des pierres ou blocs scellent le couvercle du dispositif en bois.
Fig. 4 - Orny VD, Sous-Mormont (tombe 209). Inhumation en contenant monoxyle calé par des pierres et du sédiment damé, datée de La Tène ancienne.

D’autres blocs ont été déposés dans les angles et sur le couvercle. A. Traces ligneuses et blocs sur le couvercle. B. Défunt et pierres de calage. C. Partie inférieure de la coupe.
D. Maroelli, Archeodunum SA.
2.2. Époque romaine et Antiquité tardive
12La période romaine comptabilise 88 entrées, extraites de 17 sites. Plus de la moitié des sépultures est datée par le mobilier accompagnant le défunt (53 cas), environ un tiers par radiocarbone (20 cas) et le reste uniquement par la chronologie relative (12 cas). Certaines analyses 14C couvrent des intervalles assez longs, à cheval sur le Haut-Empire et l’Antiquité tardive. De la fin du second âge du Fer au début de notre ère, notre corpus ne fournit pas encore d’entrée exploitable. À partir du deuxième quart du ier s. jusqu’au iiie s., la pratique de la crémation s’impose très largement sur le territoire suisse. Néanmoins, l’inhumation ne disparaît pas totalement. Si elle demeure la règle pour les très jeunes enfants, elle garde un caractère marginal en ce qui concerne les adultes. On peut relever que les inhumations et les crémations partagent des architectures identiques, notamment les coffrages de tuiles.
13L’emploi du bois est prédominant, avec des cercueils cloués (47 cas), des contenants sans mode d’assemblage déterminé (11 cas) ou encore des coffrages avec pierres de calage (4 cas). L’usage d’un tronc d’arbre évidé est attesté pour une seule sépulture tardive (350-450) à Genolier VD. D’autres matériaux sont utilisés dans des proportions moindres. La terre cuite est employée dans plusieurs types d’architecture, soit seule, soit associée à de la pierre ou du bois. Généralement rectangulaires, les coffrages constitués de dalles ou de tuiles juxtaposées (tegulae et/ou imbrices) accueillent indifféremment un défunt adulte ou immature (13 cas ; Fig. 5). Deux imbrices, posées l’une sur l’autre en miroir (2 cas), de même que deux tegulae disposées en bâtière (2 cas) forment des agencements réservés aux individus périnatals (Genequand 2015, T19 ; Antonini 2015b, T329 ; Henny 1997, T12). Habituelle ailleurs dans le monde romain, l’utilisation de jarre ou d’amphore comme réceptacle de défunt périnatal est sous nos latitudes anecdotique : le seul exemplaire répertorié a été mis au jour sur le site de Vidy-CIO à Lausanne VD et il est daté au plus tôt du ive s. (Steiner et al. 2016).
Fig. 5 - Nyon VD, Rue de la Porcelaine 10 (tombe 12). Coffrage constitué de fragments de tegulae juxtaposés.

Archeodunum SA.
14Outre les éléments de calage déjà mentionnés, la pierre est employée, sous forme de moellons, blocs ou dalles, dans la construction de coffrages ou d’entourages plus ou moins soignés, parfois maçonnés ou enduits (7 cas) (Antonini 2015b, T411). Des fragments de terre cuite architecturale peuvent être intégrés à ces aménagements. Diverses pièces de bois – brancard, couvercle ou contenant complet – sont parfois déposées à l’intérieur de ce type d’architecture. Quant aux sarcophages de plomb, une tombe d’Avenches “En Chaplix” VD en a livré un exécuté dans une seule feuille découpée et pliée, fermé par un couvercle du même matériau (Castella et al. 1999, st. 167 : 77-78 et 241-242). Renfermant les restes d’un jeune enfant, il est daté du milieu du iie s. Il s’agit du plus ancien cas connu de ce type de contenant.
15Au ive s., l’inhumation s’impose à nouveau, et devient même exclusive. Si l’utilisation de cercueils cloués est encore bien attestée au début de la période, les contenants non cloués deviennent plus fréquents à partir du milieu ve s. Quant aux coffrages de tuiles, ils perdurent au moins jusqu’à la première moitié du vie s.
2.3. Haut Moyen Âge
16Les données récoltées dans notre grille permettent de réunir 193 sépultures du haut Moyen Âge. Parmi elles, 79 sont datées par des analyses 14C, dont les fourchettes s’étendent entre le ve s. (410-560) et le début du xie s. Le tableau synoptique (Fig. 2) montre la grande diversité des architectures rencontrées : aménagements entièrement en pierre ou en bois, coffrages mixtes et coffrages de tuiles8. Les cercueils cloués, apparus à l’époque romaine, ne sont pas attestés au-delà du milieu du vie s. Apparus eux aussi à l’époque romaine, les coffrages de tuiles tendent à disparaître au viie s. et ne sont attestés qu’à Saint-Maurice VS, et pour un cas à Cressier NE9. Des tombes creusées directement dans la roche, attestées dès le début du haut Moyen Âge, constituent une particularité de la période sur laquelle nous reviendrons ci-dessous.
17Cent trente sépultures révèlent une architecture en bois réunissant des types très variés, notamment au début et à la fin de la période (Fig. 2 et 6). Le mode d’aménagement de loin le plus fréquent est le coffrage de planches aménagé dans la fosse (88 cas). Les différents éléments peuvent être maintenus par des pierres de calage (53 cas), éventuellement par quelques clous (moins de 10). L’usage de cercueils assemblés sans éléments métalliques, de troncs évidés, de brancards et de simples couvercles est attesté, mais semble minoritaire.
Fig. 6 - Lausanne VD, Vidy-CIO (tombe 96). Coffrage de bois dont les planches sont maintenues en place par des pierres de calage, daté au 14C de 660-880.

Archeodunum SA.
18Emblématiques des nécropoles du haut Moyen Âge, les coffrages complets de pierre sont étonnamment peu représentés dans nos données (28 cas) (Steiner 2011 : 67-79). Il s’agit d’un biais qui résulte du fait que certaines grandes nécropoles, déjà publiées ou fouillées il y a plus de 30 ans, n’ont pas encore été saisies dans notre base de données. Ces coffrages peuvent être composés entièrement de dalles, ou mettre en œuvre des murets de pierre, maçonnés ou non, les deux éléments pouvant être combinés presque à l’infini pour former parois, couvercles et fonds (Fig. 7). Une dizaine de datations au 14C montrent que ces coffrages sont construits dès le ve et persistent jusqu’aux viiie-xe s. Seuls trois sarcophages datés du viie au début du xie s.10 peuvent être ajoutés à ces architectures de pierre.
Fig. 7 - Genève, Esplanade de Saint-Antoine. Série de coffrages de dalles accolés mis au jour dans l’ancienne église de Saint-Laurent. ve-viie s.

G. Consagra, Service cantonal d’archéologie de Genève.
19Enfin, 31 sépultures combinent le bois et la pierre pour former des architectures mixtes (Steiner 2011 : 79-82). Là encore, on remarque une importante diversité, les coffrages ou entourages présentant plus ou moins d’éléments en pierre selon les cas.
2.4. Moyen Âge central et tardif
20Pour le Moyen Âge central et tardif, 124 sépultures bien datées, dont 52 par une analyse 14C, ont pu être rassemblées et sont issues de 28 sites différents. On remarque d’abord la surprenante rareté des contenants entièrement en pierre dans nos régions : seuls quatre coffrages ont été saisis11. Sans datation absolue, ce type reste souvent difficile à distinguer de ceux du haut Moyen Âge, qui semblent se raréfier dès le ixe s., ou être remplacés par des structures en pierres d’appareil, généralement associées aux xie-xiiie s.12.
21Trois de ces coffrages datés au 14C livrent une fourchette serrée, de la fin du xe au milieu du xiie s. (Fig. 8). Le seul exemplaire potentiellement plus tardif, retrouvé près de l’église de Grandson VD, a été daté par chronologie relative des xiie-xive s.13. En Suisse, les coffrages en pierre retrouvés jusqu’ici pour cette période semblent donc rares et surtout se concentrer à l’intérieur des bâtiments religieux14. Les simples entourages de pierre le sont tout autant : on ne peut mentionner qu’une seule sépulture présentant deux grosses pierres posées de chant à sa tête et à ses pieds15.
Fig. 8 - Grandson VD, Rue Haute (tombe 721). Coffrage de pierre observé dans une tranchée pratiquée dans le cimetière paroissial, daté au 14C de 993-1154 (2σ).

Archeodunum SA.
22On compte 84 sépultures dans des contenants en bois de nature diverse : coffrages ou cercueils chevillés pouvant être confondus avec des brancards, avec présence (15 cas) ou non de pierres de calage ou de quelques clous (seulement 1 à 2 dans 17 cas). Pour les xe-xiie s., la présence de coffrages en bois de section triangulaire (3 cas), avec fond ou simples couvertures formées par deux planches en bâtière, semble constituer un phénomène mieux caractérisé – sans doute grâce à leur bonne conservation – et jusqu’ici strictement associé à la région du Jura (Fig. 9). Trois de ces coffrages bien datés au 14C, mis au jour à proximité du monastère de Grandval à Moutier BE et près de la collégiale de St-Ursanne JU, révèlent une fourchette allant du milieu du xe au milieu xiie s.16.
Fig. 9 - A. Moutier BE, Vieille ville (tombe 212).

Coffrage de bois avec couvercle en bâtière, daté au 14C de 970-1150 (2σ). B. St-Ursanne JU, Vieille ville (tombe 136). Simple couvercle en bâtière daté au 14C de 995-1148 (2σ).
A : U. Dardel, Service archéologique du canton de Berne. B : Section d’archéologie du canton du Jura.
23Quant aux cercueils cloués, au nombre de seize pour les xiiie-xvie s., ils ne semblent pas apparaitre avant le xiiie s., et peut-être même seulement au xive s.17. Dix-neuf autres sépultures pourraient n’avoir été recouvertes que par un simple couvercle – 18 en bois et 1 en dalles de pierre – dont la datation se limite jusqu’ici aux ixe-xiie s.
2.5. Époque moderne
24La grille a livré 184 sépultures modernes, issues de 15 sites, dont une seule a fait l’objet d’une analyse radiocarbone. Au cours de cette période, l’inhumation dans un cercueil cloué devient la norme (171 cas) et, par conséquent, les types sont peu diversifiés (Steiner et Thorimbert 2018). L’emploi de contenants chevillés et/ou encollés est cependant attesté jusqu’au xixe s. (6 cas). On constate généralement une grande homogénéité des pratiques au sein d’un même ensemble, mais des différences plus ou moins marquées d’un cimetière à l’autre. Par ailleurs, l’inhumation dite en pleine terre ne disparaît pas totalement : quelques occurrences sont avérées jusqu’au xxe s., dans le cadre de communautés monastiques notamment (Fig. 10).
Fig. 10 - Inhumation en pleine terre d’un moine au monastère de Valsainte FR en 1931.

Photo Glasson, Musée Gruérien, Bulle.
Fig. 11 - Lausanne VD, Parc de la Brouette (1832-1841). Cercueils anthropomorphes (adultes) ou rectangulaire (enfant), associés à des couvercles plats ou à pans inclinés.

Archeodunum SA.
25Le site du Parc de la Brouette à Lausanne VD (1832-1841), où le bois est exceptionnellement conservé, a permis de collecter de nombreuses données sur les cercueils (Fig. 11) (Thorimbert et Perréard Lopreno 2019 ; Thorimbert et al. 2019). Les caisses sont de forme rectangulaire, trapézoïdale ou anthropomorphe, et elles sont associées indifféremment à des couvercles plats, à deux ou quatre pans inclinés18. Le clou, qui est le principal élément d’assemblage des cercueils, connaît une grande mutation dans sa technique de fabrication à cette époque : le clou forgé laisse peu à peu la place au clou fabriqué de manière industrielle à partir de la toute fin du xviiie s. Vers 1850, on note l’apparition des vis, qui servent dans un premier temps à fixer des crochets (Thorimbert et Gaillard 2019, T3) ou des poignées, ainsi que celle de fiches ornées de palmettes utilisées pour maintenir les couvercles (Steudler et al. 2014, T27).
26Parfois, le cercueil est déposé à l’intérieur d’un caveau de briques (4 cas) ou de pierres maçonnées (5 cas) (Steudler et al. 2014, St1 ; Pedrucci et al. 2018). Ces architectures enterrées, dont le fond est normalement aménagé, sont fermées par des dalles ou des planches en bois. Les sites de Bex (Steudler et al. 2014, T65 ; Perréard Lopreno et al. 2019) et de Daillens (Pedrucci et al. 2018) VD ont livré chacun un sarcophage en plomb. L’exemplaire de Bex est complet – cuve et couvercle scellé – tandis que celui de Daillens, qui ne comporte que la cuve, a été enchâssé dans un cercueil en bois, déposé dans un caveau de pierres maçonnées. Au cours des xixe et xxe s., quelques dispositifs particuliers sont encore recensés, comme des carreaux de verre apposés sur le cercueil, laissant sans doute voir le visage du défunt, ou encore des plaques d’ardoise placées verticalement autour du haut du corps (Steudler et al. 2014, T170).
3. Réflexions diachroniques
27Au-delà du constat de présence ou d’absence de certains types de contenants pour des fourchettes temporelles bien définies, la démarche typo-chronologique adoptée incite surtout à réfléchir sur la longue durée et à dépasser le simple potentiel de datation. Notre tableau synoptique (Fig. 2) permet ainsi d’identifier trois types de phénomènes sur les sept millénaires couverts par l’analyse. Certaines caractéristiques des architectures funéraires semblent d’abord traverser les époques et témoignent de permanences. D’autres apparaissent et disparaissent à quelques reprises au fil du temps, formant des récurrences. Certains types semblent enfin caractéristiques de périodes très précises, constituant des particularités propres à ces dernières. Ces trois phénomènes portent à questionner le choix du contenant funéraire, des matériaux mis en œuvre dans sa construction et de la forme qui leur est donnée, dans un contexte temporel précis19. Liées en partie à la disponibilité des matériaux, mais sans doute pas seulement, les motivations de ces variations suggèrent des pistes de recherche, dont le potentiel reste encore à explorer.
3.1. Permanences
28Parmi les permanences relevées pour l’ensemble des époques analysées, on peut d’abord mentionner l’usage du bois. Ce dernier reste le matériau le plus fréquemment employé dans l’architecture funéraire, mais demeure aussi souvent le plus difficile à appréhender, en raison des problèmes posés par sa conservation (Carré et Henrion 2012). On constate également la présence continue d’architectures mixtes, impliquant l’usage de différents matériaux pour la construction d’un même contenant. Cette catégorie regroupe des aménagements très divers et présente un grand potentiel de différenciations, mais nécessitera une définition des types plus précise. On constate également l’existence en continu de contenants gigognes, insérés simultanément ou a posteriori les uns dans les autres, de même que la persistance de la réutilisation de certains matériaux, comme la pierre.
3.2. Récurrences
29Les récurrences de matériaux ou de formes se manifestent sur plusieurs périodes de façon discontinue. Il en est ainsi des contenants en plomb attestés à l’époque romaine, qui ne réapparaissent qu’aux xviiie-xxe s. dans notre corpus (Fig. 12). C’est également le cas de ceux en terre cuite architecturale : attestés du ier au milieu du vie s., ils réapparaissent ponctuellement dans certaines régions aux xiiie-xive s. (Ochsner 2013, 57) et persistent jusqu’au xixe s., sous la forme de caveaux en briques maçonnés. On note également la récurrence de l’assemblage des contenants par des clous. Utilisés à l’époque romaine, ces derniers se raréfient au haut Moyen Âge, mais réapparaissent en nombre avec le cercueil au xiiie ou xive s., et persistent jusqu’à aujourd’hui. Si la quantité de clous forgés employés reste généralement faible (moins de 10), celle des clous industriels est beaucoup plus élevée et leur distribution plus régulière20.
Fig. 12 - Daillens VD, Temple. Cuve en plomb, enchâssée dans un cercueil en bois, à couvercle à deux pans inclinés (T16, 1796). Les deux sont déposés dans un caveau maçonné.

Archéotech SA.
30D’autres cas de récurrences sont moins clairs, comme la forme en bâtière ou à pans inclinés de certains couvercles, qui se manifeste à l’époque romaine pour des coffrages en tuile, des sarcophages en pierre pour le haut Moyen Âge, des coffrages en bois des xe-xiie s. (Moutier BE et St-Ursanne JU) et pour certains cercueils plus tardifs du xixe s. (Parc de la Brouette VD). Le coffrage complet en pierre, qu’il soit réalisé en dalles ou en blocs, constitue sans doute le meilleur exemple de récurrence. Bien attesté au Néolithique par les cistes en dalles, on le retrouve à nouveau en grand nombre au haut Moyen Âge, mais sous des formes très variées (dalles, murets de pierre, blocs). Son usage se poursuit ponctuellement au second Moyen Âge (blocs de taille) jusque vers le xiiie s. Son potentiel de remploi pour des sépultures multiples ou collectives est reconnu pour toutes les périodes où il est attesté. Les sépultures en tronc d’arbre évidé (monoxyles) sont quant à elles présentes aux âges du Bronze et du Fer, mais deviennent par la suite anecdotiques, et ne sont attestées qu’en petit nombre au haut Moyen Âge (Mont-la-Ville et Payerne VD).
3.3. Particularités
31On peut encore mentionner quelques types de contenants qui semblent spécifiques à une période bien définie. C’est notamment le cas des sarcophages en pierre, peu représentés dans notre corpus, mais attestés en Suisse pour les viie et viiie s. Sur notre territoire, ils ne sont généralement retrouvés qu’à l’intérieur des églises21. L’exemplaire le plus tardif, mis au jour à l’abbatiale de Payerne VD, est daté du xe ou du début du xie s. (Fig. 13). Les coffrages ou simples couvercles de bois en bâtière des xe-xiie s., qui se limitent jusqu’ici au Jura, constituent eux aussi une particularité (Fig. 9)22.
Fig. 13 - Payerne VD, Église abbatiale Notre-Dame (tombe 26). Sarcophage de calcaire recouvert à l’origine par un couvercle rectangulaire en bâtière orné d’une croix, daté par stratigraphie du xe au début du xie s.

Archeodunum SA/Archéotech SA.
32On peut finalement mentionner les tombes rupestres, c’est-à-dire creusées dans la roche, qui sont au nombre de 37 dans le corpus analysé et semblent caractériser le Moyen Âge. Quatre d’entre elles sont datées par le 14C et révèlent une fourchette allant de la fin du viie (Porsel FR, Dafflon 2014, Fig. 14) à la première moitié du xie s. (Bavois VD). Les datations par le mobilier suggèrent des cas un peu plus précoces – dès le viie s. à Arconciel FR (Dafflon et Mauvilly 2003). Sur le site de Vallon- Carignan FR, des tombes rupestres ont été aménagées dès les ve-vie s. et jusque dans le courant des viiie-xe s. (Bujard 2016). Elles ont été réutilisées encore jusqu’aux xive-xve s. Le nombre de sites où elles sont présentes reste relativement restreint et se limite aux cantons de Berne, Fribourg, Neuchâtel et Vaud23. Ces tombes rupestres comportent parfois des aménagements en bois (brancards, couvercles, contenants à Bavois VD) ou en pierre. Seulement six d’entre elles sont multiples ou collectives. Si elles n’ont pas été différenciées des fosses creusées dans la terre au départ, leur concentration dans le temps et dans l’espace intrigue. A-t-on recherché volontairement des sols fournissant des parois solides, utilisé des zones peu propices à la culture, ou s’agit-il encore d’un choix simplement circonstanciel ? Des explications convaincantes restent encore à trouver.
Fig. 14 - Porsel FR, Champ Dessus (tombe 7). Tombe creusée dans la roche, avec alignement de pierres et deux surcreusements de part et d’autre du crâne indiquant l’emplacement d’éléments en bois (viiie-ixe s.).

Service archéologique de l’État de Fribourg.
Conclusion
33Territoire situé au carrefour de différentes aires culturelles – à la frontière de la France, de l’Italie, de l’Allemagne et de l’Autriche actuelles – la Suisse occupe une position stratégique qui peut contribuer à comprendre ce qui relève de ces diverses influences dans le fait funéraire. Il est d’autant plus nécessaire de construire des référentiels qui lui soient propres. Les premières étapes de la réalisation du projet de typo-chronologie des contenants funéraires helvétiques auront déjà permis de poser quelques constats. Le processus de récolte des données aura certes révélé un certain nombre de difficultés : manque d’homogénéité dans le vocabulaire employé pour décrire les types, ambigüités dans l’identification de la pleine terre ou des contenants en bois, ou encore disparités dans les méthodes et la documentation. Il s’avèrera donc nécessaire de reprendre ces questions, et notamment d’affiner la définition du vocabulaire commun employé. L’échantillon de sépultures bien datées analysé devra également s’enrichir progressivement afin d’augmenter sa représentativité ; le passage potentiel à une base de données permettrait d’ailleurs de mieux croiser les informations saisies pour les interroger. Il n’en reste pas moins que ce projet a trouvé un large écho parmi les chercheurs et chercheuses en archéologie funéraire suisse. Le fait d’avoir pu réunir des acteurs de l’archéologie couvrant pratiquement la moitié du territoire représenté par ce pays incite à poursuivre l’activité de ce groupe, à le pérenniser et à l’élargir. Ce projet sujet à de perpétuels réajustements, selon le territoire couvert et les données ajoutées par ses participants, est donc aussi appelé à se prolonger dans la longue durée.
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Notes de bas de page
1Voir notamment Leclerc et Masset 1987 ; Galinié et Zadora-Rio 1996.
2Hormis quelques exceptions dans les cantons de Vaud et du Valais : Auberson 1987 ; Dubosson 2007 ; Moinat et Chambon 2007. On peut également mentionner les sept tomes de l’ouvrage de synthèse SPM 1993-2014, reposant toutefois uniquement sur des sources publiées.
3Voir notamment Privati 1983 ; Steiner, Menna et al. 2000 ; Antonini 2002 ; David-Elbiali et Moinat 2005 ; Mariéthoz 2005 ; Steiner 2011.
4Quoique sous un angle de plus en plus contextuel, comme en Allemagne : Hofmann 2013.
5Voir notamment Galinié et Zadora-Rio 1996 ; Carré et Henrion 2012 ; Blaizot 2017, 143-151.
6Ces dernières n’ont toutefois pas été recalibrées préalablement à cette première analyse.
7Par tradition, on emploiera à ce stade le terme “coffre” plutôt que “coffrage” pour cette période.
8Sur les principaux types rencontrés durant la période considérée, voir Privati 1983 : 55-59 ; Steiner, Menna et al. 2000 : 69-89 ; SPM VI 2005 : 158-165 ; Steiner 2011 : 61-88 ; Steiner et Favrod 2019 : 259-264.
9Antonini 2015a ; Goll 2019. Saint-Maurice – Martolet, T46 (14C 595-668, 2 sigma); Cressier T128 (2e moitié viie s.).
10Deux de Saint-Maurice VS et un de l’Abbatiale de Payerne VD.
11Un dans l’église de St-Maurice VS (T521), un dans l’église de Grandson VD (T0027) et deux dans le cimetière adjacent à cette dernière (T721, T782).
12Du moins en Suisse alémanique : Ochsner 2013 : 53 et 217, note 261 ; Eggenberger et al. 2016 : 40-41 et 221-256.
13T0027 ; les contenants similaires retrouvés à proximité de l’église de Grandson VD datent plutôt des ixe-xie s.
14Voir les tombes d’ecclésiastiques retrouvées dans les cathédrales de Bâle (six datées des xie-xiiie s. : Ochsner 2013 : 53-55) et de Lausanne (trois datées de 1159 à 1220 : Huguenin et Stöckli 2006 : 18-20 ; Crotti et al. 1982 : 217-219). Des coffrages en pierre de réalisation plus grossière datés des xie-xiie s. ont également été mis au jour à Genève, dans le cimetière de la paroisse Sainte-Croix : Bonnet 1993 : 79.
15Ritterquai 3 SO (T8), datée 1020-1260 (2σ).
16Une dizaine de sépultures similaires datées du xe s. ont été mises au jour sur le site du prieuré de Souvigny (FR) : Fiocchi et al. 2012 : 145.
17La fourchette de datation 14C la plus précoce d’un cercueil, identifié à Grandson VD (T1494), est de 1304-1422 (2σ).
18Les couvercles à pans inclinés semblent apparaître au cours de la dernière décennie du xviiie s.
19Voir notamment Treffort 2007 ; Boutet 2007.
20On en retrouve tous les 4 à 5 cm pour fixer un couvercle sur le site de Lausanne VD-Parc de la Brouette.
21Voir notamment ceux de Saint-Ursanne JU (Sennhauser 1987), Moutier BE (Quiquerez 1872-75), Saint-Gall SG (Rigert et Schindler 2012), Saint- Maurice VS (Antonini 2015a), Sion Sous-le-Scex VS (Antonini 2002), des cathédrales de Bâle (Ochsner 2013) et de Genève (Bonnet 1993), ainsi que ceux mentionnés dans Sennhauser 1989 : 1522 et Graenert 2005 : 164.
22Pour Moutier BE, voir Gerber 2009, 101 ; Tremblay 2013a : 95 ; Tremblay 2013b : 149-250. Fouillées en 2017-2018, les sépultures de Saint-Ursanne JU demeurent à ce jour inédites.
2311 tombes pour les sites de Vallon-Carignan, Porsel et Arconciel FR ; 12 pour Cressier-St-Martin NE ; 14 pour Bavois VD. Le canton de Vaud compte toutefois d’autres tombes rupestres issues de fouilles anciennes, qui n’ont pas encore été saisies.
Auteurs
Archeodunum
Archeodunum
Archeodunum
Ductia GmbH
Institut für Archäologische Wissenschaften, Universität Bern
Tera Sàrl
Service cantonal d’archéologie de Genève
Musée romain d’Avenches
Archäologischer Dienst Bern
Archäologischer Dienst Bern
Service archéologique de l’État de Fribourg
Office du patrimoine et de l’archéologie du canton de Neuchâtel
Section d’archéologie du canton du Jura
Office cantonal d’archéologie du Valais
Service archéologique de l’État de Fribourg
Service archéologique de l’État de Fribourg
Kantonsarchäologie Solothurn
Laboratoire d’archéologie préhistorique et anthropologie, Université de Genève
Service cantonal d’archéologie de Genève
Office du patrimoine et de l’archéologie du canton de Neuchâtel
Office du patrimoine et de l’archéologie du canton de Neuchâtel
Service cantonal d’archéologie de Genève
Office du patrimoine et de l’archéologie du canton de Neuchâtel

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