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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral 1. Présentation générale des fosses rupestres 2. Étude anthropologique de deux sépultures (S.126 et S.127) 3. L’ossuaire F.2512

    Marmoutier (Tours). De l’oratoire Notre-Dame au prieuré des Sept-Dormants

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Corpus 2. Les tombes rupestres de la première terrasse

    p. 119-134

    Texte intégral 1. Présentation générale des fosses rupestres 1.1. Nombre de tombes et état de conservation 1.2. Organisation spatiale et chronologie des tombes 1.3. Caractéristiques typo-morphologiques et techniques de creusement des fosses sépulcrales (Fig. 4) 1.3.1. Forme des fosses 1.3.2. Dimensions 1.3.3. Les aménagements internes et de surface Les aménagements céphaliques Une fosse à banquettes Les ressauts périmétraux Deux aménagements pédieux de surface 1.3.4. Couvertures des tombes 1.3.5. Modalité de creusement et facture des fosses 2. Étude anthropologique de deux sépultures (S.126 et S.127) 2.1. Méthodes de fouille et d’étude 2.1.1. Sur le terrain 2.1.2. En laboratoire 2.2. La sépulture 126 (F.2633) 2.2.1. Pratiques funéraires 2.2.2. Caractérisation de l’individu 2.3. La sépulture 127 (F.2642) 2.3.1. Pratiques funéraires 2.3.2. Caractérisation de l’individu 127.1 2.3.3. Les restes d’un individu immature (127.2) dans le comblement de la sépulture 127 3. L’ossuaire F.2512 3.1. Présentation de la tombe 3.2. Méthode de fouille 3.3. Décompte des ossements et évaluation du NMI 3.4. L’ossuaire fouillé en 1954 et la fosse F.2512 : une même structure ?

    Texte intégral

    1La fouille de la première terrasse a permis de mettre au jour 38 tombes rupestres dans l’oratoire Notre-Dame puis la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Dormants, et autour, et une dernière dans les cavités situées immédiatement à l’ouest (Fig. 1 et Fig. 2).

    Fig. 1 – Plan général des tombes rupestres de la première terrasse avec proposition de phasage.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    Fig. 2 – Synthèse des données topographiques et chronologiques concernant les tombes rupestres de la première terrasse.

    N° fait Orientation Chronologie relative des tombes (lorsque possible Période Datation absolue
    postérieur à antérieur à

    contemporain

    (ou même phase)

    Datation Nature données et commentaire
    F.2511 OSO-NNE F.2518-F.2519 F.2512 - HMA 1
    F.2512 NON-SSE F.2511

    F.2516, F.2525, F.2526,

    F.2528, F.2529

    HMA 1
    F.2515 NON-SSE F.2517-F.2518 F.2632 - HMA 1
    F.2516 O-E F.2512, (F.2528) - HMA 2
    F.2518 OSO-NNE F.2511 F.2519 HMA 1
    F.2519 OSO-NNE F.2520 F.2518 HMA 1
    F.2520 OSO-NNE F.2518, F.2519 F.2515 - HMA 1
    F.2522 O-E (F.2628) (F.2523) - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2523 O-E (F.2522) F.2524 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2524 O-E (F.2523) - - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2525 NON-SSE

    F.2515, F.2520,

    F.2529

    - (F.2526) HMA 2
    F.2526 NON-SSE

    F.2515, F.2520,

    F.2529

    - (F.2525) HMA 2
    F.2528 OSO-NNE (F.2529) F.2516, (F.2529) - HMA 2
    F.2529 OSO-NNE (F.2528) F. 2525, F.2526, (F.2528) - HMA 2
    F.2550 OSO-NNE F.2551 - - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2551 OSO-NNE F.2552 F.2550 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2552 OSO-NNE F.2553 F.2551 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2553 OSO-NNE F.2554 F.2552 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2554 OSO-NNE F.2571 F.2553 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2560 N-S - -

    (F.2561, F.2562, F.2563,

    F.2564, F.2565, F.2566)

    Contemporain 19e s.

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2561 OSO-NNE - -

    (F.2560, F.2562, F.2563,

    F.2564, F.2565, F.2566)

    Contemporain 19e s. ?

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2562 OSO-NNE - -

    (F.2560, F.2561, F.2563,

    F.2564, F.2565, F.2566)

    Contemporain 19e s. ?

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2563 OSO-NNE - -

    (F.2560, F.2561, F.2562,

    F.2564, F.2565, F.2566)

    Contemporain 19e s. ?

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2564 OSO-NNE - -

    (F.2560, F.2561, F.2562,

    F.2563, F.2565, F.2566)

    Contemporain 19e s. ?

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2565 OSO-NNE - -

    (F.2560, F.2561, F.2562,

    F.2563, F.2564, F.2566)

    Contemporain 19e s. ?

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2566 OSO-NNE - -

    (F.2560, F.2561, F.2562,

    F.2563, F.2564, F.2565)

    Contemporain 19e s. ?

    localisation et confrontation avec sources écrites

    (Grandmaison 1855 et fouilles des Sœurs en 1868)

    F.2570 S-N (?) - - - 12e-14e s. ? fin 12e s. ?

    s’il s’agit bien d’une tombe rupestre, sa localisation au sein des grottes occidentales inviterait à y voir le sépulcre de l’un des reclus médivaux à proximité

    des Sept-Dormants

    F.2571

    (= F.2548)

    O-E F.2572 F.2554 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2572 O-E - F.2571 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2599 OSO-NNE - - - 12e-14e s. ? fin 12e s. ?

    sa localisation, dans l’axe de la chapelle romane et à proximité de la porte occidentale, pourrait en faire

    une tombe privilégiée à associer à l’édifice roman.

    F.2628 O-E - F.2522 - HMA 1 avant le 9e s. stratigraphie
    F.2632 S-N (?) F.2515 - - HMA 2

    F.2633

    (sép. 126)

    OSO-NNE F.2642 - - HMA 2

    940-1021 (74,5%) ;

    895-928 (20,9%)

    Beta-493907
    F.2635 OSO-NNE -

    (F.2637, F.2638,

    F.2639, F.2640)

    HMA 2
    F.2637 OSO-NNE -

    (F.2635, F.2638,

    F.2639, F.2640)

    HMA 2
    F.2638 O-E -

    (F.2635, F.2637,

    F.2639, F.2640)

    HMA 2
    F.2639 O-E -

    (F.2635, F.2637,

    F.2638, F.2640)

    HMA 2
    F.2640 NON-SSE -

    (F.2635, F.2637,

    F.2638, F.2639)

    HMA 2
    F.2642
    (sép. 127)

    OSO-NNE

    -

    F.2633

    -

    HMA 1

    647-694 (92,2%) ;
    747-763 (3,2%)


    Beta-493908 (individu 1)

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    2Dans une première partie, nous donnons un aperçu général de ces tombes, qui sont décrites plus avant dans différentes parties des chapitres 1 et 2 auxquelles nous renvoyons le lecteur. La deuxième partie correspond à l’étude anthropologique des deux seules inhumations (F.2633 et F.2642) conservées et fouillées en 2017 par M. Loeuillet sous la supervision de S. Bédécarrats. La troisième et dernière partie présente l’étude de l’ossuaire (F.2512) menée en 2016 par S. Bédécarrats et V. Miclon.

    3Rappelons par ailleurs que l’identification des tombes des sept cousins de Martin est plus qu’incertaine, les rares sources disponibles sur le sujet étant contradictoires : sept tombeaux alignés contre un mur selon le dessin de L. Doomer (1642) ; six tombes orientées à l’est et une septième à leur tête et orientée nord-sud d’après le procès-verbal d’ouverture des tombeaux de 1769 (cf. chap. 2, § 2.6). L’on peut ici seulement indiquer que les tombes ouvertes en 1769 – puis en 1868 ? – sont vraisemblablement les suivantes : F.2520, F.2519, F.2518, F.2511, F.2563 (?) et F.2562 (?) pour celles ayant les pieds à l’est, F.2512 pour celle se trouvant à leur tête.

    1. Présentation générale des fosses rupestres

    1.1. Nombre de tombes et état de conservation

    4Les 39 tombes rupestres mises au jour en 2016 et 2017 sont très inégalement conservées. À l’exception de F.2516, F.2518, F.2519 et F.2520 laissées vides depuis la restauration de la chapelle (Fig. 3), presque toutes ont été retrouvées comblées de terre, de pierres ou de fragments de terre cuite architecturale ayant servi à niveler la terrasse à l’issue des fouilles menées par les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus en 1868. Plusieurs d’entre elles (F.2522, F.2550 à F.2554, F.2570, F.2599, F.2628, F.2632 et F.2633) étaient en tout ou partie comblées – ou couvertes – par des maçonneries, ou recoupées par des creusements récents (F.2550 à F.2552). Seules trois d’entre elles étaient encore archéologiquement complètes, bien qu’une (F.2633) en recoupe une autre (F.2642), et que la dernière (ossuaire F.2512) ait été constituée en 1868, puis ouverte et refermée en 1954.

    Fig. 3 – Carte postale ancienne de la chapelle des Sept-Dormants et des tombes rupestres laissées apparentes à l’extérieur.

    Dans Robinet 1947-1954 : t. IX.

    5Toutes les tombes ne sont pas creusées intégralement dans le roc. Ainsi à l’ouest, là où le rocher était plus bas du fait d’une occupation antérieure, les fosses F.2635, F.2637 à F.2640 ont vraisemblablement été creusées en partie dans la terre ou une stratification ancienne, puis à mi-profondeur au moins dans le rocher. Enfin, la fosse F.2515 n’est peut-être que l’ébauche d’une tombe dont le creusement n’a pas été mené à son terme.

    1.2. Organisation spatiale et chronologie des tombes

    6Trois grands ensembles sépulcraux – dont deux peuvent être subdivisés – ont été identifiés dans la partie orientale de la première terrasse, auxquels s’ajoutent deux tombes isolées, la première (F.2599) au pied de l’escalier de saint Léobard, l’autre (F.2570) dans les cavités occidentales (Fig. 1). Elles peuvent être datées, d’après les relations stratigraphiques – particulièrement ténues –, leur localisation et leur orientation, l’étude des maçonneries et deux datations radiocarbones, entre le tout début du haut Moyen Âge et le 12e siècle au moins.

    7Le premier ensemble est composé de deux rangées de sept et quatre tombes se développant du sud vers le nord de manière étagée, qui étaient vraisemblablement souterraines à l’origine (cf. chap. 1, § 1.1 et particulièrement § 1.1.2). Toutefois, d’après la restitution du coteau que l’on propose, les deux tombes méridionales de l’ensemble oriental (F.2571 et F.2572) étaient peut-être situées en dehors de la grotte funéraire du tout début du haut Moyen Âge.

    8Le deuxième ensemble, situé immédiatement à l’est, est associé à l’oratoire Notre-Dame (cf. chap. 1, § 1.3 et particulièrement § 1.3.4). Il comprend un total de 19 tombes que l’on peut distinguer en deux groupes principaux :

    • le premier semble directement lié à la construction de l’oratoire, avec en particulier les deux tombes accolées faisant face à l’autel surélevé situé dans l’abside, qui partagent une même feuillure de couverture et sont flanquées de cinq autres tombes au nord, au sud et à l’ouest ; l’espace disponible dans ce premier état du sanctuaire est limité, ce qui semble restreindre le nombre d’inhumations réalisées dans un temps relativement court si l’on considère l’absence de recoupement, révélateur de la visibilité des tombes au sein de l’espace sépulcral ;

    • le second se développe, dans une phase ultérieure d’aménagement du sanctuaire, autant à l’intérieur à l’ouest qu’à l’extérieur au sud. L’espace disponible pour l’inhumation devait être limité si l’on considère les quelques recoupements (quatre cas) et les orientations contraintes (quatre cas). La contrainte spatiale semble toutefois moins forte durant ce second état de l’oratoire, même si la volonté semble toujours d’être inhumé au plus près de l’autel ; les recoupements, peu nombreux, témoignent d’un usage funéraire du site sur la longue durée mais de manière ponctuelle très certainement, comme le suggèrent les deux inhumations datées par radiocarbone, F.2642 (7e siècle) et F.2633 (10e siècle).

    9Deux tombes isolées peuvent peut-être être rattachées aux premiers temps du culte des Sept-Dormants. La première (F.2599), orientée suivant l’axe de la chapelle romane, est située à peu de distance du mur occidental du vaisseau principal de la nef, et à environ 2 m à l’ouest des dernières tombes du haut Moyen Âge. La seconde (F.2570), orientée nord-sud, est en dehors de l’édifice proprement dit, dans une petite salle souterraine située immédiatement à l’ouest (espace 4). Dans la mesure où ces deux tombes fouillées anciennement n’ont pas livré de restes osseux en place, c’est essentiellement leur localisation qui permet de proposer leur rattachement à la chapelle médiévale. Leur faible nombre et leur emplacement permettent d’envisager des tombes privilégiées : pourrait-il s’agir de celles des moines venus se retirer près des Sept-Dormants à la fin du 12e siècle ?

    10Le troisième et dernier ensemble de tombes est situé à l’intérieur de la chapelle restaurée à la fin du 19e siècle. Il est composé de deux rangées de trois tombes orientées à l’est et d’une septième, à l’ouest, orientée nord-sud. Cette disposition rappelle, dans le cadre réduit de la chapelle reconstruite en 1881, celle des sept tombes fouillées en 1769, dont cinq ne sont plus couvertes par le rocher après l’effondrement de 1879. Ces sept tombes n’ayant malheureusement pas pu être ouvertes durant les recherches archéologiques menées entre 2013 et 2021, il est difficile d’affirmer si certaines d’entre elles sont d’origine médiévale – ce que la forme des creusements autant que les traces d’outils permettraient de savoir – ou s’il s’agit d’une complète construction historique de la part des Sœurs.

    1.3. Caractéristiques typo-morphologiques et techniques de creusement des fosses sépulcrales (Fig. 4)

    Fig. 4 – Synthèse des données typo-morphologiques et techniques concernant les tombes rupestres de la première terrasse.

    Num_fait Fosse (en cm) Aménagements (en cm) Couverture Altitude (en m NGF) Outils utilisés
    Forme Longueur Larg. Profondeur Ressaut Logette céphalique Pied Surface (rocher) Fond Fond Parois
    Générale Chevet Pied Tête Pied Tête Pied Présence Larg. Haut. Présence Larg. Prof. Présence Long. Larg. Haut. Tête Pied Tete Pied
    F.2511 trapézoïdale
    irrégulière
    - arrondi 240 + 53 27 36 24 non non non - 61,49 61,62 61,21 61,39 taillant/
    polka
    taillant/
    polka
    F.2512 trapézoïdale plat plat 170 57 57 60 40 oui 7-10 10 non non - 61,6 61,55 61 61 pic/polka taillant
    F.2515 trapézoïdale plat ? plat 242 (194) - 75+ - - oui 10-16 12 - - - - 61,55 61,30~ 61,30~ pic taillant
    F.2516 trapézoïdale plat plat 190 65 40 57 55 oui 10 10 oui 25 8 non - 61,46 61,5 60,91 60,84 - taillant
    F.2518 trapézoïdale plat arrondi 180 57 30 72 64 oui 10 10 non oui 40 30 - 61,53 61,6 60,74 60,76 - taillant
    F.2519 trapézoïdale plat arrondi 200 60 33 70 67 oui 10 10 non oui 23 27 - 61,53 61,58 60,76 60,73 - taillant
    F.2520 trapézoïdale
    irrégulière
    arrondi arrondi 230 52 30 46 30 oui 7-10 7-10 non non - 61,53 61,41 60,91 61 - taillant
    F.2522 trapézoïdale plat - 175 44 37 - oui 7-10 10 oui 30 14 non - 61,62 61,7 61,08 - pic taillant
    F.2523 trapézoïdale-
    naviforme
    arrondi arrondi 180 55 27 40 37 oui 10-14 10 non non - 61,83 61,76 61,24 61,2 pic taillant
    F.2524 trapézoïdale plat arrondi 196 50 30 43 20 non non non - 62,06 61,77 61,66 61,61 pic/polka taillant
    F.2525 trapézoïdale plat,
    incliné
    plat 165+ 49 - 33 34 non non non - 61,41 - 61,2 - pic pic
    F.2526 trapézoïdale plat,
    incliné
    plat,
    incliné
    180 55 - 53 72 non non non - 61,41 61,44 60,85 60,74 pic pic
    F.2528 subrectangulaire plat plat 192 75 70* 84 80 non non non - 61,38 61,41 60,58 60,57 pic pic
    F.2529

    polka
    trapézoïdale plat, incliné
    plat

    179

    75*

    25

    20

    21

    non

    non

    non

    -

    61,44

    61,48

    61,21

    61,18

    pic

    taillant/
    F.2550 trapézoïdale plat - - 45 - - - non non - - 62,18 - - - - pic/taillant
    F.2551 trapézoïdale plat - - 42 - - - non non - - 62,03 - - - - pic/taillant
    F.2552 trapézoïdale plat - - 42 - - - non non - - 61,93 - - - - pic/taillant
    F.2553 trapézoïdale plat - - 50 - - - non - - - 61,75 - - - - pic
    F.2554 - plat - - - - - - non - - - - - - - - pic
    F.2560 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2561 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2562 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2563 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2564 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2565 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2566 rectangulaire ? - - - - - - - - - - grille en fonte - - -
    F.2570 trapézoïdale plat - 175+ 104 - 75 - non non - - 62,15 - 61,4 - pic pic
    F.2571
    (= F.2548)
    trapézoïdale
    irrégulière
    plat plat 160 38 - 45 - non non non - 61,6 61,15 61,3 61,14 pic pic
    (/taillant ?)
    F.2572 trapézoïdale
    irrégulière (?)
    plat - 137+ - - - - non non - - 61,1 - 60,76 - pic pic/taillant
    F.2599 trapézoïdale - plat,
    incliné
    150+ - 60 - 75 non non - - - 61,33 - 60,63 pic pic
    F.2628 - - - - - - - - - - - - - - - - - -
    F.2632 - - - - - - - - oui 11 22 - - - - - - - - -
    F.2633
    (sép. 126)
    trapézoïdale ? plat plat 180 - - 93 64 non non non - 61,53 61,44 60,71 60,79 pic pic
    F.2635 trapézoïdale plat plat 160 52 25 - - non non non - 61,4 61,33 61,16 61,38~ pic taillant
    F.2637 trapézoïdale plat plat 195 54 30 - - non non non - 61,44 61,36 61,12 61,16 pic pic/taillant
    F.2638 trapézoïdale plat plat 160+ - - - - non non non - - - - 61,38~ pic pic/taillant
    F.2639 trapézoïdale plat plat 160+ - 21 - - non non non - - - - 61,25~ pic pic
    F.2640 trapézoïdale plat plat 168+ - - - - non non non - - - - 61,25~ pic pic/taillant
    F.2642
    (sép. 127)
    trapézoïdale plat plat 188 45* 21 28 22 non oui 11 15 non - 61,6 61,54 61,32 61,34 pic/polka taillant

    + : dimensions minimales observées ; * : dimensions restituées (avec suffisamment d’éléments) ; - : données incertaines/non accessibles).

    UMR 7324 CITERES-LAT

    11Ce bilan concerne l’ensemble des tombes rupestres à l’exclusion des sept tombes situées à l’intérieur de la chapelle du 19e siècle dont les fosses n’ont pu être observées.

    1.3.1. Forme des fosses

    12Presque toutes les fosses mises au jour sont de forme trapézoïdale symétrique. F.2523 présente un plan dit naviforme, c’est-à-dire que ses deux parois longitudinales sont concaves. F.2528 est quant à elle subrectangulaire. L’irrégularité de certaines peut s’expliquer par la présence d’un élément siliceux (F.2511 et F.2548 par exemple), de fosses préexistantes (F.2526 par exemple), ou d’une maçonnerie (F.2642). La tête des creusements est le plus souvent plane, sauf dans deux cas (F.2520 et F.2523) où elle est arrondie ; le pied est également majoritairement plat, sauf dans quatre cas où il est arrondi (F.2511, F.2518 à F.2520, F.2523 et F.2524). Cela résulte certainement de difficultés de creusement : roche dure, présence de silex, fossoyeur peu expérimenté ou n’ayant guère de temps pour creuser la fosse (?).

    13Dans de nombreux cas les parois longitudinales, de tête ou de pied, sont inclinées, de sorte que la surface au fond de la fosse est moindre qu’à son ouverture. C’est particulièrement le cas pour les fosses les plus profondes, qui ont dû demander un temps important – bien que difficilement quantifiable (une journée au moins) – pour être creusées, et dont la reprise au taillant doublerait sans doute le temps de travail. F.2524 et F2552 présentent quant à elles des parois rentrantes, la base de la fosse étant alors plus grande que son ouverture.

    1.3.2. Dimensions

    14Toutes les fosses, indépendamment du groupe auquel elles appartiennent, présentent des dimensions différentes, ce qui laisserait à penser qu’elles ont été creusées en fonction de la morphologie du défunt. Leur longueur varie entre 1,60 et 1,96 m majoritairement, jusqu’à 2,42 m pour les plus grandes. Les fosses les plus longues (> 1,90 m) résultent d’une adaptation au substrat. La largeur à la tête varie entre 42 et 75 cm et celle au pied entre 27 et 57 cm. La profondeur connaît d’importantes variations entre 20 cm (F.2524) et 84 cm (F.2528). Le fond des fosses est régulier mais peut présenter un pendage allant jusqu’à 12 cm de différence entre la tête et le pied.

    1.3.3. Les aménagements internes et de surface

    Les aménagements céphaliques

    15Trois fosses seulement présentent un aménagement céphalique qui ne constitue pas un marqueur chronologique : F.2522 appartient à l’ensemble funéraire préexistant à l’oratoire Notre-Dame alors que F.2516 et F.2642 sont en lien avec le second état de cet édifice. La qualité de la pierre et l’exposition à l’air libre ont altéré l’alcôve de F.2516 (25 cm de hauteur pour 8 cm de profondeur), qui apparaît toutefois relativement proche morphologiquement de celle de F.2522 (creusée au marteau taillant, elle mesure 30 cm de hauteur pour 14 cm de profondeur). Dans le cas de F.2642 il s’agit d’un aménagement céphalique simple composé de banquettes latérales et d’un surcreusement grossier de la paroi de tête ; seule la banquette gauche est conservée sous la forme d’un petit volume de roche grossièrement détouré au pic, de 12 cm de long sur 10 cm de large et d’une hauteur de 17 cm.

    Une fosse à banquettes

    16Par ailleurs, F.2633, qui est associée au second état de l’oratoire, possède une banquette de facture assez grossière, située à 62 cm du rebord supérieur de la fosse, au niveau d’un banc de silex et à une altitude de 60,94 m NGF. Cet aménagement, large de 10 cm environ, a créé un espace ovoïde à fond concave de 20-25 cm de profondeur dans lequel le corps a été déposé.

    Les ressauts périmétraux

    17Neuf fosses présentent un ressaut périmétral au niveau du rebord supérieur, large et haut de 10 à 15 cm en moyenne, qui est destiné à accueillir un dispositif de couverture (cf. infra). Elles appartiennent à l’ensemble funéraire antérieur à l’oratoire (F.2522 et F.2523) et aux deux états du sanctuaire du haut Moyen Âge (F.2512, F.2515, F.2516, F.2518, F.2519, F.2520 et F.2632). Ce type d’aménagement, minoritaire au sein des sépultures alto-médiévales, ne peut donc pas constituer un marqueur chronologique.

    Deux aménagements pédieux de surface

    18Enfin, parmi les aménagements de surface on peut noter la présence, au pied des tombes accolées F.2518 et F.2519, d’un trou quadrangulaire certainement destiné à recevoir un marqueur de surface, peut-être une croix en bois, ce qui renforce l’hypothèse du statut privilégié de ces tombes.

    1.3.4. Couvertures des tombes

    19On dispose de peu d’informations concernant la couverture des tombes rupestres. Quelques mentions textuelles anciennes existent, qui restent toutefois assez vagues : dans le procès-verbal d’ouverture des tombeaux de 1769, il est fait mention d’une pierre sépulcrale avec « une espèce de double croix », « posée avec ciment » (Grandmaison 1855) ; en 1868, les Sœurs évoquent des couvertures constituées de « pierre de même nature que le rocher » et « une grande plaque d’ardoise » (cf. chap. 4, § 4.3.1) ; et enfin, en 1954, Albert Héron mentionne un couvercle « en trois parties reliées par du ciment » (il s’agit là du couvercle de l’ossuaire F.2512). Les données matérielles ne sont guère plus nombreuses. Par ailleurs, presque toutes les tombes ayant été fouillées puis comblées au cours du 19e siècle, nous n’avons que très peu d’éléments concernant l’espace de décomposition des défunts et le comblement originel des fosses.

    20Seule F.2512 possédait encore un couvercle en place, brisé en trois morceaux scellés par un mortier ancien et du ciment très récent. Il s’agit d’un couvercle de sarcophage de forme trapézoïdale, orné d’un motif à trois traverses, à peine visible. L’usure du bloc témoigne de son affleurement au sein de l’église. Ses dimensions (1,86 m de longueur pour 66 cm à la tête et 37 cm au pied) sont bien moindres que celles du ressaut de la fosse, de sorte que les blocs ne reposaient à certains endroits que sur un ou deux centimètres de roche. Par ailleurs, la présence d’un couvercle de sarcophage interroge dans la mesure où la production de ce type de couverture accompagne presque toujours celle de cuves, dans le cadre d’une économie organisée à l’échelle locale ou régionale. Toutefois, à Lavardin (Loir-et-Cher), l’exemple le plus proche pour la période alto-médiévale, les fosses rupestres étaient aussi couvertes de couvercles monolithes vraisemblablement extraits et taillés sur place (Leymarios, Schweitz et Lacroix 1979). Cela étant, peut-être faut-il plutôt voir ici une pratique de récupération, le couvercle d’un sarcophage proche étant apporté sur les terrasses pour fermer un sépulcre privilégié.

    21À l’emplacement de l’église abbatiale, un sarcophage en tuffeau blanc (Turonien moyen) a été mis au jour en 2006 (S.51, Marmoutier 2006 : 14), attestant l’usage de ce type de contenant funéraire à Marmoutier au cours du haut Moyen Âge. Deux autres sarcophages ont été retrouvés réutilisé ou remployé dans des contextes plus tardifs : un sarcophage en tuffeau jaune (Turonien supérieur) au couvercle décoré d’un motif à trois traverses caractéristique du Poitou, réutilisé pour une inhumation dans la seconde moitié du 13e siècle (S.21, Marmoutier 2006 : 20) ; la partie supérieure d’une cuve également en tuffeau jaune remployée comme ossuaire situé devant la façade du premier état de l’église romane (F.266, Marmoutier 2012 : 21-22 et Fig. 27).

    22Doit-on alors penser que toutes les fosses présentant un ressaut périmétral étaient couvertes d’une dalle monolithe et plus particulièrement d’un couvercle de sarcophage fabriqué spécialement ou récupéré ? Pas nécessairement, si l’on considère la mention par les religieuses du Sacré-Cœur de Jésus, à l’occasion des fouilles menées en 1868, de la présence d’une grande ardoise couvrant l’une des tombes. Celle-ci pouvait autant couvrir une fosse sans ressaut qu’être encastrée de sorte à ne pas dépasser du sol.

    23Notons que du mortier conservé à la tête et le long de la paroi gauche de F.2524 indique que des fosses sans ressauts pouvaient également posséder une couverture scellée, dont la nature nous échappe (dalle monolithe, plusieurs dalles, planche, ardoise ?).

    24Plus simplement, les tombes pouvaient aussi être comblées des matériaux (terre et roche) venant d’être creusés, suivant le principe courant d’une fosse en pleine terre.

    25Si la décomposition des individus des sépultures 126 et 127 s’est faite en espace vide, l’architecture et l’utilisation du volume des tombes ne sont pas les mêmes.

    26Ainsi, la sépulture 127 était couverte d’un couvercle en tuffeau jaune (60429) dont quelques fragments étaient conservés. L’architecture de la fosse suggère qu’il pouvait reposer à la tête sur les deux banquettes latérales de l’alvéole céphalique et être calé sur le reste de la tombe grâce à un rétrécissement de la largeur de la fosse à mi-hauteur des parois. Le dessus du couvercle devait ainsi être au même niveau que le sol, le rocher ayant fait l’objet à cet endroit d’un important nivellement. Le comblement quasi intégral de la fosse, après la décomposition du corps, résulte de l’infiltration de terre sur une durée sans doute assez longue. Il est alors probable que des couches aient également recouvert le couvercle qui n’était donc plus visible au pied du mur gouttereau sud de l’oratoire Notre-Dame, ce qui expliquerait le recoupement de cette tombe par une autre (sépulture 126) que l’on peut également associer à l’édifice du haut Moyen Âge.

    27La sépulture 126 diffère de la précédente par sa grande profondeur autant que par la manière dont le corps y a été déposé et la fosse close. Plusieurs temps peuvent être identifiés pour cette inhumation :

    • d’abord, le creusement de la fosse trapézoïdale avec des parois verticales, puis d’une seconde fosse ovoïde moins large et profonde de 20-25 cm ;

    • le dépôt du défunt ;

    • la mise en place d’une ou plusieurs planches de bois au niveau du ressaut de la fosse, qui a permis une décomposition du corps en espace vide ;

    • le comblement de la fosse avec les déblais du creusement (poussière et petits blocs de tuffeau jaune) ;

    • l’effondrement de la planche de bois et l’affaissement du remblai de tuffeau qui expliquerait la surface concave de cette couche en surface.

    1.3.5. Modalité de creusement et facture des fosses

    28L’observation des parois et des fonds de fosse a permis d’identifier trois outils différents employés pour leur creusement : le pic grossier, le marteau taillant (ou taillant) et la polka (Fig. 5).

    Fig. 5 – Traces de pic (a) et de taillant (b) visibles dans les tombes F.2526, F.2529 et F.2571.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    29Le creusement des fosses semble avoir été réalisé systématiquement en trois étapes :

    • creusement général au pic de la fosse sépulcrale aux dimensions souhaitées ;

    • régularisation du fond de la tombe au pic ou à la polka ;

    • dans le cas des fosses les plus anciennes et presque toujours celles les moins profondes, une reprise des parois avec un marteau taillant ou plus rarement une polka.

    30Les ressauts périphériques sont réalisés au taillant ou à la polka.

    31D’une manière générale, on notera qu’un certain soin a été porté à la réalisation des fosses, malgré quelques irrégularités (parois inclinées, pieds arrondis, etc.). La facture des creusements varie assez fortement d’une fosse à l’autre. La nature de la roche et plus particulièrement le banc siliceux qui parcourt la terrasse à une soixantaine de centimètres de profondeur par rapport à la surface moyenne du sol ont parfois contraint le travail des fossoyeurs.

    2. Étude anthropologique de deux sépultures (S.126 et S.127)

    Samuel Bédacarrats et Matthieu Loeuillet

    2.1. Méthodes de fouille et d’étude

    2.1.1. Sur le terrain

    32Sur le terrain, une attention particulière a été portée à l’enregistrement des informations taphonomiques, en mettant en œuvre la méthodologie classiquement employée en contexte funéraire. L’ensemble des informations relatives à la position et à l’état de conservation des ossements ont été renseignées dans des fiches adaptées (Courtaud 1996). Les niveaux de repos des parties anatomiques ont été relevés en prenant comme repère les articulations (coudes, épaules, hanches, genoux, chevilles, nuque) de façon à permettre une lecture fine de l’architecture funéraire. Enfin une large couverture photographique a été réalisée.

    33Deux individus en position primaire ont été identifiés : l’un dans la sépulture 126 que l’on nommera « individu 126 » et l’autre dans la sépulture 127 que l’on nommera « individu 127.1 » (Fig. 6 et Fig. 7). Des ossements en position secondaire ont été retrouvés dans les remblais des sépultures 126 et 127 mais la représentation squelettique et la cohérence ostéologique de l’ensemble permettent de les attribuer à un seul individu, reconnu comme biologiquement immature, que l’on nommera « individu 127.2 ».

    Fig. 6 – Vue zénithale des sépultures S.126 et S.127.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    Fig. 7 – Relevé des sépultures S.126 et S.127.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    2.1.2. En laboratoire

    34L’identification biologique des individus mis au jour s’est appuyée sur des méthodes proposant un maximum de fiabilité. La détermination du sexe a été effectuée au moyen de la diagnose sexuelle probabiliste (Murail et al. 2005, 2017), un outil précis et fiable au seuil de 95 %. L’estimation de l’âge des individus présentant tous les signes d’une ossification achevée a été réalisée à partir de l’étude de la morphologie de la surface sacro-pelvienne iliaque selon la méthode de Schmitt (2005). Dans le cas de l’individu 127.2, biologiquement immature, la représentation dentaire trop ténue nous a amenés à utiliser préférentiellement la méthode de Coqueugniot et Weaver (2007) qui repose sur les processus d’ossification et de fusion des épiphyses. Les estimations de l’âge des individus retenues sont celles qui présentent une fiabilité au seuil de 90 % (une ou plusieurs classes d’âge décennales pouvant donc être retenues). L’estimation de la stature des individus a été réalisée à partir des mesures prises sur le terrain en raison du morcellement des ossements lors de leur prélèvement. Pour cela, on a utilisé les équations de Cleuvenot et Houët (1993) applicables pour un sexe indéterminé et adossées aux travaux de Trotter et Gleser (1958). La cotation du tartre, des caries et de l’usure dentaire s’est faite à partir d’une version simplifiée de la méthode de Brothwell (1981). L’ensemble des observations biologiques ont été saisies dans le système d’enregistrement anthropologique de la base de données du Service Archéologique du Département d’Indre-et-Loire (Gaultier 2017).

    2.2. La sépulture 126 (F.2633)

    2.2.1. Pratiques funéraires

    35La fouille de la sépulture a mis en évidence la présence d’un individu allongé sur le dos, les pieds joints et les membres supérieurs fléchis au niveau du thorax.

    36Le déplacement d’articulations persistantes (les genoux et les coudes) témoigne de la présence d’un espace vide lors de la décomposition du cadavre (Duday 1990). Le maintien de certains os en blocs (métatarses et phalanges du pied) suggère un effet de compression ayant entraîné la conservation des articulations métatarsiennes. Ce phénomène pourrait s’expliquer par la présence d’un linceul resserré au niveau des pieds ou par des chausses. Aucun autre effet de compression n’est visible sur le reste du squelette.

    2.2.2. Caractérisation de l’individu

    37L’étude des os coxaux a permis de déterminer que les ossements proviennent d’un individu masculin de plus de 30 ans (p = 0,98). Sa taille a été estimée à 166,64 cm plus ou moins 4,2 cm. Sur les 21 dents observées, six présentent des caries. L’usure globale de la dentition est moyenne (légère apparition de la dentine) et l’individu présente un dépôt anormal de tartre qui se traduit par un recouvrement partiel de la couronne sur certaines dents (Fig. 8). Les articulations des coudes, de la colonne vertébrale et des pieds (métatarsiennes et phalangiennes) présentent des signes d’arthrose (ostéophythose et érosion) soit une dégénérescence des surfaces articulaires. Très répandue dans les populations historiques et actuelles, l’arthrose peut être favorisée par une sursollicitation biomécanique et la sénescence squelettique (Ortner 2003).

    Fig. 8 – Dents de l’individu 126.

    M1 supérieure droite (en haut à gauche) ; M2 supérieure droite (en bas à gauche) ; M3 supérieure droite (en haut à droite). Un dépôt de tartre anormalement important recouvre partiellement la surface des couronnes. Une carie est également visible

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    38Une hypervascularisation identifiée sur la face postérieure du manubrium et des corps vertébraux pourrait suggérer un cas de tuberculose (Fig. 9). Cette maladie infectieuse, causée par Mycobacteriumtuberculosis ou bovis (Waldron 2009), touche principalement les voies respiratoires. Lorsque l’infection se propage à l’os, elle est identifiable par les atteintes vertébrales et articulaires qu’elle provoque. Les indices observés sur le squelette de l’individu 126 restent cependant trop ténus pour affirmer qu’il souffrait de cette maladie.

    Fig. 9 – Hypervascularisation visible sur les corps des vertèbres thoraciques (en vue antérieure) de l’individu 126, indice d’une possible tuberculose.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    2.3. La sépulture 127 (F.2642)

    2.3.1. Pratiques funéraires

    39La fosse de la sépulture 127 est longue de 189 cm à l’ouverture et de 183 cm au fond. La hauteur au bord varie de 29 cm (tête) à 22 cm (pied). Elle est recoupée sur une longueur de 145 cm (en partant de la tête) par la sépulture 126. La largeur au pied est de 22 cm et celle à la tête peut être estimée au maximum à 50 cm, la moitié seulement étant observable. La forme globale est donc trapézoïdale. On observe aussi la moitié d’un aménagement céphalique dans l’angle nord-ouest.

    40La fouille de cette sépulture a permis d’identifier un individu en position primaire, allongé sur le dos, les pieds joints et les membres supérieurs fléchis sur le bassin. Un autre individu a été identifié en position secondaire : un immature dont les ossements ont été retrouvés dans les remblais des sépultures 126 et 127. Comme indiqué précédemment, en raison du recoupement de la sépulture 127 par la 126, l’individu a été réattribué à la sépulture 127.

    41Pour ce qui est de l’étude taphonomique, seul le squelette de l’individu 127.1 (en position primaire) a été pris en compte. Toutes les liaisons ostéologiques persistantes sauf les articulations métatarsiennes se sont maintenues ce qui n’est pas le cas des articulations labiles des mains et des pieds. Ainsi la dispersion des phalanges et des métatarses, qui s’éparpillent entre les membres inférieurs, témoigne d’une décomposition en espace vide.

    2.3.2. Caractérisation de l’individu 127.1

    42La conservation est de faible qualité, avec un morcellement prononcé des ossements qui empêche toute caractérisation et permet seulement d’identifier un individu adulte. En effet, les extrémités des os sont complètement soudées. Pour l’estimation de l’âge, on peut ajouter l’étude des deux seules dents de l’individu retrouvées (première et deuxième molaires inférieures). Leurs racines sont complètement formées, ce qui indique, d’après la méthode de Moorrees (1963), que 127.1 avait plus de 18 ans.

    43L’individu est bien représenté : la partie droite du corps étant en position primaire dans la sépulture 127 et la partie gauche en position secondaire dans la sépulture 126 (grands et petits éléments osseux compris) à cause du recoupement. La stature de l’individu, estimée grâce aux mesures du tibia gauche, est de 172,95 cm plus ou moins 4,18 cm.

    44Le maxillaire gauche partiellement retrouvé renseigne sur l’état dentaire de l’individu (Fig. 10). Seul l’emplacement de la première prémolaire n’est pas observable. Toute une partie de l’os alvéolaire a subi un remodelage après la perte des dents ante mortem qui peuvent être dues à des caries, de l’usure, de la parodontose ou à un trauma (Waldron 2009). Les deux dents retrouvées portent des indicateurs de stress : trois hypoplasies linéaires de l’émail dentaire sont visibles sur chacune.

    Fig. 10 – Dentition visible sur l’os maxillaire gauche (en vue inférieure) de l’individu 127.1.

    Le remodelage (en rouge) témoigne de la perte de dents ante mortem.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    45Lors de l’analyse pathologique, des ostéophytes (excroissances osseuses sur une articulation) ont été observés sur les cinq corps de vertèbres lombaires ainsi que des exostoses (excroissances osseuses aux dépens d’un tissu) localisées au niveau d’une phalange de la main, du tibia gauche et des deux calcaneus (Fig. 11).

    Fig. 11 – Stéophytes visibles sur les corps partiels des vertèbres lombaires de l’individu 127.1, critères secondaires du diagnostic d’une maladie hyperostosique.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    46Les exostoses correspondent à des calcifications des parties molles : l’insertion du tendon d’Achille dans le cas des calcaneus. Elles font partie avec les ostéophytes sur les vertèbres des syndromes observables du Diffuse Idiopathic Skeletal Hyperostosis (DISH). Il s’agit d’un « syndrome d’ossification producteur d’une ankylose de la colonne vertébrale due à l’ossification du ligament longitudinal antérieur sans affection des disques intervertébraux » (Aufderheide et Rodriguez-Martin 1998). Le critère principal pour diagnostiquer cette pathologie est la présence de ponts osseux intervertébraux (Mazières 2013). Dans le cas de l’individu 127.1, il n’y en a pas sur les vertèbres lombaires observées. Les critères secondaires comme les calcifications des parties molles et les ostéophytes, bien que caractéristiques du DISH, n’en sont pas pathognomoniques. Il est donc impossible d’affirmer que l’individu 1.127 était atteint du DISH.

    2.3.3. Les restes d’un individu immature (127.2) dans le comblement de la sépulture 127

    47L’individu est mal représenté : les ossements sont très fragmentés et il manque beaucoup de petits os. La présence d’os dont les épiphyses ne sont pas soudées permet de dire que l’individu est biologiquement immature. L’individu 127.2 a entre 7 et 13 ans avec une probabilité de 90 %. Ses ossements ne portent pas de traces de pathologies remarquables. Quant à l’implantation des ossements en position secondaire dans la sépulture 127, elle est erratique sans aucune organisation visible.

    3. L’ossuaire F.2512

    Valentin Miclon et Samuel Bédécarrats

    3.1. Présentation de la tombe

    48La tombe F.2512, située à l’angle de la chapelle du 19e siècle, est l’une des plus tardives actuellement reconnues, dont l’orientation nord/sud et le recoupement de F.2511 témoignent d’une densité de sépultures importante au moment de son creusement. Elle était fermée par un couvercle de sarcophage trapézoïdal décoré, brisé en trois morceaux, scellé au mortier et au ciment (Fig. 12).

    Fig. 12 – Relevés de la fosse rupestre F.2512 et photographies de l’ossuaire lors de son ouverture.

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    3.2. Méthode de fouille

    49En raison de contraintes limitant la durée d’intervention sur cette structure, il a été choisi de diviser la fosse en trois sous-parties et de procéder à une fouille par passes successives en veillant à enregistrer chacune photographiquement et topographiquement afin de rendre possible une éventuelle étude des modalités de constitution de ce dépôt. Afin de pallier le risque de ne pas repérer des petits os qui auraient pu percoler lors de la constitution de l’assemblage, le sédiment provenant de la dernière passe a été tamisé.

    50L’ouverture de cette structure a révélé la présence d’ossements humains en grande quantité, mais également celle de restes de grands mammifères. Lors de la fouille, il a été constaté que ce dépôt se caractérise en trois points :

    • absence de logique anatomique ;

    • sous-représentation des os de petites dimensions ;

    • contacts interosseux directs.

    51Ces observations indiquent qu’il s’agit d’un dépôt d’os secs, libérés de leurs contentions ligamentaires. La sous-représentation des os de petites dimensions confirme que les corps ne se sont pas décomposés au sein de la structure (il s’agit donc d’un dépôt dit secondaire ; Duday 2005) et que l’assemblage est la conséquence d’un prélèvement partiel. Cette structure peut ainsi être qualifiée d’ossuaire (Delattre 2014).

    3.3. Décompte des ossements et évaluation du NMI

    52L’étude anthropologique de l’ossuaire s’est limitée à la recherche du nombre minimal de sujets individualisables avec sûreté dans l’échantillon plus connu sous l’acronyme NMI. Pour ce faire, les portions anatomiques ont été divisées en locus. Ceux-ci permettent de rechercher la fréquence maximale par côté des os (NMIf ; Fig. 13). Cette opération réalisée pour les os matures séparément des os immatures a révélé la présence, au sein de l’assemblage, d’au moins quinze adultes représentés par leurs trochlées humérales gauches, et d’au moins trois immatures représentés par leurs ischiums droits. L’assemblage regroupe ainsi les restes d’au moins 18 individus.

    Fig. 13 – Récurrence par os et par côté des locus identifiés au sein de l’ossuaire.

    région anatom. os locus ADULTES IMMATURES
    latéralisation latéralisation
    droite gauche droite gauche
    crâne frontal orbite 2 4 0 0
    zygomatique 2 0 0 0
    temporal fosse mandibulaire 2 1 0 0
    processus mastoïde 1 2 0 0
    rocher 2 4 0 0
    maxillaire 0 1 1 1
    occipital écaille (éminence cruciforme) 1 1 0 0
    base 1 0 0 0
    condyle latéral 3 0 0 0
    sphénoïde corps 0 0 0 0
    mandibule processus condylaire 1 0 2 0
    menton 8 1 0 0
    dents maxillaire I1 0 0 0 0
    I2 0 0 0 0
    C 0 0 0 0
    P1 0 0 0 0
    P2 0 0 0 0
    M1 0 0 0 0
    M2 0 0 0 0
    M3 0 0 0 0
    i1 0 0 0 0
    i2 0 0 0 0
    c 0 0 0 0
    m1 0 0 0 0
    m2 0 0 0 0
    mandibule I1 0 0 0 0
    I2 0 0 0 0
    C 0 1 0 0
    P1 0 1 0 0
    P2 2 1 0 0
    M1 2 2 0 0
    M2 2 2 0 0
    M3 0 0 0 0
    i1 0 0 0 0
    i2 0 0 0 0
    c 0 0 0 0
    m1 0 0 0 0
    m2 0 0 0 0
    vertèbres atlas corps 1 0
    surface articulaire 1 1 0 0
    axis corps 4 0
    surface articulaire 2 2 0 0
    3 à 7 corps 2 2
    surface articulaire 7 0 2 0
    thoraciques corps 23 4
    surface articulaire 21 4 1 0
    lombaires corps 22 4
    surface articulaire 16 0 1 0
    côtes 1 tête 1 0 0 0
    corps 0 0 0 0
    2 à 12 tête 15 23 0 0
    ceinture scapulaire clavicule extrémité acromiale 7 3 0 0
    diaphyse 3 1 0 0
    extrémité sternale 7 3 0 2
    scapula cavité glénoïdale 7 6 0 1
    acromion 3 6 0 1
    membre supérieur humérus diaphyse 5 7 1 2
    capitulum 9 13 1 1
    trochlée 10 15 2 1
    tête 3 6 0 1
    radius tête radiale 3 5 1 0
    tubérosité radiale 3 4 1 0
    diaphyse 1 3 0 0
    extrémité distale 5 8 1 0
    ulna incisure trochléaire 9 7 1 1
    diaphyse 1 3 0 0
    tête ulnaire 6 6 0 0
    main carpe lunatum 0 0 0 0
    trapèze 0 0 0 0
    scaphoïde 0 0 2 1
    capitatum 0 0 0 1
    hamatum 0 0 0 1
    métacarpe MTCI 0 2 1 2
    MTCII 1 0 2 1
    MTCIII 3 1 0 0
    MTCIV 2 1 1 0
    MTCV 0 1 1 0
    phalanges proximales 9 5
    moyennes 0 0
    distale 1 0 0
    distales 0 0
    ceinture pelvienne coxal acétabulum 11 5 3 1
    surface auriculaire 5 5 1 1
    echancrure ischiatique 5 4 1 1
    pubis 2 1 1 0
    épine iliaque antéro-inférieure 5 1 0 0
    ischium 9 4 4 0
    sacrum aile D 8 0 1 0
    aile G 6 0 1 0
    VS1 7 0 1 0
    membre inférieur fémur condyle médial 8 6 1 0
    condyle latéral 10 7 1 0
    diaphyse 6 3 3 0
    petit trochanter 8 8 2 2
    grand trochanter 7 4 2 1
    tête 9 4 2 1
    patella 2 4 0 0
    tibia tubérosité tibiale 6 3 1 0
    épiphyse prox. 10 10 2 2
    diaphyse 8 6 0 0
    épiphyse dist. 11 7 1 1
    fibula épiphyse prox. 0 7 0 0
    diaphyse 1 1 0 0
    épiphyse dist. 6 5 0 0
    pied tarse talus 4 8 0 1
    calcaneus 7 7 2 0
    cuboïde 3 2 0 0
    naviculaire 3 3 0 1
    cunéiforme médial 1 1 0 0
    cunéiforme intermédiaire 1 0 0 0
    cunéiforme latéral 1 0 0 0
    métatarse MTTI 10 3 0 0
    MTTII 2 5 0 0
    MTTIII 5 4 0 0
    MTTIV 4 1 0 0
    MTTV 8 2 0 1
    phalanges proximales 4 0
    moyennes 3 0
    distale 1 1 0
    distales 2 à 5 0 0

    UMR 7324 CITERES-LAT.

    3.4. L’ossuaire fouillé en 1954 et la fosse F.2512 : une même structure ?

    53Une intervention archéologique effectuée en un seul jour, le 7 juin 1954, par Albert Héron, archéologue amateur, a mis au jour une structure similaire à l’ossuaire fouillé en 2016. Cette intervention nous est connue par un procès-verbal de quelques pages conservé au Service régional de l’Archéologie du Centre-Val de Loire (Héron 1954). La localisation près de l’entrée de la chapelle de Notre-Dame-des-Sept-Dormants, la description de la structure, orientée nord-sud, identifiée comme un « sarcophage directement creusé dans la roche » comme le contenu indiquent clairement qu’il s’agit de l’ossuaire F.2512. À cette date le couvercle de pierres est déjà composé de trois parties scellées par du ciment.

    54Le compte-rendu évoque une « planchette de bois violacée » qui recouvrait les os et rapporte la présence de ciment recouvrant certains d’entre eux. L’auteur mentionne par ailleurs une fibula recouverte de ciment et de chaux, témoignant ainsi de deux ouvertures et de deux scellements antérieurs, par les Mauristes en 1768 et les Sœurs en 1954. Un inventaire des pièces osseuses mises au jour fut dressé (Fig. 14). Les différences de définition et de nomenclature des locus entre les deux études n’autorisant pas une comparaison directe de ces deux inventaires, le choix a été fait de comparer les nombres minimums d’individus identifiables à partir de différentes portions anatomiques.

    Fig. 14 – Inventaire osseux de l’ossuaire fouillé en 1954.

    Inventaire original (Héron 1954)
    1 mâchoire (mandibule) inférieure sans les branches montantes d’un individu très âgé 1 sacrum
    3 éléments de mandibule ¼ sacrum
    Divers fragments de crâne : pariétaux, frontal, temporaux ½ sacrum
    1 atlas 2 portions sacrum
    1 axis d’individu différent 1 fragment de cotyle (condyle) fémorale
    1 vertèbre cervicale 1 diaphyse fémorale
    2 clavicules 1 fémur droit sans tête
    2 fragments de clavicule dont 1 droit 7 extrémités fémur droit supérieures
    1 extrémité sternale de clavicule 6 extrémités fémur droit inférieures
    1 cavité glénoïde d’omoplate (scapula) droite 1 fémur gauche sans tête
    4 vertèbres dorsales (thoraciques) 7 extrémités fémur gauche supérieures
    1 sternum 5 extrémités fémur gauche inférieures
    3 côtes 1 rotule (patella) droite
    3 fragments de côtes 3 rotules gauches
    1 portion d’humérus 1 fragment de plateau tibial
    1 tête humérale gauche 1 plateau tibial
    2 humérus gauches 3 plateaux tibiaux
    6 palettes humérales gauches 1 portion centrale diaphysaire tibia droit
    3 palettes humérales droites 1 portion centrale diaphysaire tibia gauche
    2 extrémités supérieures humérus gauche 1 tibia scié
    6 extrémités inférieures humérus gauche 6 extrémités supérieures tibia droit
    6 extrémités inférieures humérus droit 1 portion tibia gauche
    1 extrémité supérieure de radius 2 têtes de péroné (fibula)
    1 extrémité supérieure de radius gauche 1 portion diaphysaire de péroné droit
    2 extrémités inférieures de radius gauche 2 extrémités inférieures de péroné gauche
    1 radius gauche 1 extrémité de péroné enrobée de ciment et de chaux
    1 cubitus gauche 7 astragales (talus) dont 1 droit
    7 extrémités supérieures de cubitus (ulna) droit 2 calcaneus dont 1 droit
    3 extrémités supérieures de cubitus gauche 7 portions d’os de membres inférieurs
    8 vertèbres eslombaires (lombaires) 1 métatarsien
    3 extrémités supérieures d’os iliaque droit 2 fragments métatarsiens
    1 extrémité supérieure d’os iliaque gauche 1 mâchoire de bouc
    1 os iliaque droit Os sciés indéterminables
    1 os iliaque gauche du même sujet, soit un bassin NMI retenu : 7 individus

    UMR 7324 CITERES-LAT, d’après Héron 1954c.

    55Les NMI identifiables à partir de différentes portions anatomiques, établis pour la fouille de 2016, sont invariablement supérieurs à ceux de la structure ouverte en 1954. De plus, les écarts de représentation des portions anatomiques ne sont pas constants (un individu adulte d’écart pour les membres inférieurs gauches ; neuf individus adultes d’écart pour les membres supérieurs gauches). Ces différences résultent certainement de deux facteurs :

    • la rapidité de l’opération de 1954 qui n’a duré que deux heures et demie, l’observation in situ n’autorisant pas la même précision dans l’identification des fragments osseux que l’étude en laboratoire ;

    • le niveau de compétence des intervenants malgré la présence d’un étudiant en médecine, membre de la société préhistorique française, Jean-Louis Plisson.

    56À l’issue de cette intervention les ossements ont été replacés dans la fosse elle-même refermée par des éléments de couvercle scellés par du ciment.

    57La fouille de l’ossuaire F.2512 a révélé plusieurs interventions antérieures dont la plus récente, en 1954, est bien documentée. Il est très probable que les Sœurs aient également ouvert cette tombe lors des fouilles conduites en 1868 et possible que les Mauristes l’aient fait aussi un siècle plus tôt, en 1769, cette fosse étant très proche de celles qui ont pu correspondre aux tombes des Sept-Dormants. Soit les moines, soit les religieuses – soit les deux ? – ont dû réunir dans ce creusement les ossements erratiques trouvés dans l’ensemble des tombes rupestres de la terrasse inférieure.

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