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    Plan

    Plan détaillé Texte intégral Introduction 1. Les silos 2. Le grenier 3. Les fosses à “coffre”, coffre enterré, fosse à 4 trous de poteau, excavation rectangulaire avec empreintes de poteaux, petit cellier Conclusion Bibliographie Auteur

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

    Ce livre est recensé par

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    Table des matières

    Réflexions sur les structures de stockage de la région Centre-Val de Loire au premier Moyen Âge

    Reflections on storage structures in the Centre-Val de Loire region in the early Middle Ages

    Pierre Dabek

    p. 247-260

    Résumés

    Entre 2004 et 2014 différentes études ont été réalisées sur des structures de stockages du premier Moyen Âge mises au jour en région Centre-Val de Loire. Ces travaux ont principalement concerné l’analyse des silos avec la mise en place d’une méthodologie d’analyse : restitution des profils, calcul de volume, analyse spatiale… Pour mieux appréhender les silos il a été nécessaire de consulter certains ouvrages des xviiie et xixe s. Ces derniers nous renseignent sur la conservation des céréales mais aussi sur les manières de préserver d’autres aliments comme les légumes racines dans des fosses. Les greniers n’ont pas été appréhendés dans les différentes études effectuées. Cependant les recherches documentaires réalisées et les données archéologiques publiées permettent d’esquisser une image du grenier qui ne se résume pas à un tas de céréale dans une construction surélevée. Enfin, la mise en évidence de “fosse coffre” sur différents sites étudiés nous a amené à aborder cette structure. Sans pouvoir élucider la fonction de cet aménagement il a été possible de réaliser quelques observations de dimensions, d’architecture ou de répartition.

    Between 2004 and 2014, various studies were carried out on early medieval storage structures uncovered in the Centre-Val de Loire region. This work mainly concerned the analysis of silos, with the implementation of an analysis methodology: restitution of profiles, calculation of volume, spatial analysis… To gain a better understanding of the silos, it was necessary to consult a number of 18th and 19th century works. These provide information not only on the preservation of cereals, but also on ways of preserving other foods such as root vegetables in pits. Granaries were not included in the various studies carried out. However, the documentary research that has been carried out and the archaeological data that has been published enable us to sketch out a picture of the granary that is more than just a pile of cereals in a raised building. Finally, the discovery of a “vault pit” at various sites has led us to look at this structure. Without being able to elucidate the function of this structure, it was possible to make a few observations about its dimensions, architecture and distribution.

    Entrées d’index

    Mots-clés : stockage, silo, grenier, fosse de stockage, premier Moyen Âge, Centre-Val de Loire

    Keywords : storage, silo, granarie, storage pit, Early Middle Ages, Centre-Val de Loire

    Texte intégral Introduction 1. Les silos 1.1. Méthodologie 1.2. Contraintes 1.3. Résultats 1.4. Des silos sans goulot ? 2. Le grenier 2.1. Fonctionnement 2.2. Architecture 2.3. Dimensions 2.4. Risque de confusion 3. Les fosses à “coffre”, coffre enterré, fosse à 4 trous de poteau, excavation rectangulaire avec empreintes de poteaux, petit cellier Conclusion Bibliographie Auteur

    Texte intégral

    Introduction

    1L’objectif de cet article est de proposer un état des lieux concernant les structures de stockage de denrées végétales de la région Centre-Val de Loire en contexte rural. Il s’agit ici non pas d’un travail exhaustif mais d’une compilation de données issues de différents travaux :

    • un mémoire de maîtrise intitulé : Les structures de stockage de la région Centre au haut Moyen Âge (Dabek 2004) sous la direction d’Anne Nissen ;

    • d’études de sites dans le cadre du PCR “L’habitat rural du Moyen Âge en région Centre” (Jesset, Josset et Nissen 2020) ;

    • d’une étude de sites dans le cadre de l’Atlas Archéologique de Touraine (Zadora-Rio 2014) ;

    • d’études de cas pour des rapports d’opération de fouille archéologique.

    2Ces différents travaux ont pris fin en 2014, bon nombre d’opérations postérieures n’ont pu être prises en compte pour cette présentation, sauf de rares cas à titre d’exemples.

    3Il est à noter aussi que lors de ces différents travaux les silos ont tenu une place prépondérante. Par conséquent, les interprétations de greniers, celliers, caves ou autres ont été très peu étudiées.

    4Nous aborderons dans un premier temps l’analyse des silos avec une présentation synthétique de la structure, de la méthode utilisée pour l’étude et des principaux résultats obtenus pour la région. Nous évoquerons ensuite le cas des greniers ; les occurrences régionales n’ont pas pu être étudiées pour diverses raisons mais cet article est l’opportunité de présenter une rapide synthèse de ce type de bâtiment de stockage. Enfin, nous traiterons des “fosse-coffre” dont la fonction exacte reste mal connue.

    1. Les silos

    5Le silo sous terrain est une cavité creusée dans le sol pour conserver des produits végétaux en les isolant de l’air et de l’humidité.

    6Il semblerait qu’ils étaient plutôt destinés au stockage de céréales. En effet, la majorité des textes consultés mentionnent cet usage (L’économie rurale de Varron, I, 57 ; De Lasteyrie 1819 ; Mr. J. 1819 ; Kunz 1981), cependant un témoignage atteste également l’ensilage de légumineuses (Mr J. 1819 : 351).

    7Ces textes apportent certaines informations quant à l’aménagement d’un silo. Il est préférable de choisir un lieu sec et à l’abri de l’humidité, le fond et les parois sont aménagés avec de la paille maintenue par des “crochets” (l’épaisseur varie en fonction de l’humidité présente dans le sol ou dans les grains). Les produits à stocker doivent être les plus secs possible.

    8L’architecture “type” d’un silo est illustrée par le schéma présenté par F. Sigaut (Sigaut 1978 : 14) (Fig. 1). Cependant, les fouilles de silos n’ont pas révélé d’aménagement dans les parois, il est possible que la paille était fixée autrement que par des crochets mais d’autres aménagements sont envisageables comme le suggèrent les expérimentations réalisées en Angleterre dans les années 70, avec par exemple un revêtement en argile des parois (Reynolds 1979). Enfin, il est possible qu’aucune protection n’était installée entre les denrées stockées et les parois.

    Fig. 1 - Schéma d’un silo.

    Sigaut 1978 : 14.

    1.1. Méthodologie

    9La région Centre-Val de Loire est implantée sur un domaine géologique très diversifié que l’on peut schématiser : alluvions, argiles, limons et calcaires. Cette diversité géologique a des conséquences sur l’état de conservation des silos. Les vestiges creusés dans le calcaire seront mieux conservés que ceux qui sont excavés dans des alluvions. Et souvent, sur un même site, l’état de conservation peut différer d’un endroit à l’autre en fonction de l’encaissant.

    10Pour pallier cette différence de conservation, il avait été décidé de réaliser des restitutions de profil pour pouvoir ensuite effectuer des calculs de volumes et ainsi pouvoir comparer les capacités de stockage des silos au sein d’un même site et entre différents sites (Dabek 2004).

    11La méthode utilisée pour l’étude des silos comprenait trois phases principales.

    12La première concernait la restitution du profil (Fig. 2). Cette étape était réalisée à partir des parois encore conservées. Comme le principe est d’avoir une ouverture étroite pour faciliter la fermeture, les bords étaient prolongés jusqu’à atteindre un niveau d’ouverture compris entre 0,50 et 0,70 m. Ces dimensions ont été observées sur certains silos particulièrement bien conservés et les découvertes de silos ayant une ouverture de 50 cm se multiplient en France.

    Fig. 2 - Exemple de restitution des parties supérieures de silos et de segmentation pour calculer leur volume.

    P. Dabek, Inrap.

    13Dans un second temps la coupe restituée était segmentée pour pallier les problèmes de calculs liés aux arrondis des panses (Fig. 2). Cette segmentation était nécessaire à chaque évolution du profil.

    14Enfin, les formules de calcul de volume du tronc de cône et du secteur sphérique étaient utilisées pour calculer le volume de chaque segmentation.

    15Ce travail de restitution n’avait pas pour but d’estimer au plus juste la capacité de stockage des silos mais d’atténuer l’état de dégradation de ces derniers pour pouvoir comparer les vestiges entre eux car dans l’hypothèse d’un aménagement des bords et du fond avec de la paille les résultats de calcul obtenus seraient toujours supérieurs au volume stocké.

    1.2. Contraintes

    16Concernant les silos à profil cylindrique, l’estimation peut être sujette à caution puisque nous n’avons pas de renseignement sur la hauteur nécessaire pour réaliser le bouchon de scellement du silo et pas d’information sur le niveau de circulation de l’époque.

    17Une contrainte supplémentaire pour l’étude des silos est notre ignorance quant à leur durée d’utilisation. Si l’on se réfère aux sources anciennes, le blé peut être stocké dans un silo pendant 1 an (Mr J. 1819 : 353), 10 ans ou plus (Kunz 1981 : 121), 20 ans ou plus (Mr J. 1819 : 353) mais plusieurs facteurs doivent probablement entrer en compte : la qualité du substrat, la fréquence d’utilisation (ensilage d’une année sur l’autre ou plus long), le besoin ou non de réaliser des surveillances ou des maintenances particulières.

    18Cette lacune n’est pas palliée par les datations. En effet, si certains silos ont été réutilisés comme dépotoir, ce n’est pas le cas de tous et nombre de structures ne livre que quelques éléments datant (voire aucun) ne permettant qu’une datation du comblement large de plusieurs siècles.

    1.3. Résultats

    19Le corpus se compose de 13 sites (Fig. 3) et totalise 329 silos avec goulot et 42 structures à large ouverture.

    Fig. 3 - Les sites présentés.

    P. Dabek, Inrap.

    20Parmi les 329 silos avec goulots, le comblement de 117 occurrences est daté sur une période de 300 ans ou non daté. 212 vestiges sont mieux datés (Fig. 4), les plus anciens sont antérieurs à la deuxième moitié du viiie s., les plus récents sont abandonnés au cours des xiiie-xive s.

    Fig. 4 - Répartition des structures d’ensilage en fonction de leur datation.

    P. Dabek, Inrap.

    21Nous pouvons noter dans ce corpus un faible nombre de vestiges avant le ixe s., un développement des silos à partir du ixe s.et probablement un déclin à partir du xe s. Les 29 occurrences du xiie s. ne reflètent pas une réutilisation du silo dans la mesure où elles sont toutes issues du seul site de Neuville-aux-Bois.

    22Concernant la capacité des silos, il semble que les volumes les plus fréquents soient compris entre 0,10 et 0,49 m3 et 0,50 et 0,99 m3, puisqu’ils représentent respectivement 42 et 37 % du corpus (Fig. 5).

    Fig. 5 - Répartition des structures d’ensilage en fonction de leur volume.

    P. Dabek, Inrap.

    23Ce pourcentage de petits volumes peut surprendre, cependant les profils relevés démontrent de fortes similitudes avec ceux de silos plus importants (Fig. 6). Cependant, pour certains faits, une confusion avec des trous de poteau ne peut être exclue (par exemple F851 du site de Neuville-aux-Bois). Les structures de petites capacités sont attestées sur tous les sites du corpus. Ces vestiges ont pu avoir une fonction spécifique comme celle de réserve de semences, hypothèse avancée par C. Raynaud (Raynaud 1990 : 89-90).

    Fig. 6 - Exemples de profils de petits silos.

    P. Dabek, Inrap.

    24Une comparaison des volumes par rapport aux datations a été réalisée, pour cela seules les structures les mieux datées ont été conservées (Fig. 7).

    Fig. 7 - Répartition des structures d’ensilage en fonction de leur volume et de leur datation.

    P. Dabek, Inrap.

    25Bien que l’échantillon soit faible (122 silos, soit 37 % du corpus des silos à goulot), le tableau permet quelques observations :

    • les volumes inférieurs à 1,00 m3 prédominent pour chaque siècle ;

    • les volumes supérieurs à 1,00 m3 apparaissent au ixe s. ;

    • les volumes supérieurs à 1,50 m3 apparaissent à partir du xe s. ;

    • les volumes supérieurs à 2,00 m3 apparaissent à partir du xie s. ;

    • que les xe, xiie s. et dans une moindre mesure le ixe s. présentent une diversité de volumes.

    26L’augmentation régulière des volumes au fil des siècles semble accréditer une augmentation des volumes au cours du temps cependant cela ne se traduit pas (aux xe et xie s.) par une augmentation significative du nombre d’exemples comme au ixe s.

    27Quatre profils sont identifiés : piriforme, tronconique, sphérique et discoïde (ce dernier est supposé sur certains sites par la présence d’un retour de paroi indiquant un creusement en voûte, il s’agit d’un profil présentant une panse plus importante que la profondeur). Le profil piriforme est le type de creusement le plus fréquent, suivi du profil tronconique.

    28Rien ne nous permet de justifier ce choix de profil, il est probable que cela résulte simplement d’une facilité d’excavation.

    29La comparaison des volumes par rapport au profil a aussi été effectuée pour chaque site du corpus. Pour cela, ce sont les moyennes de chaque profil qui ont été retenues (Fig. 8).

    Fig. 8 - Moyenne des contenances de silos en fonction de leur profil.

    P. Dabek, Inrap.

    30Le profil discoïde présente généralement les plus petites capacités de stockage alors que le profil tronconique correspond généralement aux volumes plus importants.

    31La répartition des silos sur les sites dépend de l’organisation de l’habitat. Il est possible d’observer trois types de distribution sur les sites : des aires de stockage, des vestiges dispersés à proximité ou non de bâtiment et des silos probablement creusés à l’intérieur de bâtiments. Ces différentes dispositions peuvent être observées sur un même site.

    32Les aires d’ensilage observées varient de trois à une quinzaine de structures. Elles sont généralement espacées de plusieurs dizaines de mètres.

    33L’étude des sites de Naveil et de Saint-Denis-en-Val démontre que certaines aires d’ensilage sont composées de silos de différentes phases, alors que d’autres sont composées de vestiges attribués à une seule période du site. Sur un même site, les zones de stockage n’ont donc pas été gérées de la même façon, sur certains espaces les structures ont pu se succéder alors que pour d’autres elles ont pu être contemporaines.

    34Il a aussi été mis en évidence sur la plupart des sites que différentes classes de volume se retrouvent au sein des aires d’ensilage, mais la mise en perspective des volumes et des datations au sein des aires d’ensilage ne permet pas d’observer de schéma cohérent.

    35Parfois la topographie peut être un élément déterminant comme pour les sites de Néons-sur-Creuse et de Mouhet “les Hirondelles”. Sur le premier, les silos sont installés sur une butte, plusieurs concentrations de silos ont été installées et sont séparées par de petits espaces vides ayant pu servir de passage. Sur le second site, les silos sont principalement creusés en haut d’une pente. Ces choix peuvent s’expliquer par la volonté de limiter les risques d’infiltration d’eau.

    36Par contre, il semblerait que sur le site de Saran, un autre choix ait été fait. En effet, dans un premier temps les silos sont creusés dans la partie haute du site, plus ou moins dispersés au sein de l’habitat. Mais lorsque ce dernier a été déplacé, des silos ont été creusés en partie basse du site, dans un contexte plus humide, peut-être à proximité de l’habitat déplacé. La répartition des silos aurait donc été conditionnée par la proximité des bâtiments. Une évolution est d’ailleurs perceptible sur le site puisqu’au début de l’occupation médiévale (deuxième moitié du viie s.-première moitié du viiie s.), les silos sont creusés dans l’environnement de bâtiments interprétés comme des annexes et que par la suite (à partir de la première moitié du ixe s.), c’est le bâtiment identifié comme l’habitat qui concentre le plus de silos.

    37Confirmer la présence de silos à l’intérieur d’un bâtiment est délicat. En effet, les plans de bâtiments ne sont pas toujours faciles à mettre en évidence et les éléments de datations issus des trous de poteau ou des silos ne sont pas forcément pertinents. Néanmoins, quelques cas de notre corpus semblent répondre à ces exigences. Sur le site de Déols, le silo F15 isolé des autres silos se situe à l’intérieur du bâtiment identifié (Fouillet 1999) ; à Ingré trois silos sont identifiés dans la construction 4, quatre autres sont présents dans la construction 10 et un ou deux silos sont probablement associés à la construction 12 ; sur le site de Naveil les structures F560 et F1069 sont rattachées aux bâtiments UA3 et UA13 ; enfin sur la fouille de Villetrun deux silos ont été découverts dans deux constructions.

    38La moyenne des volumes des silos groupés et celle des silos isolés a été réalisée pour quelques sites et, à chaque fois, la capacité des silos groupés est supérieure à celle des silos isolés, cela suppose donc que les aires d’ensilage regroupent les structures plus volumineuses. Les silos supposés à l’intérieur de bâtiment présentent divers volumes, sans classe de volume dominante.

    1.4. Des silos sans goulot ?

    39Généralement, l’image retenue d’un silo est celle d’une structure plus ou moins pansue avec un goulot. Cependant tout aménagement permettant de protéger hermétiquement des denrées végétales peut être considéré comme un silo.

    4042 creusements de notre corpus sont identifiés comme structures de stockage. Ces derniers ne présentent pourtant pas d’indice indiquant la disparition d’un goulot (Fig. 9).

    Fig. 9 - Exemple de silos sans goulot.

    P. Dabek, Inrap.

    41Ces vestiges sont identifiés sur les différentes périodes médiévales (depuis le vie s. jusqu’au xiiie s.). Les dimensions d’ouverture et de profondeur sont très variables : les diamètres sont compris entre 0,66 et 2,12 m d’ouverture et les profondeurs conservées varient entre 0,16 et 1,45 m.

    42Parmi ces vestiges, les structures présentant des diamètres d’ouverture inférieurs ou équivalents aux profondeurs sont probablement des silos cylindriques ayant pu servir au stockage de céréales ou de légumineuses.

    43Mais parmi ces structures pourraient aussi se trouver des “silos à racines”.

    44Il est intéressant de rappeler que l’article 70 du capitulaire de Villis recense une liste de plantes cultivées au ixe s., parmi lesquelles nous retrouvons par exemple les carottes, les panais, raves et radis (radis rave) (Guérard 1853). Ces plantes sont cultivées pour leur racine et leur culture devait donc aussi impliquer des méthodes de stockage.

    45D’après Charles Estienne et Jean Liébault, les racines peuvent être conservées “vertes” ou “sèches”. Pour les conserver vertes deux méthodes sont présentées : en cave sur du sable quelque peu couvertes ou enterrées au jardin (Estienne et Liébault 1583 : 91). Les auteurs précisent dans l’article spécifique au rave que pour les conserver tout l’hiver il faut les enterrer en fosses ou les couvrir de feuilles (Estienne et Liébault 1583 : 103b).

    46Certains textes du xixe s. préconisent l’utilisation de “silos de racines” ou de “silos ronds et silos en carré long” (Celnart 1834 : 187-188) ou de “silos” (Bailly, Bixio et Malpeyre 1849) pour la conservation de racines. Il est préconisé de creuser des fosses rondes de 3 pieds de diamètre (environ 1 mètre) ou carrées d’une longueur de 4 à 4,5 pieds (1,30 à 1,50 m). Les bords sont protégés de paille et les racines disposées jusqu’à dépasser le niveau du sol, elles sont recouvertes de paille puis de la terre est tassée sur la partie supérieure en respectant une certaine inclinaison pour permettre le ruissellement des eaux de pluie, ces dernières peuvent être évacuées grâce à des rigoles (Fig. 10).

    Fig. 10 - Extrait Le livre de la ferme et des maisons de campagne.

    Illustration d’utilisation de silo pour la conservation des pommes de terre. Dans ce même ouvrage, ce principe de conservation est mentionné, avec plus ou moins d’efficacité pour la conservation des racines charnues (carotte, navet, panais…).

    P. Dabek, Inrap.

    47Ce procédé est aussi un des moyens recommandés pour le stockage des châtaignes (Celnart 1834 : 190).

    48Le principe de fonctionnement de ces structures correspond à celui des silos : isoler les denrées de l’oxygène et de l’humidité. Une autre attention est régulièrement signalée par différents auteurs consultés : protéger les subsistances du gel.

    49Les quelques éléments descriptifs évoquent donc des fosses qui présentent des ouvertures plus grandes que les profondeurs.

    2. Le grenier

    2.1. Fonctionnement

    50Le grenier est le lieu qui sert à stocker et conserver des denrées alimentaires. Il peut se situer à l’intérieur d’un bâtiment ou correspondre à une construction indépendante. La conservation se fait par ventilation, les denrées stockées sont aérées naturellement par le vent. Le grenier pouvait recevoir des produits végétaux sous différentes formes : en épis pour finir de mûrir ou pour mieux sécher avant les opérations de transformation (Sigaut 1981), en cours de transformation ou prêts à la consommation.

    51Il est probable que certains greniers étaient compartimentés comme le préconisait Columelle (Économie rurale, Liv. I, 6) ; sur le site de Durfort (xiiie-xive s.) dans le Tarn, les anomalies d’épandage observées lors de l’étude spatiale des concentrations de semences supposent la disparition de contenants ou de séparations (cloison, banquette en terre, …) (Ruas 2002). En l’absence de compartiments, un stockage en matériaux périssable est envisageable comme le suggèrent certains contenants en paille ou en vannerie observés ethno- graphiquement (Füze 1981) ou en sac (Tessier 1793 : 457) : sur le site de Durfort des agrafes en fer découvertes à la fouille sont identifiées comme des éléments de confection ou de fermeture de sac (Ruas 2002).

    52Ce mode de stockage connaît certaines limites, puisque les denrées peuvent être attaquées par divers prédateurs (rongeurs, insectes, …) et que, dans le cas de céréales nettoyées, le risque d’échauffement peut se produire. L’échauffement résulte de l’humidité du grain et d’une mauvaise ventilation, il peut altérer la qualité du grain et favoriser le développement de moisissures et d’insectes prédateurs (qui peuvent accentuer l’échauffement par leur activité au milieu du grain).

    53Le stockage de denrées végétales dans un grenier nécessitait donc une surveillance plus ou moins régulière et des interventions sur les produits. Un passage de l’Histoire des Francs de Grégoire de Tours (Livre IV, chap. xxxiv) illustre cette vigilance à travers le récit de moines sortant du blé du grenier pour le faire sécher.

    2.2. Architecture

    54Archéologiquement, l’architecture des greniers correspond principalement à des constructions quadrangulaires de poteaux plantés à plancher surélevé pour protéger de l’humidité ou de bâtiments à fondations maçonnées (surtout identifiés à la période romaine, Ferdière 2015). Il s’agit d’une construction quadrangulaire généralement de 4, 5 ou 6 poteaux plantés. Cependant des exemples protohistoriques (Buchsenschutz 1985), gallo-romain (Ferdière 2015) et médiévaux (Gentili 2009) semblent attester un nombre plus important de poteaux.

    55Toutefois l’architecture des greniers ne reposait peut-être pas seulement sur des poteaux plantés. En effet, d’après une enquête réalisée dans les années 30 dans les départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, des greniers étudiés étaient aménagés sur des pierres d’angle à quelques centimètres du sol et étaient protégés des rongeurs et de l’humidité par “d’épaisses et double parois faites dans un bois de qualité” (Robert 1933 ; Robert 1936).

    56Certains greniers suisses (datant du xive au xviie s.) étaient aménagés sur des piliers en maçonnerie, en pierres sèches (Gavillet 1943 ; Mariétan 1967) ou sur des socles maçonnés ou en bois sur lesquels étaient installés les pilotis surmontés d’une pierre plate soutenant le grenier ; ces derniers pouvaient avoir un ou plusieurs étages (Fallet 1948 ; Mariétan 1967 ; Braghieri et Giromini 2017).

    57Ces exemples ethnographiques témoignent de structures qui impactent peu le sous-sol, si ce type de construction a été utilisé lors de périodes plus anciennes il est peu probable que nous puissions les appréhender archéologiquement.

    2.3. Dimensions

    58À notre connaissance il n’y a pas encore eu de synthèse régionale sur les hypothèses de greniers du premier Moyen Âge. Pour de plus amples informations concernant les mesures de ces constructions il est nécessaire de s’orienter vers d’autres sources.

    59Pour le premier Moyen Âge en Île-de-France, François Gentili identifie un certain nombre de greniers et de petites constructions assimilées (avec des superficies comprises entre 4,6 et 40 m²), dont seulement deux sont clairement interprétées comme grenier suite à des incendies : un bâtiment sur 6 poteaux de 39,6 m² et une construction de 5 poteaux de 14 m² (Gentili 2009 ; Gentili 2017).

    60Sur le site de Devillier-Courtételle (vie-viiie s.), 40 bâtiments de petites dimensions (de 1,60 à 10,9 m²) de forme carrée ou rectangulaire ont été identifiés (Federici-Schenardi et Fellner 2004). Une seule construction est interprétée comme un lieu de stockage de céréale ou grenier avec certitude suite à la découverte de macrorestes végétaux dans deux des trous de poteau. La présence de restes de battage confirme que les céréales étaient partiellement transformées. Cette construction de quatre poteaux est de forme carrée, de 2 m de côté, soit une superficie de 4 m².

    61Pour les Pays de la Loire, 13 constructions de 4 à 9 poteaux sont interprétées comme des greniers. Ces différents bâtiments couvrent une période allant du viie au xiie s. Les superficies sont comprises entre 4 et 30 m² (Guérin 2012).

    62D’après les données ethnographiques les superficies des greniers sont comprises entre 15 et 30 m² avec plusieurs superficies autour de 20 m² (Gavillet 1943 ; Fallet 1948 ; Braghieri et Giromini 2017).

    2.4. Risque de confusion

    63L’interprétation de grenier a longtemps reposé sur la forme quadrangulaire et la faible superficie de la construction, cependant ces deux critères peuvent correspondre à d’autres constructions, comme les fenils à toiture coulissante, les métiers à ferrer ou des constructions pour animaux (Gentili 2009).

    64Un autre risque de confusion peut aussi avoir lieu entre des greniers présentant de grandes superficies (30 à 40 m²) et de petites granges dont la fonction principale était de préserver les récoltes avant traitement ou de conserver divers fourrages.

    3. Les fosses à “coffre”, coffre enterré, fosse à 4 trous de poteau, excavation rectangulaire avec empreintes de poteaux, petit cellier

    65La diversité des termes utilisés pour présenter ces vestiges dans les rapports de fouille ne facilite pas leur recensement. Mais elle illustre aussi l’incertitude concernant leur fonction puisque nous ne savons pas les nommer. Ces vestiges se présentent sous la forme de fosses rectangulaires avec des empreintes plus ou moins circulaires ou rectangulaires à chaque angle. La fonction de ces vestiges n’est donc pas encore connue mais l’hypothèse de stockage n’est pas exclue.

    66Ce type de structure devient récurrent dans la littérature archéologique (un peu plus d’une trentaine d’occurrences attestées ou supposées pour la France). Parmi ces cas, deux exemplaires incendiés ont retenu notre attention, car leur état de conservation peut nous renseigner sur l’architecture de ces vestiges.

    67Le fait 4 mis au jour sur le site de Chassenard “la Générie” (Lurol 1999). La structure se présente en plan sous la forme d’un rectangle (1,20 × 0,75 m) aux bords arrondis. Elle est conservée sur 0,30 m de profondeur. La fouille a confirmé la présence de planches calcinées sur le fond dont deux posées de chant. L’ensemble est daté du viiie-xe s. ; il se situe au sein d’une concentration de trou de poteau (interprété comme bâtiment depuis – Charmoillaux et Gaime 2019 : 243-247). L’étude archéobotanique réalisée sur la première couche de comblement (US 402) démontre une très forte propension de mauvaises herbes.

    68L’exemple découvert sur le site de Semoine dans l’Aube est instructif (Durost 2007) : la structure 63 (1,35 × 0,80 × 0,80 m) a été installée le long d’un bâtiment détruit par un incendie. La fouille a confirmé l’aménagement d’un coffre installé dans une fosse plus grande grâce à la mise au jour de planches carbonisées, de systèmes de fermeture et d’une poignée. L’ensemble est daté du viiie s. L’étude carpologique démontre une prédominance de grémil des champs (une plante herbacée).

    69Ces deux exemples confirment la possibilité d’observer des aménagements de coffre ou de coffrage enterré sur certains sites carolingiens.

    70En région Centre-Val de Loire, un décompte non exhaustif atteste des exemplaires identifiés à Illiers-Combray (Jaffrot 2017), Ingré (Jesset 2009), Joué-lès-Tours (Lichon 2005), Maillé (Roy 2017), Naveil (Chaudriller 2021) et La Chapelle-Saint-Mesmin (Zélie 2010). D’autres sont supposés à La Chapelle-Saint-Mesmin (Zélie 2010), Naveil (Chaudriller 2021) et Sorigny (Jesset 2002).

    71Les exemplaires attestés sont des creusements rectangulaires avec des dépressions aux angles. Les longueurs sont comprises entre 1,26 et 1,62 m, les largeurs varient de 0,76 à 1,16 m pour des profondeurs conservées de 0,26 à 0,75 m (Fig. 11). Les parois sont rectilignes voire verticales et le fond est plat.

    Fig. 11 - Corpus des “fosses à coffre” présentées.

    P. Dabek, Inrap.

    72Concernant l’architecture, nous avons peu d’indices d’aménagement en bois : sur le site de Maillé, la fosse F.2088 présente quatre rainures qui ont pu servir à implanter des planches et sur le site de Sorigny F229 présente aussi une rainure qui aurait pu avoir la même fonction.

    73La localisation de ces vestiges est variable. Les exemplaires d’Ingré, de La Chapelle-Saint-Mesmin et la supposition de Sorigny sont attestés à l’intérieur d’hypothèses de bâtiments aux fonctions diversement interprétées. Les autres exemples de ce corpus semblent être installés hors construction, cependant la structure de Joué-lès-Tours se situe dans un angle matérialisé par quatre trous de poteau (ces derniers sont peut-être les témoins d’une construction partiellement conservée) et l’exemplaire de Naveil n’est conservé que sur 0,26 m (ce qui suppose un arasement du secteur), la probabilité d’un bâtiment disparu ne peut donc être exclue.

    74La structure de Joué-lès-Tours se situe au sein d’une aire d’ensilage et celle de Maillé en périphérie d’une concentration de silos. Ces localisations pourraient donc supposer une fonction similaire à celle des silos. Sur le site de Naveil, l’hypothèse F784 se situe à proximité de silos et de quatre structures présentant des profils et des dimensions similaires aux fosses à “coffre” mais sans creusement aux angles, cette concentration laisse entrevoir un espace réservé au stockage.

    75Les vestiges présentés ici sont datés entre la deuxième moitié du viiie s. et la première moitié du xie s. Cependant une fosse similaire mise au jour dans l’Aube est datée du ive s. ; (Wibaut, Yebdri et Sanchez 2014) et sur la commune de Vriange dans le Jura la structure 6 est datée par radiocarbone des xe-xiie s. (Jaccotey 2009).

    76Les structures de Maillé et de Sorigny (F229) ont fait l’objet de prélèvement pour des études carpologiques. La fosse de Maillé a livré peu de macro-restes végétaux et assez diversifiés. Par contre, l’US 1502 qui se trouve sur le pourtour et le fond de F229 a livré des semences carbonisées de plantes de prairie, mauvaises herbes des cultures et de plantes sauvages.

    77L’assemblage de F229 est similaire à ceux des fosses de Chassenard et de Semoine (se trouvant dans des bâtiments) et diffère de celui de Maillé qui est (a priori) hors construction.

    78Sur le site de Sorigny, la découverte d’une probable serrure de coffre dans le comblement de F338 suppose l’emplacement d’un coffre dans cette fosse quadrangulaire (1,65 × 0,90 × 0,60 m) mais sans empreinte de poteaux aux angles (l’analyse carpologique de cette structure a principalement révélé des restes végétaux d’adventices et de plantes de prairie). Il est à noter la mise en évidence, sur les sites de Ingré et de Naveil (Fig. 12), de creusements présentant des plans, des profils et des dimensions similaires à ces fosses “coffre” mais sans creusement aux angles, l’hypothèse de fosses aménagées avec des matériaux périssables autres que des planches est envisageable.

    Fig. 12 - Structures rectangulaires du site de Naveil présentant des dimensions et des profils similaires à la fosse 809.

    P. Dabek, Inrap.

    Conclusion

    79Au terme de cette présentation nous pouvons retenir que nous avons peu de structures d’ensilage antérieures au viiie s. L’optimum d’utilisation des silos semble se situer au viiie-xe s. et principalement au cours du ixe s. Cependant cette observation est peut-être le reflet d’une faiblesse du nombre de sites antérieurs et postérieurs à cette période dans le corpus présenté.

    80Les volumes estimés concernent principalement de petites capacités de stockage inférieures à 0,50 m3 et des capacités de silo que l’on peut qualifier de moyen (entre 0,50 et 0,99 m3). Les autres silos que l’on peut qualifier de gros et très gros volume ne concernent que 21 % du corpus.

    81Le profil piriforme est le plus représenté.

    82Les silos sont principalement regroupés en aire d’ensilage avec probablement des volumes différents au sein de ces espaces de stockage comme cela a pu être démontré sur le site de Naveil.

    83Leur répartition sur les sites semble répondre à différents impératifs topographiques qui peuvent changer dans le temps mais les difficultés de datation de nombreux silos ne permettent pas de toujours appréhender finement certaines évolutions ou organisations.

    84L’ensilage ne se limitait vraisemblablement pas qu’aux céréales et légumineuses. Les racines comestibles avaient probablement une importance dans l’alimentation humaine et animale. Malheureusement ces denrées ne laissent que peu de témoins. La réflexion sur le stockage de ce type d’aliment est à développer, il nous a donc semblé utile d’aborder ce sujet ici pour sensibiliser le lecteur à des structures qui ne sont pas forcément de simples silos arasés ou qui peuvent peut-être s’identifier sur les sites par des creusements et/ou des concentrations spécifiques.

    85Le grenier n’était donc pas simplement une structure surélevée dans laquelle les grains étaient entassés. L’architecture ne se limitait pas à des constructions sur poteaux plantés et plusieurs denrées sous différentes formes pouvaient être stockées.

    86Le risque de confusion avec d’autres structures a pu surévaluer le nombre de greniers sur certains sites. Par contre, la possibilité d’avoir des espaces de stockage interne à d’autres bâtiments et des constructions impactant peu le sous-sol peuvent supposer une sous-évaluation du nombre de cas. De plus, les différences d’architecture observées ethnographiquement (poteau planté, pilier de pierres, socles en bois) ainsi que les différences de superficies ne facilitent pas l’identification des greniers.

    87La découverte de macrorestes carbonisés demeure le meilleur indicateur d’une structure de stockage aérienne mais dans quelle proportion ?

    88Les empreintes identifiées sur le fond des “fosses à coffre” et la présence de rainures parfois observées supposent un aménagement interne planchéié formant un coffrage, cependant, la fouille de ces vestiges n’a jamais permis de mettre en évidence de différence de comblements que l’on est censé retrouver entre un creusement et une paroi interne (la récupération des éléments en bois est envisageable). La mise en évidence sur certains sites de vestiges contemporains très similaires dans les creusements suppose l’existence de structures aménagées en matériaux périssables autre que des coffrages planchéiés.

    89Les similitudes de creusement supposent que nous soyons face à une structure spécifique avec une fonction probablement particulière. Pourtant la distinction entre des structures à l’intérieur et à l’extérieur de bâtiment n’est pas à occulter et pourrait correspondre à des fonctions distinctes.

    90Cette discrimination est aussi mise en évidence par l’interprétation des bâtiments puisque le bâtiment de Ingré pourrait être une habitation et que celui de Sorigny serait un espace de stabulation.

    91Il est intéressant de noter que les exemples de structures incendiées ont principalement révélé des restes végétaux de plantes de prairie, s’agit-il d’un stockage ou du comblement des espaces vides entre le coffrage et le creusement ? La quasi-absence de macroreste de céréale ou de légumineuse dans les prélèvements ne semble pas accréditer l’interprétation de structure de stockage, un autre type de denrée aurait-il été stocké ou une autre finalité est peut-être à chercher ?

    92Il est en effet nécessaire de multiplier les analyses sur ce type de structure (par exemple pour identifier d’éventuelles paléo-semences) car faute d’information nous ne pouvons pas identifier la fonction de ces creusements. Cependant lorsqu’ils ne sont pas isolés ou à l’intérieur de bâtiments ils se situent à proximité de structures de stockage avérées.

    93Outre, les difficultés d’interprétation de certaines structures de stockage, il est évident que nous n’appréhendons qu’une partie des structures de conservation, de nombreuses nous échappent régulièrement parce que nous n’avons pas toujours les moyens de les identifier (granges, structure de séchage de gerbe, …), parce qu’aucune ou peu de traces peuvent nous parvenir (gerbier et meule par exemple) ou bien parce que nous ne les connaissons pas (silo à racine). Nous n’avons donc qu’une vision partielle des modalités de stockage.

    94Les résultats d’études de carpologie confirment cette observation. Les analyses réalisées sur les sites de Neuville-aux-Bois et de Saint-Denis-en-Val attestent que les macros restes sont en position secondaire, qu’ils résultent de rejets domestiques. Ces études renseignent sur certaines denrées végétales présentes sur les sites mais n’apportent aucun indice sur les modalités de stockage.

    95Pour essayer de mieux comprendre le sujet de cette présentation, il nous semble que certains ouvrages agronomiques des périodes moderne et contemporaine ainsi que les observations ethnographiques qui ont pu être réalisées dans certaines parties de l’Europe peuvent encore nous donner des clés pour mieux comprendre certaines pratiques de stockage.

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    Auteur

    Pierre Dabek

    Inrap Centre-Île-de-France.

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    L’Antiquité tardive dans le centre et le centre-ouest de la Gaule (IIIe-VIIe siècles)

    Tours 6-8 décembre 2018

    Marie-Pierre Chambon, Sylvie Crogiez-Pétrequin, Alain Ferdière et al. (dir.)

    2022

    Rencontre autour des typo-chronologies des tombes à inhumation

    Rencontre autour des typo-chronologies des tombes à inhumation

    Actes de la 11e Rencontre du Gaaf du 3 au 5 juin 2019 à Tours

    Philippe Blanchard, Jean-Philippe Chimier, Matthieu Gaultier et al. (dir.)

    2022

    Le prieuré Saint-Cosme près de Tours (La Riche, Indre-et-Loire)

    Le prieuré Saint-Cosme près de Tours (La Riche, Indre-et-Loire)

    Histoire et archéologie d’un monastère satellite de Saint-Martin de Tours

    Bruno Dufaÿ

    2022

    L’eau dans les villes d’Europe au Moyen Âge (IVe-XVe siècle) : un vecteur de transformation de l’espace urbain

    L’eau dans les villes d’Europe au Moyen Âge (IVe-XVe siècle) : un vecteur de transformation de l’espace urbain

    Actes du colloque, université de Tours, 21-23 octobre 2021

    Élisabeth Lorans, Thomas Pouyet et Gaël Simon (dir.)

    2023

    Se vêtir au premier Moyen Âge

    Se vêtir au premier Moyen Âge

    Actes des 41es Journées internationales de l’AFAM. Chartres (Eure-et-Loir) – 29 septembre au 2 octobre 2021. Vol. 1

    Bruno Bazin, François Capron, Alexis Corrochano et al. (dir.)

    2024

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

    L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire

    Actes des 41es Journées internationales de l’AFAM. Chartres (Eure-et-Loir) – 29 septembre au 2 octobre 2021. Vol. 2

    Bruno Bazin, François Capron, Alexis Corrochano et al. (dir.)

    2024

    Marmoutier (Tours). De l’oratoire Notre-Dame au prieuré des Sept-Dormants

    Marmoutier (Tours). De l’oratoire Notre-Dame au prieuré des Sept-Dormants

    Recherches sur Tours volume 13

    Daniel Morleghem, Élisabeth Lorans et Jean-Hervé Foulon

    2024

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      Dabek, P. (2024). Réflexions sur les structures de stockage de la région Centre-Val de Loire au premier Moyen Âge. In B. Bazin, F. Capron, A. Corrochano, & S. Joly (éds.), L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ibz
      Dabek, Pierre. « Réflexions sur les structures de stockage de la région Centre-Val de Loire au premier Moyen Âge ». In L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ibz.
      Dabek, Pierre. « Réflexions sur les structures de stockage de la région Centre-Val de Loire au premier Moyen Âge ». L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire, édité par Bruno Bazin et al., Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ibz.

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      Bazin, B., Capron, F., Corrochano, A., & Joly, S. (éds.). (2024). L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire (1‑). Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France. https://doi.org/10.4000/13ib9
      Bazin, Bruno, Capron François, Alexis Corrochano, et Stéphane Joly, éd. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Tours: Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024. https://doi.org/10.4000/13ib9.
      Bazin, Bruno, et al., éditeurs. L’archéologie des ve-xiie siècles en région Centre-Val de Loire. Fédération pour l’édition de la Revue archéologique du Centre de la France, 2024, https://doi.org/10.4000/13ib9.
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